Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

samedi 17 mai 2014

Tomás Luis de Victoria - Officim Defunctorum ( XVIIème siècle ) par le Collegium Vocale Gent sous la direction de Philippe Herreweghe ( 2012 )

     C'est dans un style exigent et que je ne maîtrise pas, mais dont je vais essayer de vous parler aujourd'hui. Nous innovons donc dans un nouveau genre sur ce blog avec de la musique classique. C'est plus précisément dans la musique sacrée espagnole du tout début du XVIIème siècle dont il est question, avec un de ses plus illustres compositeurs : Tomás Luis de Victoria.



     Né à Avila en 1548, il est élève de compositeurs tels que Ribera et Navarro dans son enfance et est envoyé par ses précepteurs jésuites dans leur couvant, Collegium Germanicum, à Rome où il devient compositeur, organiste, maître de chœur et prêtre. Il publie ainsi ses premières compositions à la fin du XVIIème, qui se diffusent dans toute l'Europe et y acquière ainsi une grande renommé. 
     Après 20 ans d'expatriation, il revient en Espagne, à Madrid, où il devient chapelain et musicien personnel de l'impératrice Marie, veuve de Maximilien II empereur du saint empire romain et sœur de Philippe II. C'est à la mort de l'impératrice en 1603, qu'il composa ce requiem et le publia en 1605, même si il ne fut pas joué lors de ses funérailles. L'oeuvre majeur de Victoria marque ainsi sa dernière composition jusqu'à sa mort en 1611, nourrissant là encore la réputation de clef de voûte dans une carrière de compositeur du requiem.

Tomás Luis de Victoria
     La musique est ici uniquement vocale et se divise une première partie constituée du requiem et d'une deuxième où a été ajouté des motets. Le résultat est d'une beauté pure et sacrée, l'ambiance y est solennelle mais non tragique, l'émotion est vraie. La souplesse, la simplicité et la finesse de l'interprétation défit ici toute caricature et sublime la composition de l'artiste comme les intentions du requiem. 
Cet oeuvre constitue ainsi une charnière entre la musique renaissance, grâce à ses mélodies, ses harmonies, ou le style grégorien et le baroque dans ses variations d’intensité, ses polyphonies et ses contrastes. 
Voici donc une musique qui repose corps et âme.


Philippe Herreweghe
Tomás Luis de Victoria - Officim Defunctorum ( Deezer )

Etienne

2 commentaires:

  1. Belle entrée en la matière.
    L'Espagne est un des berceaux de la musique dite baroque - nombre de Conservatoires inscrivent cette esthétique dans l'ensemble de leurs cursus, elle y est patrimoine.
    J'ai assisté dans ces établissements à de merveilleux concerts d'étudiants, sur instruments anciens, avec un sens réaliste et respectueux de ce répertoire.
    Ce compositeur est très populaire là bas et c'est justement là que je l'ai découvert...
    Bon, on s'embarque dans le classique alors - belle initiative.
    Ça change...
    à +

    RépondreSupprimer
  2. C'est vrai que pour un néophyte comme moi la musique classique c'est l'Allemagne, l'Italie, l'Angleterre, la France et l'Autriche. Ça fait du bien de voir qu'il n'y a pas que ça !
    Je trouve formidable le mouvement qui depuis quelques décennies, consiste à retrouver des interprétations, des sonorités originelles et donc d'utiliser des instruments anciens. Et c'est tout a fait ce qui convient à ce genre d'oeuvre, pour laquelle la sobriété est plus qu'indispensable. Je pense que cela a aussi permis de redécouvrir des compositeurs un peu plus délaissés, au profit de ceux qui ont "la plus grosse".
    Car les interprétations rococos et grandiloquentes que l'on peut trouver sur des enregistrements des années 50, 60, ont de quoi faire détester la musique classique !
    Merci pour ton message et ton passage. Et effectivement ça fait du bien de changer et de revenir aux sources.

    RépondreSupprimer