Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

mercredi 30 avril 2014

La sélection du mois (Avril 2014)



La sélection du mois - Avril 2014


Alex : Deux mots avant de vous dévoiler ce que l'on a aimé ce mois-ci. Tout d'abord, merci à Etienne pour avoir été aussi actif ces derniers temps (je ne sais pas comment il fait !).

  Ensuite, ça va être un peu compliqué niveau timing pour nous d'ici à la fin mai, à cause des examens. Je me suis à titre personnel beaucoup impliqué dans ce top, Etienne itou, pour deux raisons.

  D'abord, pas le temps de faire de vraies chroniques, j'aurais pu dire deux ou trois mots sur chaque disque, mais je suis un peu tatillon et je m'impose un certain niveau, ce qui me demande du temps libre dont je ne dispose pas. Ce format plus court est donc parfait pour ça.

  Ensuite, j'ai du mal à faire de vraies chroniques de nouveautés, j'ai envie de parler d'actualité, mais pour moi, un disque ça se vit, ça se ressent, et ça ça demande non seulement un nombre d'écoute important, mais aussi du recul, ce que je n'aurais pas en parlant de ces albums dès leur sortie. Ainsi, je peux vous livrer mes premières impressions sur ce bilan du mois, et revenir avec une vraie chronique de ces disques dans quelques semaines, voire mois, une fois que j'en aurais vraiment fait le tour.

  Cette rubrique est conçue comme un instantané, un petit guide de ce que l'on a apprécié (ou pas) ce mois-ci (d'ailleurs le bilan de janvier février et celui de mars sont consultables sur le site). Libre à vous de venir picorer dedans. Je vous invite à y revenir plusieurs fois pour essayer d'en faire le tour, il est assez dense et vous pourriez donc y trouver votre bonheur.

  Cela nous ferait très plaisir qu'en retour vous nous disiez ce que vous avez pensé de ces disques et de ces chansons, voir que vous nous en conseilliez d'autres à côté desquels nos avons pu passer. Merci beaucoup à tous ceux qui laissent un commentaire, notamment aux fidèles de ce blog, cela nous touche beaucoup. Et rendez-vous fin mai - début juin pour la reprise des activités avec une cadence plus soutenue. Bon mois de mai à tous.





Album du mois :

Timber Timbre - Hot Dreams



Etienne : Superbe album dont le nom suffit à le décrire. Passez une chaude soirée de fin d'été dans les canyons américains au côté des deux canadiens. Un grand album pour 2014 !
Pour plus d'info, allez voir mon article ici.

Alex : Un grand album. Sur une musique rêveuse et somptueuse se pose une magnifique voix au chant loureedien. Les arrangements sont absolument magiques, et ils construisent par petites touches cette œuvre ambitieuse et inventive. Un classique instantané.



Morceau du mois :

Cloud Nothings - I'm Not Part Of Me



Alex : Du bruit, du rock de la fureur adolescente, un chant plein de morgue, mais aussi plein d'accroches pop et de gimmicks irrésistibles... Les Cloud Nothings replacent l'énergie du désespoir de la jeunesse au cœur du rock, avec une énergie puisant dans ce que les années 80, 90, et 2000 ont apporté de meilleur au rock dit alternatif, et c'est plus que louable.
Etienne : Rugueux, énergique et passionné : c'est l'adolescence ! Ce titre et cet album prennent particulièrement sens pour moi ce mois-ci, ayant écouté un nombre incalculable de fois Doolittle des Pixies, prouvant que ce rock indé aux allures de punk n'est pas resté stérile et sait encore se renouveler, malgré ses aires rustiques et primitifs.  







Morceaux :

  • Hiphop/Rnb :
Alex : Un bon hiphop old school comme on les aime, avec instru flairant les early 90's qui tue, et MCs de première classe (Common est toujours plus que bon). En plus vous pouvez la télécharger gratuitement, c'est pas beau ça ? Beat beat beat beatbeatbeatbeat beat beat beat da funk now.
Etienne : De la wha-wha, des kicks et une voix avec une pêche monstrueuse, avec un esprit très soul 70's. C'est de la balle qui troue le cul, en téléchargement gratuit en plus !
Alex : Une merveille de rnb qui chille peinard et rêve de house brumeuse. La voix de ce type est magnifique, elle peut rappeler celle de Pharrell, en plus profonde.
Etienne : Un morceau époustouflant avec ses basses bien dirty et ses airs de Marvin Gaye.


Boots - A Day In The Life Of Jordan Asher

Alex : Producteur de génie, Boots accouche ce mois-ci de deux perles de hiphop/rnb rêveur. Tout d'abord cette chanson incroyable, à même de faire fondre n'importe qui, d'une qualité stupéfiante. Et puis "Dreams", slow sensuel feat. Beyoncé, qui a joué des coudes pour être sur la chanson (ce qui confirme son bon goût et son côté plus aventureux de ces derniers temps, après un 4 très réussi, et un album homonyme plus exigeant qu'à l'accoutumée et très réussi l'an dernier.) Un morceau en apesanteur, doté d'une mélancolie et d'une légèreté presque trip-hop

Alex : Le nouveau projet hiphop alternatif de Tendai "Baba" Maraire, le rapper de Seattle, voit Maraire incorporer des éléments de musiques traditionnelles zimbabwéennes (qu'il maîtrise plus que jamais après un album solo uniquement composé de musiques du pays dont son père musicien est originaire), à un son hiphop plus accessible, presque pop, quoique très exigeant musicalement. Et cela fonctionne à merveille, il arrive à faire passer sa culture au travers de titres géniaux comme celui-ci, ou "Lean", et la transmettre au plus grand nombre avec talent. Impressionnant.
Etienne : Les petits chœurs et la rythmique dub c'est pas trop ma came mais je reconnais la qualité de la chose.
Alex : Un nouvel inédit posthume du meilleur beatmaker de tous les temps, J Dilla. Comment peut-on retrouver d'aussi bons inédits dans un catalogue qui a déjà été aussi fouillé de fond en comble que le sien ? Un mystère. Respects éternel pour ce grand monsieur qui arrive à nous sortir régulièrement des merveilles depuis l'au-delà. RIP.
Alex : Le petit prince du rnb collabore à ce qui semble être un titre du prochain Santana. Et c'est peu dire que ça marche bien. La voix de Miguel se marie à merveille avec celle de la guitare de Santana, sur une base musicale sobre et élégante. On est dans le sentimental ici, mais on reste dans la sobriété, pas d'excès ni de guimauves. C'est très beau, la collaboration a beau étonner au premier abord, elle est plus que bien vue par les deux artistes. Chapeau à Santana qui se renouvelle ici d'une façon complètement géniale.

Alex : La diva soul-rnb rend hommage de jolie façon à une de ses idoles. Et même si on est (très) loin de l'intensité de l'originale (il faut l'avouer), cette reprise est fort réussie et s'écoute avec plaisir. Mais Janelle a-t-elle jamais sorti un morceau de mauvaise qualité ?
Etienne : La voix et les échos de la partie des 80's pour laquelle j'ai plus de mal. Trop travaillé à mon goût ( ou en tous cas cela se ressent trop ! ), mais à écouter pour tous les fans de Bowie un peu curieux. Moi en tous cas ça m'a donné envie d'écouter l'originale avec cette fin très réussie.


Alex : Cette chanson, issue de la BO du prochain Spiderman (oui, vous vous dites que ça craint, mais j'y viens...) est loin d'être un chef d'œuvre. Ceci dit, elle s'écoute plutôt bien. Et Kendrick Lamar (qui choisit parfois mal ses collaborations, comme ici) fait le job avec brio lors de la 1ère minute, passant le relai à la toujours aussi impeccable Alicia Keys.

  Le problème, c'est que la chanson est dans la BO d'un blockbuster, et ce morceau qui aurait pu être génial avec une production de Dre à la "Good Kid, M.A.A.D City", est plombé par l'instru, qui malgré quelques bonnes idées est beaucoup trop clinquante et pompière. Mais c'est aussi notre rôle de dire quand ça ne va pas, surtout quand on aime les artistes concernés.
  Bref, bon casting gâché par une production catastrophique, blockbuster tout pourri oblige. Dommage !

Etienne : Je suis d'accord avec Alexandre, vraiment too mutch ce piano, ces cordes, ces échos. Ça me donne pas vraiment envie de voir le film. Il en faut pour tous les goûts.



  • Rock :
Etienne : Voilà la face B de leur EP Down dont nous avions déjà parlé dans la sélection du mois de mars. Nous voilà donc en possession de la moitié des 4 titres, de quoi nous laisser espérer une sortie de grande qualité, annoncée pour le 21 avril et marquant leur retour après 3 ans sans parutions  !
Alex : Je ne dirais rien de plus, je n'ai jamais aimé ce groupe, j'y suis même complètement hermétique. Pour moi, il sonne plus comme un boys band qu'un groupe de rock. Mais je ne suis pas objectif les concernant, mon avis ne vaut pas grand chose, lisez plutôt celui d'Etienne ci-dessus.

Etienne : Rock Grunge Psychédélique sentant l'encens à plein nez et nous plongeant dans un univers entre le sacré et la trans. Ce n'est pas sans nous rappeler le dernier Temples !

Etienne : Les Black Keys changent de style musical en perdant un "s" et se tournent vers le Blue ! C'est un mélange entre du blues et du rock, avec une guitare bluesy, une basse bien rythmée, et une batterie efficace. Le titre est un peu sage et plus pop, mais en fait je crois bien que c'est du pur Black Keys ! L'album Turn Blue sort le 13 mai, je n'en peux plus d'attendre.
Alex : Le titre qui déchaîne déjà les foudres des puristes (qu'ils sont casse-c... ceux-là). Pourtant, qu'il est efficace celui-là, avec ses couplets groovy vaguement psyché et son refrain très pop, presque rnb. Je suis content qu'ils arrivent encore à évoluer, d'autant plus si c'est vers la simplicité (El Camino me paraît parfois verser dans le too much niveau arrangements).  Ca va être compliqué de nous pondre un truc aussi essentiel que, au hasard Rubber Factory, Brothers, ou un de leurs premiers albums, mais les gars en sont capables. Pas de conclusions hâtives avant d'avoir entendu l'album donc, mais je suppute qu'il sera bon, même très bon.
Alex : Vous allez en entendre parler de ce dernier Cloud Nothings, excellent album que je recommande très chaudement (cf la chanson du mois, et notre avis sur l'album un peu en dessous). Mon coup de cœur personnel. Ici, nous parlons d'une magistrale version acoustique et dénudée de la très bonne "Now Here In". Où l'on s'aperçoit que sans les guitares à la Sonic Youth, ce morceau, très bien construit (et c'est un euphémisme), conserve tout son charme vénéneux, et impressionne presque encore plus que dans sa version originale. Un futur classique du rock indé, et du rock tout court, rien à dire de plus.
Alex : Un excellent morceau post-punk, tout en tension. On sent que les mecs ont écouté Joy Division, the Cure, et les Talking Heads période "Fear Of Music", et que le chanteur est un grand fan de David Byrne (ça peut presque virer à l'imitation, mais qui peut le blâmer de l'admirer ?). Ceci dit, on a là un morceau de qualité supérieure.
Alex : Un autre extrait du prochain Swans, dont je suis un peu moins fan que celui que l'on vous a présenté le mois précédent. L'instrumental est vraiment bon, mais les voix gâchent un peu le morceau pour moi. Mais rien de grave, dans le genre post punk free et claustro, ça reste un délice.


Beth Gibbons & Gonga - Black Sabbath (Reprise de Black Sabbath)
Alex : Etonnante collaboration entre la voix de Portishead et le groupe de metal britannique. Mais quand on entend la qualité de cette reprise du groupe fondateur du heavy-metal, on se dit que l'idée était bonne. Enfin, le groupe est très appliqué, la version est scolaire. Mais Gibbons est parfaite du début à la fin, et impose son charisme (et son charme vénéneux) tout au long de la chanson.


Arcade Fire - Roll Over Beethoven (Reprise)

Alex : Arcade Fire (entre autres délires scéniques de plus ou moins bon goût), se transforme petit à petit en groupe de reprises. En effet, ils reprennent durant leur concert une chanson emblématique de la ville dans laquelle ils jouent. Mais pour une fois, l'exercice est plus que réussie avec ce classique du bon vieux rock'n'roll, couplé avec un couplet de Brand New Cadillac (jouée façon Clash). Ils ont de toutes façon toujours été à l'aise dans un registre rockab'. Très sympa, joli clin d'œil.



  • Pop :
Alex : Bon, pour ceux-là je suis moitié en avance (l'album sort en juillet), et moitié en retard (ce titre est sorti en février). Mais si on fait la moyenne des deux, je suis à peu près dans les temps non ? Un mid-tempo discoïde apaisant, avec un groove chaud, funk & southern soul, mais version blanche (on entend comme un écho Bee Gees dans le refrain). Classe sixties, son résolument moderne, et les deux voix (masculine et féminine) des deux ex-folkeux inspirés désormais par Abba et le rnb, se mêlent pour notre plus grand plaisir dans ce slow nocturne, parfait pour faire danser les jeunes couples dans les pubs de Louisiane.


Brian Eno & Karl Hyde - Daddy's Car & The Satellites
Alex : Deux magnifiques chansons qui prouvent (Ô Miracle) que comme je l'avais demandé à Papa Noël, le grand Brian a prévu de faire de la pop, et pas de l'ambient, pour son prochain projet (à sortir le mois prochain, et qu'on attend de pied ferme ici). "The Satellites" est une merveille de pop d'obédience new wave, rythmée, lancinante, et mélancolique. Et Eno chante de son magnifique timbre, si caractéristique. "Daddy's Car" se situe dans des eaux plus électrofunk blanc, à la Talking Heads, avec des chœurs somptueux rappelant "Violet Hill", de Coldplay (produite par Eno, logique), et chant lead de Karl Hyde. Enchantés par cette doublette, nous sommes impatients d'écouter l'album complet !
Alex : J'ai bien peur de ne pas avoir saisi le concept (ce morceau a été réalisé pour je ne sais quelle occasion), tout ce que je sais c'est que deux groupes dont mes chouchous Pond ont encore pond(u) (on se marre) une magnifique chanson pop. Très late Beatles, on pense aussi à tout un tas de chorales pop comme les Bewitched Hands pour les vocaux. Très joli !

Django Django - Porpoise Song (Reprise, originale signée par les Monkees)
Alex : Ca fait un moment que j'attend des nouvelles de cet excellent groupe qui en attendant de bien vouloir me donner un deuxième album, me fait patienter en me gavant de liens youtube vers leurs albums de chevet, toutes les semaines sur Facebook, et publie pour la célèbre compilation Late Night Tales cette reprise des Monkees. Rétrofuturiste, acidulée, rêveuse et mélodieuse au possible, elle comble de joie le taré d'obscurités psyché-pop sixties qui sommeille en moi. Merci les gars !
Etienne : Magique, somptueux et classe ! Si tel est la future ligne musicale de lmeur prochain album je consens à 200%.
Alex : Ce groupe, petit à petit, patiemment et album après album, grandit en qualité, et est suivi avec respect par de plus en plus d'admirateurs. Un parcours admirable, qui je l'espère atteindra une large audience grâce à ce magnifique dernier album, dont ce titre de pop cotonneuse et inventive est issu. Psyché-folk-pop enlevée, accrocheuse, lumineuse, subtile et gracieuse. La classe ultime.


The Sunshine Underground - Finally We Arrive
Alex : Groupe de jeunesse pour moi, avec leur excellent "Raise The Alarm", ce groupe tiendra toujours une petite place dans mon petit cœur. Je n'ai pas l'impression que leur retour sur disque passionne grand monde à part votre serviteur, mais je m'en fous. Ce troisième extrait (après la synthpop de It is Only You et l'électro de Don't Stop) confirme la tonalité plus pop voire synthpop prise par le groupe, mais avec un parfum doux-amer, comme un Depeche Mode en moins sombre. Rien que le fait de réentendre ce timbre anglais traînant me fait très plaisir, ce qui ne veut pas dire que la musique soit mauvaise. Qualitativement, c'est très bon, dans un cadre électropop. Très bien fait, mais sans éclair de génie, assez classique si on considère les canons du genre. Malgré le fait que le groupe (qui semble recentré sur son leader), semble avoir délaissé le rock à guitares assaisonné d'électro, à la Rapture, qui m'avait tant plu chez eux, pour une pop électronique plus grand public (trajectoire identique aux Strokes, Killers...), il y a encore pour moi de quoi les suivre. Plus qu'à attendre l'album pour être fixé.

Future Islands - Seasons (Waiting On You)

Live au Late Show de David Letterman
Alex : Oui je sais, là encore je suis un peu en retard, mais c'est parce que je ne me suis intéressé à ce groupe que depuis début avril (album sorti en mars). A la suite de plusieurs papiers, notamment celui de Vincent de La musique à papa, qui m'a donné envie de découvrir ce groupe. Je me suis donc passé cette prestation TV qui a pas mal fait parler d'elle. Et j'ai vite compris pourquoi. Sur une musique répétitive, d'obédience new wave (on peut penser à New Order : basse accrocheuse, synthés et batterie en mode four-to-the-floor), le chanteur nous dévoile tout son mal-être, avec un charisme fou.

  C'est dingue comme ces types (qui ressemble à tout sauf à des rockstars, au passage), sont là. Ils occupent l'espace, le temps s'arrête, un truc magique, indescriptible ce passe. Tout en tension (cette danse!), le chanteur livre une interprétation magistrale et variée, alors que tout le pousserait à la caricature du too much synthético-théâtral US, à la Born In The USA.

  Mais il n'en est rien, la prestation sur le fil est magistrale de bout en bout, un moment magique et éphémère qui peut potentiellement réunir toutes les générations, devant leur écran, dans un même sentiment mi-incrédule mi-béat. Rien que pour ça, je leur souhaite un très grand succès populaire grâce à ce live (c'est bien parti).

  • Electro :
Patrick Topping - Forget
Etienne : Single d'un EP sorti le 21 avril. Magnifique titre house tropical qui sent bon l'été à venir !
 
Volcan - Forme Noire
Etienne : Un graphiste français nous propose une techno électronica picturale, synthétique et hypnotique. Une musique à l'image de son titre.


Charlotte Gainsbourg - Hey Joe (SebastiAn Remix)
Alex : Très très bon remix d'un SebastiAn décidemment en forme en ce moment. Charlotte, sensuelle comme ça n'est pas permis, est plus Gainsbourg que jamais, sa voix birkinienne et susurrée étant très bien soulignée par le gros son l'électro-disco-rock érotique du poulain d'Ed Banger. Comme si Serge était encore parmi nous et s'était mis à pondre des bangers façon French Touch, 2ème vague (circa 2007-2011).


Jamie xx - Girl
Alex : Après un "Sleep Sound" (face B) qui m'avait un peu déçu, Jamie nous dévoile la face A du single. Qui est bien placée, car nettement plus convaincante et moins cliché. Un bon single de post-punk, intelligemment revisité avec un éclairage house. 
Etienne : Titre plus recherché que le premier, dont nous vous avions d'ailleurs parlé dans la sélection du mois de mars, faisant de cet EP une petite pépite pure et raffinée.

Etienne : Le morceau électro du mois, et il nous vient tout droit d'Australie ( ça commence à faire beaucoup d'australiens vous trouvez pas ? ), et est signé sur le génial label américain French Express ( Moon Boots, Jonas Rathsman et Chris Malinchak ). C'est un spendide morceau de deep house, nu-disco assaisonné de techno bien badass nous faisant flotter entre le sol et le plafond : oui madame vous êtes entrain de sauter frénétiquement sur 120 bpm. L'album Changes sort bientôt.
Etienne : Superbe remix house / nu-disco de ce titre sortie en 2013. Simple et efficace, il sonne comme un remix 90's d'un morceau de disco 80's et en est presque vintage. Une envie irrésistible en émane alors : celle de danser, danser et encore danser ! Presque aussi bon que l'original !
Etienne : voilà ce que donnerai The Smith en version électronica cold-wave, et c'est vraiment pas mal. D'autant que je ne suis pas un fan des Smith. L'album Par Avion sort le 24 juin et s'annonce de très bon cru au vu des autres teasers.
Alex : Et voilà les Disclosure qui reviennent avec un titre plus qu'efficace (parfois presque en mode banger). Ils arrivent grâce à leur grand talent à rester du bon côté de la house sans jamais tomber dans le putassier, malgré une immédiateté louable, mais risquée d'un point de vue artistique. Chapi Chapeau les gars.
Etienne : Ils commençaient à me casser les oreilles, mais les voilà pardonné avec ce nouveau titre. ils font ce qu'ils savent faire et rien de plus, mais ils sont ci bon dans leur signature musicale qu'on ne peut leur en vouloir. Cependant une vague s'épuise toujours, la question est de savoir si ils arriveront a passer la période de grâce. Pas sûr, mais en attendant profitons.
Alex : Deux excellents morceaux entre musique contemporaine et électro psychotique, à la rencontre entre les univers d'Owen Pallett et de Daphni (avatar dance de Caribou). Pas ultra accessible (mais pas hermétiques non plus), mais si vous vous en donnez la peine, très intéressants.
Etienne : Intéressant. Sombre, lugubre et expérimentale, le mélange de la house et du violon se fait étonnamment bien donnant une musique abstraite et compliquée. C'est le genre de chose que l'on est obligé d'écouter par pure curiosité musicale même si l'aimer reste un grand mot. 


Coldplay - Midnight (Remix de Giorgio Moroder)
Alex : Je crois que je lance une tradition de manière involontaire. Le remix mainstream et too much d'un papi du disco du mois. Avouez que l'intitulé claque. Après Cerrone en mars, c'est un autre ex-moustachu qui s'y colle, le génial Moroder. Qui remixe Coldplay. Vous craignez le pire ? Eh bien, peut-être que c'est le cas. Pas une once de bon goût ici. Néanmoins, j'aime vraiment bien ce titre, qui rentre vite dans la tête. Et qui confirme que pour Giorgio, en ce moment la classe ultime c'est de faire de l'eurodance bon marché et de caler un petit couplet en français niais (avec vocodeur dégueulasse). Pas sûr que ça soit une bonne nouvelle. Mais je dois vraiment être une âme damnée, parce que, malgré tout ce que je viens de dire, et bien que je risque de vite l'oublier, ce remix putassier me plaît pas mal. Mais il y a une raison à cela. Bien qu'il soit un peu perdu artistiquement ces derniers temps, Moroder reste un immense génie, et il ne peut s'empêcher de glisser des bonnes idées, même dans un remix aussi... eurodance. Pour passer 8 à 9 minutes sans se prendre la tête.
Etienne : "Eurodance" le mot a été lâché. Le plus affreux style musical avec son frère la tecktonik. Ça aurait pu en rester là, jusqu’à ce qu'une transition se fonde des années 2000 aux années 80, avec une musique à la Titanic faite de synthés affreusement symphoniques. Mais malgré tout ça, la Moroder Touch fait son effet et les 8 minutes ne sont pas de trop pour commencer à apprécier ce titre sorti des nos pires cauchemars de revival.

Jacques Greene - Feel What
Etienne : Génial single d'un super EP 3 titres sorti le 28 avril sur le très bon label londonien Lucky Me records. Le montréalais nous y a préparé un parfait mélange entre house, r'n'b, et chill. 



  • Chanson Française :
Alex : Décidemment, ce Tellier est surprenant. Mature, rêveur, kitsch certes mais de façon plus que magnifique. En plein dans les thèmes de son album : enfance et Amérique du Sud (Brésil notamment). Ce type est un orfèvre, tout ici est divin. Et il arrive à me toucher en plein cœur, une fois de plus.
Etienne : Single rescapé de l'album de Katerine, ce titre disco-funk envoi la sauce sur un dance floor décalé et déhanché. Bienvenu au club des schizophrènes anonymes !
Alex : Eh bien moi c'est l'inverse, je trouve que c'est le point faible d'un album au demeurant très réussi et loin de la catastrophe annoncée par des teasers pas terribles et ce single en-dessous (et son clip pourrave). Le texte est nullissime à part quelques fulgurances, et franchement pour qui connait un peu Katerine c'est de la mauvaise redite, de l'horrible auto parodie. Pour les autres, ça sera juste ridicule et peu inspiré. Heureusement que la prod est très aguicheuse, le refrain accroche bien et les gimmicks sont nombreux. La preuve, elle vous restera longtemps en tête. Mais mon avis à tendance à s'adoucir au fur et à mesure des écoutes, concernant la prod de SebastiAn surtout. Bref, bon morceau si on n'écoute pas les paroles !



Albums :


Alex : Pas loin d'être l'album du mois (en tous cas il aurait pu sérieusement y prétendre), cet album est une tuerie. Qui se situe quelque part entre le premier Strokes (la morgue du chanteur), en plus urgent, et le rock indé des années 80 et 90 (on pense souvent aux Sonic Youth, aux Pixies, bref tous ceux qui ont su capter le meilleur de l'époque sans tomber dans les horribles clichés du grunge ou du rock pour teenagers américains de l'époque). Mais pas que, on entend ici ou là un plan mélodique presque sixties, une rupture de rythme fifties. Bref, ces types connaissent leur affaire, et ça s'entend.
  Le groupe est top, on dirait qu'il joue live, et il assène des petits hooks accrocheurs au kilo au sein d'une musique délicieusement rageuse. En plus les compositions sont très riches, et le chanteur est très charismatique, et il scande des trucs qui s'incrustent immédiatement dans votre tête, et vous donnent envie de les brailler... 

  Un album compact, concis, ramassé, qui sa savoure comme on se prend un uppercut, et qui remet la frustration adolescente au cœur du rock. Ce qui est toujours salutaire. Un de mes chouchous absolus du mois, j'ai couru en magasin l'acheter dès sa sortie, et franchement, je vous conseille de faire de même.

Etienne : Je n'ai jamais été fan de punk-rock 90's américain à cause de son chant et de ses guitares et de son overdrive exacerbé, mais il faut bien reconnaître que celui ci est vraiment très réussi. La batterie est à tomber par terre, les guitares énergiques et la voix sentimentale, on ne s'ennui pas une seule seconde ! Ils confirment ainsi l'excellence de leur groupe, après un génial Attack On Memory en 2012, tout en se renouvelant en nous emmenant sur de nouveaux horizons.





Christophe - Intime

Alex : Le grand Christophe nous fait un immense cadeau en nous offrant ce magnifique live, dépouillé, acoustique et intimiste. Des versions magnifiques, pleines de sensibilité, exécutées par un Christophe qui a énormément gagné en assurance live suite à cette dernière série de concerts, et qui nous montre, sans artifices mais de façon naturelle et implacable, qui est le patron de la pop made in France. Se télescopent ici classique, blues, jazz, chanson française, rockabilly, rock, pop, électronique... Génialissime. Christophe, avec ce magnifique album, met tout le monde à genoux. Indispensable et à écouter de toute urgence.



Thee Oh Sees - Drop

Alex : Encore une réussite pour les Oh Sees. Album un peu inespéré (sorti alors que le groupe annonçait une pause), il marque une nouvelle évolution dans le son du groupe (nourrie notamment par le projet solo Damaged Bug de Dwyer). On sent ici qu'ils cherchent, qu'ils tentent des choses, et c'est assez passionnant à écouter parce que c'est très largement réussi. On entend en plus de la formule kraut - garage punk habituelle, du hard-punk-grunge à la Segall, du post-punk psycho, du psyché proto électronique (arrangements à la The United States Of America), et on conclut par la quasi-traditionnelle ballade de clôture. Ce disque peut annoncer (avec la signature de Pow!), la nouvelle direction de Castle Face. A suivre, donc.

Etienne : Superbe album tout en transition, passant d'un krautrock 70's à du post-punk 80's. Le productivité et la qualité du groupe me laissera toujours sans voix. Un grand chapeau à ce groupe pas comme les autres en lui souhaitant la longévité qu'il mérite.




Damon Albarn - Every Day Robots

Etienne : Album fabuleux, où Damon Albarn se lance ( enfin ? ) en solo, avec une musique à fleur de peau, où la simplicité et l'émotion prennent la place à de précédents album beaucoup plus produits et sucrés. Il nous dévoile ainsi une autre part de sa personnalité musicale après la brit-pop et le hip-hop, celle si plus sentimentale.

Alex : Un album brillant du début à la fin. Albarn l'hyperactif a plus que bien fait de se concentrer sur ce projet. Epuré mais pas radin, introspectif mais pas chiant, émouvant mais pas mélo, accessible mais pas superficiel, cet album cumule tout ce qui fait un grand disque. Il passera, j'en suis sûr, l'épreuve du temps avec brio. Entouré d'une équipe resserrée (Russell, Eno...), ce disque minimaliste, malin et honnête nous dévoile une fois de plus le génie d'un des plus brillants touche-à-tout de ces 20 dernières années. Ce mois-ci, c'est la moisson de chef-d'oeuvres ! Vous aurez compris que l'écoute de ce disque est indispensable.




Eels - The Cautionnary Tales Of Mark Olivier Everett

Alex : L'album qui m'a reconnecté à Eels. J'avoue avoir complètement délaissé le groupe après la période Souljacker/Hombre Lobo. La facette de E qui m'intéresse le plus, c'est l'introspectif, le mélancolique. Donc, rien qu'à lire le titre de l'album, on sait qu'il est pile poil fait pour moi. Des chansons intemporelles, magnifiquement interprétées, impeccablement ciselées. Magnifique !




Woods - With Light And With Love

Alex : Ce disque pur, magnifique, fait partie de ces petits trésors que l'on a envie de garder au chaud, rien que pour soi. Et les ressortir, pour se draper dedans et goûter à son réconfort quand il fait gris, quand ça va mal, quand on a un coup de blues, un moment de solitude. Woods s'écarte de plus en plus du folk de ses débuts pour une pop céleste, et devient petit à petit, à coup de chansons solaires, un des groupes pop les plus importants de ces dernières années. En s'imposant sur la durée. Ils tutoient désormais des sommets de pureté dignes du meilleur d'Elliott Smith, entre autres.




Avey Tare's Slasher Flicks - Enter The Slasher House

Alex : Le leader d'Animal Collective revient avec un nouveau groupe, pour un rendu qui est assez fidèle à ce qu'on a l'habitude d'entendre venant du bonhomme, mais dans une version bien plus accessible. Sous cet éclairage plus pop-rock, sa musique brille toujours autant. Un album lumineux, complément parfait à la beauté sombre et vénéneuse de son Down There d'il y a quelques années déjà. Recommandé !





The Ghost of a Saber Tooth Tiger - Midnight Sun

Alex : Sean Lennon et sa compagne sont de retour, et le moins qu'on puisse dire c'est que ça claque. Un album magistral, du psyché qui évite les lourdeurs et le côté plombant du revivalisme en nous sortant des arrangements azimutés, des mélodies célestes et une production moderne. Inattendu. L'écoute est plus que recommandée !

Sudden Death Of Stars - All Unrevealed Parts Of The Unknown
Alex : Excellent album de psyché pop frenchy, d'inspiration sixties, mais à la fraîcheur imparable. Grande grande classe !
Etienne : Y a pas plus kitsch, c'est de la disco 80's avec ses grosses basses de loser. L'album est plus disco que house comme il avait pu nous habiter, tapant dans la Nu-Disco. Il y garde ses petites manies comme les torides airs sud américains qu'il affectionne particulièrement et les dilue dans des glaçons de chill norvégienne à la Lindstrome ou Röyksopp. Il signe un vrai album et pas qu'une liste de single, le format lui sied à merveille. C'est partie pour la croisière s'amuse, une pure tuerie !
Alex : Sympa, j'ai du mal à trouver ce qu'il fait indispensable, mais je dois reconnaître que c'est bien fait, assez addictif et que ça passe très très bien.





Etienne : De l'Éthylique Surf Music. Les titres sont courts, simples et efficaces. A force d'en entendre parler de partout le voilà enfin, et à la hauteur de nos espérances qui plus est !
Alex : Un album bricolo-flingué terriblement jouissif, entre Pavement, Marc Bolan et Connan Mockassin, version US. Accrocheur, addictif et excitant. De la très belle œuvre !



Etienne : Un album qui n'est peut être pas l'album du siècle, mais qui vaut la penne d'être écouté, tant par fidélité à son créateur, que pour la sublime et kitsch production de SebastiAn. Katerine nous y montre une facette plus mélancolique et nostalgique de sa personnalités dans un bain de sueur disco. Cependant il est peut être un peu mou. Il faut dire que le troubadour prend du bide !
Alex : J'aime l'aspect mélancolique de Katerine, à mon avis il a bien fait d'aller par là pour cet opus, car quand il reste sur les recettes de ses précédents albums comme sur "Patouseul", c'est peu inspiré et presque triste niveau paroles. J'ai bien cru décrocher avec celui-là, mais le capitaine m'a repêché grâce à cet album bien plus réussi que ce à quoi on pouvait s'attendre. Il y a un côté langoureux presque Tellier qui me plaît assez, et remet Katerine dans un chemin un peu plus "sérieux" (à sa manière), après le précédent et conceptuel (et débilo-génial) album Philippe Katerine, ce qui augure de bonnes choses pour l'avenir. Ceci dit, s'il allait encore plus loin dans ce sens, et réécoutait ses 1ers albums avant d'enregistrer le prochain, ça me ferait plaisir.


The Flaming Lips - 7 Skies H3
Alex : Les Lips, décidemment très productifs depuis l'an dernier, nous offrent pour le Record Store Day, un magnifique album. Durant un peu moins de 50 minutes, il est constitué de morceaux éthérés et rêveurs, souvent électroniques, à dominante instrumentale. On pense souvent à une musique de film, et cette impression est renforcée par la reprise de certains thèmes instrumentaux plusieurs fois dans l'album. Entre dream pop, électro cotonneuse mais inquiétante et expérimentations psyché rappelant le Floyd circa More, on a encore un magnifique aperçu du talent des Lips, qui semble (il faut bien l'avouer) presque infini, ces derniers temps




Pixies - Indie Cindy

Alex : Le cas de cet album est complexe. Comment juger de façon juste un disque de come-back d'un des groupes que je respecte le plus toutes époques confondues. Les risques sont nombreux, les descendre parce que ce n'est pas aussi bon qu'avant, à tort, ou leur trouver des excuses et prendre un mauvais album pour un album correct, à tort aussi. Bon, je vais commencer par ce qui me gêne le plus dans ce disque : c'est quoi cet effet dégueu sur les voix, et surtout sur celle de Frank Black ??! Et de façon générale, c'est quoi cette production ? Digne des plus mauvais groupes grunge (et tout le monde sait comme les groupes grunge, même les meilleurs, avaient souvent une prod et un son horrible...). Après ce problème de forme, le fond. Niveau qualité des compositions, on a là un album indé assez correct. Quelques bonnes idées, un rendu général assez quelconque et pas ultra-inspiré. A confirmer à la réécoute, mais aucun morceau ne me paraît essentiel pour le moment. En revanche, certains sont très dispensables.

  En résumé, on passe un bon moment à l'écoute de ce disque, je ne vais pas le nier. Certains gimmicks du groupe font plaisir à entendre (ça c'est pour la facette nostalgie), et en dehors de ça, on a des passages vraiment réussis, c'est globalement pas mal du tout. Mais merde, c'est les Pixies quand même ! Une des rares (ex-)carrières immaculées du rock, du tout bon du début à la fin, tous les albums étant des chefs-d'œuvre à leur manière, aucune redite. Et là, bim. Trois EPs et un album-compilation bateau, qui s'écoute bien mais relativement peu inspiré et à aucun moment passionnant. Tant mieux pour eux s'ils s'amusent, et récoltent les fruits de leur gloire plus que méritée, mais musicalement la sortie de ce disque est triste. Cette situation de retour de groupe est complexe, car aussi opportuniste (les $) que courageuse (la réputation et la crédibilité artistique qui peuvent en prendre un coup).

Pour conclure : pas mal, mais loin de faire l'affaire.
Et puis la pochette est moche.

  Petit espoir cependant, après la parution de l'album, les Pixies ont sorti le titre "Women Of War", bien plus urgent et inspiré que n'importe quelle chanson de cet album. Retour de flamme ou dernier sursaut ? A suivre...


Howler - World Of Joy
Alex : Les branleurs sont de retour avec un album garage-punk très immédiat mais qui sait être plus brutal quand il le faut. Il ne réinvente pas grand chose mais qui fait du bien par où il passe. Certes, c'est parfois un peu too much, on frôle le racolage sur certains morceaux (la deuxième partie de l'album et sa reverb eighties), mais dans l'ensemble, le disque vaut le coup !


Asgeir - In The Silence
Alex : Un joli album de pop-folk norvégienne, mais qui tombe parfois dans des clichés pop pseudo-indé radiophonique. Rien de grave cependant, c'est souvent très beau.

The Afghan Whigs - Do To The Beast
Alex : Les vétérans sortent un nouvel album plutôt réussi, entre éclairs de génie et moments plus quelconques (un peu trop bourrins ou juste too much et pas très subtils). Dans l'ensemble, un bon album, même si un peu hétérogène qualitativement.


Future Islands - Singles
Alex : Ce disque est trop tout. Trop synthétique, trop théâtral, trop expansif, trop kitsch... Mais surtout trop bon, trop addictif, et trop touchant. Ou comment un groupe à la sensibilité incroyable arrive à faire de l'or avec tout ce qu'il touche. Incroyable. Gros succès populaire potentiel, et c'est tout le mal que je leur souhaite. Ca serait plus que mérité, et tout le monde y serait gagnant.

Chimurenga Renaissance - riZe vadZimu riZe
Alex : Dans le registre hiphop, voilà l'excellent album de Chimurenga Renaissance, dont j'ai déjà parlé dans la rubrique "morceaux". Le hiphop, à la base assez hardcore, servi ici, est épissé de pop, d'électronique, d'afro-rock, de musiques traditionelles africaines. Le rendu est souvent brillant, parfois un peu épuisant (trop c'est trop, on s'en rend compte sur les rares morceaux faibles du disque). Très créatif et de très bonne facture, je ne sais pas ce qu'il vous faut de plus.

Jesse Boykins III - Love Apparatus
Alex : Un excellent album de house-rnb du chicagoan. Sensible, son angélique voix de fausset colle à merveille à ces rythmes urbains et ces atmosphères embrumées. Très très joli !


Leon Russell- Life Journey
Alex : Le boogie-blues-country-folk-rock-jazz servi ici est délectable. Magnifique travail de reprises, dans un esprit d'ouverture musicale qui fait très New Orléans, rappelle parfois Creedence Clearwater Revival, et me fait énormément plaisir. Un Monsieur.


Girl Talk Freeway - Broken Ankles EP
Alex : Très bon EP de hiphop, bien dirty comme il faut, avec de grands moments, même si c'est un peu trop criard pour être tout à fait mon truc.


Future - Honest
Alex : De mauvais goût, certes. Gavé d'autotune, mainstream en diable... Mais c'est cependant un bon album, qui surnage dans le hiphop mainstream actuel. Gavé de hits pouvant plaire autant à des kids n'y connaissant pas grand chose qu'à des amateurs plus éclairés et exigeants dans un bon jour, il réalise un cross-over pas si évident avec un certain talent. Je ne sais pas si c'est un plaisir coupable ou pas (et je m'en fous, le bon goût c'est pour les types ennuyants, c'est pas quand on sera morts qu'on s'amusera), mais à mesure que je le réécoute, je l'apprécie de plus en plus. Et puis y'a du beau monde : André 3000, Kanye West, Pusha T, Pharrell, Drake, du moyen (Wiz Khalifa), et du qui craint (Lil Wayne). Casting à l'image de l'album donc, inégal, de mauvais goût, mais très attachant. Ou comment faire un album très correct avec les pires tics du hiphop mainstream 2010's.

Dauwd - Kindlinn : Pour écouter les 3 titres : LydiaKindlinn et Rain Raker
Etienne : Le londonien nous gratifie ce mois ci d'un superbe Ep House sortant sur le label Colognais Kompakt, nous faisant voyager entre Techno, Chill et Ambient Music, pour un chef d'oeuvre qui nous laisse sans mots ! Ici le stéréotype d'un genre brutal et sec laisse place à une brume sensible et fragile.


Totorro - Home Alone : 
Etienne : Du post-rock dans toute sa splendeur, sensible et électrique, avec un arrière goût de punk. le groupe rennais sort ainsi son premier album après 2 maxis en 2008 et 2011. De quoi découvrir ou redécouvrir un genre mal aimé. 



Et vous, qu'avez-vous écouté ce mois-ci ?

N'hésitez pas à nous donner des noms, ils seront peut-être dans le rattrapage du mois prochain.  



Etienne & Alexandre




vendredi 25 avril 2014

Ten Walls - Walking With Elephants ( 2014 )

     On vous avait annoncé une nouvelle sortie du producteur lituanien pour 2014, ici, et bien il ne s'est pas fait prier pour nous servir ce mois-ci, sur un plateau d'argent, la preview de sa toute petite galette de 2 morceaux, nommée Walking with Elephants et à sortir pour le 5 mai.




     Voilà donc le 3ème EP de Ten Walls, qu'il "réussit" à faire encore plus court que les précédents : 7 minutes 30, mais que de pure bonheur ! Malgré une histoire d'éléphant, rien de dénaturé dans le son, toujours ces rythmes indélébiles, une ambiance poétique et une électronica nordique. En un mot : parfait.
J'apporterai une attention particulière pour l'excellent titre Walking With Elephants qui s'impose sur ce 2 titre et donne d'ailleurs son nom à l'EP. Parcours sans faute, donc, quoi que bien trop court, où nous restons captivé sur tout ce qui se déroule sous nos oreilles ébahis. Finalement c'est un peu comme de la cuisine moderne : très peu a se mettre sous la dents, mais beaucoup sous le palais. 
    Le monsieur continue sa sublime ascension et nous le suivrons encore passionnément pour ces prochaines aventures, en espérant qu'il passe au format roi, l'album, pour marquer d'une empreinte mature sa discographie. A l'instar de Todd Terje, avec le bien nommé It's Album Time, qui a réussi à merveille ce passage dans la cours des grands. Mais en attendant il marque, à mon humble avis, une des grandes sorties électro de 2014, tout comme Boxed Out de Detroit Swindle, en ce début d'année.



Etienne



       

lundi 21 avril 2014

Rouge Congo - Rouge Congo ( 2014 )



     Trio originaire de Reims, portant le nom d'un colorant utilisé en histologie pour mettre en évidence des dépôts protéiques, Rouge Congo mélange de l'électro pop rappelant Phoenix ou Metronomy, assaisonné de synthés 80's rappelant The Human League, Roxy Music ou la Lo-Fi de John Maus. Ils piochent aussi leur inspiration dans la prolifique scène reimoise ( Yuksekthe Bewitched Hands ). Voici leur seul EP, un tout petit trois titres, sorti mi janvier, et regroupant deux de leurs compositions disponibles depuis quelques mois sur l'internet.  

Il commence par le magnifique Tell Me Secrets, constituant le fer de lance de leur pop énergique, où la basse entêtante appuie des synthés simples et mélodiques. 



Le deuxième titre, Take My Hands,  est un peu plus sombre, encore un peu plus new-wave. La basse plus présente, la voix rappelle celle de Morrissey.
Le dernier est un remix du deuxième par le producteur et Dj reimois Bruit Fantôme, que je trouve un peu plus faible, d'une originalité moindre. 

Pour écouter
Rouge Congo - Rouge Congo ( Deezer ) 
Rouge Congo - Rouge Congo ( Spotify )

Pour plus de titres et d'infos :
https://soundcloud.com/rougecongo
http://rougecongo.bandcamp.com/album/rouge-congo


Etienne



mercredi 16 avril 2014

Philippe Katerine - Magnum ( 2014 )

     Neuvième album du troubadour vendéen sorti le 7 avril dernier, voici enfin Magnum, composé et produit avec SebastiAn. Initialement prévu pour le 14 octobre dernier, Philippe Katerine à préféré se faire désirer le temps de tourner son tout aussi burlesque film du même nom dans les Caraïbe, dont voici la bande d'annonce. Nous pouvions déjà écouter depuis cet automne les singles Sexy Cool, Patouseul et Efféminé, qui signaient la caractère disco de l'oeuvre confirmé sur le reste de l'album. 





Katerine vous présente son album : ICI

L'avis d'Etienne :

     Je ne présente plus le personnage, trublion de génie, fou imposteur, gravitant dans un univers des plus singuliers de la musique française et du monde musical. Après un début de carrière clairement chanson française, où beaucoup virent en lui un nouveau Gainsbourg, il bifurqua dans un univers surréaliste et comique sur laquelle il continue de surfer sur cet album. Un artiste imprévisible tout en contrastes unique en son genre.

     La cadre est donné : les années 80, la disco, les îles tropicales et les croisières, en somme un revival Gilbert Montagné ! Il y abuse de tous les clichés du genre tant dans la musique que ses clips  pour sublimer le kitschissime, sur une solide production de Sebastian qui réussi ici à merveille son job. Musicalement il n' y a rien à dire, c'est parfait. Comme à son habitude, Katerine porte un grand soin aux paroles provocatrices, désuètes et profondes à la fois, perpétuant donc sa marque de fabrique. Il y traite de séduction de sexualité, de féminité et de "couilles".


     La musique se condense en un surprenant kaléidoscope disco aux teintes électroniques et psychotiques partant dans tous les sens. Mais cette gaieté d'apparence, se dilue dans le champagne en une mélancolie interpellante et introspective.




     Pour ce qui est de mon avis propre, je pense que l'album confirme mon a priori des singles, c'est à dire que Katerine a perdu sa puérile fraîcheur si singulière et aguicheuse. Il y est plus grave, plus nostalgique. Le style est peut être trop lissé, trop travaillé, faisant perdre le côté humain, révolté, presque punk, qui m'attirait tant sur les précédents albums, s'enlisant dans une mollesse ennuyeuse . Je suis sûrement très ( trop ) critique, mais nous étions tellement habitué à être surpris par ce génie, que j'attendais beaucoup de cet album. Mais j'ai aussi des coups de cœur sur celui-ci, particulièrement la triade PatouseulEfféminéLes dictateurs et l'écriture particulièrement drôle et aboutie.
  Malheureusement je m’endors sur ce clinquant navire, lessivé d'un violent mal de mer, espérant un prochain voyage que je rêve punk.

Katerine - Magnum ( Deezer )
http://katerine.net/
Etienne









L'avis d'Alex :



  Pas tout à fait d'accord avec Etienne. Pour compléter, je dirais que si j'ai bien cru que celui-ci allait être mon moment de décrochage dans sa discographie, le talent du bonhomme a fait mentir mes pronostics. En effet, soit il nous pond des hymnes irrésistiblement attachants (Efféminé, Sexy Cool,... le début de l'album en fait), soit une espèce de disco-soul mélancolique (Ed)bangerisée avc brio par SebastiAn, assez sublime pour qui n'a pas peur du kitsch magnifié, sur la fin de l'album. Le seul morceau un peu en dessous serait donc pour moi surtout le titre "Patouseul", sur lequel Katerine nous refait un peu "100% VIP" avec des paroles qui tournent parfois à l'auto-caricature, entre deux saillies bien senties. Ceci dit, le titre est accrocheur, je le reconnais, mais il reste à mes oreilles le seul petit défaut de l'album autrement très réussi. Et encore plus le temps passe plus je l'aime ce morceau.

  Katerine, à travers la face B plus mélancolique, semble se rapprocher d'une musique plus sérieuse (à sa façon, c'est Katerine quand même), qui me fait espérer un retour à plus de subtilité et de sensibilité, à un équilibre plus maîtrisé entre génie et décalage (cf sa période pré-"Robots Après Tout"). Malgré toutes les réserves que j'ai pu émettre avant la sortie de cet album (les teasers ma faisaient craindre le pire), Katerine prouve une fois de plus que, où qu'il aille, il m'emmènera avec lui. C'en est presque énervant. Un très bon album aux textes faussement naïfs et très écrits, à l'interprétation excellente et à la musique tubesque. Bref...
Chapeau bas Philippe !
Alexandre