Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes
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mercredi 22 juillet 2020

Paive - funNcrazy2Bme (2020)


  Aujourd'hui je vous présente un EP découvert au hasard de Twitter, funNcrazy2Bme, de Paive. Pour faire court, c'est un mélange de pop, d'électronique et d'influences venues du hip-hop 2000's et qui ont changé la pop, l'électro, le rap et le rnb de l'époque (Neptunes, Timbaland...). 

Paive - Meltdown (2020)

  Vous pourriez penser à Nelly Furtado ou Madonna sur la géniale "Meltdown", et vous n'auriez pas tort (idem pour "Burn It", un peu MIA). Plus rock, agressive et dark, "Surrender" monte d'un cran la tension avant le crépusculaire "Paive Metal", hyperpop / future pop frontale à la Sophie / PC Music. Qui lui même s'enchaîne avec le très Charli XCX produit par AG Cook ou Dylan Brady -dans l'esprit- "Hard Pop Kiss".

  Bref, c'est un excellent EP de pop électronique. Fun, abrasif, mélodique, rythmé et avec beaucoup de personnalité.

Mes morceaux préférés : Meltdown, Surrender

A écouter sur Spotify ou Deezer ou Bandcamp

Alex


dimanche 19 juillet 2020

Kitty - Charm and Mirror (2020)


  Les dernières fois que j'ai parlé de Kitty, c'était pour louer son album Rose Gold (2019), mon album préféré de l'an dernier, et pour évoquer son très bon EP sorti avec son groupe, The Pom-Poms

  J'étais donc très heureux de voir qu'un nouvel EP était sorti. Aux premières écoutes, le ton estival, apaisé et pop de cet album m'a plutôt surpris (en comparaison à des projets plus électroniques, parfois torturés, en tous cas nocturnes, et presque violents pour les Pom Poms), mais au fil du temps l'ensemble sonne comme une suite logique de sa discographie, et une très belle évolution.

Kitty - Baby Pink (Clip, 2020)

  Sur Charm and Mirror, les ambiances électroniques et acoustiques se côtoient et s'enrichissent mutuellement, sur des constructions plus pop, couplet/refrain, pour servir des mélodies accrocheuses calées sur des beats doucement électro et mises en son avec un esprit psychédélique soft rappelant souvent les Flaming Lips ("Baby Pink", "Bath Salts"). 

Kitty - Bath Salts (Clip, 2020)

  Parfois, on entend un peu de la pop du début du siècle, à la Madonna période Ray Of Light ("Afterglow" et son beat post dance), parfois de la pop néo-psychédélique, aux parfums 60's et 70's qui ne feraient pas tâche sur un disque de rock indé de la dernière décennie, ou sur un Ariel Pink pour la démarche hypnagogique, fascinée par le passé mais résolument moderniste ("It Never Hurts"). Ce même esprit qu'on retrouve, avec des influences plutôt 80-90, sur un "12th House" aux sonorités post-vaporwave qu'on pourrait retrouver sur Electronic Gems.

  Bref, c'est un EP absolument parfait. Mélodique, ensoleillé, produit avec un goût sûr, c'est tout ce que j'aime.

Mes morceaux préférés : Baby Pink, Bath Salts

Ecouter sur Spotify ou Deezer ou Bandcamp

Alex


  

vendredi 26 juin 2020

LA Priest - Gene (2020)


  Avec les Late Of The Pier, sous le nom Soft Hair en duo avec Connan Mockasin, ou en solo avec Inji, son album de 2015, Sam Dust alias LA Priest est un des rares artistes qui arrive à me toucher à chaque fois qu'il fait un truc depuis 10-15 ans, avec un petit truc en plus, un renouveau, tout en gardant sa patte électro-rock de weirdo magnifique. Ce dernier album, Gene, bricolé en grande partie sur des machines qu'il a lui même construites, continue sur cette lancée magnifique. 

LA Priest - Rubber Sky (Clip, 2020)

  Les guitares, noyées dans le chorus et quelques autres effets aquatiques, sont toujours en avant, appuyées par des basses bien rondes, des beats mécaniques, quelques synthés et bidouillages programmés bien sentis, et par cette voix qui est de plus en plus assurée et tente des choses avec ou sans effets pour l'habiller et la triturer. Le début de l'album est génial, avec "Beginning" comme mise en bouche pour installer l'ambiance et groover d'entrée de jeu, avant l'électro-rock funky et tubesque de "Rubber Sky", sorte de rêve humide de tout auditeur de Radio Nova (et de votre serviteur, par la même occasion), entre Prince, Metronomy, Sly Stone, dub et acid house revisitée façon dance-punk/nu-rave. Alors quand vient le single "What Moves", on est déjà cueillis, et sa pop-funk chaloupé et doucement psychédélique nous termine. 

LA Priest - What Moves (Clip, 2020)

  Il y a quelque chose de très intimiste, vivant, organique, isolé, presque champêtre ou bucolique dans cette musique. Les grésillements, la saturation, les choix de mixage, tout rend la prod pourtant en partie électronique plus vivante que la plupart de celles des groupes à guitare poussés par les grandes majors. C'est un disque de printemps/été, à la manière de quelques McCartney solo(RAM, McCartney III), ça s'entend très bien sur des titres comme le délicat interlude "Peace Lily", mais aussi sur la déchirante "Open My Eyes"

  Le style unique de LA Priest est une sorte de synthèse bluffante entre des centaines de styles musicaux différents. Comment classer un morceau comme "Sudden Thing", avec un peu de soul, de jazz, des notes de blues psychédélique, de l'électronique... C'est hors du temps, c'est grandiose. 

  Plus identifiables, "Kissing of the Weeds" fait usage des machines (et du chant) avec une gourmandise et un style qui rappelle Thom Yorke, tandis que "What Do You See" commence franchement reggae avant de partir en complainte rock futuriste et de retourner à la case départ avec un clavier cheap.

LA Priest - Live From The Shed (2020)

  Il n'y a pas d'album de LA Priest sans divagation électronique déconstruite, absurde, surréaliste et jouissive à la Mr Oizo sous acides, ici c'est "Monochrome" qui remplit à merveille ce rôle, suivie par le diptyque final "Black Smoke"/"Ain't No Love Affair".

  Bref, vous l'aurez compris j'en attendais beaucoup et je n'ai pas été déçu. En plus de ça, les versions live de ces morceaux sont vraiment folles, et mon admiration pour Sam Dust atteint des sommets en ce moment.

A écouter absolument, sur Spotify ou Deezer par exemple

Alex

mercredi 10 juin 2020

Sébastien Tellier - Domesticated (2020)


  Vous connaissez peut-être notre affection particulière pour Sébastien Tellier, et n'êtes sans doute pas étonné.e.s de voir son nom au dessus de cette chronique. Je considère son dernier "vrai" album solo L'Aventura (2014) comme un chef-d'oeuvre et un des meilleurs disques de la décennie passée, un de mes préférés en tous cas. Vous avez peut-être tiqué, car 2014, ça remonte, mais entre temps il a été plutôt productif, sur pas mal de bandes originales, dont la géniale BO de A Girl Is A Gun, mais aussi en collaboration avec l'album homonyme de Dita Von Teese (2018) ou l'EP de son groupe électro-pop expérimental Mind Gamers (2017). 

  Et il est surtout devenu papa, deux fois, et c'est un peu l'objet de ce disque. Il le dit lui-même, sa paternité l'a "domestiqué" (d'où le titre de l'album, apparemment soufflé par Sofia Coppola). Selon ses mots, il est passé d'un monde de nuit, de drogues et d'alcool aux tâches ménagères et à l'éducation de ses rejetons. Mais il y a trouvé son bonheur, dans ces petites tâches simples du quotidien, et il a choisi de les sublimer à travers ce disque, tant dans l'album que dans les visuels, tout en y ajoutant son décalage tendre et son humour millième degré. Au passage, la promo de ce disque lancée juste avant le confinement tombait à pic pour cette période qui fût fatalement très domestique pour beaucoup.

Sébastien Tellier - A Ballet (Clip, 2020)

  Musicalement, c'est très propre, sans mauvais jeu de mots (c'est voulu d'ailleurs). Une sorte d'électro-pop très froide, très clinique, presque hygiéniste, entre classe et kitsch, entre revival des musiques électroniques des années 80, 90 voire début 2000. L'album a été annoncé par le clip de "A Ballet" ("ballet", "balais", vous captez ?), dans lequel on voit Tellier déhambuler entre des gants, des jouets, un évier... et chanté d'une voix ultra-modifiée sur une prod entre easy listening de restau chicos (avec nappes de synthé new age et saxo lointain), 808 State et beat trap. Cette fameuse voix, il va falloir s'y faire, car c'est une constante du disque. Tellier explique qu'il a toujours voulu faire un album avec une voix chantée très aigüe, mais qu'entre son timbre naturel et ses excès passés, ce sont plutôt les graves qui se portent bien ces derniers temps lorsqu'il chante. On le devine également plutôt friand des vocalises vocodées de Kraftwerk et Daft Punk (avec lesquels il a beaucoup bossé), ainsi que de la talk box de Stevie Wonder ou Zapp & Roger, et même de l'autotune/melodyne dans le hip-hop (de la trap US à nos français de PNL en passant par Frank Ocean), et les effets utilisés ici, dans leur rendu, oscillent entre toutes ces choses et les combinent.

Sébastien Tellier - Stuck In A Summer Love (Clip, 2020)

  Sur une néo-French Touch langoureuse et mélancolique, "Stuck In The Summer Love", Tellier revient presque aux épopées synthétiques de Sexuality (2008). Avec un petit côté électro-funk kitschouille en plus, "Venezia", enregistrée à Venise avec Philippe Zdar avant le décès de celui-ci, continue dans cette lancée électro-pop revivaliste "à la française" et c'est très réussi et plaisant. En revanche, on commence un peu à sentir un côté un peu creux, tant dans la musique que les thèmes abordés, un peu trop dans l'ironie et les (auto)références à outrance. C'est confirmé par les titres suivants, qui sont souvent bons ("Domestic Tasks", "Oui") mais quand même en dessous des premiers titres de l'album ("Won", "Atomic Smile"), qui déjà souffraient de ce côté un peu trop léger. "Hazy Feelings" s'en sort un peu mieux, en assumant davantage plus son côté presque potache d'hommage exagéré à l'électrofunk 80's, elle procure davantage de fun.

Sébastien Tellier - Hazy Feelings (2020)

  Ce disque un tout petit peu creux, un peu moins marquant et touchant que d'habitude, reste tout de même très plaisant, a le mérite de la cohérence artistique totale, tant dans la direction artistique de la musique (des voix aux prods) que des visuels, et peut encore potentiellement se révéler aux réécoutes. A découvrir tout de même. 


Alex

samedi 23 mai 2020

ARTHUR - Hair of the Dog (2020)


  ARTHUR, que vous avez peut-être déjà croisé ici (mon album de l'année 2018, et quelques uns de mes EPs préférés de ces dernières années, c'était déjà lui), propose aujourd'hui un nouvel album, Hair Of The Dog, dont je vais vous parler avec plaisir aujourd'hui. Au-délà du titre, c'est également une suite musicale directe à Woof Woof (2018), avec un côté encore plus concis, direct, pop et maîtrisé tout en allant plus loin sur certains aspects expérimentaux de production. 

  Très bon exemple de cette démarche, le single "Feel Good" commence avec une intro percussive qui pose l'ambiance avec un sound design particulièrement intéressant avant d'apporter une mélodie pop immédiate comme du Beach Boys, mais traités comme chez Animal Collective période Centipede Hz ou Painting With. On a tout : la mélodie immédiate, les gimmicks accrocheurs des arrangements, le rythme entraînant, mais tout celà est agrémenté d'éléments dissonants, de sons et d'effets de production très travaillés et extraterrestres, mais sans trop en faire et en préservant le côté pop du morceau de base. C'est un peu la suite logique de la lignée qui part de glorieux aînés 60's (Beatles psyché, United States of America, Fifty Foot Hose, Silver Apples, Residents...) en passant par les Flaming Lips (avec Dave Fridman et Mercury Rev) puis MGMT, pour aller jusqu'à Connan Mockasin.

ARTHUR - Feel Good (2020)

  Beaucoup de ces morceaux sont assez courts et se fondent les uns dans les autres, formant une suite, une sorte de mini symphonie électro-pop psyché, comme si Brian Wilson était un enfant des 90's biberonné à Kid A et MGMT ("Fatalist"/"I Don"t Want To Talk To You"/"Epic"). Et dans l'ensemble, on a malgré tous les effets psyché et électroniques une certaine retenue dans la production qui rend les morceaux plus lisibles, pop et accessibles ("William Penn", "You Are Mine").

  D'ailleurs, une certaine idée du songwriting pop-rock indé 90's, de Elliott Smith à Daniel Johnston, est également présent en creux, comme sur "I Don't Want To Talk To You" ou  la très Lips (au sens large, avec des influences des Lips des débuts 80's plus rock indé jusqu'à la période électropop) "Fix", et ça n'est pas si étonnant lorsqu'on repense à l'influence de Pavement sur Animal Collective (et sur "Simple Song" ici). Pour la période, les influences cartoon post-Residents rappellera aussi aux 20-30 ans la période des cartoons délirants des Nickelodeon et Cie des années 90-2000.

ARTHUR - Fix (2020)

  Quelques éléments nouveaux viennent nourrir la musique d'ARTHUR, et des éléments nu-disco/chillwave à la Neon Indian ou Saint Pepsi, mais aussi jazz-funk, viennent ponctuer la très bonne et assez pop "No Tengo". On a même un couplet rap très cool de Caleb Giles sur la belle "Something Sweet". Les sonorités sont donc variées, mais les ambiances également, puisqu'elles sont tour à tour surréalistes, joyeuses, joueuses, ironiques, mélancoliques, souvent un peu tout en même temps ("Biz").

  Je l'ai évoqué, ARTHUR sait prendre le temps d'instaurer une ambiance malgré une prime à la concision. Par exemple, la géniale "8 Melodies", qui ouvre le disque, prend vraiment le temps de la mise en place en ajoutant des couches d'arrangements pop délicieux avant d'introduire le chant en fin de morceau pour une conclusion d'autant plus savoureuse. Et comme je l'ai également suggéré, l'album est extrêmement bien construit et fluide, avec des morceaux qui partent du précédent et amènent au suivant, l'album prenant en ampleur à chaque transition ("Man Has Made Himself" qui ouvre sur "Fix", etc...).

ARTHUR - 8 Melodies (2020)

  En fin de compte, même si Hair Of The Dog n'a pas pour lui l'effet de surprise à couper le souffle qui accompagnait les premières sorties d'ARTHUR, et qu'on est désormais en terrain connu, il continue à émerveiller tout autant avec ce deuxième long format hyper maîtrisé et totalement dingue à la fois, aussi profond que fun, aussi pop qu'expérimental, et c'est une vraie prouesse artistique.

Mes morceaux préférés : 8 Melodies, Feel Good, I Don't Want To Talk To You, Fix, William Penn



Alex


mercredi 20 mai 2020

Charli XCX - How I'm Feeling Now (2020)


  Alors que côté nouveautés musicales qui nous ont excitées, c'était plutôt calme depuis le début 2020 malgré quelques excellentes sorties dont on a parlé sur ce blog, la période épidémique que nous vivons a encore diminué cette frénésie de sorties et c'était un peu le calme plat, malgré un temps accru pour l'écoute. Peut-être qu'on n'a pas assez fouillé, peut-être aussi que ça nous a permis de retrouver quelques classiques personnels et de réécouter quelques oldies ressorties de l'étagère. En revanche, depuis 2 semaines, il y a comme une accélération, un genre de déconfinement de l'industrie musicale qui accompagne les premières sorties masquées de ce printemps très bizarre.

  Un des premiers disques dont je vais vous parler ici, c'est le disque de confinement de Charli XCX, How I'm Feeling Now. Mais d'abord un peu de contexte. Charli avait un album dans les dernières finitions en début d'année, prévu aux alentours de cet été, pour faire suite au triomphe de Charli, sorti l'an dernier. Elle avait également fait part de son souhait, en parallèle de ce gros album de major assez cadré, et qu'on imagine assez massif dans son ambition et son envergure, sortir au cours de l'année un autre long format plus spontané avec ses collaborateurs habituels, dont AG Cook de PC Music

Charli XCX - forever (Clip, 2020)

  Mais ce plan s'est, comme beaucoup, heurté au coronavirus. Bloquée dans sa maison de location aux USA, elle décide de prendre le temps pendant son confinement de faire cet album spontané, pour documenter cette période étrange plus trop en phase avec le "gros" album déjà prévu, et annonce un titre et une date, le 15 mai, au début de la période de confinement, en partant de rien. Elle envoie des mails à ses collaborateurs, reçoit des prods, bosse dessus, sonde Twitter pour les titres et les artworks, travaille d'arrache pied, et finalement, le jour voulu, l'album sort. 

  Côté textes, c'est beaucoup influencé par son couple. Se retrouvant bloquée avec son copain, avec lequel elle avait toujours vécu à distance, dans une relation qui semblait selon elle touchée à son terme, la période a servi de révélateur, et le couple s'est beaucoup rapproché (cette situation fera écho à pas mal de monde, ça a été quitte ou double pour de nombreux jeunes -ou pas d'ailleurs- couples). Ça parlera donc beaucoup d'amour, de l'euphorie d'une relation épanouissante qu'on sent s'approfondir et qui éclot au jour le jour. Des textes légers et spontanés qui vont avec le côté frais et libre de l'album, conçu au final comme une mixtape improvisée au fur et à mesure. Evidemment, le contexte d'isolement et de pandémie jouera un peu sur les thèmes abordés, et l'esthétique do-it-yourself et post-internet des visuels également.

Charli XCX - pink diamond (2020)

  Côté musique, on retrouve à la prod quelques habitués, dont AG Cook dont on a parlé ci-dessus et Dylan Brady des 100gecs, et quelques autres dont BJ Burton et Palmistry.

  Côté résultat : c'est exactement ce qu'on aurait pu en attendre. Une série de bangers sans prise de tête, aussi accrocheurs qu'abrasifs, aussi légers qu'expérimentaux. La magie du gang PC Music est toujours là, et accouche de quelques uns des meilleurs morceaux ici : le saturé et percutant "Pink Diamond", la magnifique "forever", une énorme claque musicale douce-amère,  à la fois tubesque et intime, tout en tentant des trucs, et on ne se lasse pas de la réécouter en boucle. Un des singles qui m'a le plus retourné la tête ces derniers temps.

  On a également dans le rayon tubes "claws", très 100gecs dans l'esthétique, très fun dans l'utilisation des effets sonores et des percussions. "i finally understand" est une belle relecture de l'électro anglaise façon breakbeat / drum'n'bass etc, avec un bon petit accent british pour accentuer la diction.  "7 years" sonne un peu plus datée mais reste très sympathique dans un style électro-pop à paillettes.

Charli XCX - claws (Clip, 2020)

  Le rush d'adrénaline viendra quant à lui avec la montée euphorisante de "party 4 u", qui enchaîne sur un duo "anthems"/"visions" qui claque des culs et va dans le sens de mon ptit pari perso sur le futur proche de la pop : le prochain revival sera celui des musiques électroniques des années 90 et 2000 . C'est déjà enclenché et vous ne pouvez rien y faire, remballez le bon goût au placard, ressortez les CD 2 titres des Benassi Bros et Cascada, votre meilleure casquette Fun radio et préparez-vous.

  Quelques tracks sont aux premières écoutes un peu moins originales ou maquantes, mais solides, comme  "detonate" qui tourne un peu en rond en début de morceau avant une conclusion très réussie. Juste après, "enemy" est un peu au-dessus, sorte de mix entre emo-trap et retrowave, le tout remixé façon PC Music. De même, "c2.0", sorte de relecture/remix de "Click" (présente sur Charli) arrive à titiller les circuits de récompense sans pour autant réinventer la roue. 

  Moins bien fini que Charli -et c'est normal- cet album/mixtape de confinement est tout de même une bonne petite sortie qui fait plaisir, dans la lignée de Vroom Vroom, Number 1 Angel et Pop 2, et qui, sans être un chef-d'oeuvre incontestable, continue d'installer Charli au sommet de la pop mondialisée et apporte un peu de fraîcheur au paysage. 

Mes morceaux préférés : Pink Diamond, forever, claws



Alex




samedi 9 mai 2020

Florian Schneider... & Kraftwerk pour moi

Kraftwerk - Das Model (1982)

  Ça commence à devenir un peu trop fréquent à mon goût... Encore une de nos références absolues qui s'en va... Florian Schneider, c'était Kraftwerk, et Kraftwerk, c'est TOUT. Presque tout ce qu'on aime dans la musique actuelle, de la pop à l'électro en passant par le funk, le hip-hop, le jazz, tout a été influencé par Kraftwerk. Et j'exagère à peine. Bien sûr, ils n'étaient pas les seuls, et bien sûr il y en a eu d'autres à expérimenter avec l'électricité, l'électronique et le son avant, mais ils ont su fondre cela dans un moule pop mieux que personne, et fait gagner des décennies à la musique populaire par une suite de coups de génies foudroyants. 

  On pourrait disserter des heures sur les allers-retours passionnants entre la musique de cet allemand fasciné par les Beach Boys qui voulait inventer une nouvelle pop pour son pays, et la réception de sa musique aux USA, de George Clinton à Afrika Bambaata en passant par Prince, Jeff Mills, Juan Atkins et Herbie Hancock. Sans parler de l'impact du groupe sur les arts visuels et notre imaginaire collectif, des Daft Punk à l'imagerie froide d'androïde pop de l'Europe d'alors et d'aujourd'hui, du Bowie berlinois et de Gary Numan jusqu'à Jacno et Mathématiques Modernes.

  Un très, très très grand nous a quittés, et même si ce blog n'a pas pour but de devenir une rubrique nécro, je pense que c'est une bonne chose en cette occasion de partager nos souvenirs liés à cette musique, avec pour but de la réécouter, de la transmettre aussi à ceux qui n'ont pas encore eu la chance de tomber dessus. Je vous propose donc quelques extraits qui m'ont touché à différents moments de ma vie :

Kraftwerk - Tour de France 2003 (Etape 2)

Kraftwerk - Aéro Dynamik

Kraftwerk - The Telephone Call

  Contexte : j'ai environ 14 ans, j'écoute du rock de vieux, et je découvre des disques merveilleux chaque semaine en fouillant dans les bacs de la médiathèque et sur Deezer. Je m'intéresse à l'électronique. Le truc de ma génération, c'est Daft Punk. Les copains, les magazines de musique : tout le monde en parle. Je m'y mets, je mets un peu de temps à comprendre mais je saisis le truc : l'électronique, c'est cool... En creusant un peu sur la page Wikipédia dédiée aux Daft, je découvre le nom Kraftwerk, apparemment leur influence principale et papas de l'électronique mondiale. En plus j'ai fait anglais/allemand LV1, et je trouve ça plutôt cool qu'ils soient européens (continentaux, j'entends), ça change des anglais et des américains pour une fois. Je commence par les deux disques alors disponibles dans les bacs de la médiathèque, plutôt tardifs : Tour De France Soundtracks (2003) construite autour d'une nouvelle version de leur single de 1983, et Electric Café (1986) aussi connu sous le nom Techno Pop.

  Je suis happé par les nappes planantes (cf l'"Etape 2" ci-dessus) et les boucles techno obsédantes ("Aéro Dynamik") du premier, et par le mariage entre électro et pop du second, qui enchaîne les tubes pop ("The Telephone Call", "Sex Object") et les moments de bravoure digitaux, avec une audace formelle aussi impressionnante que déconcertante, un sens de la formule qui percute et une concision aussi évidente et pop que radicalement minimaliste. C'est une vraie musique populaire d'avant-garde, avec en plus un parfum électrofunk/hip-hop qui me parle ("Boing Boom Tschak"), et même si les premières écoutes sont un peu rudes, car je suis en terrain inconnu, petit à petit ces filtres et ces boucles s'infiltrent dans mon cerveau et le formatent à comprendre ce nouveau paradigme musical même si je ne sais pas immédiatement saisir toutes leurs subtilités.


Kraftwerk - Autobahn

Kraftwerk - Abzug

Kraftwerk - Antenna

Kraftwerk - The Man Machine

Kraftwerk - The Robots

Kraftwerk - Computer World 2

Kraftwerk - It's More Fun To Compute

  La suite du voyage est évidente, c'est l'histoire classique de la découverte de leurs classiques, d'abord Autobahn, Trans Europe Express et Radioactivity, puis The Man Machine et Computer World, qui vont chacun bouleverser ma vision de la musique à leur façon, puis l'approfondissement (leurs premiers albums, la suite avec The Mix etc...). Je vous propose quelques-uns de mes morceaux préférés de ces sorties ci-dessus, en essayant de mettre en avant quelques morceaux moins connus si possible histoire de vous les faire (re)découvrir.

  En écrivant cette liste impressionnante de classiques, on se rend compte de la richesse inouïe de la discographie de Schneider et du groupe, et en les réécoutant on se rend compte comme, de Moroder à Air en passant par Mr OizoAphex Twin et la new wave (et on en oublie la majorité), ils ont façonné la pop music, méthodiquement, de ses formats les plus accessibles et commerciaux aux coins les plus retranchés des undergrounds aventureux. 

Pour tout ça, merci à Florian Schneider et Kraftwerk, éternellement.







alex.


vendredi 1 mai 2020

Tony Allen...

Tony Allen - Wolf Eats Wolf (Clip, 2017)

  Bon, c'est pas une année facile pour les mélomanes. Malheureusement, Tony Allen, sans conteste un des plus grands batteurs et musiciens tout court de tous les temps, nous a quittés. Il a exploré et défriché de nombreux espaces sonores nouveaux, depuis ses débuts de pionnier de l'Afrobeat aux côtés de Fela Kuti à son album jazz de cette année avec Hugh Masekela, en passant par ses albums solo essentiels et ses collaborations électro (Jeff Mills) ou pop décisives avec Damon Albarn ou Sébastien Tellier.

Tony Allen & Hugh Masekela - Robbers, Thugs & Muggers (2020)

Fela Kuti - Water No Get Enemy (1975)

Tony Allen & Jeff Mills - The Seed (2018)

Tony Allen & Damon Albarn - Go Back (2014)

The Good The Bad & The Queen - The Truce Of Twilight (2019)

Sébastien Tellier - La Ritournelle (2004)

Tony Allen - Eparapo (2002)


alex


mardi 28 avril 2020

Shabazz Palaces - The Don of Diamond Dreams (2020)


  Nous allons aujourd'hui parler du duo formé de Ishmael Butler (alka Palaceer Lazaro aka Butter Fly du groupe de rap Digable Planets, formé en 1987 et grosse référénce du genre) et du producteur et multi instrumentiste Tendai Maraire. Ces deux-là sont des iconoclastes, allant se faire signer sur Sub Pop puis Rough Trade, des labels très connotés rock, et tentant d'inventer leur propre musique, à l'écart des modes, des puristes et du mainstream tout en piochant le meilleur des deux et en prenant le partie de l'avant-garde accessible. J'ai commencé à écouter Shabazz Palaces avec leurs 2 incroyables albums de 2017, qui m'ont pas mal scotché. Du coup ce Don Of Diamond Dreams est le premier dont j'ai vraiment attendu la sortie, et il est vraiment à la hauteur, avec des influences venues du funk, de la trap, du jazz, du rap sudiste chopped & screwed, du rock psychédélique, de l'électronique, du rnb et même de l'emo-trap (le fils de Butler est connu dans le genre sous le pseudo Lil Tracy et a fait partie de l'influent collectif GothBoiClique, pionnier du style). 

Shabazz Palaces - Ad Ventures (2020)

  Le premier morceau, "Ad Ventures" démarre comme du Suicide avant de virer funk psychédélique et électronique, entre une ambiance vénéneuse devant autant à Sly Stone et George Clinton qu'à D'Angelo, A Tribe Called Quest et Miles Davis. Le tout lié par un flow rétro-futuriste, vocodé mais plutôt droit, à l'ancienne. Une guitare rock, des claviers à la Martin Rev et un beat hip-hop 80's fortement reverbéré constituent la prod de "Fast Learner", qui lui a droit à une autotune un peu T-Pain sur les refrains de Purple Tape Nate. Ces deux morceaux excellent dans une relecture moderne de genres musicaux avant-gardistes à leur époque, entre afrofuturisme et rétro-futurisme, et les re-contextualisent en 2020. "Wet" pousse un peu plus loin sa démarche en faisant dans l'hypermoderne : prod plus abstraite, cadences variées du flow, certaines post-trap, effets modernes, tout en gardant un lien avec le passé (cette basse jazz-rock divine).

Shabazz Palaces - Fast Learner (Clip, 2020)

  La suite continue dans la lancée, et on se rend compte en attaquant l'excellent single "Chocolate Souffle" que le disque pourrait être une parfaite introduction à Shabazz Palaces tant il est relativement accessible à des gens venus du rock, du jazz, du funk, du rap ou même de l'électronique ou de la pop. "Bad Bitch Walking" (avec Stas THEE Boss) est peut-être encore plus immédiate, son rnb funky pouvait autant ravir les nostalgiques de Quincy Jones et Parliament que ceux des Neptunes et de Timbaland, tout en contentant les fans du funk futuriste de Stones Throw et du rap le plus moderne. Du même tonneau, et rappelant également l'excellent projet 7 Days Of Funk du génie Dâm-Funk et de l'autre génie Snoop Dogg, "Money Yoga" (avec Darius) charme tout de suite avec ses synthés accrocheurs, ses samples vocaux et son flow laid-back, tout en n'oubliant pas de jouer avec l'autotune pour moderniser ses interventions rnb, tout en ajoutant des cuivres jazz.

Shabazz Palaces - Chocolate Souffle (Clip, 2020)

  Après cette série de morceaux plutôt lumineux et évidents, retour à du plus expérimental avec "Thanking The Girls", qui obsède en jouant habilement sur une impression de surplace tant dans la prod que dans le flow, amplifiant ainsi chaque variation et chaque petite montée en tension. Malin. L'album se conclut sur l'instrumental nostalgique, cinématographique, grandiose et magnifique "Reg Walks By The Looking Glass", entre jazz et rock psychédélique (avec Carlos Overall). 

  Ce disque est un grand disque de plus dans la discographie de Shabazz Palaces, et son mélange entre tradition (jazz, funk, rock, rap...) et modernité (électronique abstraite, trap, emo-rap...) fait une de fois encore mouche. La balance expérimentation/accessibilité et la concision de cet album jouent également pas mal en sa faveur et nous forcent à faire une seule chose : appuyer sur replay.


Alex


vendredi 17 avril 2020

Christophe...


  Pas grand chose à dire, si ce n'est exprimer notre infinie tristesse devant le décès d'un artiste qui comptait parmi les plus grands de la musique, en France et ailleurs, et qui nous aura bercé : Daniel Christophe Bevilacqua. Personnellement, je le découvre ado, en même temps que Suicide, Bowie, Roxy Music, Gainsbourg et Lou Reed, et il m'apparaît dès le début du même calibre que ces glorieux contemporains. Il aura survécu plus longtemps que pas mal d'entre eux, lui permettant quelques mues supplémentaires, car le caméléon a fait fort artistiquement, se renouvelant sans cesse, de la variété orchestrale aux BO psychédéliques, à la chanson française teintée de blues et de pop sixties, aux envolées prog et synthétiques, à l'électronique et au piano-voix... Il aura tout fait, et si bien. Sa voix, unique, aura permis à son oeuvre déjà singulière de figurer au panthéon des intouchables, des uniques, des Grands. Reste à la (re)découvrir inlassablement, et je vous propose ci-dessous quelques-unes de mes préférées en lien si le coeur vous en dit.

Emporte-Moi

Les Paradis Perdus

Le Temps de Vivre

Le Dernier des Bevilacqua

Les Mots Bleus

Drôle de vie

Sunny Road To Salina

Pour Que Demain Ta Vie Soit Moins Moche

Mama - Live à l'Olympia

Daisy

Succès Fou

Un Peu Menteur

Le Beau Bizarre

L'Interview

Ces Petits Luxes

Mal Comme

Parle-Lui De Moi

Tangerine

Stella Botox

Définitivement

Petit Gars (version avec Etienne Daho)

La Dolce Vita (reprise magnifique de Sébastien Tellier)


alex


dimanche 12 avril 2020

Pierre Rousseau - Musique sans paroles (2020)


  Quelque part entre le groupe qui l'a fait connaître, la post-vaporwave à la Electronic Gems, et la French Touch raffinée néo-rétro option Air ou Sexuality de Sébastien Tellier, qui connaît ses classiques (house, BO de films, François de Roubaix...), le responsable des douces mélodies et des rythmes obsédants du duo français Paradis, Pierre Rousseau, livre avec Musique Sans Paroles une oeuvre élégante, mélodique et touchante. 

Pierre Rousseau - Musique Sans Paroles (2020)

  Qu'ils soient plus mélancoliques ("The Way You Made Me Feel", "Souvenir", "Pastorale"), rythmés ou les deux ("Ivresse", "Paris"), ces morceaux tapent dans le mille, surtout "Musique Sans Paroles", classique instantané. Ces instrumentaux prennent le temps de se développer lentement et distillent une émotion pudique mais sincère, et dévoilent leur charme musical sophistiqué au gré des réécoutes. Ces quelques titres sont d'ailleurs aussi bons à l'écoute active et concentrée, au casque, que dans un but plus fonctionnel pour bosser par exemple, et arrivent à captiver du début à la fin, voire à faire voyager l'auditeur qui s'y plonge vraiment.

Pierre Rousseau - Ivresse (2020)

  Un très bel album, concis (une trentaine de minutes, 6 titres, à cheval entre l'EP et le LP donc), c'est une réussite qui mérite d'être écoutée et partagée.

Mes morceaux préférés : Musique sans paroles, Ivresse

A écouter sur Deezer ou Spotify

Alex


vendredi 10 avril 2020

Nicolas Jaar - Cenizas (2020)


  Plutôt conquis voire enthousiasmé par Sirens (2016), j'étais curieux d'entendre un nouvel album de Nicolas Jaar sous son nom (car l'homme est prolifique, sous plusieurs alias). Et ce Cenizas, fraîchement sorti, est à la hauteur.

  Gardant une orientation " pop " : concise, structurée de façon immédiatement compréhensible, avec quelques voix, c'est un album accessible, du moins dans sa première moitié. Le début de l'album a un ton très solennel, prenant. On démarre avec de l'ambient, sur "Vanish", qui se poursuit en harmonies vocales angéliques et se fond dans des samples vocaux presque religieux sur "Menysid",  à peine perturbés par les craquements d'une électronique concrète, palpable, distordue mais terrienne. Tout ça pour débouler sur la merveilleuse "Cenizas", chanson hantée et habitée, qui sonne surnaturelle -l'espagnol du chant pourrait être de l'elfique- et qui pourrait durer éternellement tant elle est belle et sait figer le temps. 

Nicolas Jaar - Cenizas (2020)

  La musique pique au jazz, au blues, au ragtime, au néo-classique, au funk et au rock ("Agosto", "Gocce"), voire aux musiques traditionnelles et au psychédélisme (la longue transe prog de "Mud") tout en étant perturbée, lacérée, ou au contraire soulignée, bercée par une électronique bien présente. Toujours aussi étrange et familière à la fois, comme une forme qu'on pense pouvoir toucher du bout des doigts sans jamais réussir à l'atteindre, la musique de Jaar intrigue. Même l'ambient se fait tantôt caressante, tantôt inquiétante comme une BO de film d'horreur psychologique ("Vaciar").

  En revanche, la deuxième moitié de l'album se fait un peu plus déconstruite et moins prenante ("Sunder", "Xerox" le free jazz de "Rubble") ou moins originale et plus plate ("Faith Made Of Silk"), mais quelques moment de grâce la transcendent, comme la magnifique"Hello, Chain" ou la délicate et sereine "Garden".

Nicolas Jaar - Gocce (2020)

  Globalement, c'est une oeuvre prenante, souvent brillante, assez unique dans son genre. Nicolas Jaar s'est enfermé dans un endroit paisible, sans alcool, clope, drogue ou même café pour le concevoir, dans l'espoir d'évacuer toute source de négativité. Mais il s'est rendu compte que celle-ci était toujours là, en lui-même, d'où la pochette déroutante évoquant l'introspection. C'est donc un album assez sombre, dépouillé mais torturé, parfois contemplatif, parfois plein de rage, étouffée ou qui s'échappe, et c'est assez passionnant à écouter. 

Mes morceaux préférés : Vanish, Cenizas, Agosto, Gocce, Hello Chain

Ecouter sur Spotify ou Deezer ou Youtube (via Other People)

Alex

vendredi 27 mars 2020

Wajatta - Don't Let Get You Down (2020)


  Rencontre improbable entre John Tejada, DJ autrichien, et Reggie Watts, musicien et comédien, Wajatta est un duo assez unique.

  Leur house fait des détours vers l'Afrique ("Renegades"), la techno -mais avec une voix entre Vincent Price et Leonard Cohen- ("Little Man"), ou les clubs anglais ("Marmite"), et c'est toujours un bonheur. D'autant plus que le groupe ne se prend pas au sérieux et distribue une bonne dose humour tout au long du LP. 

  Qu'elle se sifflote rêveusement ("Don't Let Get You Down"), hypnotise ("Another Sun", "Depth Has A Focus") ou se danse ("Tonight", "138", "All I Need Is You"), leur musique laisse en tous cas une place de choix au chant, ce qui est assez original ("Realize"et rappelle le Steve Spacek de cette année, dont on a parlé récemment.

  Don't Let Get You Down est une bouffée d'air frais, une petite pépite house rafraîchissante et mine de rien assez libre et expérimentale dans les formes qu'elle prend, notamment en traitant la voix comme en pop ou en soul, pour un résultat presque électrofunk sensuel ("January", avec des inflexions Marvin Gaye). Une magnifique surprise. 

Mes morceaux préférés : Renegades, Little Man, 138, Tonight, Realize, January


Alex