Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

vendredi 22 septembre 2017

Formats courts 2017 : Shitkid, ARTHUR, Kutiman, Mind Gamers & Syd


Shitkid - EP 2 (2017)

  Ce nom, Shitkid, cette pochette, et tout est dit. On a là du glam-punk bien pop, un poil grunge, sexuel, volontairement abrutissant, sexy, lourd et répétitif. Vous le comprendrez dès "Sugar Town", qui sonne comme une reprise d'un vieux New York Dolls par The Kills et Ty Segall dans le cadre absurde d'un Tarantino. Ce riff, répétitif et obsédant à l'extrême, ces pauses narquoises amenant une théâtralité glam, ce chant trafiqué et cette saturation tout sauf nécessaires sont absolument irrésistibles et joussifs. 
  
  Comme sur la pochette, façon Sex Pistols modernes, les suédois insistent sur l'absurde en chantant des onomatopées sur le refrain de l'excellente "Tropics", qui doit davantage à PiL, The Cure et Joy Division musicalement. "Fat-N-Mad" hésite entre MIA, les Ting Tings et T.Rex pour sa relecture punk-pop à peine cachée de "Sweet Jane" de Lou Reed, tandis que "I Wanna Go To LA" mêle la face la plus pop du disco-punk 2000's avec un côté grunge assumé pour un résultat décalé et là encore vraiment réussi.

  Bref, c'est un très bon EP de pop un peu rock, tout en attitude et en hooks irrésistibles, et c'est une des très bonnes sorties de cette année dans un format court. A écouter ici !



ARTHUR - Challenger (2017)

  Dans le genre volontairement décalé, l'EP d'ARTHUR est également une magnifique découverte. La pop bondissante toute en collage de "Scared" est belle et folle comme du Flaming Lips versant dans le folk, avec ce truc vieux comme Joe Meek des voix pitchées dans les aigus. "AB" joue également avec nos sens en triturant les tonalités et en jouant à la frontière du faux et du magnifique, comme les glorieux aînés Pavement ou plus récemment Connan Mockassin, dont j'ai évoqué l'énorme influence récemment (ça tombe bien). "Re-Animator" sonne comme un bon résumé de tout ce que je viens de dire : une excellentissime pop psyché, ludique et onirique, fantaisiste et qui n'a pas oublié d'être inventive rythmiquement. 

  Mais c'est l'américain qui décrit le mieux sa musique, comme il le dit sur l'article de Pigeons & Planes"I always set out to write songs like The Beach Boys or Gram Parsons but they end up sounding like Daniel Johnston if he was a cyborg. A lot of the time my friends call it lo-fi, but I hate when people say that because it's almost become directly proportional with laziness and poor song writing. I took a lot of acid when I was 18." C'est cette connaissance et cet amour de la Pop avec un grand P qui fait la grandeur de ses chansons.

  Un EP trop bon, et trop court (3 titres sous la barre des 2 minutes seulement), mais quand c'est aussi excellent que ça, je prends sans hésiter. 



Kutiman - White Monkey (2017)

  Le groupe de funk-rock psychédélique israélien Kutiman excelle dans cette collaboration avec Sefi "Ramirez" Zisling à la trompette, Shlomi Alon au saxophone et Yair Slutzki au trombone, sur ce EP en édition limitée (à 666 copies, ça ne s'invente pas) comprenant la formidable "White Monkey", qui met immédiatement l'auditeur à genoux devant tant de génie, entre space rock aux claviers démentiels, soul-funk d'une richesse vintage et psyché à la Oh Sees, et la presque aussi bonne et tout aussi hypnotisante "Sefi Ramirez", entre mariachi, jazz, cumbia, dub, rock, funk et quasiment tout ce que vous pouvez imaginer en fait.



Mind Gamers - Power Of Power (2017)

  Sébastien Tellier s'entoure de Daniel Stricker (Midnight Juggernauts) à la batterie et John Kirby aux claviers (Blood Orange, Solange, Cypress Hill...), pour ce double absolument divin de néo-chillwave de crooner alcoolisé inimitable, sur la brillantissime "Come To America" comme sur l'électro-funk déglingué et jouissif de "Golden Boy" dans laquelle Karl Lagerfeld fait un caméo vocal.

  Du tout bon, et surprenant en plus, de la part de notre barbu préféré, à écouter par là.



Syd - Always Never Home (2017)

  Après son excellent album Fin, la virtuose du rnb Syd (de The Internet) frappe encore plus fort avec un EP encore meilleur (même si évidemment plus court). En effet, l’envoûtant, mystérieux et moite single "Bad Dream / No Looking Back", pourtant parfait dans son genre, est probablement le plus faible des 3 titres présents ici. Je préfère le groove bouncy et la voix de velours du funk urbain de "Moving Mountains" et le sexe tourmenté de "On The Road", qui a un côté Miguel, et qui évoque (tout comme l'ensemble de cet EP), le meilleur d'Aaliyah, avec R Kelly comme avec Timbaland et Missy Elliott
Absolument parfait. En écoute ici.


Alex


2 commentaires:

  1. Eh, tu vois là je suis comme une poulet devant un pot de rillette .. tout est découverte. Je remplis un post-it ;D
    Merci

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  2. L'avantage c'est que ça va pas être trop long à écouter tout ça ;)
    Tu m'en diras des nouvelles mais chacune de ces petites oeuvres m'a grandement impressionné artistiquement ! Bon à part Shitkid qui est ultra efficace mais moins inattendu

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