Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes
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lundi 8 juin 2020

L'art de la reprise #6 - Beyoncé & les frontières floues de la reprise


  Cette petite série d'articles a pour but  de partager quelques-unes des reprises et réinterprétations qui m'ont le plus marquées récemment, et ça vous permettra peut-être de vous la ramener en soirée avec des trucs moins évidents que la liste ci-dessus (même si elles sont très bien).

  Beyoncé a des oreilles qui traînent dans les coulisses des maisons de disques, et pas mal d'admirateurs songwriters plus ou moins célèbres qui lui envoient des démos pour qu'elle les réinterprète à se sauce, et en combinant les deux (petit côté vautour capable de "piquer" un morceau à quelqu'un, tout en le créditant et/ou en le payant) et chansons écrites par d'autres, on se retrouve souvent avec des morceaux ayant deux versions : l'originale, et la Beyoncé. Il y a pas mal d'exemples de ça, de "If I Were A Boy" (originale : BC Jean, créditée comme auteure, donc clean) à "Baby Boy", qui aurait été "volée" à Jennifer Armour, qui a envoyé une maquette de ce titre à l'interprète, en passant par une certaine générosité dans les crédits de certains morceaux (Animal Collective crédités comme co-auteurs de "6 Inch" parce qu'une phrase ressemble à une autre venue de "My Girls"). Mais ce ne sont pas de ces exemples dont on va parler aujourd'hui, parce que les deux premiers sont très loin de m'intéresser musicalement (tant les versions Bey que les originales) et que dans le dernier exemple, si les deux morceaux sont excellents, ils ne possèdent rien en commun à part un bout de tournure de phrase.

  Les deux morceaux dont on va parler aujourd'hui sont des cas très intéressants car ils rendent un peu flou le terme de "reprises" et redéfinissent ce qu'on pense être une cover. Pour "Apeshit", le morceau est produit par Pharrell Williams, écrit par Migos lors des sessions ayant également donné "Stir Fry", avant d'être complètement récupéré et réinterprété par The Carters, duo marital de Beyoncé et Jay-Z. Sans les mettre en avant et sans les cacher (leurs ad-libs ponctuent la version Carters) les Migos ont été rélégués au second plan, leurs flows et leur morceau récupérés, comme en témoigne la version originale, dispo sur internet.


Migos & Pharrell Williams - Apeshit (demo)

The Carters - Apeshit (Clip, 2018)

  Le deuxième exemple est encore plus flou. On parle de "Drunk in Love", sorti en 2013 sur l'album Beyoncé, en duo avec Jay-Z et produit par une équipe comprenant Timbaland et BOOTS. Ce morceau pique en effet pas mal d'idées et de productions, de flows et des bouts de texte à une chanson antérieure de Future jamais officiellement sortie et qui devait figurer sur Honest (2014), "Good Morning". L'histoire serait la suivante : Future enregistre le morceau, qui tourne un peu dans la maison de disque, Beyoncé la récupère et le label décide que la version de cette dernière est plus vendeuse et insiste pour que Future retire ce morceau de son album et pousse "Drunk In Love" à la place. Future a probablement récupéré une compensation financière (et encore, même pas sûr), mais il n'est même pas crédité dans les auteurs. 

  Tout cela passe en fait par le producteur de "Good Morning", Detail, qui voulait placer ce titre auprès de Beyoncé, et pour parvenir à ses fins et prouver le potentiel tubesque du beat auprès de l'interprète, a fait poser Future dessus. Ce dernier, enthousiasmé, finit sa propre version qui deviendra donc "Good Morning", tandis que Bey, impressionnée par la demo de Future et Detail, bossera donc sur sa version, qui donnera "Drunk In Love"

  Le truc, c'est que Detail a gardé les détails de son plan pour lui, et que Future n'était pas au courant de tout ça, qu'il était très content -à juste titre- de son morceau, et que lorsque l'album de Beyoncé sort, quelques mois avant le sien, il est surpris, et pris de court... Que faire de son super single qui ressemble tant au dernier tube d'une des plus grosses popstars de la planète ? Il a donc décidé à contrecœur de l'écarter de son album, mais le titre a fini par fuiter. Et s'il fallait bien une preuve de la confusion et de l'absence de crédit, au départ toute la presse spécialisée pensait que Future avait "remixé" le flow de Beyoncé, jusqu'à ce que toute cette histoire se clarifie. 

  Au final, on a deux morceaux finis, dont un réinterprète l'autre de manière très prononcée, à la limite entre l'inspiration et la reprise assez libre mais très reconnaissable, brouillant la frontière entre les deux et nous offrant au passage, outre un aperçu rocambolesque des coulisses de l'industrie de la musique et de ses pratiques douteuses, deux morceaux très cool, du spleen déchirant de Future à la superproduction pop millimétrée de la diva. Et dans ce cas-ci, même s'il est dommage que la version originale ne soit pas davantage reconnue, force est de constater que ce vol n'a pas mis l'interprète original sur la paille, et c'est déjà ça.

Beyoncé & Jay-Z - Drunk In Love (Clip, 2013)

Future - Good Morning 


Alex

samedi 6 juin 2020

L'art de la reprise #5 - George Michael


  Cette petite série d'articles a pour but  de partager quelques-unes des reprises et réinterprétations (ça inclut le sampling) qui m'ont le plus marquées récemment, et ça vous permettra peut-être de vous la ramener en soirée avec des trucs moins évidents que la liste ci-dessus (même si elles sont très bien).

  Aujourd'hui, on va parler d'un très grand chanteur, capable de beaucoup de merveilles, et notamment de reprendre à peu près tout avec talent, en y appliquant sa sensibilité tout en respectant les originaux. Ce gars, c'était George Michael. Interprète de génie, il avait dans son répertoire, en plus de ses classiques à lui, beaucoup de ré-interprétations de grands morceaux, dont un album de reprises (et je ne vous en propose qu'une infime fraction).

  Et on va commencer avec un groupe tragiquement sous-estimé, les Isley Brothers, à qui la pop doit tant. Leur classique "If You Wrere There" a été repris avec un charme juvénile par un George Michael alors encore dans sa période Wham! :

Wham! - If You Were There (1984)

The Isley Brothers - If You Were There (1973)

  La reprise suivante, c'est un classique des Bee Gees, repris de façon très fraîche avec le groupe Boogie Box High (formé autour de son cousin) :

Boogie Box High - Jive Talkin (1987)

The Bee Gees - Jive Talkin (1975)

  Le côté "hommage réussi" dont je parlais ci-dessus s'applique en particulier aux reprises de soul américaine dont Michael était très connaisseur et fan, étant un des rares blancs crédibles dans le genre de par ses connaissances et sa sensibilité (et ses capacités vocales). Mais c'était également le cas suite au décès d'un autre anglais au sommet de la pop 70's-80's, Freddie Mercury, ici en concert à Wembley avec Queen pour lever des fonds et lutter contre le SIDA.

Queen & George Michael - Somebody To Love (1992)

Queen - Somebody To Love (1976)

  Mais ce respect s'accompagnait aussi d'audace et de malice, comme dans la reprise de "True Faith" de New Order, noyée sous les effets de modification vocale, sur laquelle la voix alien d'un George Michael encore bien dans son époque en 2011 et jusqu'à la fin, chante un blues vocodé et mélancolique. 

George Michael - True Faith (2011)

New Order - True Faith (1987)




Alex


jeudi 4 juin 2020

L'art de la reprise (& du sampling) #4 - Hall & Oates


  Cette petite série d'articles a pour but  de partager quelques-unes des reprises et réinterprétations (ça inclut le sampling) qui m'ont le plus marquées récemment, et ça vous permettra peut-être de vous la ramener en soirée avec des trucs moins évidents que la liste ci-dessus (même si elles sont très bien).

  Aujourd'hui, on va parler d'une chanson, une de mes petites préfs, "I Can't Go For That (No Can Do)" de Hall & Oates. Alors déjà, voici l'originale, un petit bijou qui fait le lien entre le soft rock 70's et la pop 80's triomphante de Michael Jackson ou Phil Collins.

Daryl Hall & John Oates - I Can't Go For That (No Can Do) (1981)

  Le truc unique avec ce titre, c'est qu'il a un côté obsédant, hors du temps, irréel, tout en étant un tube, au texte accessible (ça peut aussi bien parler d'une rupture que d'une lassitude vis-à-vis de l'industrie musicale, entre autres). Et ça, ça a inspiré pas mal de monde, notamment dans le monde du hip-hop et de l'électro, qui ont su sampler ou reprendre une ligne mélodique de ce morceau pour en faire autre chose. Quelques exemples ultra réussis ci-dessous :

2 Live Crew - I Can't Go For That (1988)

De La Soul - Say No Go (1989)

Above The Law - V.S.O.P. (1993)

Trigger Tha Gambler - My Crew Can't Go For That (1996)

The xx - On Hold (2016)

  J'ai écouté pas mal de reprises, et si certaines n'étaient pas mauvaises, loin de là, aucune n'apporte ce qu'une reprise vraiment réussie est censée apporter à un titre. Et au final, je trouve que c'est un bel argument en faveur du sampling (si jamais il reste quelques conservateurs totalement allergiques au procédé). D'abord parce que ça permet de créditer les inspirations d'un morceau plus honnêtement que par un pillage/recopiage (cf Led Zeppelin & le blues, les Beach Boys & Chuck Berry etc...), voire de les rémunérer puisqu'on réutilise leur son. Les créateurs originaux s'y retrouvent. D'un point de vue artistique, c'est un hommage d'autant plus fort aux travaux de base, plus fort encore qu'un emprunt de ligne mélodique par exemple, car plus intime, on touche directement à la matière sonore sculptée par ses prédécesseurs. 

  Enfin, et c'est là où je voulais vous emmener, c'est parfois le seul moyen de rendre justice à un morceau. Sur une chanson où l'ambiance prime autant que sur "I Can't Go For That (No Can Do)", il est parfois difficile de retranscrire la magie, l'étincelle du morceau de base, surtout lorsqu'il est si minimaliste, à l'équilibre si fragile. Parfois, la seule solution, c'est d'échantillonner un bout de cette magie et de la re-contextualiser telle qu'elle un peu plus loin. C'est évidemment loin d'être impossible de reprendre avec brio cette chanson, mais j'attends encore l'exemple, alors que le sampling présenté ici (et il en existe d'autres exemples) est à chaque fois marquant. Dans certains cas, la magie du sampling apporte quelque chose d'unique, impossible à reproduire avec une autre technique, et c'est ce qui fait du sampler un instrument comme les autres, et légitime évidemment totalement la technique d'un point de vue théorique mais également purement musical.


Alex


mardi 2 juin 2020

L'art de la reprise #3 - Sinatra, Cass Elliot, et Le SuperHomard


  Cette petite série d'articles a pour but  de partager quelques-unes des reprises et réinterprétations qui m'ont le plus marquées récemment, et ça vous permettra peut-être de vous la ramener en soirée avec des trucs moins évidents que la liste ci-dessus (même si elles sont très bien).

  Un de mes albums préférés de tous les temps, c'est Watertown (1970), un album concept de Frank Sinatra élaboré avec Bob Gaudio (des Four Seasons). Alors, lorsque Le SuperHomard, auteur d'un des albums les plus réussis de 2019 et d'un de nos EPs préférés de 2018, se propose d'en reprendre un des meilleurs titres, "The Train", avec Maxwell Farrington au chant, c'était assez évident que j'allais me la passer en boucle. C'est vraiment une merveille cette reprise, écoutez-moi ça :

Le SuperHomard & Maxwell Farrington - The Train (Sinatra Cover 2020)

Frank Sinatra - The Train (1970)

  Et grâce à youtube, dont l’algorithme a parfois des petits coups de génie involontaires, j'ai enchaîné sur une autre reprise du duo, d'un morceau génial que je ne connaissais pas encore, Cass Elliot, alias Mama Cass des Mamas & The Papas (vous connaissez forcément au moins "California Dreamin" d'eux). Là encore, l'originale est un classique immaculé, et la reprise est d'une classe folle. 

Le SuperHomard & Maxwell Farrington - The Good Times Are Coming 
(Cass Elliot Cover 2020)

Cass Elliot - The Good Times Are Coming (1970)


Alex



dimanche 31 mai 2020

L'art de la reprise #2 - Spéciale Polnareff


  Cette petite série d'articles a pour but  de partager quelques-unes des reprises et réinterprétations qui m'ont le plus marquées récemment, et ça vous permettra peut-être de vous la ramener en soirée avec des trucs moins évidents que la liste ci-dessus (même si elles sont très bien).

  Au hasard d'internet, je suis tombé sur une compilation hommage à Polnareff de 1999 avec pas mal d'artistes français et internationaux dedans, et quand j'ai lu la liste j'ai presque autant été scotché qu'en l'écoutant. Je vous propose donc d'écouter des reprises de notre Amiral national par Marc Almond (ex-Soft Cell), The Residents et Nick Cave. Aussi incroyable que cela puisse paraître.

Marc Almond - Âme Câline

The Residents - Love Me Please Love Me

Nick Cave - Goodbye Marilou

  Mais ça va dans les deux sens. Et en attendant la collaboration JULNAREFF (qui nous consolera ou pas des rumeurs d'album de Michel produit par Justice il y a quelques années), notre monument national a repris -et pas mal détourné- "JCVD" de Jul au piano.

Michel Polnareff - JCVD (Jul Cover, 2020)

Jul - JCVD (Originale, Clip, 2019)

  Et pour finir, parce que c'est aussi lunaire que beau, un petit medley au piano de Polnareff, catapulté dans le désert, qui nous démontre sa sensibilité inouïe et sa virtuosité indiscutable.

Michel Polnareff - Medley Au Piano Dans le Désert


Alex

vendredi 29 mai 2020

L'art de la reprise #1 - Jazz, Nirvana, ska, Lac des Cygnes et Bach



  Ceci est la première d'une petite série d'articles qui ont pour but  de partager quelques-unes des reprises et réinterprétations qui m'ont le plus marquées récemment, et ça vous permettra peut-être de vous la ramener en soirée avec des trucs moins évidents que la liste ci-dessus (même si elles sont très bien).

  Cette version du "Politely" d'Art Blakey par Tony Allen est une des reprises les plus bouleversantes et un des hommages les plus sincères que j'ai pu écouter depuis un bail. Les deux batteurs, forces créatrices uniques, précieuses et sensibles, sont ici chacun au sommet de leur art, et la version Allen redécouverte pour ma part après sa disparition, est déchirante.

Tony Allen - Politely (2018)

Art Blakey & The Jazz Messengers - Politely (1960)

  Au rayon "reprises du confinement", option livestream, le chanteur/rappeur Post Malone a partagé un petit set de reprises de Nirvana bien foutues, avec Travis Barker aux fûts, Brian Lee à la basse et Nick Mac à la guitare. Le tout pour un but caritatif. Et si on savait la popstar fan de rock et à l'aise guitare en main le temps d'une reprise ou deux (plus son morceau avec Ozzy Osbourne), voir tout un set vraiment rock prouve qu'il a en stock de quoi creuser cette direction. Je vous mets ici un extrait de ce mini concert plutôt réussi :

Post Malone - Heart-Shaped Box (Nirvana Cover, 2020)

Nirvana - Heart-Shaped Box (Originale, 1993)

   En se perdant sur youtube, on peut tomber sur des pépites, et ça a été mon cas avec cette version live du "Swan Lake" de Madness, détournée façon ska british à partir du célèbre Lac des Cygnes de Tchaïkovski. Déjà, en elle même la version est géniale, fun et hyper bien adaptée, le son chaud, l'ambiance euphorisante et mélancolique en même temps. Mais alors, les voir danser sur scène c'est -presque- aussi beau qu'un ballet et ils compensent la grâce par un humour tout en gestuelle, digne des films muets.

Madness - Swan Lake (Live in Paris)

  Et pour finir en douceur, une interprétation vigoureuse et fraîche de Bach par le joueur de clavecin Jean Rondeau et son ensemble :


Jean Rondeau - Bach: Harpsichord Concerto No.1 in D Minor BWV 1052


Alex


mardi 26 mai 2020

Moon Martin - Bad News (1980)


  Parmi les nombreuses disparitions ayant touché le monde de la musique ces derniers temps -en grande partie dues au Covid, mais pas que- celle de Moon Martin est un peu passée inaperçue pour beaucoup. C'est vrai que l'énigmatique rockeur, champion de la power pop 80's, n'est pas le plus connu des musiciens non plus même s'il a quelques succès populaires à son actif, et qu'il flotte autour de lui une atmosphère de mystère rock'n'roll. 

  Sans avoir l'aura d'un Roy Orbison par exemple, et sans non plus avoir uneedémarche totale à la Kraftwerk (gesamtkunstwerk diraient certains), l'association entre un look bien identifiable et un style musical marqué, sans tomber dans le gimmick a participé à une certaine mystique autour de lui 

(NB : je tiens à préciser que c'est rigolo parfois le gimmick et que je n'ai rien contre tant que ça ne nuit pas au contenu s'il y en a)

  Bref, tout ça pour introduire ce morceau, et pour lier le personnage à l'aura de mystère, la fascination que "Bad News" engendre immédiatement, son ambiance brumeuse, marécageuse, qui m'a toujours évoqué un bayou de nuit, impénétrable, où la vision se perd dans le brouillard épais et les marais insondables. Mais le morceau pourrait tout aussi bien évoquer une ruelle glauque éclairée par des néons, une boîte de nuit, ou tant d'autres choses. Elle a en tous cas un côté visuel, presque cinématographique dans son ambiance, elle est en tous cas terriblement évocatrice. C'est ce qui participe à son charme unique et en fait, dès la première écoute, un classique assez incontestable. 

  Tout ça est rendu possible par une maîtrise totale de son art : savoir faire monter la sauce, installer une ambiance d'abord avec le minimum : tout est métronomique, de la ligne de basse au beat en passant par le riff de boogie étouffé. Quelques éclaboussures de synthé de bar à cocktail pour habiller le tout, une voix claire, parfois rauque, mais très propre dans le falsetto. Sans âge, presque bluesy. Et puis ce riff qui s'intensifie sur le refrain avec cette guitare qui s'excite, cette batterie qui s'autorise quelques roulements... C'est toute la science de l'efficacité power pop qu'on a là, synthétisée en un titre, mais sans le côté glam, exubérant du genre, troqué ici pour l’intrigante ambiance de nuit sans lune qui en fait tout le sel.

  Ce morceau, que j'ai en 45tours depuis un moment, est probablement un des premiers morceaux qui m'a marqué enfant, en tous cas un de mes plus vieux souvenirs musicaux de radio. Un exemple parfait de l'existence de ce "petit truc en plus" qui faire d'une bête chanson un truc immortel, une preuve que la musique peut avoir une résonance inouïe en chacun de nous. Elle m'a probablement ouvert quelques portes en m'exposant à quelques références musicales bien senties (power pop, new wave côté rock voire glam rock, "Riders On The Storm" des Doors, boogie, que sais-je...), et elle a en tous cas participé à éveillé mon intérêt pour la Pop, le Rock, la musique de manière générale. Et pour ça, je voudrais rendre hommage à Moon Martin, non pas de façon très originale avec une chanson que personne ne connaît, mais de façon très personnelle tout de même en réécoutant ce "Bad News" qui m'a touché, et accompagné de plus ou moins loin depuis des années.


Alex


lundi 18 mai 2020

Geraldine Hunt - Can't Fake The Feeling (Single, 1980)


  Aujourd'hui, je vous propose de réécouter un superbe single de disco-funk, qui a été numéro 1 des classements dance en 1980, mais trop peu reconnu et ressorti ces derniers temps, "Can't Fake The Feeling" de Geraldine Hunt. Si vous êtes amateurs de Chic ou des Crusaders, ça va vous plaire croyez moi. 

  Cette guitare à la Nile Rodgers (avec un très court solo final), cette basse bondissante soutenue par un beat pas trop écrasant (petite mention aux délicats handclaps), ces petits claviers jazzy et puis cet orchestre qui soutient le tout et lui donne une ampleur : tout ça forme un tapis magnifique pour la voix impériale de la diva et a joliment traversé les années.

Alex


lundi 24 juin 2019

SBTRKT - Wildfire (2011)


  Mêlant des inspirations plus (soul) ou moins (rnb sombre, acid house) âgées à un dubstep alors au début de sa fin, ou plus exactement de son usure par récupération commerciale outrancière, le producteur SBTRKT, accompagné de Little Dragon au chant, signait en 2011 un tube futuriste qui sonnerait encore moderne s'il sortait aujourd'hui. On se réécoute donc ce "Wildfire" aujourd'hui.

Alex

samedi 8 juin 2019

Emil Rottmayer - Descend (2016)


   Encore une merveille de synthpop post-vaporwave mise en valeur par la chaîne youtube de qualité Electronic Gems, et encore une fois c'est au surdoué Emil Rottmayer qu'on la doit. Rien à ajouter, prenez votre meilleur casque ou allumez vos enceintes de compèt et laissez vous porter.
Alex


Pacific! - King Of The Night (2010)


  Après le Twin Shadow sorti la même année, je vous propose de (re)découvrir cet incroyable morceau de l'énigmatique groupe Pacific!, une chanson immortelle qui sonne comme si Brian Wilson des Beach Boys avait bossé avec Roxy Music, Sébastien Tellier et New Order. Autant dire que c'est une perfection pop indépassable. 
Bonne écoute,

Alex



mardi 4 juin 2019

Twin Shadow - When We're Dancing (2010)


  Je n'ai que de vagues souvenirs de cet album, et j'ai à peine accroché aux suivants. Mais ce morceau de Twin Shadow en particulier m'a souvent hanté, tout au long de ces années qui feront bientôt une décennie. "When We're Dancing" commence d'une façon déstabilisante, avec des synthés détunés, qui sonnent cassés, fantomatiques. Et puis la boîte à rythme, la basse, la guitare s'installent et le groove funky emporte tout, magnifié par une voix de crooner psychédélique. C'est assez unique, c'est mystérieux, c'est mélancolique, c'est joyeux et triste en même temps, et lorsque la guitare solo débarque en fin de morceau c'est carrément cathartique. 

Un grand morceau

Alex



dimanche 2 juin 2019

Lil Wayne - I'm Me (2007) et Dear Summer (2005)


  Aujourd'hui, on écoute deux titres un peu particuliers du grand Lil Wayne, king du southern rap, légende en Louisiane et considéré par pas mal de monde comme un sérieux prétendant au titre de meilleur rappeur de tous les temps (rien que ça). A travers deux fonds de tiroirs géniaux, on va voir que le rappeur, à l'époque ultra-prolifique, a de l'or entre les doigts et dans la voix. 

  En effet, le premier titre, "I'm Me", aurait dû être la chanson d'ouverture de l'énorme Tha Carter III (2008), mais ayant leakée, elle a été relayée sur l'EP de chutes de studio The Leak. C'est un gros égotrip, mais il y a quelque chose dans le dialogue entre le flow rêche, puissant et cassé de Wayne et  la prod sudiste, à la fois conquérante et mélancolique, qui fascine immédiatement.

Lil Wayne - I'm Me (2007)

   Sur la mixtape The Suffix (2005), Wayne reprend cette fois-ci la prod du morceau "Dear Summer" (Jay-Z, prod de Just Blaze samplant Weldon Irvine), pour en faire son morceau à lui. Il utilise cette prod psychédélique et jazzy, pour évoquer avec mélancolie son berceau, la Nouvelle-Orléans, frappée par la pauvreté, la drogue et les ouragans (l'évacuation de son quartier est décrite de manière poignante), ainsi que les moments heureux de son enfance à travers des souvenirs imagés (la cuisine de sa mère, sa Nintendo...). Le texte est virtuose car touchant, très visuel, et techniquement impeccable, gavé de rimes internes et délivré avec un flow doux et agile à la fois.

Lil Wayne - Dear Summer (2005)

Alors, convaincus ?

Alex



samedi 23 mars 2019

The Comet Is Coming - Summon The Fire (morceau & clip, 2019)


  On aime beaucoup le saxophoniste british Shabaka Hutchings ici, et on adore particulièrement son ouverture d'esprit. Que son jazz soit coupé d'afro-funk spitituel (sous le nom Shabaka & The Ancestors), d'épices caribéennes et de carnaval vaudou façon Nouvelle-Orléans (Sons Of Kemet) ou ici entre synthpop, krautrock électronique et psychédélique sous l'alias The Comet Is Coming. Projet pour lequel il est épaulé par Maxwell Hallett (aka Betamax Killer) et Dan Leavers (Danalogue The Conqueror), et qui a livré ce mois-ci un album bouillant -dont on vous reparlera évidemment- et dont ce premier single est extrait.

  Sur une base synthpop bondissante et dansante, et sur un rythme effrené, Hutchings balance d'énormes mélodies, entrecoupées de courtes digression free jazz leur donnant mordant et urgence. C'est un grand morceau, qui donne envie de sauter partout. En plus le clip dessiné est très beau, ce qui ne gâche rien. 

Bonne écoute

Alex


dimanche 10 mars 2019

La Dizaine des Blogueurs 6/6 : La chanson qui rappelle un voyage


La Dizaine Des Blogueurs est un jeu co-organisée par Last Stop? This Blog et La Pop D'Alexandre Et Etienne. Le principe est simple : il s'agit de nommer une chanson/track sur six thématiques différentes, chaque mercredi, vendredi et dimanche du 27 Février au 10 Mars.


THEME DU JOUR :
La chanson qui rappelle un voyage

LE CHOIX D'ALEX



"Colours Of Paradise"
Jagwar Ma
Every Now & Then (2016)

  C'est un peu particulier, car cette chanson ne parle pas pour moi d'un voyage en particulier, mais c'est un peu une chanson rituelle. En effet, je l'écoute à chaque fois que je prends l'avion. Tout simplement parce que je l'ai découverte en mode aléatoire lors de mon tout premier voyage en avion, l'année de sortie de ce titre, vers une destination géniale. Cette électro-pop à l'anglaise (mais australienne, d'où le côté psyché), sublimée par un chant ultra pur et pop à la Panda Bear, se muant petit à petit en un délire presque transe, prend toute son ampleur une fois dans les nuages, étant elle-même une petite épopée sonore. Et mon rendez-vous avec elle, sauf exceptions comme la rédaction de ce texte, se passe presque systématiquement sur le chemin -ou sur le retour- d'un voyage.


LE CHOIX D'ETIENNE





"Sebe Allah"
Alpha Blondy

Ayant passé l'été au Burkina Faso, j'y ai découvert le rayonnement musical de la musique ivoirienne dans toute l'Afrique de l'ouest, abondant chaînes musicales et radio. Il s'agit aussi bien d(Afropop, que de reggae. J'y ai découvert Alpha Blondy qui est particulièrement adulé au Burkina Faso, souvent associé aux mouvements révolutionnaires notamment, notamment ceux se revendiquant de Thomas Sankara. 


Un grand merci à tous pour votre participation et vos commentaires ! :D

Alexandre & Etienne

vendredi 8 mars 2019

La Dizaine des Blogueurs 5/6 : La chanson frisson


La Dizaine Des Blogueurs est un jeu co-organisée par Last Stop? This Blog et La Pop D'Alexandre Et Etienne. Le principe est simple : il s'agit de nommer une chanson/track sur six thématiques différentes, chaque mercredi, vendredi et dimanche du 27 Février au 10 Mars.


THEME DU JOUR :
La chanson qui donne des frissons

LE CHOIX D'ALEX


"The Bug Collector"
Haley Heynderickx
I Need To Start A Garden (2018)

  Je vais insister, je ne vais pas vous lâcher avec cette artiste, cet album ni cette chanson. Dans mon Top de l'an dernier, elle était très très haut, et c'est pas pour rien si c'est le disque pop-folk qui m'a le plus touché depuis les débuts de Bon Iver. Alors foncez, pauvres fous ! Et écoutez cette merveille qui électrisera chacun de vos phanères. 


LE CHOIX D'ETIENNE


"Virgin Mary"
Joan Baez



Le frisson vient aussi de la folk pour moi avec le subtil et délicat "Virgin Mary", traditionnel chant à la nativité incanté avec une sensibilité à fleur de peau par Joan Baez. C'est l'occasion de rendre hommage à cette grande artiste qui a dit ses adieux il y a tout juste quelques semaines.



Alexandre & Etienne

mercredi 6 mars 2019

La Dizaine des Blogueurs 4/6 : La chanson déclic


La Dizaine Des Blogueurs est un jeu co-organisée par Last Stop? This Blog et La Pop D'Alexandre Et Etienne. Le principe est simple : il s'agit de nommer une chanson/track sur six thématiques différentes, chaque mercredi, vendredi et dimanche du 27 Février au 10 Mars.



THEME DU JOUR :
La chanson déclic


LE CHOIX D'ALEX 




"Jenny Jenny"
Little Richard
The Very Best Of "Little Richard" 
(1957)

   Lorsque je me suis motivé à me faire une culture musicale, au collège, j'avais pris l'habitude de noter des noms de musiciens sur un bout de papier qui traînait pour les écouter plus tard. A l'époque, étant un grand fan de Stephen King, je remarque un nom qui revient, notamment dans Ça : Little Richard. Je décide donc de noter ce nom pour aller l'écouter plus tard, la description de sa musique que King nous donne à lire étant plus que flatteuse (au passage, merci Stephen pour d'autres noms comme Creedence Clearwater Revival). J'allume donc un PC, branche mes écouteurs, ouvre Deezer. Je vois un "Very Best Of" avec une pochette assez stylée, photo en noir et blanc sur fond rose pâle, police vintage. J'appuie sur play. Et là je me prends une baffe monumentale. 

  Je connaissais déjà Elvis et les Beatles, donc certains titres m'étaient familiers. Mais les versions proposées ici sont inégalables. Little Richard c'est tout, très tôt, du garage des Sonics qui enfantera le punk et le hard rock à l'exubérance glam, mais aussi la soul et le funk, dans tous leurs aspects : joueur, violent, sensuel, groovy... Avant que la musique ne sédimente en dizaines de niches et de sous-genres qui utiliseront certains ces éléments dans des proportions différentes. Mais tout était là déjà, puissance dix mille. J'ai tendance à penser que la musique fifties est affreusement sous-cotée et injustement oubliée, alors qu'elle est bien plus colorée, vivante et dangereuse que ce qu'on veut bien en voir de loin. 

  "Jenny Jenny", enregistrée en 56 à la Nouvelle-Orléans, est un des uppercuts les plus violents et jouissifs de ce génie total grâce à une foule de choix de maître : son piano martelé, sa voix poussée dans ses plus extrêmes retranchements (ces "ooooouh" !!!!), ces cuivres obsédants, cette batterie garage martelant un beat implacable... Une chanson qui ouvre sur des univers entiers. 


LE CHOIX D'ETIENNE 



"Pacific State"
808 State


     Après Tellier et la French Touch qui m'ont introduit à la musique électronique, il n'y avait qu'un pas pour plonger dans la vaste étendue de la musique house. C'est grâce à la géniale série "Collectorama" des Inrock que le déclic se fera, notamment grâce au titre Pacific State, sorti en 1989, avec son acide house, que le délcic se fait. Un titre qui m'a longtemps obsédé avec sa boîte à rythme  mécanique et ses samples tropicaux.






Alexandre & Etienne


dimanche 3 mars 2019

La Dizaine des Blogueurs 3/6 : La chanson à écouter seul au casque


La Dizaine Des Blogueurs est un jeu co-organisée par Last Stop? This Blog et La Pop D'Alexandre Et Etienne. Le principe est simple : il s'agit de nommer une chanson/track sur six thématiques différentes, chaque mercredi, vendredi et dimanche du 27 Février au 10 Mars.



THEME DU JOUR
La chanson à écouter seul, au casque


LE CHOIX D'ALEX 




"Sneaker Gun Fire"
Alan Vega
Deuce Avenue (1990)

  Lorsqu'on pense à une chanson à écouter seul au casque, posé chez soi, idéalement le soir, dans le noir, on pense plutôt à un truc planant. Qui fait voyager. Un morceau plutôt doux, en plusieurs parties qui s'enchaînent  et durent longtemps... Je vous propose l'inverse. L'exercice de l'écoute au casque est également aussi très recommandée pour rentrer dans la tête d'un artiste. Ici, Alan Vega propose une musique minimaliste et répétitive jusqu'à l'hypnose, et croone par dessus comme s'il était Jerry Lee Lewis, Iggy Pop et James Brown en même temps. Et on rentre petit à petit dans son esprit grâce à la puissance de la répétition qu'il arrive à transcender de son chant d'un charisme indescriptible. 

   Le truc cool, c'est qu'il a engendré, en solo (d'ailleurs il est très injustement sous-estimé voire oublié en solo) ou avec Suicide, tout un tas d'enfants illégitimes sous formes de groupes géniaux comme Soft Cell, Pet Shop Boys, Brazlian Girls, LCD Soundsystem, ou plus récemment Sneaks, qui ont perçu la puissance de ce minimalisme associé à une démarche radicalement personnelle et créent avec trois fois rien de nouveaux mondes musicaux dans une chambre avec rien de plus qu'un PC. Et la bonne nouvelle c'est qu'il ne vous faut qu'un casque et une connexion internet pour accéder aux esprits tordus et géniaux de ces musiciens.
  
Une autre pour la route ? : "Cry A Sea Of Tears" (1991)



LE CHOIX D'ETIENNE


"Six Pianos"
Steve Reich





Contrairement à Alexandre, je vais mettre les deux pieds dans le plat de cette ambiance dont il parle si bien. Car si il y a bien une manière d'écouter de la musique qui me donne des frissons c'est seul, au casque, la nuit, allongé sur le sol de mon salon. J'y affectionne tout particulèrement les apporches minimalistes et répétitives ainsi que la musqiue concrète. Cela va de Philip Glass à Arvo Part en passant par Joep Franssens, Terry Riley et Max Richter, qui, à coup sûr, m'emportent dans un onirisme tridimensionnel. Mon choix s'arrêtera sur Six Panios de Steve Reich. Tout est dans le titre, le reste n'est que pur bonheur.





Alexandre & Etienne




vendredi 1 mars 2019

La Dizaine des Blogueurs 2/6 : La Chanson de nos 15 ans


La Dizaine Des Blogueurs est un jeu co-organisée par Last Stop? This Blog et La Pop D'Alexandre Et Etienne. Le principe est simple : il s'agit de nommer une chanson/track sur six thématiques différentes, chaque mercredi, vendredi et dimanche du 27 Février au 10 Mars.


THEME DU JOUR :
La chanson sortie l'année de nos 15 ans 

LE CHOIX D'ALEX


"Bikini Babes"
Ty Segall & Mikal Cronin
Reverse Shark Attack (2009)

  15 ans, c'est entre autres les hormones, la volonté d'être cool, de se différencier grâce à une certaine radicalité, un côté branleur aussi parfois. En tous cas, tout ça est bien présent dans le garage primitif, fun, sursaturé et punk de Ty Segall, ici en duo avec son complice Mikal Cronin. Faut reconnaître que 10 ans après, ça me fait toujours autant de bien de headbanger sur cette tuerie.  

L'année de mes 15 ans y'avait aussi : Passion Pit - "The Reeling", Franz Ferdinand  - "Send Him Away", The Dodos - "Fables", Animal Collective - "Bluish", The Flaming Lips - "Convinced of The Hex"...


LE CHOIX D'ETIENNE


"L'Amour & la Violence"
Sébastien Tellier




Au delà d'illustrer parfaitement cette période charnière qu'est l'adolescence, Sébastien Tellier, cet album et ce titre ont fait parti de ma discothèque rapporchée à cette période où je me familiarisais à la musique électronique via la "French Touch" qui avait pour moi un goût d'émancipation, tout en restant dans un format très orthodoxe. 
En cette même année 2008, explosa MGMT avec leur magistral et jouissif Oracular Spectacular qui fut aussi pour moi un album initiatique vers une musique plus indépendante.


Alexandre & Etienne