Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes
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vendredi 27 mars 2020

Wajatta - Don't Let Get You Down (2020)


  Rencontre improbable entre John Tejada, DJ autrichien, et Reggie Watts, musicien et comédien, Wajatta est un duo assez unique.

  Leur house fait des détours vers l'Afrique ("Renegades"), la techno -mais avec une voix entre Vincent Price et Leonard Cohen- ("Little Man"), ou les clubs anglais ("Marmite"), et c'est toujours un bonheur. D'autant plus que le groupe ne se prend pas au sérieux et distribue une bonne dose humour tout au long du LP. 

  Qu'elle se sifflote rêveusement ("Don't Let Get You Down"), hypnotise ("Another Sun", "Depth Has A Focus") ou se danse ("Tonight", "138", "All I Need Is You"), leur musique laisse en tous cas une place de choix au chant, ce qui est assez original ("Realize"et rappelle le Steve Spacek de cette année, dont on a parlé récemment.

  Don't Let Get You Down est une bouffée d'air frais, une petite pépite house rafraîchissante et mine de rien assez libre et expérimentale dans les formes qu'elle prend, notamment en traitant la voix comme en pop ou en soul, pour un résultat presque électrofunk sensuel ("January", avec des inflexions Marvin Gaye). Une magnifique surprise. 

Mes morceaux préférés : Renegades, Little Man, 138, Tonight, Realize, January


Alex



jeudi 14 juin 2018

Supermax - Lovemachine (1977)


  "Lovemachine" est le tube du prolifique groupe Supermax, formé autour du producteur autrichien Kurt Hauenstein (claviers, voix), avec Ken Taylor à la basse, Hans Ochs à la guitare, Jürgen Zoller à la batterie, Peter Koch aux percus, Lothar Krell aux claviers également, et avec Cee Cee Cobb et Jean Graham aux choeurs. C'est surtout un sacré tube alternant entre couplets calmes à la tension rock teintée de psychédélisme noir, de soft rock et refrains exubérants dégoulinant d'une disco décomplexée jouissive. C'est surtout un très grand morceau, un peu oublié, à réhabiliter d'urgence, et que je vous recommande d'écouter ci-dessus !

Bonne écoute

Alex



vendredi 9 mars 2018

EPs 2018 : Lomboy & Crayon



Lomboy - Warped Caress (2018)


  L'autrichienne, après nous avoir régalé l'an dernier d'un superbe EP, South Pacific (présent dans mon Top EPs 2017), revient encore plus fort avec celui-ci, sorti chez Cracki Records

  C'est tube après tube sur cet EP. La musique s'approche d'une nu-disco langoureuse, plutôt calme mais très portée sur l'expérimentation et les arrangements, comme la pop post-trip-hop des années 90-2000 (Air, Stereolab...). C'est particulièrement audible sur "Alien Lady", délicate pop song aux arrangements classieux (flûtes, piano, guitare, synthés, basse) arrangés en collage grâce à la magie du sampling et posés sur une boîte à rythme électro/hip-hop so 90's. L'ensemble, déjà bien accrocheur en l'état, passe au statut de petite bombe lorsqu'on y ajoute le chant trafiqué de Tanja Frinta

Lomboy - Alien Lady (2018)

  C'est également un chant modifié (notamment pitché dans les graves) qui met en mouvement la ballade "Worth To You", aux arrangements orchestraux (là aussi parfois perturbés par le sampling), qui sont si délicats qu'ils évoquent la magie des BO de films d'animation japonaise du studio Ghibli. Pour le coup, sur "Love Ain't Got The Groove", ces deux éléments (modification de la voix, sampling haché) sont poussé à leur extrême. Et ça fonctionne pas mal du tout, dans un genre de pop un peu too much à la Grimes, même si le morceau est un peu moins fort. "Director's Paralysis" est un peu plus minimaliste, porté par une basse très funky sur laquelle se posent d'étranges accords, un poil dissonants, de clavier au son tropical. Le morceau est déstabilisant de par ce choix d'accords, mais il est justement intéressant pour cette raison.

  Et puis il y a "Loverboy", le single venu en éclaireur de cet EP, sorti dès l'an dernier. Une petite merveille de pop post-trip-hop également, au chant mystérieux comme du Portishead, en plus sexy, et dont le feeling funky est au service d'une écriture intemporelle, qui sonne comme un croisement entre Isaac Hayes et Lee Hazlewood. Tout cela donne un côté hors du temps, classique, et un peu cinématographique, à ce morceau qu'on imaginerait bien dans un Tarantino.

Lomboy - Loverboy (Clip, 2018)

  Vous vous en êtes rendu compte, cet EP de pop décadente est groovy, synthétique, sexy, artificiel, intelligent, expérimental, et sophistiqué à la fois. Et vous vous rendrez un grand service en allant vérifier ça par vous même grâce aux liens ci-dessous.

A écouter sur Deezer ou Spotify







Crayon - Post Blue (2018)


  Le producteur français Crayon, figure de proue du label Roche Musique, fait dans l'électro-pop chill, minimaliste, un poil groovy. Il fait surtout dans la dentelle, comme nous le prouve cet EP délicat, magnifique de bout en bout. 

  Des nappes de synthé enrobantes et des percussions discrètes sont le seul habillage des magnifiques choeurs de "Pink", avec une grosse performance vocale de Lossapardo. Qu'on retrouve, tout aussi impérial, sur la ballade rnb sensuelle et un poil nostalgique "After The Tone", superbe morceau également, avec un gros travail de production rappelant le perfectionnisme et le sens du détail de Jamie xx.

Crayon, Lossapardo - After The Tone (Clip, 2018)

  Sur le plus hip-hop/rnb "Faith", c'est avec les collaborations de Stanislas Blu et Gracy Hopkins que Crayon tresse un morceau pas très loin du Blonde de Frank Ocean, à base de rythmique réconfortante, de nappes caressantes et de guitares funky, toujours en veillant à ne pas en mettre plus que le strict nécessaire. Plus loin, "Fake" et "Home" (avec Malia Lyn) sont carrément des morceau d'électrofunk languides et sexuels façon Connan Mockasin ou LA Priest. Et "Post Blue" enfonce le clou avec sa basse énorme, avant une reprise façon remix funk-rock aquatique du "Je suis venu te dire que je m'en vais" de Serge Gainsbourg sur "I Came By To Let You Know That I'm Leaving"

Crayon, Stanislas Blue, Gracy Hopkins - Faith (Clip, 2018)

 Cet EP est un magnifique exercice de funambulisme, au long duquel Crayon s'amuse à étirer le temps ainsi que la toile fragile de ses chansons minimalistes aux textures volatiles. Le choix, merveilleux, des invités vocaux y est pour beaucoup dans la qualité de cette oeuvre dans lequel chaque son est crucial. Et puis la petite réf à Gainsbourg sur la fin de l'EP ne me laisse pas de marbre. A écouter d'urgence !

Ecouter sur Spotify ou Deezer


Alexandre

dimanche 8 décembre 2013

The Simpsons - Dr Zaius Dr. Zaius (Reprise de Rock Me Amadeus de Falco)

 
 
 
  Aujourd'hui, c'est sous forme de clin d'œil que je vais vous présenter cette reprise-parodie. La chanson originale est la célèbre Rock Me Amadeus, du chanteur autrichien Falco, improbable numéro 1 du hit parade américain en 1985. J'ai découvert ce chanteur grâce à arte il y a bien longtemps maintenant, le temps d'un summer of the eighties très intéressant (les summer of... de l'été sont toujours très riches, je vous les conseille vivement).
 
 
  Alors certes, c'est cheesy à souhait, mais c'est tellement efficace que pour moi ça fonctionne très bien. A noter que Falco, avec son chanter-parler, ses hoquets presleysiens, et sa musique electro-funk, est presque considéré comme un précurseur du rap "blanc" (et autrichien de surcroit !).
 
Voici l'originale :
 
 
 
  Maintenant, la reprise. Enfin, si on peut parler ainsi. Je veux en fait vous présenter un court extrait d'un épisode des Simpsons (Un poisson nommé Selma, saison 7 épisode 19, en 1996) reprenant à son compte cette chanson, entre autres, dans une version Broadway de la célèbre Planète des Singes. Le contexte : le comédien raté Troy McClure, pour sauver sa carrière suite à une révélation sur sa dérangeante attirance pour les poissons (les Simpsons, hein). Il va donc contracter un faux mariage avec l'horrible belle sœur d'Homer, Selma, pour échapper à la ringardise. Ce qui va fonctionner : il est embauché pour la version comédie musicale à gros succès de La Planète des Singes.
 

 
  Et c'est de cette scène dont je voulais vous parler. Je ne vais pas la décrire longuement, regardez-là, et c'est tout. Mais sous couvert de parodier les gros succès de Broadway, avec tous leurs clichés, la scène et l'épisode entier font preuve d'un regard acerbe sur le showbiz américain dans toute sa splendeur. Une critique acide et grinçante des succès préfabriqués de l'hypocrite industrie  du divertissement made in USA, qui me fait mourir de rire à chaque fois. Et qui est drôle au premier degré aussi, ce qui est toujours un excellent point. Le texte de la comédie musicale est une petite merveille qu'on appréciera d'autant plus si on a vu le film avec Charlton Heston, voire la série télévisée, ou même une version plus récente de la Planète des Singes.
 
 
  Sans vouloir faire de passéisme parce que je déteste ça, c'était quand les Simpsons avaient encore des choses à dire, et avant qu'ils ne tournent en rond et ne s'enferment dans leur propre caricature. Ce qui est malheureusement le cas de toute série après un certain temps (hein How I Met Your Mother?).
 
A voir ici :
 
 
 
ALEXANDRE