Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

mardi 28 juin 2016

The United States Of America - The United States Of America (1968)



  Mesdames et messieurs, le seul et unique album du groupe The United States Of America ! Sorti en 1968, ce disque séminal a eu une influence énorme. En effet, sans lui, possiblement point de collages électro/psyché/pop chez Of Montreal, Animal Collective, Portishead, Broadcast, Super Furry Animals, Flaming Lips... 

  Ce disque est en effet à ranger à côté des premiers Pink Floyd, Velvet Underground, Silver Apples et Hendrix, pour sa qualité et son génie créatif. Et sonne comme un disque des Beach Boys s'essayant à la musique concrète, en bons héritiers de Stockhausen et Subotnick. Et pourtant, malgré cette influence souterraine, ces mérites artistiques et une reconnaissance critique aussi précoce qu'inébranlable au fil du temps, ce disque ne rencontra qu'un très faible succès à l'époque. Et, l'histoire est classique, suite à des désaccords entre le leader Joseph Byrd qui voulait faire toujours plus radical et certains membres du groupe (Gordon Marron...) qui poussaient à faire plus pop (plus McCartney même), l'équilibre fragile s'est rompu et le groupe a splitté. Les musiciens étant par la suite partis sur d'autres projets, chacun de leur côté, mais j'y reviendrai un autre jour (ceci est une autre histoire).



  Le groupe était donc composé d'un noyau dur autour de Joseph Byrd, principal compositeur, et de sa compagne Dorothy Moskowitz. Byrd est issu du même mouvement avant-gardiste de la musique contemporaine que John Cage, mais ses intérêts pour le jazz, la musique électronique, les musiques américaines pré-1950's et les musiques du monde (notamment africaines et indiennes), et le rock acide de l'époque, donnent à cet homme pourtant radical dans sa musique et ses idées (à gauche toute !) une accessibilité pour le public non-initié que très peu d'autres compositeurs de la même trempe n'a eue (qui à part John Cale ?). Moskowitz est quand à elle une excellente chanteuse et musicienne, experte dans la manipulation de bandes et autres prouesses électroniques.

  Et tout ça additionné de musiciens surdoués donne un sacré bordel, audible dès l'intro et "hymne" du groupe, "The American Metaphysical Circus", qui commence avec des flûtiaux, vire fanfare avant de se transformer en cacophonie d'où sort un beat souple, un son strident en boucle et la voix filtrée et acide de Moskowitz. Pour un effet inoubliable, ce morceau est une bombe. Porté par ce rythme et ce chant aussi sensuels que froids et cérébraux, aussi soul que kraut (avant l'heure), ce mélange des contraires (assaisonné de blips électroniques) aboutit à un sommet de pop aussi exigeante qu'accessible. 





  "Hard Coming Love" cogne ensuite fort (la batterie), mais avec groove (la basse) et toujours cette touche acide (la guitare free, les claviers en roue débridés). Mais se calme sur les couplets pour laisser la voix de Moskowitz faire sa Debbie Harry (Blondie) avant l'heure, entre rage et séduction. Tout, du chant à la section rythmique, à l'orgue, aux arrangements électroniques et à la composition même du morceau, est mémorable. "Cloud Song", qui suit, est plus planante et rappelle les influences indiennes du groupe, un beau moment d'apesanteur.

  On retourne ensuite en territoire plus acide avec "The Garden Of Earthly Delights", qui est un sommet de pop psychédélique très soul et groovy, un tube immédiat en même temps qu'une pièce de choix. Un des sommets de cet album. Suivi par un "I Wont' Leave My Wooden Wife For You, Sugar" qui montre quand à lui à la fois l'amour du folklore américain de Byrd ainsi que son côté dadaïste à la Zappa (faire passer des messages par l'humour et l'absurde, c'est toujours mieux).




  Les choeurs et l'ambiance lourde de "Where Is Yesterday" redonnent un ton plus grave à l'album. On est à la fois bluffés par l'intensité inquiétante du morceau et la qualité immaculée des choeurs à la Beach Boys du groupe. Whoah, quelle chanson ! Après avoir été soufflés, la plus rythmée et pop "Coming Down" nous remet les idées en place, avec son côté Jefferson Airplane, sa guitare bien fuzzy et son violon strident. "Love Song For The Dead Che" est entre berceuse psyché, chant à la Nico, et love song déchirante, qui me rappelle les ballades étranges et émouvantes des premiers King Crimson. De toute beauté. Et "Stranded In Time", petit précis de poche d'écriture à la Beatles, version minimaliste, est une superbe composition, et fait partie de ces morceaux dont chaque seconde compte. 

  Enfin, la conclusion "The American Way Of Life", en trois partie, récapitule en 6 minutes tout ce qui a fait l'intérêt de l'album : le son acide, les collages psyché, le côté free, la pop de qualité.... 



  De nombreux bonus tout aussi indispensables sont présents sur les éditions plus récentes : le flippant mais magnifique "Osamu's Birthday". Les merveilles pleuvent, entre pop bubblegum et psyché groovy, comme "No Love To Give", "You Can Never Come Down", "Perry Pier", "Tailor Man", et "Do You Follow Me" . Et les versions alternatives de "I Won't Leave My Wooden Wife For You, Sugar", "The Garden Of Earthly Delights" (re-nommée "Mouse"), "Coming Down" (re-nommée "Heresy") et "The American Metaphysical Circus", valent le détour.

  Bref, un classique à ne pas manquer pour ne pas reproduire l'erreur du grand public de cette fin de sixties. Vous pouvez l'écouter ici, et je vous promets que vous ne regretterez pas, c'est vraiment un des meilleurs disques non seulement des sixties mais un des meilleurs tout court ! Un de ceux que les connaisseurs vénèrent à juste titre, et chez qui la seule vision de la pochette provoque un shoot de dopamine instantané. Alors foncez et revenez nous dire ce que vous en avez pensé. Et pour ceux qui le connaissent déjà, n'hésitez pas non plus à donner votre avis en commentaire.

Bonne écoute !
Merci pour votre lecture et vos commentaires, et à bientôt !

Alexandre


dimanche 26 juin 2016

Moon Bounce - Dress Rehearsal (2014)

Je me permets de poster ici une chronique de 2014 oubliée dans les méandres des brouillons de ce blog. Enjoy !




     Moon Bounce, de son nom Corey Regensburg, vient de Philadelphie pour nous proposer son superbe petit EP hip hop funky chillesque Dress Rehearsal sorti le 25 février dernier sur le label Chill Mega Chill. Et ce après un très bon ( meilleur ? ) premier album en 2013, nommé WheelhouseSa "Mutant Pop", comme il la définit, mélange guimauve et sucreries acidulés pour un assortiment de bonbons très alléchant, faisant penser à du Cherokee dans une version plus R&B ou au très estival Moon Boots. Je vous conseils plus particulièrement le merveilleusement funky Ouroboros, ou le très bon Shake et son surprenant clip peut être drôle, peut être tragique, je n'arrive pas à me décider. Ainsi ce clip à l'image de l'artiste, mélange un univers enfantin qu'il étoffe d'une manière bien personnelle. L'album se finit en beauté sur Chil et ses airs de Metronomy, virant très rapidement à la sauce chill. On regretta cependant le peut être plus faible Whore, qui fait tâche, d'autant qu'il constitue 1/4 des morceau ... le format EP ne pardonne pas !




Pour écouter l'EP 



jeudi 23 juin 2016

La Playlist #8 - Dans les Oreilles d'Alexandre n°3



  C'est reparti pour un tour ! Revoilà une petite sélection de morceaux incontournables qui tournent en boucle dans mes écouteurs et sur mes enceintes en ce moment, en espérant vous faire découvrir de jolies choses. Les liens sont dans les titres des chansons si une petite écoute youtube vous tente.



  Ma chanson de Brel préférée, une des plus intenses (chez Brel ça veut dire quelque chose !), et un sacré monument de la chanson. Il y a tout : amour, émotions, poésie, humour noir, colère et critique de la bassesse humaine avec une plume acérée. 





  On reste dans les monuments de la chanson française, mais avec une ambiance plus légère. En effet, le Gainsbourg de 69 était funky et d'humeur estivale, et ce tube avec "Sous le soleil exactement" et "69 année érotique" invente une pop française gorgée de claviers soul, dopée à la basse, avec ce groove tranquille évoquant les aprèms à dorer au bord d'une piscine sur la French Riviera. D'ailleurs, de Phoenix à Arnaud Fleurent-Didier, les frenchies (mais aussi les anglo-saxons de Metronomy et ce cher Baxter Dury) sauront s'en souvenir quelques décennies plus tard. 



  On reste dans un esprit très estival mais avec un texte au fond plus sombre, parlant avec justesse des injustices quotidiennes subies par les femmes via un texte acide et des détournements de clichés bien sentis (cf le clip et l'image ci-dessus, pas représentatifs car à prendre au 3e degré jutement). Des claviers subtils comme chez James Blake, un chant clair entre pop à la Lorde (version mature) et acrobaties vocales presque jazzy, des ruptures, une gestion des silences et des breaks magistrale, de l'humour utilisé pour une juste cause et un talent de composition inné, que demander de plus ?



  Toujours dans l'été, le groove tranquille et les claviers cool, ce morceau avait tout pour finir comme un mauvais pastiche 80's (ces sons de synthé !), et pourtant arrive avec maestria a s'imposer comme une parfaite pop song. Et toujours ce chant légèrement écorché absolument irrésistible...



  Avec toujours ces claviers estivaux et cette ambiance languide de canicule, mais un rendu plus indie pop encore, les Still Parade arrivent à pondre un cousin à un de mes tubes de l'été personnels : "Aller Vers Le Soleil" de Sébastien Tellier. Ce synthé à la fois hédoniste, mélodique et mélancolique qui assène des accords consonants et ce chant affecté mais humble me bouleversent.




  Avec un traitement de la voix assez proche mais un background musical plus folk, voire country, les Whitney puisent dans cet héritage de la musique américaine, tels des The Band du 21e siècle, pour régénérer leur indie pop, et ça fonctionne à merveille. Si vous aimez, foncez sur le Woods de cette année, dans le même genre.




  Une des chansons les plus immédiates et ensoleillées de son dernier album, et pourtant ce n'est pas celle que j'ai retenue tout de suite, lui préférant la plus sombre "Not Enough Violence" aux relents house / électropop à la New Order. Pourtant ce refrain inoubliable qui ne me quitte désormais plus est un bijou, aussi kitsch que magnifique, et illustre bien ce que je disais pour Still Parade : ce qui me touche le plus en musique c'est bien ce mélange joie béate / mélancolie désespérée si bien exprimée par la pop de qualité.



  L'été, c'est la saison des synthés, mais aussi des duos mixtes. Et ça tombe bien, là on a les deux. Comme si Hazlewood et Nancy avaient enregistré au bord de la piscine. Irrésistible !



  On va finir avec du rock, parce que le concert de Ty Segall du 13 juin est le truc le plus génialement rock que j'aie jamais vu, et que son dernier album est une bombe. Après l'exercice de style vintage glam seventies de Manipulator, réalisé d'une main de maître et prouvant toute l'envergure que Segall pouvait prendre, cet Emotionnal Mugger prouve qu'il peut aussi innover et ouvrir de nouvelles portes au rock avec ce post-punk / garage mutant qui doit autant aux rythmes raides de Wire qu'à la démarche radicale et fun des Residents, qu'aux sons des scènes indus et noise, et au sexy inquiétant du glam. Et tout ça avec un line-up de tueurs. Bref, sur scène comme sur disque, Ty Segall est pour moi le patron incontesté du rock au sens sauvage du terme cette année.

Bonne écoute !

N'hésitez pas à donner vos avis sur ces morceaux en commentaire, voire à proposer une petite sélection de vos obsessions musicales du moment. 

Merci pour votre lecture et vos commentaire, et à bientôt ! 

Alex

mardi 21 juin 2016

Niki & The Dove - Everybody's Heart Is Broken Now (2016)




  La Suède est réputée pour sortir de nulle part d'excellents groupes de synthpop funky et louchant sur la disco, c'est bien connu. Niki & The Dove font partie de ceux-là, mais ils se détachent de la masse par leur talent incroyable. On va évacuer très vite l'influence principale du groupe que vous aurez deviné assez vite. On ne peut pas jouer comme Prince et se nommer d'après deux de ses chansons ("Darling Nikki" et "When Doves Cry" au hasard), ainsi que dire des trucs comme "Thieves In The Temple" dans une chanson et passer incognito (même remarque que quand on chante "We could be heroes for one day"... Hein David ?). 





  Mais je ne vous parlerais pas de ce disque si ces influences n'étaient pas aussi maîtrisées et dépassées par deux choses : la qualité de la production (le son est divin), des compositions (que des tubes ou presque), et le charisme fou de la chanteuse. Tout ça sonne comme d'ailleurs bien plus comme du Prince ou du Bowie que du Lauper ou du Madonna (énorme bon signe). 

  On commence avec une flanquée de tubes "So Much It Hurts", son beat 4/4, ses synthés et son refrain aussi déchirant qu'entêtant. Et comme je vous disais, tant dans le timbre aussi doux et innocent qu'écorché (légèrement) et sexuel de la chanteuse, le chant (et les choeurs) irradient le charisme à dix kilomètres à la ronde et propulsent cet excellent morceau vers les sommets. C'est vrai aussi avec la plus funky "You Stole My Heart Away", qui rappelle un autre prodige de la synthpop moderne, Blood Orange (énorme compliment). 





  "You Want The Sun" est quelque part entre un disco à la Blondie meets Moroder, du rnb à la Nao et du rock indé gorgé de soul à la Connan Mockassin ou LA Priest (la guitare). Là encore, les couplets sont à tomber et les refrains tubesques. Plus synthétique encore, "Play It On My Radio" est encore un classique instantané. Avec, derrière la synth-pop et les nappes de voix, un parfum world qui rappelle les Talking Heads avec Eno aux manettes. Sur "Scar For Love", les inflexions gospel écorchées de la chanteuse font sonner le tout comme une excellente ballade dépressive du Prince de la grande époque. "Lost Ub" est dans la même veine princière, avec un côté plus rock.




  "Coconut Kiss", plus ouvertement house (versant disco) et reggae / tropicalisante alterne entres couplets sexy et refrain addictif. Sur des tempos plus lents, le groupe éblouit toujours autant, y'a pas à dire. La fraîcheur de ce titre est totale et diversifie de façon agréable le son de l'album. "Miami Beach" est quand à elle un slow agréable, qui introduit une sacré doublette là encore plus Prince que Prince : "Pretty Babies" & "Everybody Wants To Be You", qui aurait pu être produites par le maestro en personne pour Vanity 6, Chaka Khan ou Apollonia 6. Des tubes énormes, encore.




  L'album n'est cependant pas complètement exempt de petits défauts. En effet, dommage que certains sons de "Brand New" et "Shark City (Tropico X)" sonnent trop électro-pop radiophonique circa 2010. Mais de toutes façons les chansons sont clairement plus faibles, malgré un joli climax vocal à la fin de "Brand New". De même, la conclusion "Ode To Dance Floor" est un disco bavard peu inspiré. Pas grave, 3 titres un peu en-dessous sur 12 c'est pas un gros problème, c'est même un excellent ratio.

  Bref, ne passez pas à côté de ce disque qui est une des claques synth-pop de l'année plutôt généreuse pour le genre (j'y reviendrai mais des groupes de synth-pop drivés par une fille charismatique y'en a un paquet cette année !). Promis, ça vaut laaaargement le détour, et pour preuve, ce disque ne quitte plus mes écouteurs depuis sa sortie. D'ailleurs, le lien Spotify c'est là.





Bonne écoute ! 
Merci pour votre lecture et vos commentaires, et à bientôt !



Alex

samedi 18 juin 2016

Frank Zappa & The Mothers Of Invention - Freak Out! (1966)


    Freak Out!, sorti en 1966, est le premier album de Frank Zappa et ses Mothers Of Invention, et un excellent point d'entrée dans la discographie touffue du jazz-rockeur fou.

  Ca commence tout feu tout fuzz avec "Hungry Freaks, Daddy". Sur une musique magnifiquement rock sixties, ce chant décalé et ce vibraphone (ainsi que le kazoo au milieu du morceau) donnent le ton : les Mothers font de la bonne musique et la prennent au sérieux, mais eux-même savent faire preuve d'une énorme dose de dérision, qui sert souvent de critique assez virulente de la société américaine. 

  Musicalement, ce disque est très riche, comme le prouve le second morceau, "I Ain't Got No Heart" qui oscille entre folk/rock et influences Rythm&Blues.     Il pose aussi certaines bases d'un psychédélisme un peu à part, celui qui est déjanté et critique, avec des morceaux comme "Who Are The Brain Police", trippant, cauchemardesque et cartoonesque à la fois. Bon, desfois l'expérimentation, c'est un peu long comme sur le final du disque : "Help, I'm A Rock", interlude psyché un peu longuet et sans beaucoup d'intérêt puis "It Can't Happen Here" et "The Return Of The Son of Monster Magnet", du même acabit. Mais c'est le revers de la médaille, et ça ne suffit pas à gâcher ce grand disque.


  Un de mes petits plaisirs sur ce disque est la parodie de Doo-Wop (genre que Zappa adore plus que tout, à raison) qu'est "Go Cry On Somebody Else's Shoulder", qui est au moins aussi hilarant que son titre est cruel (et drôle, pour une chanson d'amour), avec ce texte et ce chant... d'une délicieuse ironie.

  "Motherly Love" est un autre excellent morceau de rock psychédélique sauvage, avec encore une fois un son à tomber par terre. Bon sang, on ne le répétera jamais assez mais les Mothers sonnaient foutrement divinement bien ! Ecoutez moi-ça, n'importe quel producteur mourrait pour sonner comme ça. Ce disque est également une mine pour sampler, à vérifier si ça a été fait ou pas. De même "I'm Not Satisfied" et "Trouble Every Day" sont de très bons rocks.



  "How Could I Be Such A Fool", est sur la forme une ballade romantique assez magnifique, avec cuivres quasi mariachi, et une tension vraiment prenante, un autre morceau excellentissime. Un des gros points forts du disque. La même chose sera retentée, en plus Rythm&Blues, sur "You Didn't Try To Call Me", avec un peu moins de succès mais pour un excellent résultat tout de même.

  "Wowie Zowie" quand à elle est un bon morceau de pop bubblegum aux paroles encore une fois rigolardes (et au titre qui évoquera beaucoup aux fans de Pavement). De même, "Anyway The Wind Blows" est un superbe single pop très Beatles des débuts (mais ne le dites pas à Zappa il abhorre ce groupe). "You're Probably Wondering Why I'm Here" prend quand à elle la tangente et invente une pop oblique, aussi collante que décalée (encore et toujours ce kazoo !). 



  Bref, un album très dense (15 titres, 1 heure) et varié, avec d'excellentes chansons, un esprit unique, et un son de dingue. Un classique sixties à (re)découvrir d'urgence ici. Et comme je l'ai dit, un album qui permettra aux novices en Zappa de se familiariser avec la musique du moustachu et de sa bande de freaks déglingués, et d'aborder sa dense, riche et fantastique discographie. Et mention très bien pour la magnifique pochette tant qu'on y est !

Merci pour votre lecture et vos commentaire !

Alexandre

mercredi 15 juin 2016

Flatbush Zombies - 3001 : A Laced Odyssey (2016)



  Ce disque démarre comme sa pochette le suggère, en mode comics et cartoonesque, sur l'introductif "The Odyssey". Un compte à rebours annonce des cordes cinématographiques oppressantes, et une grosse voix grave de bande annonce balance "In a world full of haters, stands a single group, who clearly separate themselves from the rest" les Flatbush Zombies donc, qui recherchent la gloire et le triomphe. Sur cela déboulent des percussions martiales, un piano grandiloquent, puis le drop : un beat hip hop impeccable d'Eric "The Architect", le producteur surdoué du groupe, et un flow rugeux et impeccable, pour un résultat sombre et prenant à la gorge d'emblée. Le niveau est posé : les instrus seront d'une précision chirurgicale et les flows variés et agiles. Le décor est posé, finalement on n'aura pas un album de rap cartoonesque mais une tentative audacieuse de sortir le meilleur album possible, non seulement de hip-hop, mais de musique tout court. Avec un niveau d'exigence incroyable au niveau musical, dans les voix comme les instrumentaux, et une démarche sombre et sans concessions.




  Puis suit le tube absolu de l'album, "Bounce", dont le génie est de superposer un flow roots et rugueux au possible à une superbe instrumentation mélancolique, très pop synthétique, avec petites guitares post punk, boîte à rythme hip-hop et synthés partout. Un des grands morceaux rap de ces dernières années, à la fois ancré dans une tradition et moderne, et d'une qualité sans reproches. Le plus classique "R.I.P.C.D." suit, très East Coast et sombre, un peu à la manière de Joey Bada$$, l'autre artiste majeur de cette scène de Brooklyn (alias "Flatbush") à laquelle les Zombies appartiennent. Et ça fonctionne à merveille. Tout comme le psychédélique "A Spike Lee Joint" qui suit, et ses touches jazzy là encore très côte Est.



  L'album continuera sur cette lancée sombre et prenante, qu'il soit drivé par un piano mélancolique ("Fly Away", "This Is It"), des chœurs virils ("Ascension"), des synthés dépressifs ("Smoke Break (Interlude)", "New Phone, Who Dis?"), une guitare ("Trade Off", "Your Favorite Rap Song") ou des cordes ("Good Grief"). 




  A chaque fois The Alchemist nous sort le grand jeu avec productions riches et subtiles, et les MC délivrent un flow impeccable. Du grand art ! 
Si vous voulez vérifier par vous-mêmes c'est par ici.

Merci pour votre lecture et vos commentaires



Alexandre

samedi 11 juin 2016

Kaviar Special - #2 (2016)



  Il est difficile en 2016 de faire du rock. C'est une musique qui n'intéresse plus que les passionnés. Et les passionnés connaissent leurs classiques, ils ont déjà presque tout entendu. Donc il est quasi impossible pour un groupe même nouveau d'échapper au revival, puisque tous les sons et toutes les postures, de la plus soft aux plus extrêmes, ont été déjà créés, abandonnés, déstructurés, pervertis, remis au goût du jour, détournés... des dizaines de fois. 

  Cela est à double tranchant : tout sonnera immédiatement familier à l'auditeur connaisseur, et il sera facile de rentrer dans n'importe quel disque de rock moderne comme dans des charentaises, avec autant de culture et de pré-requis (plus de 60 ans de rock'n'roll accessibles sur n'importe quel site de streaming, rendez-vous compte !). Mais pour se démarquer, c'est un problème.

  Pourquoi croyez-vous que les disques portés aux nues ces dernières années comme des sommets de créativité soient du côté du hip-hop ou du Rnb ? Parce que les sons, les rythmes, les mélodies... y sont nouveaux. Traitements des voix, hybridations avec d'autres genres... Chez ces musiciens beaucoup est encore à exploiter. C'est pareil pour la pop, qui de par sa définition ultra-vague peut englober ces innovations. Le rock, c'est différent. C'est aussi une infinité de sons, mais les frontières du genre sont quand même moins plastiques. 

  Mais des tas de groupes, du très grand au plus modeste (en termes d'audience), arrivent encore (et heureusement) à sortir du lot avec classe et panache. On a même encore des "phénomènes" rock depuis la fin de la dernière vague des années 2000 (Black Keys, Thee Oh Sees, Ty Segall...). Ces groupes (et les moins connus mais tout aussi méritants artistiquement), se démarquent par une proposition forte, un son, une facilité mélodique, une énergie dingue, un talent inné ou issu de longues années sur la route, une synergie folle entre les musiciens... Bref, une personnalité.




  C'est le cas du groupe rennais Kaviar Special, qui place la capitale bretonne au centre du rock mondial avec la sortie de leur album #2, en synthétisant avec brio garage, psyché, classic rock, punk, rock indé 90's. Leur son n'est pas nouveau mais il est impeccable et énergique. Leur style ? Pas nouveau mais impossible de sortir une ou deux influences principales tant celles-ci sont maîtrisées et digérées (oh et pas de problème d'accent franchouillard dégueu ici je vous rassure).

  Puisque vous avez déjà tous les pré-requis, je vous laisse plonger dans cet album de qualité sans vous en dire plus. C'est pas rien d'être le dernier album de rock à guitare en date à m'avoir autant marqué (pas le seul de 2016, heureusement pour les rock kids, mais un des rares), ce qui est une vraie gageure et une réussite à souligner. En plus, soyons chauvins, ils viennent de Rennes, tant mieux et merci à eux pour notre scène musicale nationale et plus particulièrement provinciale. 

  Ecoutez les ici, ou alors écoutez-le (puis achetez-le si le coeur vous en dit) sur leur bandcamp, et essayez d'aller les voir en concert, je pense que ça vaut le coup (perso, je saute sur l'occasion dès qu'ils passent pas loin).


Merci pour votre lecture, vos commentaires, et keep rockin' !


Alex


mardi 7 juin 2016

Frank Ocean - Channel Orange (2012)



  Vous voulez du classique moderne ? Vous croyez que des Thriller, des Songs In The Key Of Life ou des Sign "O" The Times ne pourraient plus sortir de nos jours et qu'aucun disque de ce calibre ne sortira plus jamais ? Ce disque est fait pour vous. Connaissez-vous Frank Ocean ? C'est celui qui dans le collectif de hip-hop hardcore Odd Future composait des ballades à la Stevie Wonder plutôt que des bangers rap. C'est celui qui pour beaucoup a déringardisé le terme rnb (au sens moderne), et pris la relève de D'Angelo et sortant le Voodoo des années 10, ce Channel Orange donc.

  Le disque commence par un bruit, puis un sifflement très aigu que peu d'entre vous pourront entendre (passé un certain âge... désolé !), comme celui émis par les télés en fonctionnement, puis justement un jingle TV, qui conclut ce "Start" introductif et nous plonge dans le premier classique de l'album : "Thinking Bout You". Cette ballade est une héritière de Wonder via D'Angelo justement, le falsetto de Ocean dans les refrains contrebalance son chant plus grave dans les couplets, et le tout (instrumentation et chant) évolue entre hip-hop (boîte à rythme), (nu)soul (cordes), et pop (synthés, guitares). Dans une modernité absolue et en même temps en s'inscrivant dans une immense tradition. Et ce chant si subtil, si touchant.... Un classique vous disais-je ! Tout est merveilleux de simplicité, d'évidence et d'émotion dans ce morceau, la moindre mesure est à sa place.




  "Fertilizer", qui sonne comme un jingle publicitaire composé par Stevie Wonder, est une courte introduction menant vers un autre sommet : "Sierra Leone", qui dédouble le chant de Frank Ocean un peu comme le faisait Marvin Gaye en gérant les questions-réponses et les choeurs en plusieurs prises. Je ne vais pas le répéter tout l'album mais l'instrumentation là encore est impeccable, mélodique, touchante, sobre et riche, tout comme le chant. On a le vertige en entendant Curtis Mayfield, Prince, Janelle Monaé, Michael Jackson, Sly Stone et autres... évoqués par la voix d'Ocean et/ou la musique. Sans que cela n'enlève quoi que ce soit à la personnalité hyper forte du tout. 

  Même chose pour le suivant, "Sweet Life", merveille soul/rnb/pop. Oh et le plus beau c'est que les paroles sont bonnes, et il y a des liens entre les morceaux, c'est un peu un album-concept sans le côté chiant du truc, ce qui justifie les intermèdes et leurs bruitages de télé branchés sur cette fameuse "channel orange" (il y a dans ces paroles l'histoire d'un bar à strip-tease, le Paradise, et d'une des "danseuses" etc... je vous laisse découvrir ça tous seuls !).




  "Super Rich Kids", le titre suivant, introduit par un court skit ("Not Just Money") rappelle la blue-eyed soul au piano martelé comme une percussion du "Bennie & The Jets" d'Elton John, et le flow misanthrope d'Earl Sweatshirt complète parfaitement le chant rnb sensible d'Ocean. Parfait.

  Plus psychédélique et flirtant avec une électronique plus expérimentale ainsi qu'avec la pop, "Pilot Jones" est un autre classique instantané, qui évoque du coup un peu l'esprit des Temptations avec une rythmique proche du genre de rnb blanc post-dubstep de James Blake. "Crack Rock", entre beat hiphop old school et claviers soul, émeut et est encore un sommet. Tout comme l'enchaînement avec le carrément électronique (et funky aussi, ainsi que hip-hop / rnb à la The Weeknd sur la fin). 




  "Pyramids", morceau fleuve de presque 10 minutes, absolument incroyable, un vrai moment de bravoure bluffant. Je vous laisse vous faire souffler par le morceau. Le pire c'est qu'on penserait qu'il est impossible de suivre cela, mais il y arrive le bougre, et avec un des meilleurs morceaux de l'album, et peut-être le plus accessible : "Lost", et sa rythmique funky. Le très délicat intermède "White", avec John Mayer, termine cet enchaînement de morceau absolument délirants, un des meilleurs que j'aie jamais entendus. 



  "Monks" poursuit à merveille l'enchantement, avec un rythme plus soutenu qui apporte une dynamique bienvenue. Là encore rien à redire c'est parfait, absolument parfait. Bon, il fallait bien un petit hic, "Bad Religion" est une ballade voix-orgue-piano plutôt jolie mais un peu convenue, pas à la hauteur du reste même si elle reste bonne et très écoutable, avec de bons moments. "Pink Matter", avec André 3000, est meilleure, c'est-à-dire au niveau stratosphérique et intouchable du reste du disque. De même que la très pop "Forrest Gump", qui apporte une touche plus enjouée à cet album autrement très sombre et dépressif, avant une "End" en field (urban?) recording




  Bref, un classique. Pour ceux qui pensent que Back To Black de Winehouse est le dernier du genre, foncez sur Channel Orange. J'ai rien à ajouter, la musique parle d'elle-même, si vous voulez entendre comment sonne un génie capable de synthétiser et de moderniser la soul, le funk, la pop, l'électronique, le hiphop et le rnb dans les années 2010 tout est là. 

Pour écouter sur Spotify c'est ici


Merci pour votre lecture et vos commentaires !


Alexandre

 
     Un album hors-norme, un artiste hors-pair, une production exemplaire, une sensibilité glaçante, une poésie touchante. Les superlatifs manquent pour décrire cet album qui déchaîna les passions à sa sortie en 2012 et se posa dès lors comme un standard de l'histoire du R'n'B.

     Utilisant son background hip-hop comme support de production et y appliquant des compositions dignes des plus grands noms de la soul et du R'n'B tels Marvin Gaye ou bien Stevie Wonder ( oui rien que ça ! ), il casse littéralement les cloisons du genre, à l'image de D'Angelo. S'y exprime alors pleinement la sensibilité de Frank Ocean dans des textes narratifs et introspectifs que le genre hip-hop beaucoup plus démonstratif et extraverti ne permettrait pas. On est ainsi embarqués dans cette histoire sur fond de bandes FM que les très nombreuses et intelligentes transitions mettent parfaitement en vie, sans être nullement pompeux. Laissant respirer un album qui s'apprécie à la fois dans l'unicité de 17 titres homogènes en qualité et cohérents dans leur recherche artistique, tout aussi bien que dans la diversité des titres ayant leur personnalité propre comme autant de stations FM et autant de petits tubes à découvrir, à l'instar de ces Thinkin About YouSweet LifeSuper Rich Kids, Lost ou encore Pink Matter.

Bonne écoute !

ETIENNE



vendredi 3 juin 2016

The Beatles - Help! (1965)



  La gueule de bois post-Beatlemania aperçue sur Beatles For Sale atteint son pic l'année suivante avec ce Help! d'anthologie. Qui commence avec "Help!", ce hit incroyable, d'une énergie folle qui rappelle l'album A Hard Day's Night, mais avec plus de subtilité dans la musique et surtout un fond déchirant : le mal-être de Lennon transparaît partout. Paroles, chant, instrumentation frénétique. C'est un appel à l'aide. Lessivé, ayant pris du poids, défoncé à l'herbe 24h/24, John traverse sa période Fat Elvis. Et nous balance toutes ses névroses en guise de catharsis. Et c'est très, très puissant, comme un uppercut en pleine face. Impossible de ne pas être bouleversé par ce morceau titre.

  McCartney va apparemment mieux car il nous offre un tube pop lui aussi pas mal réminiscent de A Hard Day's Night, "The Night Before", pop song à consommer sur place, délicieusement accrocheuse et énergique comme aux débuts à défaut d'être incroyablement inspirée. Le groupe aurait-il délaissé l'orientation folk et effectué le premier pas en arrière de sa carrière ? Lennon dément tout de suite avec un "You've Got To Hide Your Love Away" plus Dylan que Dylan. Et une nette amélioration dans les paroles avec ce texte acide. Merveille de folk/rock acoustique, ce morceau est un vrai chef-d'oeuvre à ranger avec les premiers Dylan et Byrds. Et y'a pas à dire quand on intègre du folk dans du rock ou de la pop, ça sonne très proto-psychédélique, entre la guitare de Harrison, le tambourin, les maracas et les flûtes, on s'approche doucement mais sûrement du Summer Of Love




  Harrison émerveille avec son "I Need You" qui sonne comme une chanson typique du début des Beatles (le chant), mais avec une musicalité inédite : les choeurs doo-wop, le son de la guitare électrique, le tranchant de la guitare folk, les petits détails rythmiques, l'écho sur la voix doublée, tout cela est d'une finesse incroyable. Une magnifique chanson Mersey Beat amélioré en quelque sorte. Ce retour au sources amélioré s'entend aussi sur "Another Girl", portée par un Macca d'humeur à la fusion entre le blues-rock et la pop de leurs débuts. Là encore, la profondeur des arrangements et l'interprétation impeccable nous font plonger dans le morceau (et ces choeurs !), pour ne pas en décrocher jusqu'à la fin. Excellent morceau.

  "You're Going To Lose That Girl" est également conçue sur la même base que les tubes passés, à la "It Won't Be Long", mais avec l'expérience et le savoir faire accumulés par le groupe, ce doo-wop se gorge de milliers de petites choses (solo de guitare rockabilly, bongos, et toujours ces choeurs...) qui la rendent unique et indispensable. Et là encore, l'interprétation de Lennon est parfaite. Donc si on résume pour le moment cette face A, les Beatles semblent faire l'inventaire de leur début de carrière déjà impressionnant pour en extraire le meilleur et l’accommoder avec leur talent grandissant d'interprètes, leurs arrangements plus sophistiqués et leurs nouveaux goûts musicaux (la folk...). Mais ce n'est pas si simple, Help! n'est en effet pas qu'un bilan amélioré des débuts des Beatles, car en réalisant cette synthèse ils posent aussi les premières pierres de la suite avec la dernière chanson de cette face A : "Ticket To Ride".



  Avec son intro là encore très proto-psychédélique à la guitare byrdsienne, son tambourin et ces lignes vocales mythique, le morceau porté par John explose les limites de ce qu'on attend d'une chanson pop. Le changement de rythme en milieu de morceau, les arpèges dans tous les sens, les micro-soli de guitare, les breaks de batterie.... Tout cela contribue à dessiner une toile sonore d'une infinie richesse, et à la fois d'une pureté et d'une légèreté inégalable. Un sommet. "Ticket To Ride" annonce déjà les Rubber Soul et Revolver à venir, le psyché, et la musique de la décennie suivante. Et pose les bases d'une pop exigeante et novatrice.

  Pour se remettre du choc esthétique, Ringo nous sort sa reprise du morceau country/rockabilly, "Act Naturally", sympathique moment sur lequel il n'y a pas grand chose à dire (sans aucune condescendance). "It's Only Love", le morceau suivant, chanté par John principalement, joue avec des sons de guitare très Shadows / Joe Meek, et une guitare acoustique beatnik, pour un résultat assez réussi, même si moins marquant que le reste du disque (un peu comme "The Night Before" donc). Harrison innove avec un morceau porté par le piano "You Like Me Too Much", qui commence en mode piano bar, décolle avec ce chant sous écho, avant de prendre son envol avec les choeurs divins du groupe. Très belle (et courte) chanson qui explore elle aussi, comme la précédente, une certaine fascination pour les US. 





  "Tell Me What You See" est elle plus folk, et a droit elle aussi à ses petites fantaisies rythmiques (le guiro de McCartney, les claves et le tambourin de Ringo) et mélodiques (les soli de piano électrique joués par Macca). "I've Just See A Face" est elle carrément très country, une excellente chanson chantée en majorité par Macca, jouée pied au plancher avec de superbes parties de guitare. Et là encore, c'est très court mais bon. Bon, depuis "Ticket To Ride", il y a quand même une baisse de régime dans l'album, avec des parties moins intéressantes et d'autres très bonnes mais trop courtes ou manquant du je-ne-sais quoi qui fait les classiques. 

  Mais McCartney sort de sa manche un joker : "Yesterday", qui avec sa guitare et son chant tire-larmes, et ses cordes baroques (merci George Martin), est un tube évident. Et renouvelle le genre de la ballade de belle façon en dépoussiérant les grandes chansons d'amour façon Sinatra façon pop. Un classique qui mérite son titre,et augure des futures grandes ballades du groupe, de "Girl" à "Something" en passant par "Eleanor Rigby" et "She's Leaving Home"




  Le groupe finit sur la traditionnelle reprise rock, ici "Dizzy Miss Lizzy" par Lennon, très bonne mais qui casse un peu l'ambiance instaurée par la chanson précédente, sur laquelle le disque aurait tout à fait pu se terminer.

  Bref, Help! est comme son prédécesseur, un disque de transition entre la première période du groupe dont l'apogée reste A Hard Day's Night, et la suite plus expérimentale dont on observe les prémices. Il y a des tubes, et de bonnes chansons, mais encore un peu de remplissage et de reprises pas franchement indispensables, ce qui nuit à l'homogénéité du disque. C'est néanmoins une étape cruciale du groupe, qui va bientôt redéfinir la musique populaire. Mais ça, c'est pour la prochaine fois ! 

A suivre, donc....




Pour réécouter Help!, en attendant, c'est par ici.

Merci pour votre lecture et vos commentaires 

Alex