Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

lundi 30 mars 2020

Josman - SPLIT (2020)


  Inspiré par le film homonyme Split de M Night Shyalaman, dans lequel le personnage principal est possédé par 23 personnalités très différentes, cet album dantesque du rappeur français Josman, originaire de Vierzon (Cher), est composé de 23 titres très variés. Et je le dis d'entrée de jeu : c'est, dans la lignée des derniers Hamza, Damso, Kobo Jok'Air et Alpha Wann, avec lesquels on peut retrouver pas mal d'influences croisée, une immense réussite de rap francophone à la fois mainstream et exigeant. Josman est un artiste assez fascinant, qui masque derrière les personnages de ses morceaux une timidité envahissante. Il est également assez solitaire, voire clanique, dans ses choix de collaborateurs (il est connu pour faire peu de featurings). On entend par exemple sur la majorité des instrus le tag malicieux du fidèle Eazy Dew,  et quelques autres prods sont créditées Myster, qui n'est autre que le petit frère de Josman.

Josman - Bambi (Clip, 2020)

  Musicalement, c'est très varié et intéressant à décortiquer. L'amateur de rap à l'ancienne saluera la technique impressionnante du MC, et sa capacité à garder plume acérée et agilité sur des prods plus modernes façon trap, un peu comme Alpha Wann ("Larmes de Sel", "Bambi", "Bon.char", "STOP!(Outro)"). On ressent pas mal l'influence de Hamza, qui a su insuffler un souffle rnb, un esprit ouvert dans le choix des prods et une ambition à la hauteur de ses influences américaines ("J'allume", "Factice", "Seul", "Illégale", "BAG(skit)", "BabyGirl", "Je sais" un peu rumba, un peu afro-trap). 

Josman - Petite Bulle (2020)

  Une certaine noirceur à la SCH s'insinue parfois ("Si Tu Savais..."), et on peut penser au MC marseillais en entendant la qualité des textes aux rimes enchevêtrées et aux allitérations exquises. A l'inverse, on pense au style pop de Jok'Air sur la lumineuse, fun, tubesque et protéiforme "Lifestyle", et à ses lyrics sensuelles sur "Fleur d'Amour"Côté texte, c'est mélancolie, amour, sexe, drames personnels et substances illicites, mais amenés avec un angle différent sur chaque morceau, du plus mièvre au plus cru selon le type de personnalité abordée.

  Les amateurs de rap US apprécieront les prods psychédéliques et le sound design des voix impeccable n'ayant rien à envier à Travis Scott (la géniale "Petite Bulle", "Feu.Bi", "Mallette", "Illégale", "A Notre Âge"), ou des prods de trap psyché minimaliste à la Pi'erre Bourne et Playboi Carti ("Mauvaise Humeur" avec Leto, "Fleur d'Amour", "B!tch" avec Hamza).

Josman - J'allume (Clip, 2020)

  Petite erreur de casting à déplorer : Seth Gueko dont le texte, pas à la hauteur de la track "Argent, Drogue & Sexe", pourtant géniale dans son genre, entache un peu l'ensemble. En revanche, Zed de 13Block est impeccable sur la bonne trap, simple et sombre, de "Bruce Wayne", et le jeune Chily se révèle sur "Dégaine" comme un Don Toliver francophone. De manière générale, si l'album s’essouffle un peu dans son dernier tiers, Josman a quand même réussi l'exploit d'intéresser sur 23 titres consécutifs, sans jamais lasser. Et si certains morceaux frappent moins fort que d'autres, j'aurais bien du mal à en désigner un ou deux qui n'ont pas leur place ici, et ce tour de force est assez admirable. Avec SPLIT, Josman s'impose naturellement dans le paysage musical français, et ça fait du bien à nos oreilles.

Mes morceaux préférés : Larmes de Sel, Petite Bulle, J'allume, Si Tu Savais, Seul, Mauvaise Humeur, Bambi, Lifestyle, Fleur d'Amour


Alex


vendredi 27 mars 2020

Wajatta - Don't Let Get You Down (2020)


  Rencontre improbable entre John Tejada, DJ autrichien, et Reggie Watts, musicien et comédien, Wajatta est un duo assez unique.

  Leur house fait des détours vers l'Afrique ("Renegades"), la techno -mais avec une voix entre Vincent Price et Leonard Cohen- ("Little Man"), ou les clubs anglais ("Marmite"), et c'est toujours un bonheur. D'autant plus que le groupe ne se prend pas au sérieux et distribue une bonne dose humour tout au long du LP. 

  Qu'elle se sifflote rêveusement ("Don't Let Get You Down"), hypnotise ("Another Sun", "Depth Has A Focus") ou se danse ("Tonight", "138", "All I Need Is You"), leur musique laisse en tous cas une place de choix au chant, ce qui est assez original ("Realize"et rappelle le Steve Spacek de cette année, dont on a parlé récemment.

  Don't Let Get You Down est une bouffée d'air frais, une petite pépite house rafraîchissante et mine de rien assez libre et expérimentale dans les formes qu'elle prend, notamment en traitant la voix comme en pop ou en soul, pour un résultat presque électrofunk sensuel ("January", avec des inflexions Marvin Gaye). Une magnifique surprise. 

Mes morceaux préférés : Renegades, Little Man, 138, Tonight, Realize, January


Alex



mardi 24 mars 2020

Mode & Musique




     David Bowie est indissociable de ses nombreux personnages, marquant chacune de ses périodes artistiques. Mettant en valeur de façon constante ses traits androgynes, ses yeux vairons et sa chevelure rousse, ils ont contribué à la célébrité du chanteur. Comment, ne pas se rappeler de son costume Union Jack, conçu par Alexander McQueen ou plus emblématique encore son personnage de Ziggy Stardust, avec son costume futuriste matelassé d'arlequin et ses chaussures plateforme orange créées par le couturier japonnais Kansai Yamamoto au début des années soixante dix. Un autre costume emblématique de cette période mérite de s'attarder.


Il s'agit de cette célèbre combinaison rayée conçue pour la tournée de l'album Aladdin Sane (février 1972 à juillet 1973). Elle s'inspire d'une combinaison de la collection 1971 Kansai Yamamoto.





     La combinaison est de PVC noir et étonne, même aujourd'hui, par sa coupe futuriste avec ses hanches extra larges. Un effet de distorsion est créé par un ensemble de tuyaux structurant la silhouette horizontalement et de façon parfaitement symétrique. Ces tuyaux créent par ailleurs un effet matelassé au PVC tout en lui donnant son volume. Partant du sternum et des genoux, ces lignes géométriques et paraboliques évoquent autant des ondes sonores que les rainures d'un disque vinyle. Elles donnent une sensation de puissance et de solidité à la fine carrure de David Bowie, tout en affirmant son caractère asexué. La couleur flamboyante de sa chevelure rousse en mulet est rappelée par ces emblématiques bottes rouge-orange sur plateforme. Bottes que l'on retrouve portées par Kate Moss comme clin d'oeil dans le British Vogue en 2003.




     C'est en 1971, lors de la présentation de sa première collection à Londres, que David Bowie découvre le travail de Kansai Yamamoto. Ce dernier s'inspire des costumes du Kabuki (歌舞伎 : /ka  chant, /bu danse, /ki habileté technique), une forme épique et dramatique de théâtre traditionnel japonais, en les revisitant de manière totalement futuriste. Le premier costume qu'il lui acheta fut le "Woodlands Animal", pour son personnage Ziggy Stardust en 1972 et s'en suivi 9 autres costumes de scène. La combinaison en PVC de Bowie s'inspire probablement d'une autre combinaison de la première collection 1971 de Kansai Yamamoto

      Avec ses costumes et maquillages, David Bowie n'a cessé de remettre en cause la notion de genre. Même si le concept est ancien, il fait figure de précurseur dans la mode. Aujourd'hui des créateurs comme Vivienne Westwood présentent des défilés mixtes.

Etienne



dimanche 22 mars 2020

Baxter Dury - The Night Chancers (2020)


  Globalement, Baxter Dury a toujours fait du Baxter Dury, et depuis Happy Soup son style s'est cristallisé si l'on peut dire. Mais sur le précédent album, Prince Of Tears, il avait su choper des idées notamment chez Serge Gainsbourg, en accentuant les cordes et les grooves, pour donner du frais à sa musique et accompagné les thèmes plus lourds qui y étaient abordés.

Baxter Dury - I'm Not Your Dog (Clip, 2020)

  Sur The Night Chancers, pas d'évolution notable, juste un peu plus de synthé post-punk peut-être, mais ça n'est pas si important que ça. Car parfois, ça tape dans le mille ("I'm Not Your Dog", "Slumlord", "Carla's Got A Boyfriend","Samurai"), et souvent c'est très plaisant ("Saliva Hog", "Hello, I'm Sorry"). En revanche, on ressent un peu de flottement, de pilotage automatique, et sur certains morceaux Dury se repose un peu trop sur les gimmicks qui font son style, tout en les utilisant moins bien que d'habitude. Sa diction, en particulier, moins précise que d'habitude, un peu en roue libre, souffre parfois d'un manque de focus ("Sleep People", "The Night Chancers") et met un peu le malaise, on se demande s'il va bien (j'espère que oui, je pense que c'est pour mieux jouer le personnage pervers qui fait le concept du disque). 

Baxter Dury - Slumlord (Clip, 2019)

  Plus on avance dans l'album, moins les morceaux sonnent finis et semblent des démos arrêtées en cours de développement (cf "Daylight"), et Baxter disparaît assez régulièrement derrière ses choristes et l'instru, comme s'il n'avait rien à dire (ceci dit ça accouche d'un "Say Nothing" au titre bien trouvé, assez étrange avec ses répétitions et un peu vide, mais paradoxalement accrocheur et addictif, un bon résumé du LP dans son ensemble).

  C'est pas si grave lorsqu'un artiste qu'on aime sort un album un peu en dessous, un peu creux, moins inspiré, moins bien fini ou pas révolutionnaire. Il en reste toujours quelques morceaux plutôt bien foutus, et peut-être, qui sait, que je le réévaluerai positivement après un déclic. Ça a déjà été le cas pour moi à propos d'un autre album de Dury, It's A Pleasure, qui s'est complètement révélé à la suite d'un concert de l'artiste qui m'a fait redécouvrir ces morceaux avec une oreille neuve. J'espère juste que les traces de mal-être que je crois discerner là-dedans sont des fausses pistes avant tout à but narratif dans cet album-concept sur un mec paumé et pervers, et qu'il va bien "en vrai". Et puis je suis sûr qu'il continuera à nous régaler de bonne musique à l'avenir, il a déjà pas mal montré sa capacité à rebondir artistiquement. Reste un album très correct, voire bon, sans étincelle de génie musicalement mais honnête (les textes et l'ambiance, c'est autre chose, plutôt réussis), avec quelques vrais bons morceaux qui valent vraiment le coup.

Mes morceaux préférés : I'm Not Your Dog, Slumlord, Carla's Got A Boyfriend, Samurai


Alex

vendredi 20 mars 2020

Brand X - Unorthodox Behaviour (1976)


Enfant passionnant du rock progressif, le jazz fusion a su tirer le meilleur des codes et du format de son aîné, pour le réadapter au génie du jazz. C'est un tournant historique dans le jazz qui vit alors une nouvelle révolution se dérouler. Des musiciens hors paire s'y épanouiront dans style laissant pleinement s'exprimer leur maîtrise technique et leur délire créatif au sein des morceaux s'étendant souvent sur plus de 10 ou 15 minutes. Le géniteur de cette révolution n'est autre que l'inlassable avant-gardiste Miles Davis, avec son In A Silent Way de 1969, puis l'iconique Bitches Brew, un an plus tard, qui fera office de référence en la matière. In a Silent Way garde cependant une place cruciale de génial incubateur des artistes qui feront le jazz fusion pour la décennie à venir. On y retrouve ainsi au clavier trois artistes hors du commun, un certain Herbie Hancock qui poursuivra la dynamique jazz-fusion de sa Mwandishi trilogy (Mwandishi en 1971,  Crossings en 1972 et Sextant en 1973 ), Chick Corea qui fondra Return To Forever avec des influences américo-latines portées par son album éponyme sorti en 1972 et enfin l'austro-hongrois Joe Zawinul qui s'associe dès 1971 avec le saxophoniste Wayne Shorter, ancien du mythique Jazz Messengers et du fabuleux deuxième sextet de Miles Davis, lui aussi présent sur In A Silent Way, pour former le légendaire Weather Report, tremplin d'un des plus grand bassistes que le jazz ai connu, Jaco Pastorius. Côté batterie Tony Williams, autre vétéran du second quintet de Miles Davis, sera un des précurseurs du genre, fondant Lifetime en 1969 avec le guitariste et autre ancien de In A Silent Way, John McLaughlin, qui le quittera deux plus tard pour lui aussi devenir fer de lance du mouvement en créant le nom moins célèbre Mahavishnu Orchestra, avec l'album The Inner Mounting Flame paru en 1971. On n'oubliera pas non plus de mentionner la présence Dave Holland à la contrebasse, tout autant actif dans les 70's, prenant part aux formations de Chick Corea ou encore Stan Getz. De nombreux jeunes musiciens viendront alors s'intégrer à ces formations, à l'instar de Jaco Pastorius précédemment cité ou encore du violoniste français Jean-Luc Ponty, que l'on a pu entendre sporadiquement avec Return To Forever ou bien dans la formation Mahavishnu Orchestra, avant de se lancer dans une carrière solo remarquée.


     La formation anglaise Brand X fait parti de ces jeunes musiciens happés par la vague jazz-fusion initiée depuis le début des années 70 et en vogue dans les festivals de jazz du monde entier. Initialement rassemblée autour du guitariste John Goodsall, du bassiste Percy Jones et du claviériste Robin Lumley, la formation s'est renouvellée à de nombreuses reprises. On retiendra surtout celle de 1976 avec le passage éclair de Phil Collins à la batterie pour leur premier album studio, Unorthodox Behaviour et quelques dates, avant que le succès mondial ne gagne Genesis en 1977, signant le départ du géni. 
Ce premier album est un coup de maître, brillant par sa technique, il se démarque par des influences funk-rock très affirmées, rendant très accessible leur composition jazz ambitieuse.


     L'album commence d'ailleurs par le fantastique Nuclear Burn, qui introduit dans un torrent d'énergie les 7 titres, grâce au jeu racé de John Goodsall et au rythme infernal et intrépide de Phil Collins largement mis en avant au mastering et tranchant radicalement avec le style adopté pour Genesis. Guitare et batterie se répondent alors avec mordant tout le long des 6 minutes que compte le titre, mélodiquement impulsé par la basse ultra rythmique de Percy Jones

     Euthanasia Waltz vient ensuite apaisé nos sens de sa guitare folk et de ses ambiances plus tropicales à la Chick Corea. Percy Jones en profite alors pour briller de ses slides et autres bends.

     S'en suit Born Ugly qui nous embarque dans une ambiance ultra funky avec sa guitare boostée à la wha-wha et une basse rappelant avec insistance le jeu de Bootsy Collins qui sortait en cette année 1976 son premier album solo Stretchin' Out In Bootsy's Rubber Band, mais aussi les ambiances de Head Hunters sorti trois en plus tôt. S'en suit, grâces aux ambiances de Robin Lumley, une tranquille dérive vers un univers de plus en plus progressif venant chatouiller le krautrock de Can.

     Smacks Of Euphoric Hysteria reprend la main, dans une composition mélodique irréprochable de John Goodsall et une construction très jazz de ses nombreux breaks, de ces solo qui se répondent et de ce même thème qui revient inlassablement. 

     Arrive alors le titre Unorthodox Behaviour et ses ambiances plus vaporeuses à la Weather Report , faisant magnifiquement relais au très mélodieux Running On Three dont s'inspira très probablement le chef de file du jazz-fusion japonais, Casiopea, qui se forma en cette même année 1976, soit trois avant la parution de leur premier et anthologique album 1979.

     L'album se termine avec l'énigmatique et mysthique Touch Wood, pleinement ancré dans la culture progressive, n'attendant que la voix du regretté Jim Morrison pour percer cette atmosphère chaude et électrique à la Riders Of The Storm.

     Les 7 titres écoulés, une seule envie demeure, réécouter l'album en se concentrant sur chaque instrument, pour les décortiquer, les apprécier individuellement. On comprends alors pleinement la cohésion singulière de la formation. C'est cette cohésion, ce feeling, ce sens de l'improvisation dans des structures proches du jam qui étonne le plus avec cet album, comme si tout la musique se déroulait de façon évidente. En cela réside le succès du jazz-fusion, tant pour ses musiciens que pour ses fidèles amateurs.

     Pour ce qui est de Brand X, ils changeront de formations de nombreuses fois, se sépareront en 1980 avant de se reformer pour quelques années et un album, X-Communication, en 1992. Preuve de cette cohésion, ils ont, en 2016, reformé le groupe autour de John Goodsall et Percy jones, pour une tournée Nord Américaine.

A écouter sur Deezer ou encore Spotify

Bonne écoute à tous !


Etienne

dimanche 15 mars 2020

Aphrodite's Child - 666 (1972)


  L'album que nous vous présentons est un coup de folie et de génie des proggeux grecs d'Aphrodite's Child, j'ai nommé l'épique 666.

  Paru un an après leur séparation, 666 est un album de fin. Fin du groupe, et fin du monde aussi puisqu'il est l'adaptation musicale plutôt libre de l'Apocalypse de St Jean, d'où le titre évoquant le "nombre de la Bête", ce que le groupe nuance dans une très intéressante distanciation vis à vis du matériau biblique d'origine en écrivant cette phrase sujette à interprétation : "It is a man's number". Le côté grandiose et pompeux est à prendre avec des pincettes, dans un humour très Monty Python, le groupe écrit dans les notes de pochette "ce disque a été enregistré sous l'influence du sahlep"... qui malgré son nom mystérieux se révèle être une boisson traditionnelle même pas alcoolisée composée d'une farine de tubercules, de lait et de cannelle. Pour revenir sur la fin du groupe, même si les tensions durant l'enregistrement entre Vangelis Papathanassiou (orgue, piano, flûte, percussions, choeurs), Demis Roussos (basse, chant), Lucas Sideras (batterie, chant) et Silver Koulouris (guitares, percussions) ne faisaient qu'empirer, cela ne les empêcha pas de collaborer aux projets solo les uns des autres dans le futur, mais c'est une autre histoire. 

  Après une introduction efficace, "The System", l'album démarre sur les chapeaux de roue avec la géniale "Babylon" : une guitare bondissante à la Who, propulsée par une rythmique conquérante, notamment grâce à la basse monstrueuse de Demis Rousssos, et un chant très anglais également, pour ce simulacre de live plein d'énergie. La narration de "Loud, Loud, Loud" (les choeurs sonnent parfois plutôt comme un "love, love, love love" hippie), et son piano simple viennent apaiser la tension. Avant le magistral "The Four Horseman", démarrant par un tour de chant magistral et théâtral de Demis Roussos, presque Peter Gabriel période Genesis, introduisant à merveille un refrain ultra accrocheur et mémorable. C'est un vrai chef-d'oeuvre ce morceau.

  Puis Vangelis nous donne un aperçu des influences diverses de sa Grèce natale sur l'instrumental médiéval, rock, oriental et celtique (oui, oui) "The Lamb", qui manie la dissonance avec brio, ainsi que sur "The Seventh Seal" qui sonne comme une comptine british, une nursery rhyme revue façon hippie grec. Avec ses nappes aériennes et ses soli évocateurs, concis et tranchants, "Aegian Sea" évoque le rock teinté d'ambient que Fripp et Eno concevront, ensemble, en solo ou avec Bowie, dans la même décennie, et préfigure en un sens le post-rock, avec une teinte originale : plutôt que dans la kosmische musik allemande, c'est dans la musique classique, la musique orientale et chez Hendrix qu'il faudra chercher des influences. D'ailleurs, le morceau est suivi de deux morceaux de quasi ambient très expérimentaux mais bien dans l'esprit de l'époque : "Seven Bowls" et "The Wakening Beast", qui débouchent sur la tension du très calme en apparence mais angoissant "Lament", morceau orientalisant illustrant bien l'effroi décrit dans le texte et le sous-texte apocalyptique du disque.

  Et ce dernier morceau introduit bien le jazz progressif teinté de glam, de blues et de musique orientale de "The Marching Beast", de façon étonnante pas si effrayante que ça, tout comme le duo "The Battle Of The Locusts" - "Do It", humoristique et impeccable dans son rock métallique glam, groovy, hard et californien à mort dans son outrance. Les folies jazz-prog à la Zappa continuent ("Tribulations"), et on pensera à une autre facette du Frank avec "The Beast", très bon morceau de pop-rock bluesy rappelant les pastiches des Mothers Of Inventions. Oh, et Johnny Rotten a peut être chouré sa diction punk sur "Seven Trumpets" (réécoutez ce morceau puis le "Religion" de PiL, vous verrez), faisant d'un groupe prog l'ancêtre involontaire des Sex Pistols (même si on connaît la complexité du personnage qui goûte des groupes comme Van der Graaf Generator, mais là aussi c'est une autre histoire).

  Le jazz fou d'"Altamont", la transe orientale de "The Wedding Of The Lamb" et l'électro violente de "The Capture Of The Beast" sont remarquables. Mais c'est "Infinity" qui marque les esprits, avec la transe vocale orgasmique d'Irene Papas soulignée par des percussions martiales, et qui vaudra la censure au groupe dans de nombreux pays. Pour la fin, le boogie-glam de "Hic & Nunc" chanté par Demis Roussos est aussi accessible que le morceau de bravoure de plus de 19min "All The Seats Were Occupied" est exigeant avec son auditeur : entre ses déflagrations jazz, ses salves rythmiques, son goût pour le bruit et les orgues grandiloquents, difficile pour un non averti de s'y retrouver, même si cela ne pose pas de problèmes pour qui est habitué au prog et/ou au free jazz. Pour ceux qui auront tenu tout le long, ils auront le plaisir d'entendre le blues-rock glam de "The Break", chantée par Sideras d'une voix qui apaise l'ambiance générale. 

  Bref, le disque n'est pas facile même si il contient des morceaux vraiment accessibles voire tubesques. Il est long, et parfois ardu pour le novice, mais il vaut vraiment le détour, est un disque majeur du prog et du rock, débordant de créativité, grandiose et incontournable. 
A écouter ici


Alex


  

mercredi 11 mars 2020

Le Bilan du Mois : Février 2020


  Février fut un mois bien rempli musicalement, quelques pépites s'en détachent nettement, et quelques autres sorties n'ont pas à rougir non plus de la comparaison. Petit bilan du mois en une poignée d'albums et d'EPs décortiqués rien que pour vous.


L'ALBUM DU MOIS :

Draag Me - I Am Gambling With My Life 
USA
Electronique, Pop, Indus, Psyché, Trap, Rock Indé
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  Zack Schwartz est une figure de la scène indé de Philadelphie avec son groupe, les très créatifs Spirit Of The Beehive, et I Am Gambling With My Life est son premier album solo sous le nom Draag Me. Et c'est un putain d'OVNI. Sorte de collage post-moderne, très sensible, assez unique, le disque déroute d'abord, intrigue ensuite, impressionne enfin. Sorte de mix à l'esprit indus et psychédélique entre des idées venues de partout (pop, rock, techno, house , alt-rnb, trap, retro/vaporwave, ambient, metal, dream pop, jazz...). Entre expérimentations dingues et passages pop irrésistibles, I Am Gambling With My Life est une oeuvre totale, renversante, bouleversante, prenante. Si on se laisse tomber dans le précipice, guider dans ses méandres, cette free pop nous enveloppe, nous transporte, nous fait voyager comme rarement. Un LP bluffant, déroutant, extraordinaire.
Mes morceaux préférés : Steady Turn The Cog, The Curve, Why Do You Feel Nothing?, I Am Gambling With My Life, There Is A Party Where I'm Going, All Bad Scores Emulation, Running Instead, Fools Every Day, Die On That Hill
Bandcamp / Spotify / Deezer / Youtube



L'EP DU MOIS : 

Raveena - Moonstone EP
USA
Pop, Rnb, Nu-Soul, Funk
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  Entre nu-soul rêveuse, funk doux, rnb lascif et pop contemplative, l'album Lucid de Raveena nous avait séduit par ses ambiances cotonneuses et ses ballades printanières l'an dernier. Cet EP, nommé Moonstone, est encore meilleur, car un peu plus percutant. Tout en gardant la délicatesse de son prédécesseur, il marque davantage les esprits par son sens mélodique, et les morceaux accrochent bien ("Headaches") et ce, même avec un tempo plus lent ("Close 2 U", "Heartbeat") voire carrément au long d'une ballade sans beat ("Starflower"). Un très bel EP, que je vous recommande chaudement.
A écouter sur Spotify



BILAN ALBUMS

*** On a adoré :

Steve Spacek - Houses
Australie
Electronique, Psychédélisme, House, Funk, Nu-Soul, Jazz
Lien vers la chronique 
  Le producteur australien Steve Spacek s'est lancé un genre de défi artistique sur cet album : composer sa soul cosmique avec des applis pour tablettes et smartphone. Ça a l'air con dit comme ça, mais parfois une limitation technique pousse un artiste à se dépasser pour faire du nouveau, du frais, du bon, dans un cadre inhabituel, et c'est clairement le cas ici. Entre nu-soul chaude, jazz malicieux, P-Funk psychédélique, rnb, musique de jeux vidéos, house, techno... les influences se mêlent, dans un jeu avec les sonorités qui font cohabiter la froideur de l'électronique et l'âme de ces musiques, mettant à profit la rythmique mécanique de la machine pour mieux mettre en valeur le groove naturel de l'humainL'album est très concis (même s'il est agrémenté de 4 morceaux bonus également très bons), et c'est pour ma part une découverte totale et une sacrée claque. Au-delà de la performance technique, c'est un inspirant exemple de créativité et de maîtrise de ses influences musicales tout en exprimant une personnalité forte. Ce disque, qui ne ressemble à aucun autre, dégage une aura unique, et réinvente à son échelle l'électronique à sa sauce, et c'est un sacré exploit.
Mes morceaux préférés : Waiting 4 You, Rawl Aredo, Tell Me, Single Stream, African Dream
Lien Spotify / Lien Deezer / Lien Bandcamp



Grimes - Miss Anthropocene
Canada
Pop, Electronique, Rock
Lien vers la chronique
 Miss Anthropocene est un album concis, très accrocheur, assez pop. Pas tout à fait dénué des digressions qui caractérisent les longs formats de Grimes, et en diluent parfois l'impact, ce LP en contient néanmoins assez peu, et a une tendance salvatrice à aller à l'essentiel. La thématique du disque est originale, le changement climatique vu comme une force positive (le nom du disque est un jeu de mot entre miss, misanthrope et anthropocène). On sent en tous cas une accentuation du côté grandiose, cosmique, cinématographique qui marque le son de Boucher, et notamment ce qu'elle fait de sa voix, afin de coller à ce thème bigger than lifeC'est une vraie réussite pour Grimes, car en allant un peu plus vers la pop à l'aide d'une production colossale et très claire, tout en essayant d'être la plus concise possible, elle a abouti à un album vraiment prenant de bout en bout, qui malgré quelques petites longueurs se tient très bien, et contient un sacré paquet de perles, faisant partie sans problème de ses meilleures chansons. Un pari, et un changement de dimension, plus que réussis.
Mes morceaux préférés : So Heavy I Fell Through The Earth, Delete Forever, Violence, My Name Is Dark, 4AEM, We Appreciate Power
A écouter sur Spotify ou Deezer


Shopping - All Or Nothing
Royaume-Uni
Post-Punk, Rock, Pop, Punk, Synthpop
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  D'entrée de jeu aussi accrocheur que leur chef-d'oeuvre de 2018, avec une orientation plus pop et synthétique, tout en gardant le tranchant post-punk qui les caractérise  et leur sens du groove déviant faisant penser aux géniaux Gang Of Four ou aux B-52s, cet album convainc dès la première écoute et séduit aux suivantes. Assez parfait dans son genre, immédiatement accrocheur tout en restant incisif, élargissant la palette du groupe tout en restant fidèle à son identité sonore, c'est un superbe disque.
Mes morceaux préférés : All Or Nothing, Initiative, For Your Pleasure, About You
Ecouter sur SpotifyDeezer ou Bandcamp 



Kirby - Sis.
USA
Pop, Rnb, Nu-Soul, Funk, Psyché
Lien vers la chronique
 Entre nu-soul ensoleillée, phrasé rnb et accroche pop, ce disque de Kirby fait mouche. Quelques notes de guitare acoustique, de claviers jazzy, de piano, un beat plein de groove, il n'en faut pas plus pour que ces morceaux, transcendés par son chant impeccable dans tous les registres, évoque le meilleur (D'Angelo, Frank Ocean, Erykah Badu, Nao, Amy Winehouse, Alicia Keys...). Que ce soit dans des ballades soul plus rêveuses, presque psychédéliques, des morceaux pop accrocheurs, du funk musclé, elle brille en toutes circonstances. Un très bon album.
Mes morceaux préférés : Leon, Kool Aid, Velvet, Penny, We Don't Funk, Don't Leave Your Girl
A écouter sur Spotify ou Deezer



**On a beaucoup aimé : 

Tame Impala - The Slow Rush
Australie
Pop, Rock, Psychédélisme, Prog, Disco-Funk, Electronique, Electro-Pop
Lien vers la chronique
    Tame Impala, c'est sans doute le plus gros groupe pop-rock de la décennie qui vient de s'écouler. Enchaînant les succès publics, critiques, remplissant salles et festivals, influençant des centaines de groupes, collaborant avec pas mal d'artistes venus d'horizon divers... Comment créer dans ces conditions ce quatrième LP ? Comment se renouveler ? Que faire face au doute ? La conception de The Slow Rush, dont la sortie a été repoussée d'un an, a fortement été impactée par ces considérations. Mais finalement, Parker n'en a fait qu'à sa tête, continuant dans la lignée pop de Currents mais en mettant en avant des influences électroniques, soft rock, prog, disco-funk... Des influences pas si vendeuses que ça (trop vieilles pour les jeunes, trop pop pour les puristes...), et des morceaux pas forcément percutants à la première écoute mais qui prennent leur envol au fil du temps ont déçu quelques-uns, qui n'ont pas pris le temps de la réécoute. Car se disque se savoure, il faut prendre son temps pour en découvrir toute les subtilités. Certes, The Slow Rush n'est probablement pas le plus percutant des albums de Tame Impala, probablement pas leur meilleur d'ailleurs. Mais c'est tout de même un album plus que solide, fourmillant de détails dans lesquels se perdre lors des réécoutes. Et c'est déjà beaucoup.
Mes morceaux préférés : One More Year, Borderline, Posthumous Forgiveness, It Might Be Time, One More Hour
Ecouter sur Spotify ou Deezer



Tennis - Swimmer
USA
Pop, Dream Pop, Rock Indé, Psyché, Synth-Pop
Lien vers la chronique
  Tennis, c'est le couple le plus cool de la pop indé, et Swimmer fait suite à leur génial Yours Conditionally (2017), que j'avais adoré... et il ne déçoit pas. 
  Déjà, il y a les tubes immédiats, comme "Need Your Love", ou "Runner" et puis il y a les morceaux qui se révèlent au fil des écoutes, avec leur lustre à l'ancienne façon Carpenters et leurs mélodies sucrées, ou leurs idées piochées dans la country, l'électropop, la dream pop etc... Sans atteindre les sommets de son prédecesseur, ce petit album a tout de même un charme fou, et je vous le recommande chaudement.
Mes morceaux préférés : Need Your Love, I'll Haunt You, Runner, Tender As A Tomb
A écouter sur Spotify ou Deezer



King Krule - Man Alive !
Royaume-Uni
Pop, Rock, Post-Punk, Indus, Jazz, Hip-Hop, Psyché
  Je n'ai pas encore fait le tour de cet album, compliqué à appréhender parce que suite en demi-teinte de pas mal de grands disques sous différents noms. C'est finalement lorsqu'il s'éloigne du post-punk écorché et part dans un spleen jazzy déjà pas mal visité sur The Ooz (2017) qu'Archy Marshall me touche le plus ici. Et il y a pas mal de morceaux dans cette veine, donnant à ce disque un vrai potentiel de grower. A confirmer à la réécoute.
Mes morceaux préférés pour le moment : Airport Antenatal Airplane, (Don't Let The Dragon) Draag On, Underclass, Cellular
A écouter sur Deezer ou Spotify



Juniore - Un, Deux, Trois 
France
Pop, Rock, Psyché, Yéyé, Chanson Française
  Une belle suite à deux albums marquants, entre humour noir de textes ciselés, basses dansantes mais tranchantes, riffs rétros et production psychédélique. 
Mes morceaux préférés : Grave, La Vérité Nue, Bizarre
Ecouter sur Spotify ou Deezer



Agnes Obel - Myopia
Danemark
Pop, Classique Contemporain
  Moins immédiatement happé que par le précédent, je suis tout de même sous le charme de ce disque, surtout lorsqu'Obel joue à superposer des couches de sa voix incroyable. Myopia risque de se révéler avec le temps, j'en reparlerai en temps voulu. En attendant, rien que ce travail sur les voix vaut l'écoute.
Mon morceau préféré : Broken Sleep
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The Leonard Simpson Duo - LSD 
USA / Nouvelle Zélande
Hip-Hop, Soul, Funk, Jazz, Pop, Rock, Psyché
  Duo formé du MC Guilty Simpson (de Detroit, USA) et du producteur néo-zélandais Leonard Charles, le Leonard Simpson Duo a pas mal de points communs, dans la voix comme dans les prods, avec Run The Jewels, et ce n'est pas pour nous déplaire. Mais il se distingue par un côté old school dans le choix des sonorités pop, rock, psyché, soul, funk et jazz des instrus, et un côté déclamé et classieux des flows, à la Rick Ross
Mes morceaux préférés : My Inspiration, Nobody, Heavy Organ
Ecouter sur Spotify ou Deezer ou Bandcamp



Ozzy Osbourne - Ordinary Man 
Royaume-UNI / USA
Rock, Hard Rock, Heavy Metal
  Un bon album de comeback, avec pas mal de tubes dedans, et si la diction a un peu vieilli, la voix est toujours là, avec du venin à revendre, et les morceaux ont de l'attaque. Plus que sympathique.
Mes morceaux préférés : Eat Me, Straight To Hell, Under The Graveyard, Take What You Want
Ecouter sur Spotify ou Deezer


*On a apprécié / autres sorties marquantes :

RAP 
Denzel Curry & Kenny Beats - UNLOCKED (Hip-Hop - Spotify)
Boldy James & The Alchemist - The Price of Tea in China (Rap - Spotify)
Yo Gotti - Untrapped (Hip-Hop - Spotify)
Key Glock - Yellow Tape (Hip-Hop, Trap - Spotify)
Navy Blue - Ada Irin (Hip-Hop - Spotify)
Tha God Fahim - Lost Kingz (Hip-Hop - Spotify)
Ovrkast. - Try Again (Hip-Hop - Spotify)
D Smoke - Black Habits (Hip-Hop, Funk, Jazz - Spotify)
Boosie Badazz, MO3 - Boosie Badazz MO3 (Hip-Hop - Spotify)
Pop Smoke - Meet The Woo 2 (Trap, Hip-Hop - Spotify) RIP...
T.R.U. & 2Chainz - No Face No Case (Trap, Hip-Hop - Spotify)
Adamn Killah - Life of Whodeywant (Trap, Pop - Spotify)
$uicideboy$ - Stop Staring At The Shadows (Trap - Spotify)
A Boogie With Da Hoodie - Artist 2.0 (Trap, Pop - Spotify)
Lil Baby - My Turn (Trap - Spotify)
ShooterGang Kony - Red Paint Reverend (Hip-Hop - Spotify)

RAP FR
ISHA - La vie augmente vol.3 (Rap francophone - Spotify)
Le Juiice - Trap Mama (Trap, Rap Fr - Spotify)
Jonny Vegas - Je crois qu'elle m'aime (Rap fr, Cloud Rap, Trap - Spotify)
Capitaine ROshi - Contre attaque (Rap fr, Trap - Spotify)
Laylow - Trinity (Trap, Rap Fr - Spotify)

R&B
Twink - Hopeless Romantic (Rnb, Trap - Spotify)
Fetty Wap - Trap & B (Rnb, Trap - Spotify)
Brent Faiyaz - Fuck The World (Rnb - Spotify)

POP-ROCK
Superbravo - Sentinelle (Pop-Rock, Chanson Française - Spotify/Deezer)
Aloife Nessa Frances - Land Of No Junction (Pop Indé - Spotify)
Dani Lee Pierce - For As Briefly As I Live (Pop, Jazz, Electronique - Spotify)
Real Estate -The Main Thing (Pop - Spotify)
Kevin Krauter - Full Hand (Pop - Spotify)

ELECTRONIQUE
Traxman - Traxman 2020 Trackz (Footwork, Electronique - Part1 BandcampPart 2 Bandcamp)
dyLAB - Kill The Bill (Electronique, Breakbeat, Rave, Jungle - Bandcamp)
Beatrice Dillon - Workaround (Electronique - Spotify)
Against All Logic - 2017-2019 (Electronique - Spotify)
Yuksek - Nosso Ritmo (Nu-Disco - Spotify)
AceMoMa - A New Dawn (Electronique, Techno - Spotify)
Arca - @@@@@ (Electronique, IDM - Spotify)



BILAN EP

**On a beaucoup aimé :

Manakinz - Snakehips
House, Electronique
  Un superbe EP trois titres, entre house discoïde et expérimentations proches de la techno dans les sons, le tout envoyé avec un groove indiscutable, à l'ancienne.
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Disclosure - Ecstasy
Royaume-Uni
House, Nu-Disco
  Porté par un morceau-titre fiévreux, sorte de nu-disco post-French Touch hédoniste et euphorisante, cet EP a visiblement été enregistré sans trop de pression, et avec une joie communicative.
Mon morceau préféré : Ecstasy


Swing - ALT F4
Belgique
Rap Francophone, Pop, Chanson Française, Rnb, Electro-Pop
  Un bon EP, un peu inégal mais poussé par une rage folle, et transcendé par quelques singles poignants et dramatiques (cette prod !!! ces pianos !!!). Le meilleur de la pop-rap franco-belge (Angèle, Roméo Elvis, Lomepal, Hamza...), avec quelques influences chanson française, rnb (The Weeknd), ou trap-pop (Swae Lee, Travis Scott), c'est un mélange plutôt réussi.
Mes morceaux préférés : N., S'en Aller, Gris, Indélébile
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*On a apprécié:

Salvatore Ganacci - Boycicle EP 
Electronique, Electro-Pop, EDM
  Très barré, cet EP électronique parle d'une espèce de centaure moderne (mi-homme mi-moto) sur des ambiances assez variées musicalement, et avec des interventions de Sébastien Tellier et Tommy Cash. Un sacré bordel, et un bon défouloir.
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Calvin Harris, Love Regenerator - Love Regenerator 2
Electronique, House, Trance
  Encore une belle réussite, à l'image de la partie 1 sortie le mois dernier. En revenant aux sources de son électro, Harris se débarrasse de l'affreuse esthétique EDM qui colle à sa musique et se remet à faire du bon son. Il tient un truc avec ce projet, en espérant qu'il se poursuive.
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LoneMoon - Valentine (Electro-Pop - Spotify)

Wild Nothing - Laughing Gas (Electro-Pop - Spotify)

Bad Pelicans - Underground (Punk, Post-Punk, Noise Rock - Spotify)







Alex