Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes
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vendredi 11 novembre 2016

Electro-Pop 2016 : Jessy Lanza (Oh No) & Cellars (Phases)

  On va parler de deux excellents disques électro-pop avec pas mal de points communs : de la qualité, des synthés qui claquent et des boîtes à rythme néo 80's portés par deux femmes très talentueuses, Allene Norton de Cellars (USA) et Jessy Lanza (Canada), et produits par des icônes de la pop indé (qui sont un peu nos chouchous ici à La Pop), les Junior Boys et Ariel Pink.



Jessy Lanza - Oh No (2016)

  Produit par la moitié des Junior Boysavec qui elle partage la même origine canadienne en plus d'affinités musicales évidentes, ce disque est proche de leur dernier chef-d'oeuvre Big Black Coat (déjà chroniqué chez nous ici) de cette année, tout en développant une personnalité propre. Grimes est aussi évoquée comme influence pour le chant sur "New Ogi", une introduction aussi sobre que classe. La sobriété est d'ailleurs ce qui fait l'efficacité et le charme de ces chansons, comme sur l'inoubliable techno-pop de "VV Violence" ou le tube entre house et synthpop "Never Enough". Mais elle est capable aussi d'un slow princier émouvant ("I Talk BB"), d'une électro moins évidente ("Going Somewhere", "Oh No"), de rnb indé avec un angle d'attaque glacial à la FKA Twigs ("Vivica", "Begins", "Could Be You", peut-être les moins bonnes, disons un peu en dessous) et d'expériences entre rythmes africains, techno et rnb ultra convaincaintes ("It Means I Love You").

  Bref, un superbe disque de pop électronique dont l'aspect concis et minimaliste met à merveille en valeur à la fois la production et la vois de Lanza. A écouter d'urgence ici.




Cellars - Phases (2016)

  Produit par Ariel Pink, cet album est une petite bombe. Ca commence par la new wave funky de "Stircrazy" et la synthpop de "Do You Miss Me", dont la présence sur les ondes devrait être obligatoire (par décret ou 49.3 s'il le faut). Le slow "Real Good Day", entre Prince et piste de patins (à roulettes) 80s (façon Bangalter & DJ Falcon), et le tout aussi Prince "Still In Love" sont des merveilles. L'électro-pop oblique de "Curse Your Love" et l'électrofunk tubesque de "I'm Feeling", "Tropikool" et "Nervous" font davantage penser à du Ariel Pink en plus accessible et moins foutraque, tandis que "Toys" évoque un improbable mix entre ce dernier et Madonna. La synthpop vaguement asiatique et rock de "Nighttime Girl" est tellement énorme qu'elle évoque un Yellow Magic Orchestra qui aurait été épaulé par Elton John, les Cars, Queen et The Revolution en même temps. 
  
  Là encore, l'album est impeccable, encore plus homogène en termes de qualités que le Jessy Lanza, et hautement recommandable ! Norton a un talent énorme, et le disque (en écoute là) est dans le genre une réussite à classer avec le dernier Niki & The Dove (chroniqué ici). 

  En espérant vous avoir convaincu de tenter votre chance avec ces deux sucreries électro-pop qui sont bien plus profondes et réussies que l'expression ne le laisse entendre ; on a bien là deux des meilleurs albums pop de cette année.

Alex


jeudi 26 mai 2016

Junior Boys - Big Black Coat (2016)



  La meilleure fusion house-pop que j'aie entendue depuis un bail. C'est comme ça que j'ai décrit cet album à Etienne, et je maintiens. Je ne connaissais pas les Junior Boys, groupe d'électro-pop canadien, avant de tomber sur cet album, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils m'ont complètement acquis à leur musique en un peu moins de 50 minutes.

  Ca commence fort, avec synthés rêveurs, entre French Touch romantique et Deep House, et cette boîte à rythme simple et entêtante qui claque, et ce chant pop ultra mélodique (et mélancolique). Ainsi l'introductif "You Say That" pose les bases. On n'a pas le temps de s'émerveiller d'un son, d'un break, s'un couplet magnifique, que moment d'émerveillement suivant déboule. Que de bon goût dans la retenue et la façon d'aller droit au but de chaque détail, que de subtilité, que de dosages réussis. La chanson se développe, prend son temps, nous enveloppe, et on en ressort ravis. 

  Dans un genre plus new wave, "Over It" est un autre tube synthétique et nocturne d'une évidence magnifique. "Come On Baby", entre un songwriting pop de haute volée, Cassius et le Daft Punk de Discovery, enfonce le clou. "Baby Give Up On It" et ses synthés tubesques, se pose de façon écrasante en modèle et exemple à suivre de la fusion deep house / rnb (rappellez vous du groove mécanique taillé par Timbaland sur mesure pour Timberlake notamment), avec des années d'avance sur la concurrence. Ce groupe, avec un peu plus de communication, pourrait être énorme. Dans un monde idéal, ces chansons passeraient partout.




  Les synthés Deep House de "M&P" confirment ça. Bon sang, cet album c'est ce que Caribou a essayé de faire sans succès l'an dernier, en mille fois plus réussi. Le mariage de la mélancolie et de l'hédonisme, de la pop subtile, de l'électro qui claque et de celle qui fait travailler les neurones. Comme si les gars de Jesus & Mary Chain avaient écrit des chansons pour Kraftwerk

  "No One's Business", plus pop, évoque elle Electric Light Orchestra et Breakbot, et touche par sa mélodie déchirante, son chant affecté et sa production immaculée. Mais le moral remonte avec les bpm et la synth-pop de "What You Don't Do For Love" presque New-Orderesque, mais là encore, comme pour les autres chansons, on pense à toutes ses références comme de mêmes chemins mais empruntés de façon parallèle par les deux groupes, et non des influences directes, tant la personnalité de ce groupe se détache sur chaque son. Ce groupe, pour ce qui concerne la house et la pop, marche sur l'eau, réellement, tout est tout le temps parfaitement en place de façon hallucinante. 

  "And It's Forever" est un autre très bon morceau d'électro sombre et oppressante, et "Baby Don't Hurt Me" une ballade pop solaire et mélancolique à tomber par terre. "Love Is A Fire" fait monter la tension d'une bien belle manière, ça sent la sueur et le stupre, et "Big Black Coat" reprend tout simplement les choses là où Kraftwerk s'était arrêté en repartant des bases fixées par Computer World, Electric Café et Tour de France, pour proposer la suite de l'aventure électronique, rien que ça.

  Bref, vous l'aurez compris, c'est sûrement l'album électronique de l'année (au moins), alors foncez donc vérifier ça en cliquant ici pour l'écouter

Merci pour votre lecture et vos commentaires


Alexandre