Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

mardi 30 janvier 2018

Django Django - Marble Skies (2018)


  Après un premier album homonyme quasi-parfait sorti en 2012, et un bon successeur, Born Under Saturn (2015), enfonçant le clou d'une pop intello très arty et référencée, mais également joueuse et accrocheuse (malgré quelques excès en termes de productions), les british Django Django reviennent avec ce Marble Skies sorti la semaine dernière.

  Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on n'a pas complètement gommé le petit côté too much de la production qui fait tout le charme du groupe quand c'est réussi, mais qui peut également lasser le long des morceaux les moins inspirés. Cette production grandiose claque dès l'introduction, avec "Marble Skies" qui sonne comme un tube synthpop façon Depeche Mode des débuts, avec des synthés très rythmiques, une mélodie implacable façon Beatles et une rythmique martelée. Puis le titre prend des détours psychédéliques avec cordes jouées au synthé et cette guitare si particulière, entre post-punk et surf, qui est une des marques de fabrique du groupe. C'est particulièrement agréable sur le final du morceau dans lequel tous ces éléments se fondent admirablement. Au final, ce morceau est une vraie petite bombe. D'ailleurs, si vous ne pensez pas à Depeche Mode sur la massive "Beam Me Up", c'est que vous ne connaissez pas Depeche Mode.

Django Django - Tic Tac Toe & First Light (Live At Bar Gallia, 2018)
On notera que "First Light", single de leur 2e album, sonne aussi très Depeche Mode


  Le virage synthétique est confirmé sur "Surface To Air", dont le chant assuré par le groupe électro-pop Self Esteem donne une coloration 80's à ce single au final très rassembleur. Impression renforcée par une rythmique un chouia "tropicale" appuyée par une ligne mélodique elle même très mécanique, un peu comme dans la pop mondialiste post-house de Jamie xx par exemple. Cette chanson étonnante mais efficace laisse également penser que David MacLean, le batteur-producteur leader de Django Django, pourrait avoir une carrière de producteur de pop synthétique à la fois populaire et intéressante à la Trevor Horn des Buggles (Frankie Goes To Hollywood, Pet Shop Boys, Grace Jones, Paul McCartney, Marc Almond, Yes...). Il y a un côté british indéniable et inimitable dans cette approche de la musique. 

  Le point d'orgue de cet album est d'ailleurs un exercice de style éminemment Buggles : "Sundials". Entre un sens de la mélodie imparable digne des Beatles, un jeu sur les filtres et les textures des instruments très intéressant et une construction audacieuse du morceau, c'est une pop song de génie qui trône au somment de l'album.

Django Django - In Your Beat (Clip, 2018)


  Le single "In Your Beat" est également réussi, avec un côté presque dance  (encore plus fragrant sur "Real Gone") appuyant les convergences avec par exemple les Pet Shop Boys que je viens d'évoquer. Mais, ailleurs, les synthés sont parfois utilisés pour des usages plus psychédéliques comme sur la funky "Fountains", ou sur la bonne "Champagne" au son liquide et à la basse énorme ayant le mérite d'illustrer la proximité artistique entre les Django Django et leurs compatriotes de Temples, qui ont eux aussi pris un virage synthétique récemment. Ce morceau est plus proche de ce qu'on attend du groupe, tout comme "Tic Tac Toe", qui aurait pu figurer sur les deux précédents avec son côté bondissant et un poil plus rock, ou le bon "Further", davantage centré sur la guitare et plus épuré. 

Django Django - Tic Tac Toe (Clip, 2018)


  C'est un album étrange à écouter et à chroniquer, car un peu à la manière du Temples de 2017 justement, il est bon, avec des singles accrocheurs, mais on est tellement dans une période d'abondance de sons nouveaux qu'un album "bon mais pas si innovant et/ou tubesque que ça" a parfois du mal à trouver complètement sa place dans nos coeurs, ce qui est un peu injuste mais compréhensible. Et avec l'accélération du temps musical, le néo-psychédélisme et le néo-80's, deux mouvements de la fin des années 2000, commencent sérieusement à nous sembler dater tant ils font partie du paysage musical et ont inspiré un nombre de groupes impressionnant, pour la plupart disparus. C'est un peu le même anachronisme étrange que l'on a ressenti en entendant les disques de LCD Soundsystem ou Grizzly Bear de l'an dernier. Ces groupes vitaux des années 2000 sont loin d'être vieux, pourtant leur âge d'or si proche nous semble si loin.  

  Cet album est donc plutôt réussi, sans chanson trop en dessous ni faute de goût, avec quelques vraies réussites et un niveau globalement très homogène, et complète agréablement la discographie de ce groupe attachant. Ce n'est ni le "tournant pop" ni la grande révolution synthétique pour Django Django, c'est un peu des deux et c'est surtout l'évolution logique de leur son, et c'est aussi cette intégrité qu'on apprécie chez eux.  


Alex


dimanche 28 janvier 2018

Julian Casablancas & The Voidz - QYURRYUS (Single & Clip, 2018)


  Gros, gros coup de coeur pour le dernier single de The Voidz, le groupe de l'ex-leader des Strokes, Julian Casablancas, accompagné de son clip à tomber. Basse krautrock, influences notamment post-punk et surtout provenant du funk turc (comme sur Tyranny, premier album du groupe), et du blues autotuné d'Afrique du Nord, avec une pincée de Strokes et une pincée de Queen pour pimenter le tout. Le résultat est génial, groovy, malin, drôle, arty, accrocheur et expérimental à la fois. Et ce clip néo-80's est aussi bien réalisé que marrant. Non, vraiment, c'est du tout bon. 

  En plus, les deux autres singles, "Leave It In My Dreams" et "Wink", quoique dans un genre plus attendu, entre Casablancas solo et Strokes, sont excellents. J'attendais déjà avec impatience l'album avant d'entendre tout ça, autant vous dire que depuis je suis remonté à bloc !
Bonne écoute et bon visionnage,

Alex

    

vendredi 26 janvier 2018

Ty Segall - Freedom's Goblin (2018)


  Vous le savez probablement pour les habitués, Ty Segall est un habitué de nos colonnes, ainsi que de nos tops de fin d'année. Il ne déçoit jamais et, du moins en solo, est sur une lancée de classiques absolument colossale depuis le début des années 2010, avec au moins un indispensable par an, souvent davantage, et tous différents. Pour le meilleur des plus récents, réécoutez Slaughterhouse (2012), Twins (2012), Sleeper (2013), Manipulator (2014), Emotional Mugger (2015) et Ty Segall (2017). Et vous pouvez y ajouter ce Freedom's Goblin, sorti en ce glorieux mois de Janvier 2018.

  Ce dernier, contrairement à nombre de ses prédécesseurs, ne se définit pas par un son ou un thème unificateur mais plutôt par la liberté totale que Segall et ses comparses du Freedom Band (Mikal Cronin à la basse, Charles Moothart à la batterie, Emmett Kelly à la guitare et Ben Boye au piano, échangeant souvent les instruments) s'accordent sur chaque titre, donnant un côté davantage centré sur les chansons que sur l'album dans son ensemble, l'unité de base, le cadre et le centre de l'attention étant donc la chanson en elle-même, à la manière de Gumboot Soup (2017) des King Gizzard & The Lizzard Wizzard. Cette liberté est aussi présente dans la longueur des titres (de 1'06 à 12'02) ainsi que dans celle de l'album (19 titres pour 1h15). Cependant, on peut y trouver certaines constantes : un son résolument 70's avec de grosses influences glam rock (le rapprochant de Manipulator), et un peu de jazz en plus de ce qui fait le style de Segall, ce mélange de grunge, punk, garage, hard, classic rock, pop, psyché et folk inimitable.

Ty Segall & The Freedom Band - "Fanny Dog", Live at KCRW 2018

  Le côté glam, on l'entend dès les cuivres décadents de l'excellente "Fanny Dog", très Bowie période Diamond Dogs, avec ces guitares saturées quasi grunge, mais également très shock rock, et une écriture marquée par la country-folk, qui, associée à ce déluge sonique, donne un côté Jack White à l'ensemble. Le Bowie funk, cette fois ci celui sous coke et influence berlinoise de Station To Station, est convoqué sur "Despoiler of Cadaver" au traitement du son quasi dub absolument génial, digne du Brian Eno 70's, et à la fantaisie proche des contemporains Ariel Pink ou Soft Hair (LA Priest & Connan Mockasin). 

  Cette dernière, ainsi que des morceaux comme "Meaning", à la première partie géniale avec notamment un groove kraut ultra réminiscent de Can et aux dissonances malicieuses, augurent d'une direction très intéressante pour Ty. En revanche, la dernière partie de la chanson, pseudo punk hardcore, me convainc moins, même si la transition WTF à la Frank Zappa va bien avec le style de l'album. Ce côté déglingué est d'ailleurs très bien réussi sur l'interlude "Prison", sur "Talkin 3" entre Sex Pistols, White Stripes et free jazz, ou sur "The Last Waltz", chanson de pub psychédélique, entre les Mothers Of Inventions, Traffic, Captain Beefheart et les Beatles psyché à leur plus j'en foutiste.

Ty Segall & The Freedom Band - "Despoiler Of Cadaver", Live at KCRW 2018

  Du côté de la pop classique, on entend un peu la grosse influence revendiquée de John Lennon dans toute sa douceur, sa fragilité mais aussi sa furie sur "Rain", titre à la fois délicat et rageusement glam sur le refrain dissonant façon Lou Reed et encore une fois Bowie. Ce songwriting mélodique quasi country est retrouvé sur l'également très bonne "My Lady's On Fire", réminiscente du meilleur de Harry Nilsson et contenant également des cuivres à tomber, et sur la très Beatles "Cry Cry Cry", absolument géniale. "I'm Free" continue ce côté folk, mais cette fois-ci entendu à travers les oreilles des Who circa Tommy (d'où son titre ?).

  Tout comme "You Say All The Nice Things", rapprochant de façons inimaginable pour moi Ty Segall et la période glam/folk/rock de Of Montreal (2013-2016), à la fois musicalement et surtout vocalement. D'ailleurs, l'influence également assumée de T Rex, commune à Kevin Barnes d'of Montreal et à Segall, contribue à les rapprocher et ça s'entend sur la génialissime "The Main Pretender", glam saturé au groove funk liquide et sexy et épicé d'un petit côté free jazz tranchant. Un des sommet de l'album.

  On entend davantage le rock des années 2000 (White Stripes, Black Keys, The Kills...), sur le début de "Shoot You Up" avant une deuxième moitié façon Beatles décadents (période White Album). Ce rock moderne, autant influencé par Prince que par le post-punk 70's, revient sur "Every 1's A Winner", qui sonne ample et clair comme les Black Keys de Brothers, mais avec ce côté funk et vicieux en plus, largement amené par des percussions incroyablement bonnes. La rythmique est également le point fort de la scie punk-grunge "When Mommy Kills You", un peu plus attendue et prolongeant le style de Segall sur son album Twins, tout comme "Alta" un peu plus loin, sur laquelle Ty a le mérite d'enrichir le morceau d'un pont très riche et absolument délicieux. Tout comme il enluminait son style de trouvailles fantastiques sur Ty Segall, sorti l'an dernier. On sent que niveau compo et arrangement, de manière générale, l'heure est au perfectionnement extrême.

Ty Segall & The Freedom Band - "Alta", Live at KCRW 2018

  Dans le registre hard, quasi métal 80's, on a "She", avec guitares shred, grosse guitare rythmique bien grasse, plutôt bon morceau dans un genre qui a pourtant en général du mal à m'emporter. Et puis "5 Ft Tall" est une très honorable tentative de retrouver la folie furieuse de Slaughterhouse, malheureusement malgré ses petits apports jazz dans les arrangements elle manque un peu de personnalité. 

  Et puis il y a le morceau de bravoure de plus de 12 minutes "And, Goodnight", entre prog rock saturé, Beatles, Jack White encore une fois, et soul-funk au début, qui part vite dans une suite de soli virtuoses et kiffante (les deux ne vont pas toujours de pair), avant de retomber sur ses pattes blues façon Albert King.

  Vous l'aurez compris, c'est un disque dense, parfois un peu trop avec quelques titres un peu plus faibles. Un disque très référencé également, mais même si les influences sont un peu plus audibles qu'avant (ce qui est sans doute dû aux compos assez spontanées les faisant ressortir), elle ne font à aucun moment sortir du disque, et contribuent à au côté bric-à-brac assez charmant et amusant de ce disque. Qui malgré la diversité des styles abordés et des instrumentations arrive à rester relativement cohérent, ce qui n'est pas rien, et à ne jamais lasser malgré la durée, ce qui est carrément un exploit.

  En résumé, ceci n'est pas le meilleur album de Ty Segall mais c'est un très, très bon album, bien produit, solide, généreux, riche, avec des sommets très hauts (parmi les meilleures chansons qu'il ait jamais écrites), et une intégrité totale. Et rien que pour ça c'est déjà un incontournable de 2018. 

Alors bonne écoute !

  D'ailleurs, l'album est disponible en streaming sur youtube par ici, ou alors là sur le site de NPR, et quelques morceaux sont en écoute sur son bandcamp

  J'ai truffé l'article de nombreuses références, et pour que ce soit plus pratique pour vous d'entendre où je veux en venir, j'ai glissé les liens vers des chansons (sur youtube) illustrant mes propos, n'hésitez pas à les utiliser !

Alexandre


mercredi 24 janvier 2018

Gwenno - Tir Ha Mo (Single et clip 2018)


  Aujourd'hui, c'est un envoûtant single pop, accompagné de son clip psychédélique, que je vous propose d'écouter et regarder. L'auteure est Gwenno, anciennement du groupe The Pipettes, et cette superbe pop song acide et agrémentée d'électronique, quelque part entre Tame Impala, Barbagallo et Melody's Echo Chamber a la délicieuse particularité d'être chantée en cornish, langue celtique de la Cornouailles britannique. 
Bonne écoute !

Alex

lundi 22 janvier 2018

Etienne Daho - Les Flocons de l'Ete (Chanson, 2017)

Etienne Daho - Les Flocons de l'été (2017)

  Il n'y a vraiment que Daho pour rendre aussi classieux un texte aussi premier degré avec de rimes aussi "faciles" et une chanson aux arrangements qui font un poil "Noël" comme sur "Les Flocons de l'été". Une fois de plus, seul son charme infini permet ce petit miracle, comme sur l'également très naïve (sans aucune négativité dans l'utilisation du terme) "Le Premier Jour Du Reste de Ta Vie"

Etienne Daho - Le Premier Jour Du Reste de Ta Vie (2009, live à Pleyel)


  Autre précédent, la chanson "Hypertranquille" de Benjamin Biolay (dont j'ai déjà parlé ici), sortie quelques mois plus tôt sur son très bon album Volver (chroniqué ici, présent dans mon Top 2017) qui faisait un pastiche de la variété rap façon PNL version chanson française, pour un résultat étonnamment réussi. On retrouvait déjà la même approche mi-premier degré, mi-distanciée du texte, le même background instrumental chill et le même traitement exagéré de la voix. On rêverait d'ailleurs volontiers d'entendre ces deux là collaborer un jour.

Benjamin Biolay - Hypertranquille (2017)


  Bref, la compo est désarmante d'efficacité et de simplicité pop, la mélodie est solaire, la voix claire, et Etienne nous emporte une fois de plus dans son monde (bien dépeint par le clip), avec ces "Flocons de l'Eté", très belle anomalie au sein d'un très bel album plus rock et psyché (lui aussi dans mon Top 2017).

Une très bonne chanson, obsédante comme seuls les classiques pop le sont.

Alex



samedi 20 janvier 2018

MGMT - Hand It Over (Single, 2018)


  Aujourd'hui, on écoute "Hand It Over", magnifique pop song clôturant avec émotion le prochain album de MGMT, attendu très prochainement, et qui s'annonce excellent avec déjà deux autres singles éblouissants dont on vous a déjà parlé. Retour au son riche, chaud, de Congratulations, avec de petits claviers façon Beatles de la dernière période, une basse liquide impeccable, et une intensité crescendo appuyée par des choeurs déchirants. 
Superbe, encore une fois.

Alex



jeudi 18 janvier 2018

Of Montreal - Paranoid Intervals / Body Dysmorphia (Single, 2018)


  Lorsqu'un de groupes fétiches revient sur le devant de la scène, on fonce écouter ce qu'il a à proposer. Surtout quand on parle d'of Montreal, un de nos points de convergence musicale précoces avec Etienne, qu'on a eu le plaisir de voir en live après le très sous-estimé Paralytic Stalks (2012). Et justement, on entend la noirceur pleine de rage de cet album, ainsi que celle de leur très bon dernier LP en date, Innocence Reaches (classé dans la 1e partie de mon Top 2016) sur ce récent "Paranoid Intervals/Body Dysmorphia". Et puis le titre évoque en effet les influences des maxi new wave / synthpop / disco citées par le cerveau Kevin Barnes, mais plus dans l'esprit débridé de précurseurs comme Soft Cell, The Cure, New Order, ou Patrick Cowley, que comme un simple pastiche de l'un ou de l'autre. Un très bon single, pas évident à la première écoute mais qui commence à se révéler dès la deuxième pour accrocher complètement. Très, très bon.

Alex


mercredi 17 janvier 2018

Benjamin Biolay - Chambre 7 (Chanson, 2005)


  "Chambre 7" est une chanson de Benjamin Biolay présente sur l'album Négatif (2005). Je le dis tout de suite, c'est un petit chef-d'oeuvre qui musicalement résume bien l'esprit de Biolay, faire cohabiter le rock, l'électronique et "les orchestrations à la papa" (comme il le disait dans une vielle interview pour Rock'n'Folk), à la manière de son influence revendiquée, le groupe anglais XTC. Influence particulièrement audible ici, des guitares tranchantes aux cordes somptueuses (également gainsbourgiennes) associées à un côté bruitiste et complexe rythmiquement.

XTC - 1000 Umbrellas (1986)

  La chanson en elle-même est un genre d'exercice de style classique dans la chanson française, venu de la littérature, puisque son texte est en effet une lettre. Une lettre de rupture, menaçante, hargneuse, revancharde, dans laquelle l'amour ne subsiste que par traces, tel du sang séché sur le papier. La noirceur épistolaire de Biolay est puissante, ne fait pas de quartiers et est bien appuyée en cela par la musique qui sait se faire somptueuse et vicieuse à la fois, avec un côté profondément tordu, malsain, presque méprisant. 

Benjamin Biolay - Chambre 7 (2005)

  L'interprétation impeccable achève de faire de ce titre un classique de la chanson française "à texte", et je vais d'ailleurs clore ce papier par une retranscription de celui-ci :

Paris,
Un matin de décembre
Je t'écris d'une chambre
Dépourvue de confort
Sans terrasse
Semble-t-il, sans fleurs
Et sans téléviseur
Rien
Qu'un sinistre abat-jour
Et la tiédeur d'un radiateur
Sur lequel j'ai posé
Ce pull à col en V
Que tu portais souvent
Souvent les jours fériés
J'ai fini mon roman
Mais il ne m'a pas plu
Il finit tristement
Sur un malentendu
Car je ne t'aime plus


Paris,
Un matin de décembre
J'ai bien reçu ta lettre
Et perçu me semble
Ton mal-être
Te faire dire bien des choses
Je regrette, et pour cause
Que nous en soyons là

Ces invectives
Ces vérités tronquées
M'ont blessé
Comment as-tu osé?
Ne m'écris jamais plus
Mon adresse a changé
Car j'ai changé de rue
Un matin de décembre
Après avoir reçu
Ta lettre, un tas de cendres
Que je n'ai pas relu
Car je ne t'aime plus


Alex

dimanche 14 janvier 2018

Profligate - Somewhere Else (2018)


  Pour ce premier disque de 2018 abordé sur le blog, j'ai choisi un disque prenant, peut-être difficile d'accès pour certains mais intense, radical et très personnel. J'ai nommé Somewhere Else (label : Wharf Cat Records), de Profligate, groupe américain pensé au départ comme un projet solo du bassiste Noah Anthony, du groupe Social Junk, et rejoint depuis peu par Elaine Kahn (connue sous le nom Horsebladder) pour former un duo complémentaire, sa voix féminine contrebalançant le chant grave d'Anthony et leurs bidouillages électroniques se combinant à merveille.

L'album complet (youtube)


  Comme la très classe pochette l'indique, on est dans un territoire musical très influencé par le post-punk industriel anglais. L'album démarre d'ailleurs sur la chanson "Somewhere Else", dans un gargouillis électronique froid et désolé, dans lequel une basse fuyante égrène quelques notes, introduisant une voix susurrée désespérée, à peine consolée par quelques synthétiseurs fragiles d'une beauté calme et triste rappelant les débuts des Cure. Le morceau s'achève dans un crescendo industriel noisy introduisant l'électronique gothique, hachée et menaçante de "A Circle Of". Les morceaux, déjà longs en eux-mêmes, s'enchaînent parfaitement sans discontinuer et forment un tout immersif et hypnotique. Cette dernière chanson joue entre le doux et le violent à merveille, et à coups de basse ronde et de synthés entêtants, Profligate contrebalance le rythme martelé digne d'un Portishead à son plus énervé, les sirènes noise descendantes des Throbbing Gristle et le dub noir et plombé cousin du travail de Public Image Limited

  Après ce morceau difficile, "Enlist" allège un peu l'ambiance, malgré les sirènes bruitistes, l'arpeggiator de synthé se faisant accessible, la voix douce de Kahn apportant un côté pop et la basse bondissante faisant groover le tout. Anthony nous livre une interprétation obsédante de crooner new wave, quelque part entre The Horrors, un Depeche Mode période Black Celebration et la synthpop la plus dark de l'époque ou The Fall et Killing Joke pervertissaient admirablement les ondes. La construction du morceau plus classique en couplets-refrains aide pas mal également. 

Profligate - Lose A Little (2018)


  "Lose A Little" poursuit dans une ambiance sombre, avec un côté feutré (cette rythmique pulsatile, presque cardiaque), injectée d'éléments dub (d'intrigants échos), voire pop (la voix de Kahn encore, proche de celle de Kim Gordon de Sonic Youth, et les claviers presque Stranglers). Kahn, par ailleurs poète, se livre même à une courte récitation, presque mystique. "Black Blate" permet à cette dernière de poursuivre admirablement l'album, sa voix blanche soutenant à merveille un groove minimaliste cousin du meilleur de The xx, perturbé par des bidouillages brillants rappelant tout le bien que les groupes mixtes ont fait au psychédélisme (Fifty Foot Hose, United States Of America, Stereolab, Heliocentrics, Siouxie & The Bansheed, Young Marble Giants...) et les petites touches synthpop fort accessibles ne sont pas sans évoquer avec plaisir les excellents Human League.     

Profligate - Black Plate (2018)


  "Jet Black (King Of The World)" poursuit dans une veine plus électronique, trippante, obsédante, comme chez Odonis Odonis pour citer un groupe récent que j'adore. Cette musique, entre pop, psyché et indus est vraiment unique, combinant le meilleur des mondes : l'accessibilité et la profondeur radicale. Et "Needle In Your Lip", bouleversante et portée par Kahn, conclut admirablement ce premier chef-d'oeuvre de l'année grâce à une fragilité, une tension forçant l'attention. La chanson, comme l'album, se tient sur un fil, en équilibre au dessus du vide, prête à vaciller à chaque instant, mais tient debout in extremis grâce à une multitude de petits miracles sonores.

  Premier (et seul pour le moment, même si on a déjà quelques trucs très sympa à écouter)  grand disque de l'année, ce Profligate a déjà marqué 2018, je vous le recommande très chaudement, si possible sans rien faire d'autre, et au casque ou sur une très bonne chaîne. Dans le noir ou quasiment, en soirée ou de nuit, ce serait top. 

Bonne écoute !


Alex



mercredi 10 janvier 2018

Top Albums 2017 d'Alex (1-40)


  Après le Top d'Etienne, mon propre Top EP et la première partie de mon Top, voici le haut du classement de mes albums préférés, tous genres confondus, de l'année 2017. Installez vous confortablement, installez vous bien, bonne lecture et bonnes écoutes à vous.
C'est parti !

1
Tyler, The Creator - Flower Boy

Spotify, Deezer, Youtube
Hip-Hop, Soul/Funk, Pop, Rnb, Electrofunk
USA
  Une merveille de bout en bout, des instants les plus délicats de soul orchestrale ponctuée d'un électrofunk grâcieux en passant par les gros bangers rap atonaux. Un classique instantané en partie inspiré par son pote Frank Ocean, présent ici, et qu'on avait vu venir depuis quelques années tant les précédents LP de Tyler étaient passionnants. Sa discographie atteint là un premier zénith grandiose, et cet album est celui qui m'a le plus frappé lors de cette année pourtant très riche. 
  J'essaierai d'en faire une chronique le plus vite possible pour vous en parler plus en longueur.
Mes morceaux préférés : Foreworld, See You Again, Who Dat Boy, Boredom, 911/Mr Lonely




2
Ariel Pink - Dedicated to Bobby Jameson


SpotifyDeezer
Pop, Folk, Psychédélisme, Rock indé, Electro-pop, Glam, Punk, Disco/Electrofunk, Noise
USA
  Ariel Pink, déjà auteur de plusieurs authentiquement grands albums, nous offre un chef-d'oeuvre de plus avec ce Dedicated... qui tire le meilleur de la pop sixties, du psychédélisme folk et des weirdos de la pop 80's et les tord à la force de son esprit tortueux pour en faire quelque chose d'unique et de singulièrement beau.
Mes chansons préférées : Feels Like Heaven, Dedicated To Bobby Jameson, Another Weekend, I Wanna Be Young

3
Homeshake - Fresh Air

Spotify, Deezer
Pop, Electrofunk, Rock Indé, Rnb, Soul
CANADA
  La pop électronique de Peter Sagar, ancien claviériste de Mac DeMarco, est autant influencée par la pop lo-fi résolument indé de ce dernier que par le meilleur du rnb moderne pour le sound design. Le songwriting délicat et l'interprétation fragile achèvent de faire de ce disque d'Homeshake une réussite totale et très personnelle.
Ma chanson préférée : Every Single Thing



4
Jazz, Soul, Soft Rock, Pop, Rnb
USA
  Se foutant des barrières entre jazz, pop, rock, rnb, soul et funk, Thundercat prouve qu'en plus d'être un virtuose de la basse, il excelle dans la composition de morceaux intemporels, puissants, émouvants, drôles et modernes à la fois. Un grand, grand disque.
Mes morceaux préférés : L'enchaînement des 5 premiers titres, Show You The Way, Friend Zone et Them Changes.
Lien vers la chronique




5
Pop, Electronique, Psyché, Rock
USA
  Renouant avec l'émerveillement pré-adolescent de Yoshimi..., ce dernier Flaming Lips pioche dans les productions baroques de la trap de Metro Boomin ou Mike WiLL Made-It et dans le hip-hop d'Asap Rocky de nouveaux sons psychédéliques à injecter dans leur pop brillante, barrée, et toujours aussi émouvante, que ce soit lors de longues jams prenantes et trippantes ou dans des pop songs construites comme des tubes déviants. Très bon album, ultra sous-estimé.
Mes chansons préférées : We A Famly, How??, The Castle, Sunrise (Eyes Of The Young)
Lien vers la chronique



6
King Gizzard & The Lizard Wizard with Mild High Club - Sketches Of Brunswick East
Pop, Jazz, Rock, Soul/Funk, Rnb, Psychédélisme, Kraut
AUSTRALIE
  Mon préféré de la folle série de 5 albums de King Gizzard sortis cette année, et sûrement -malheureusement- le moins cité des 5 (alors qu'honnêtement, Murder Of The Universe, bien que très bon dans son genre, est un peu fatiguant à la réécoute). C'est pourtant dans cette collaboration jazz-pop avec le génial Mild High Club que la facette du Gizz que je préfère, celle plus apaisée et pop aperçue sur l'indépassable Paper Mâché Dream Balloon, resplendit le plus. Incontournable.
Mon morceau préféré : Countdown    




7
Mac DeMarco - This Old Dog
Pop, Folk, Rock indé, Electro-pop, Jazz
CANADA
  L'album de DeMarco est une vraie synthèse de tout ce qu'il a réussi jusqu'à présent et constitue une oeuvre impressionnante en elle-même, un genre de gros bilan vivant et intimiste du bonhomme. Que même un concert à demi-réussi n'arrivera pas à entacher pour ma part. 
Mes chansons préférées : On The Level, This Old Dog, For The First Time, Watching Him Fade Away, One More Love Song 
Lien vers la chronique





8
Rock Psychédélique, Pop, Musique Orientale
AUSTRALIE
  Le parti pris "microtonal" est une merveilleuse addition au rock psychédélique frénétique et épris de kraut des australiens pour leur deuxième meilleur album de l'année. Une merveilleuse claque qui m'accompagne depuis de longs mois maintenant, absolument indispensable également.
Mes chansons préférées : Sleep Drifter, Rattlesnake




9
Timber Timbre - Sincerely, Future Pollution
Pop, Folk, Rock, Electro-rock, Synthpop, Post-Punk, Krautrock
CANADA
  Conçu comme un renouveau par le groupe, utilisant ici des techniques inhabituelles pour lui, cet album crépusculaire à l'écriture impeccable est en passe de devenir mon préféré de tout ce qu'ils ont pu offrir. Ce qui veut vraiment dire beaucoup venant de perfectionnistes et d'esthètes du rock comme eux.
Ma chanson préférée : Floating Cathedral
Lien vers la chronique 
lien vers notre live report de leur concert à Nantes





10
Pop, Electronique, Rock, Post-Punk, Jazz, Punk
ROYAUME-UNI
  Le petit génie british progresse d'album en album et ce dernier, quasi-synthèse de tout ce qu'il réussit à faire (post-punk enragé, jazz de crooner déglingué, pop électronique, abstract hip-hop...) en une impressionnante collection de chansons marquantes à l'ambition démesurée à la la poésie prolétaire furieuse et vitale qui est à elle-même un commentaire social plus prenant et subtil qu'on ne peut l'imaginer.  
Ma chanson préférée : Czech One


11
BabX - Ascensions
Chanson française, Jazz, Free Jazz, Pop
FRANCE
  Le jazz n'était pas la direction dans laquelle j'attendais BabX, grand auteur-compositeur-interprète d'une chanson française post-Bashung qui n'a rien à envier aux anglo-saxons. Pourtant il s'y est mis, doucement, au fil des projets, et cet album est l'aboutissement de sa maîtrise du genre. Texte acérés et poétiques, musique déchirante, interprétation grinçante et émouvante, tout est réuni pour accoucher d'un chef-d'oeuvre sec, froid mais nécessaire, dont il est difficile de se remettre.
Mes chansons préférées : Omaya Pt1,2,3, L'Homme De Tripoli
Lien vers la chronique




12
Rejjie Snow - The Moon And You
Hip-Hop, Rnb, Pop, Electronique, Soul
IRLANDE
  Lui aussi très inspiré par Frank Ocean, Rejjie Snow dépasse les promesses pourtant intenables suggérées par la qualité de ses premiers singles en accouchant d'un album de Pop total, artistiquement impeccable, musicalement riche et précis. Bref, un grand disque. J'ai hâte de le voir jouer ça en live !
Mes chansons préférées : UNBORN, FASHION WEEK



13
Kendrick Lamar - DAMN.
Hip-Hop, Rnb, Pop, Electrofunk, Soul, Rock
USA
  Lamar, dans une lancée folle, livre à nouveau un classique instantané avec ce DAMN. moins ouvertement luxuriant musicalement mais pourtant tout aussi riche que ses prédécesseurs, en piochant dans la pop, la trap, le rnb et le rock indé ainsi que dans le rap le plus incendiaire produit depuis les années 80, pour aboutir à un brûlot simple en apparence et diablement efficace. 
Mes morceaux préférés : DNA., HUMBLE., XXX., LOVE.
Lien vers la chronique



14
Ty Segall - Ty Segall
Rock, Glam, Pop, Folk, Garage-Punk, Psyché
USA
  Un incroyable album de plus pour Ty Segall qui n'en manque pourtant pas. Dans un registre très large, allant de la folk la plus dépouillée au grunge progressif, il déploie ses talents illimités et sa rage intacte avec maestria. 
Ma chanson préférée : Orange Colour Queen
Lien vers la chronique




15 
Foxygen - Hang
Pop, Music-Hall, Variété, Rock, Crooner
USA
  Les Foxygen reviennent au top de leur forme, plus maximalistes et malicieux que jamais, dans un registre pop cabaret façon The Lemon Twigs. De très bonnes chansons aux détours multiples mais relativement canalisées tout de même, efficaces, bien écrites et mises en son comme personne d'autre ne le fait.
Mes chansons préférées : America, Follow The Leader, Mrs Adams
Lien vers la chronique



16
Chanson Française, Pop, Electronique, Electrofunk, Electro-Pop, Electro-Rock
FRANCE
  Plus gainsbourgienne que jamais, grâce à la prod musclée et mystérieuse de SebastiAn et aux textes franco-anglais intimistes, Charlotte Gainsbourg livre son premier grand chef-d'oeuvre avec ce disque consistant, moderne, impressionnant et touchant.
Mes chansons préférées : Ring-A-Ring O'Roses, Deadly Valentine, Rest



17
Tops - Sugar At The Gate
Pop, Electro-pop, Rock, Folk, Funk 
CANADA
  La pop de Tops est accessible, sucrée, mais elle est surtout le fruit d'un travail d'orfèvre qui ne se révèle qu'après une écoute attentive. On ne peut être qu'ébahis devant la précision des compositions et des arrangements de l'album, qui paraît pourtant si fluide en surface. Un énorme travail d'interprétation également, et un album à ranger avec les meilleurs Family Of The Year, Girls, Cellars, Niki & The Dove, Fleetwood Mac, Kate Bush et Drums.
Ma chanson préférée : Petals
Lien vers la chronique





18
Pop, Electronique, Folk, Rnb, Psychédélisme, Baroque Pop
USA
  Et si Moses Sumney était le plus digne représentant du songwriting baroque et sunshine pop 60's ? Dans ses choeurs délicats, ses mélodies entêtantes mais alambiquées, sa délicatesse et sa soif d'arrangements nouveaux, il émerveille à chaque écoute.
Ma chanson préférée : Don't Bother Calling
Lien vers la chronique





19 
Shabazz Palaces - Quazarz : Born On A Gangster Star 
Et Quazarz vs The Jealous Machines
Hip-Hop, Electofunk, Synthpop, Pop, Electronique, Rnb, Psychédélisme, Soul/Funk

USA
  Le doublé des expérimentateurs hip-hop est une réussite totale, un double album truffé d'idées géniales, de sons inédits, de flows opiacés, de science-fiction et de beaucoup de talent utilisé avec discernement et une créativité sans limites.






20
OMNI - Multi-Task
Rock, Pop, Post-Punk

USA
  OMNI s'impose avec ce disque comme un des groupes les plus excitants de ces dernières années : des guitares acérées et agiles, une rythmique véloce et insistante, un chanteur charismatique à forte personnalité et surtout des chansons géniales à la pelle.
Mes chansons préférées : toutes
Lien vers la chronique




21
Rap, Rnb, Pop, Electro-Pop, Dancehall
BELGIQUE
  La claque rap de l'année, c'est bien Damso qui l'a infligée à tout le rap francophone. Avec une musicalité rarement atteinte en français, des textes littérairement impeccables, une voix unique et un sens aiguisé de ce qui fait la modernité et l'impact d'une bonne prod, il a couché le game à coup de tube et emporté le grand public dans son délire sombre et saal. Le grand coup de pied dans la fourmilière que le rap français méritait.
Mes chansons préférées : Macarena, Nwaar Is The New Black, J'Respecte R, QuedusaalVie, Mosaïque Solitaire, Dieu Ne Ment Jamais, Signaler, Kietu
Lien vers la chronique



22
Mount Kimbie - Love What Survives
Pop, Electronique, Rock, Post-Punk, Jazz
ROYAUME-UNI
  Entre un post-punk électronique abrasif, urbain et parfois abstrait et un rnb doux ouvert au monde, les Mount Kimbie n'ont pas choisi et ont préféré s'entourer d'artistes aux visions complémentaires pour composer le grand disque d'électro-pop (ou d'électro-rock) résumant en quelques intenses minutes ce qui se fait de mieux en Angleterre en 2017.
Mes chansons préférées : Blue Train Lines, Delta
Lien vers la chronique






Rock, Pop, Electro-pop
USA
  Un des couples les plus célébrés de la pop indé ont créé en 2017 leur meilleur album, avec des compositions intemporelles empruntant au meilleur d'ABBA et du soft rock 70's américain, et un son de studio impeccablement chaud, groovy et léger. De parfaites pop songs servies avec un tel écrin sonore et chantées par une voix si impériale, c'est tout ce qu'il faut à mon bonheur.
Mes morceaux préférés : In The Morning I'll Be Better, My Emotions Are Blinding, Fields Of Blue, Matrimony, Baby Don't Believe, 10 Minutes 10 Years




Post-Punk, Electro-Rock, Pop, Electro-Pop
  La talentueuse Sneaks livre un album aussi concis que l'excellent Gymnastics, et encore plus réussi (si c'est possible !), avec des chansons incroyables, une production intransigeante et un poil plus dense avec l'ajout de synthés. Un grand disque, à écouter en boucle. 
Mes morceaux préférés : Inside Edition, Cherry On Top, Hair Slick Back
Lien vers la chronique



25
Sébastien Tellier - A Girl Is A Gun OST
Pop, Electro-Pop, Synthpop, Italo-Disco, Retrowave, Electro-Rock, Folk
FRANCE
  Après plusieurs expériences dans les BO (l'excellente St Amour, la bonne mais plus inégale Marie et les Naufragés), Tellier revient à son niveau d'excellence période Narco pour la série A Girl Is A Gun. En mélangeant la pop-folk planante teintée d'électronique et des influences de Air et Robert Wyatt de sa période L'Incroyable Vérité et l'italo disco revisitée par la French Touch de Kavinsky SebastiAn avec quelques touches WTF proches de son travail avec ce dernier et Mr Oizo sur la BO cultissime de Steak, on aboutit à un résultat homogène, accrocheur, riche et très attachant. Une belle réussite.
Mes chansons préférées : Wings, Chrysalis, Lovely Blonde, Drunk On The Radio, A Gun On Your Head
26
Pop, Rock, Post-Punk, Electro-Pop, Punk, Pub Rock, Funk
Royaume-Uni
  En assumant ses influences paternelle et musicales (Gainsbourg, le pub rock, le punk et le post-punk...), et en écrivant de manière plus directe, Dury nous livre son disque le plus abouti et le plus beau depuis Happy Soup (2011), et ajoute un chapitre essentiel à sa discographie déjà très intéressante.
Mes chansons préférées : Miami, Prince Of Tears, Porcelain



27
The Drums - Abysmal Thoughts
Pop, Rock, Post-Punk, Electro-Pop
USA
  Comme à leur habitude, le(s) Drums (le groupe se résumé aujourd'hui au seul Jonny Pierce), imperméable(s) à la médiocrité, sortent un autre excellent album. Plus classique dans le son du groupe que le précédent (mais ne s'interdisant pas de nombreuses et bienvenues variations), mais également plus consistant, il se hisse au panthéon des LP du groupe, juste en dessous le chef-d'oeuvre Portamento. C'est déjà énorme.   
Mes chansons préférées : Blood Under My Belt, Mirror, I'll Fight For Your life
Lien vers la chronique




28 
Grizzly Bear - Painted Ruins
Pop Indé, Rock Indé, Post-Punk, Electronique, Art-Rock, Krautrock
USA
  Cet album marque un très joli retour pour les Grizzly Bear, avec un album qui continue sur la lancée du groupe en en étoffant un peu le son et en compliquant les rythmiques à coup d'électronique. Au final, l'album semble dense mais apaisé, élégant et raffiné mais très cérébral. Et s'impose comme mon 2e préféré du groupe, juste derrière Veckatimest.
Mes chansons préférées : Mourning Sound, Four Cypresses, Three Rings
Lien vers la chronique





29
Jazz, Free Jazz, Fanfare, Latin Jazz
Royaume-Uni
  La claque jazz de l'année, c'est cette jeune britannique qui nous la donne. Sur un disque mêlant free, bop et musiques caribéennes, avec une énergie folle et indomptée et une classe sans égales. Merveilleux.
Mes morceaux préférés : tout
Lien vers la chronique


30
Pop, Electrofunk, Disco, Hip-Hop, Rnb, Ska, Dancehall, Mumble Rap
USA
  Incroyable, mais 10 ans après son seul album réellement réussi, Harris a accouché d'un album de nu-disco qui a apporté une chaleur inédite au mainstream cette année, avec une liste de guest aussi impressionnante que pertinente pour l'album de soirées de l'année.
Ma chanson préférée : Slide
Lien vers la chronique



31
Booba - Trône
Rap Français, Pop, Trap, Hip-Hop, Rnb, Dancehall, Mumble Rap
FRANCE
  Probablement galvanisé par le succès de son poulain Damso, et entouré de beatmakers de talent, Booba a sorti son meilleur album depuis très, très longtemps. Un concentré de ce qui fait le sel du bonhomme, avec un sous-texte très intéressant, des prods tueuses et des flows accrocheurs. Je m'étonne encore qu'il ait sorti un truc qui me plaise autant.
Mes chansons préférées : Friday, Centurion, Drapeau Noir, A La Folie
Lien vers la chronique



32
Hip-Hop, Electro-Pop, Electronique, House, Indus, Rnb
USA
  Vince Staples est un jeune prodige américain qui transforme en or tout ce qu'il touche. Après avoir utilisé des influences psychédéliques, stoner et post-punk sur ses précédentes sorties, il s'emploie à inventer une musique de club afrofuturiste qui fait mouche à chaque morceau. Grand disque.
Mes tracks préférées : Big Fish, Rain Come Down
King Gizzard & The Lizard Wizard - Gumboot Soup
Rock Psychédélique, Pop, Krautrock, Hard Rock, Prog Rock, Electro-Pop, Jazz, Funk
AUSTRALIE
  Deux énormes albums du Gizz, prouvant toute leur folie créatrice. A la hauteur de Thee Oh Sees, mais avec une formule moins stricte, ils se réinventent à chaque morceau et trouvent sans cesse de nouveaux moyens de renouveler leur son. Génial !
Mes morceaux préférés : The Last Oasis, Crumbling Castle



Hip-Hop/Rnb, Nu-Soul / Cosmic Soul/Funk, Electrofunk
USA
  Une tuerie funk biberonnée au hip-hop et au rnb tendance nu-soul. On tient là un truc presque digne de Prince et D'Angelo, avec une vision d'outsider noisy digne d'un Damaged Bug funky. 
Ma chanson préférée : Spend The Night/If You Were My GF
Lien vers la chronique




35
Hoops - Routines
Rock, Pop, Post-Punk, Electro-Pop
USA
  Un de mes groupes de pop/rock favoris, les Hoops font honneur à leur folle série (3 "Tapes" et un EP géniaux) avec ce premier long format impeccable de bout en bout.
Mes morceaux préférés : Sun's Out, Rules, Benjal, On Top, The Way Luv Is



Electronique, Electro-Rock, Pop
BELGIQUE
  Les Belges m'ont surpris avec cet opus électro-rock d'une efficacité de chaque instant gavé de gimmicks de synthé addictifs et de rythmiques folles. Très fun, et très bon. 
Mes morceaux préférés : Masterplanned, Missing Wires
Lien vers la chronique


37
Pop, Electronique, Classique Contemporain, Noise
VENEZUELA
  Arca invente l'opéra de l'an 3000 en ajoutant son chant en espagnol à son électronique intrigante, organique, belle et repoussante à la fois. Une réussite magistrale. 
Mes morceaux préférés : Piel, Anoche


38
Electro-Pop, Electro-Rock, Synthpop, Electrofunk, Disco, Electronique, House
USA
  Le hiatus n'aura pas duré très longtemps et LCD Soundsystem est déjà de retour, avec un album en forme de bilan de la discographie du groupe de James Murphy, avec un dénuement émotionnel inédit mis en musique grâce à des influences plus assumées que jamais et la présence de quelques fantômes (Leonard Cohen, David Bowie...).
Ma chanson préférée : oh baby
Lien vers la chronique



39
Creeping Pink - A Parliament Of Trees
Electro-Rock, Psychédélisme, Krautrock, Stoner, Pop, Noise, Grunge
USA
  Un album aussi réussi de rock plombé, entre néo-grunge façon Ty Segall, pop oblique à la Brian Eno et divagations bruitistes à la Sonic Youth, d'un de mes groupes fétiches ne pouvait que se trouver dans cette liste.
Mes morceaux préférés : Future Children, Peace 

40
Dream-Pop, Electro-Pop, Ambient, Lo-Fi Pop, Folk-Pop
Royaume-Uni, France
  Une intéressante rencontre de dream pop et d'ambient ("Confused Porn"), habilement triturée par l'électronique : un vocoder métallique et distant ici ("Brake"), une boîte à rythme aquatique par là ("Why Should I?"). Quelques accents folk, des accents asiatique ou une basse rebondie évoquent Air ou Beck, pour un résultat toujours impeccable. Et la modernité est là, dans ce mariage entre synthés détunés, duo homme-femme et voix trafiquées façon Soft Hair (la superbe "Life+You")
Mes morceaux préférés : Life + You, Why Sould I, Brake, Confused Porn
Lien vers la chronique


  Merci beaucoup pour votre lecture et vos commentaires, j'espère vous avoir fait découvrir deux ou trois belles choses !

  Je voudrais également prendre le temps de vous remercier tout particulièrement pour votre fidélité au cours de cette année 2017 un peu folle qui a vu votre nombre grandir et qui nous a surtout vu réaliser de nouveaux projets inattendus et excitant : des interviews, des DJ Sets...

Alors merci pour tout !




Alexandre