Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes
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vendredi 1 mars 2019

La Dizaine des Blogueurs 2/6 : La Chanson de nos 15 ans


La Dizaine Des Blogueurs est un jeu co-organisée par Last Stop? This Blog et La Pop D'Alexandre Et Etienne. Le principe est simple : il s'agit de nommer une chanson/track sur six thématiques différentes, chaque mercredi, vendredi et dimanche du 27 Février au 10 Mars.


THEME DU JOUR :
La chanson sortie l'année de nos 15 ans 

LE CHOIX D'ALEX


"Bikini Babes"
Ty Segall & Mikal Cronin
Reverse Shark Attack (2009)

  15 ans, c'est entre autres les hormones, la volonté d'être cool, de se différencier grâce à une certaine radicalité, un côté branleur aussi parfois. En tous cas, tout ça est bien présent dans le garage primitif, fun, sursaturé et punk de Ty Segall, ici en duo avec son complice Mikal Cronin. Faut reconnaître que 10 ans après, ça me fait toujours autant de bien de headbanger sur cette tuerie.  

L'année de mes 15 ans y'avait aussi : Passion Pit - "The Reeling", Franz Ferdinand  - "Send Him Away", The Dodos - "Fables", Animal Collective - "Bluish", The Flaming Lips - "Convinced of The Hex"...


LE CHOIX D'ETIENNE


"L'Amour & la Violence"
Sébastien Tellier




Au delà d'illustrer parfaitement cette période charnière qu'est l'adolescence, Sébastien Tellier, cet album et ce titre ont fait parti de ma discothèque rapporchée à cette période où je me familiarisais à la musique électronique via la "French Touch" qui avait pour moi un goût d'émancipation, tout en restant dans un format très orthodoxe. 
En cette même année 2008, explosa MGMT avec leur magistral et jouissif Oracular Spectacular qui fut aussi pour moi un album initiatique vers une musique plus indépendante.


Alexandre & Etienne

mercredi 11 juillet 2018

Les Chansons de l'été : Cotton Jones - I Am The Changer (2009)


  Cet été, on vous fait replonger dans un déluge de chansons estivales sur LPAE. C'est vraiment chouette, c'est une rubrique qu'on fait tous les ans depuis un an, et ça s'appelle tout simplement "Les chansons de l'été", et ça vous permettra de savoir quoi mettre lorsque ce sera à votre tour de lancer un stream pendant le barbecue sur la plage

  "The Changer" est le single le plus connu, du groupe de folk-rock indé américain Cotton Jones, et c'est également le dernier titre de leur album de 2009 Paranoid Cocoon. On sent bien ce côté fin d'album avec l'ambiance languide de la chanson : le chant traîne, les guitares aussi, les claviers et la rythmique lorgnent sur le jazz et la basse pèse sur le mix comme le soleil couchant nous écraserait de sa chaleur moite sur une plage californienne en plein mois d'août. C'est également une petite perle de pop, préférant le laisser-aller façon dolce vita à l'euphorie hédoniste pour célébrer l'été, et ça nous va à merveille.

Alex



lundi 22 janvier 2018

Etienne Daho - Les Flocons de l'Ete (Chanson, 2017)

Etienne Daho - Les Flocons de l'été (2017)

  Il n'y a vraiment que Daho pour rendre aussi classieux un texte aussi premier degré avec de rimes aussi "faciles" et une chanson aux arrangements qui font un poil "Noël" comme sur "Les Flocons de l'été". Une fois de plus, seul son charme infini permet ce petit miracle, comme sur l'également très naïve (sans aucune négativité dans l'utilisation du terme) "Le Premier Jour Du Reste de Ta Vie"

Etienne Daho - Le Premier Jour Du Reste de Ta Vie (2009, live à Pleyel)


  Autre précédent, la chanson "Hypertranquille" de Benjamin Biolay (dont j'ai déjà parlé ici), sortie quelques mois plus tôt sur son très bon album Volver (chroniqué ici, présent dans mon Top 2017) qui faisait un pastiche de la variété rap façon PNL version chanson française, pour un résultat étonnamment réussi. On retrouvait déjà la même approche mi-premier degré, mi-distanciée du texte, le même background instrumental chill et le même traitement exagéré de la voix. On rêverait d'ailleurs volontiers d'entendre ces deux là collaborer un jour.

Benjamin Biolay - Hypertranquille (2017)


  Bref, la compo est désarmante d'efficacité et de simplicité pop, la mélodie est solaire, la voix claire, et Etienne nous emporte une fois de plus dans son monde (bien dépeint par le clip), avec ces "Flocons de l'Eté", très belle anomalie au sein d'un très bel album plus rock et psyché (lui aussi dans mon Top 2017).

Une très bonne chanson, obsédante comme seuls les classiques pop le sont.

Alex



mardi 3 mai 2016

Krikor & The Dead Hillbillies - Land of Truth (2009)

     Krikor Kauchian est un producteur de minimale ayant émergé au début des années 2000 dans le sillon de la nébuleuse French Touch. En 2009, après 10 ans de service dans le circuit électro parisien, l'ambitieux français d'origine arménienne décide de changer son fusil d'épaule en sortant son premier album qu'il veut rock ! 




     C'est une bien belle création que cet album, hybride d'un jeu rock, aux ambiances folk, produit d'une main assurément électro. Ce cocktail fonctionnant à merveille n'est pas sans rappeler ce son "French Touch", où des producteurs de house passionnés de rock façonnaient des hits de ce sobre mélange de styles. A défaut d'utiliser la langue française pour faire du rock, ils la remplacaient par le language électronique, riche de ses rythmiques et boucles taillées pour les clubs.



     Ici le son est riche et travaillé, rock dans son grain racé et électronique dans ses rythmiques stéréotypées. Le résultat est proche du post punk mais se classerait plutôt en électro-rock. Les références sont alors françaises, avec des groupes comme Jackson & His Computerband, Nasser ou Bot'ox. Variant les atmosphères et les sonorités, avec notamment des collaborations multiples pour le chant, Krikor arrive à nous appâter tout au long de ces 11 titres qui se découvrent subtilement au fil des écoutes.

     Depuis cet aparté discographique, le producteur continue son avancée dans le milieu house où il produit de nombreux maxis et remixes. Ci-joint son souncloud.

     Voilà donc un album qui n'est pas en soi un indispensable, mais qui reprend à son compte une frange très intéressante de la musique actuelle, qu'est l'électro-rock et dans lequel des français ont su se démarquer grâce à l'héritage French Touch. 


Pour écouter sur Deezer c'est ici et Spotify ici.




Etienne

mardi 24 juin 2014

John Morales - The M&M mixes ( 2009 )

     Etant particulièrement fan de compilations, qui m'ont beaucoup apporté en culture musicale, je ne résiste pas à vous partager cette merveille, sur la quelle je suis tombé par hasard, en essayant d'écouter le titre Lady Bug du groupe Bumblebee Unlimited. Cette compilation signée John Morales,  est une bombe atomique de Disco-Funk des années 80 ( je vois déjà certains fuir ) n'ayant en rien perdu de sa fraîcheur et regorgeant de pépites. J'espère que cela pourra aider certains sur le chemin de la réconciliation avec le Disco. 


     Dj, mixeur, producteur états-unien des années 80, John Morales est un génie de l'ombre, avec plus de 450 collaborations ( Aretha Franklin, The Rolling Stones, the Temptations, Marvin Gaye, ... ) et productions solo à son actif. Il s'est assemblé avec Sergio Munzibai pour former la M&M production ( Morales & Munzibai ), sous la quelle ils sortiront des mixes et productions durant la première moitié des 80's. C'est alors avec la sortie de trois compilations de ces mixes sous le label  britannique BBE  ( Barely Breaking Even ) en 2009, 2011 et 2013 qu'il revient sur le devant de la scène. Et apparemment, il ferait encore des Dj sets.

     Voici donc la compilation de ces M&M mixes, et productions sortie en 2009, premier volume du nom. Celle ci mélange beaucoup de styles : funk, afro, R&B, soul, sonorités électro, samba et même des aires de hip hop ( I Ain't Mad at You deTony Adderly ), tous rassemblés autours de la disco, ses chœurs et ses rythmes dansants. Vous le remarquerez rien qu'à la longueur des morceaux, cela n'a rien à voir avec de la disco commerciale. 

Je vous conseils plus particulièrement quelques morceaux extraordinaires à mes petites oreilles :
- All Over Your Face - Ronnie Dyson ( 1983 ) : mélange de rythmes de samba, d'un synthé "Moroderien" ultra hypnotique et d'un chant à la Curtis Mayfieldici

- Lady Bug ( I Just Wanna Be Your Lady Bug ) - Bumblebee Unlimited ( 1978 ) : Toute l'originalité et la folie de de ce morceau réside dans ces voix accélérées, "héliumées" et vraiment trop attachantes, consolidées par une bassline dansante, un piano sautillant et des rythmes sentant l'Afrique . C'est presque comique, mais pas du tout ridicule. ici

- Lay It On The Line - Logg ( 1981 ) : une putain de bassline, un rythme afro endiablé, une guitare funk toride et un chant qu'on aurait aimer entendre bien plus souvent dans le style disco, que demander de plus ? 

     Je donnerai juste un défaut à cette compilation, c'est peut être sa longueur de 3H. Personnellement je sature aux 2/3. Je vous conseils donc de l'écouter en deux fois minimum pour éviter l'over-dose et la mort assurée dans votre vomis, dans la pure lignée de nombreuses légendes de la musique. En seriez vous ?

La tracklist :


Par ici l'écoute :


Pour plus d'info :


Etienne

dimanche 16 mars 2014

GRAND JEU / PART 4

   « There’s no future, no future, no future for you ! » 


Le disque que vous écoutez quand tout semble sans issue, 

histoire de se rouler dans le désespoir . 


Le choix d'Alexandre :




Richard Hawley - Truelove's Gutter (2009)



  Je vais encore vous parler d'un très, très grand album. C'est que j'ai la déprime élégante, quand j'ai besoin de me retrouver seul, souvent, la musique que je me passe est un magnifique album de crooner mélancolique. D'ailleurs, j'aurais très bien pu vous écrire ce billet avec un choix comme "In The Wee Small Hours" de Frank Sinatra.

  Mais aujourd'hui, nous parlons de l'immense Richard Hawley, le crooner de Sheffield, le plus américain des chanteurs anglais. Et de cet album parfait, qui fait partie des meilleurs de ces dernières années. Et qui est donc mon compagnon de solitude depuis pas mal de temps. 

  Sa musique s'approche du firmament, alternant entre passages plus intimistes avec sa guitare, dont il joue comme un dieu (c'est à dire, avec une sensibilité inouïe), et soutenu par un orchestre dans les moments les plus lyriques. Et que personne (je t'aurais prévenu Etienne), ne vienne me dire que c'est parfois trop arrangé. Tout est parfaitement dosé, les compositions sont hallucinantes de qualité et d'intensité, et sont sublimée par la voix magique de Hawley.

  J'ai lu un commentaire en anglais, je ne sais plus trop où, qui disait quelque chose comme "Un monde qui ne fait pas de cet homme une superstar est un monde qui marche sur la tête". J'approuve. Hawley est notre Presley, notre Sinatra, notre Scott Walker... Nous avons une chance incroyable de vivre en même temps que ce type., ne l'oublions pas 

  A ce sujet, merci à ceux qui comme j'essaie de le faire, font rayonner son œuvre, je pense notamment à la toujours délicieuse Es Chris aux goûts très sûrs, qui m'a convaincu d'acheter "Cole's Corner", que j'ai pris lundi dernier. Merci à toi !


  Si vous aimez ce qui est beau, c'est par ici : deezer, spotify.



Alexandre


  Le choix d'Etienne :

El Hadj N'Diaye - Géej ( 2008 )

     C'est un artiste que j'ai découvert il y a peu, tard la nuit d'un vendredi, l'ambiance était post festive, et là une amie eu la génial intuition de mettre ce superbe titre, Bonjour comment ça va et comment va la santé d'El Hadj N'Diaye, qui a bercé son enfance. Ce morceau rempli d'une douce simplicité mélodique et mélancolique eu alors l'effet d'une étoile filante dans un ciel vierge. Tout notre âme fut alors figé sur ce moment par cette voix intérieur, ce moment rare, précieux, fragile et céleste. Il me fallait alors me procurer au plus vite un album de cet artiste sénégalais, ce qui fut fait le lendemain dans ma médiathèque préférée, où quelqu'un de bon gout avait eu l'excellente idée de faire commander le troisième et dernier album de l’artiste, Géej, sorti en 2008.





     Après Thiaroye en 1998, Xel en 2001, voici un 12 titres nommé Géej ( "la mer" en wolof ) de 2008. "Chanteur à textes, conteur à chant", l'artiste sénégalais El Hadj N'Diaye ( à force de le répéter j'arriverai peut être à vous le faire retenir ! ) nous propose une balade engagée, sans peur de faire des vagues et d'aller à contre courant, pour parler de ces portés disparus de nos préoccupations, les naufragés d'un continent qui a le mal de mer, l'Afrique. Ce sont ces miliers de jeunes gens prêt à partir en pirogues pour un horizon meilleur en occidents, mais que le rêve happe d'une fatale vague ( représenté sur la pochette ). Ou bien les 2000 morts du Jolaa ( nom du 8ème titre ), navire reliant le sud du nord du pays et ayant sombré au large des côtes gambiennes en 2002. Mais c'est aussi du naufrage des politiques africains, la persévérance du néo colonialisme, et l’illusoire alternance voté en 2000 au Sénégal,  dont parle l'artiste sans détours, comme sur Dégueulasse, ou il critique et nomme la corruption généralisée des dirigeants.  
     Sur ce fond tragique et intimiste tinté de la mélancolie d'une sobre et profonde voix, se dégage un arrière goût de révolte contre cette fatalité du quotidien. Et c'est ça qui donne toute la force à cette composition grave et fragile, pleine d'arpèges. Il mélange alors les langues, le français, l'anglais, le wolof ( sa langue natale ) et même le japonais, pour rendre cette lutte universelle et mieux parler de cette vie de tous les jours.

     Malheureusement je n'ai trouvé aucun lien pour écouter l'album, je vous propose donc le seul titre de celui-ci disponible sur youtube : El Hadj N'Diaye - Boor Yi, en espérant qu'il vous donne envie de le trouver dans une médiathèque, ou de l'acheter écouter la suite.


Etienne

vendredi 1 novembre 2013

The Drums - "Summertime!" EP (2009)






Pour cette première vraie chronique,  je vais commencer en douceur avec un EP. 


  L’EP en question s’intitule « Summertime ! », est paru en octobre 2009, sur le label indie Moshi Moshi Records, et il s’agit du premier effort du groupe The Drums, originaire de Brooklyn. Pourtant, ce n’est pas un coup d’essai. Ses membres, bien que jeunes, ont déjà tous une certaine expérience au moment de la formation du groupe fin 2008, ayant joué dans diverses formations plutôt électro-pop (plusieurs d’entre eux ont déjà joué ensemble).


  Cet EP qui a une teinte très indie pop, a été très remarqué au niveau de sa sortie, on les a vus un peu partout (au Grand Journal notamment) et de fait, la chanson « Let’s Go Surfing » qui en a été extraite a quasiment été un petit tube. Le groupe a été assez remarqué à l’époque, et a bénéficié d’une certaine hype, mais cette fois très justifiée.


 

 

 

  Et la musique alors ? Encore un peu de patience. On en a déjà une petite idée, rien qu’en regardant la pochette. La présentation sobre, et les couleurs éteintes rappelleront aux fanatiques du label Factory les belles heures de la fin des années 70 / début 80. Tout ça situe déjà un peu plus le groupe, on s’attend donc à une musique à la fois triste, et pourquoi pas dansante en même temps, à la New Order éventuellement. On voit aussi une photo d’enfants, en noir et blanc, au centre. Les plus grincheux dénonceront le cliché rock indie pleurnichard, je me contenterais de noter cette touche de mélancolie. Et le « Summertime ! », sous  le nom du groupe, avec son point d’exclamation, tout seul au milieu de tout ce gris, semble bien dérisoire, bien hors sujet. Ca confirme donc à quoi on a affaire.

  Pourquoi avoir passé autant de temps à décrire la pochette ? Déjà parce qu’elle est plutôt pas mal, dans son genre très sobre, et surtout parce que comme je l’ai dit, elle résume parfaitement la musique de cet EP, une sorte de pop indie mélancolique très imprégnée d’une certaine ambiance post-punk anglaise, habitée par l’énergie du désespoir. Sautiller frénétiquement sur une chanson pop accrocheuse pour oublier sa vie trop grise, en résumé.

 


 

  La 1ère chanson, « Let’s Go Surfing », en est l’exemple parfait. Tube pop immédiat, avec sa ligne de basse accrocheuse, sa rythmique métronomique, ses guitares new wave aux accents lointainement surf. Pour donner une idée, elle ressemblerait à une chanson de Joy Division, mais accélérée de façon frénétique, pour donner envie de danser, et popisée (chant plus aigu et très mélodieux, chœurs harmonieux, peu d’agressivité). La chanson en elle-même est une vraie perle mélodique, avec ce subtil dosage très réussi entre le côté festif du thème et la frénésie du rythme, et la mélancolie évidente qui s’en dégage. Ce genre de mélange dont je raffole quand c’est aussi bien fait qu’ici.
 

  Ensuite vient « Make You Mine », avec les mêmes couleurs pop et postpunk, encore une réussite. Thématique toujours plutôt grise, les tourments amoureux, contrastant avec une mélodie sifflée et réhaussée d’un synthé qui permet une transition parfaite avec la chanson suivante. Un chouia plus synthpop, et plus légère musicalement « Don’t Be A Jerk Johnny », est une troisième merveille d’immédiateté. Dans un monde parfait, ça serait un tube. Les chœurs féminins assurés par Julia Burkhart rehaussent vraiment la chanson, et lui donnent tout son charme. De plus, elles mettent en valeur la magnifique voix du chanteur Jonathan Pierce, qui semble encore plus jouer sur l’interprétation sur cette chanson, grâce aux relances de la chanteuse. C’est ce jeu de pingpong entre le chanteur et les chœurs féminins qui fait vraiment tout le sel du titre, et le rend aussi jouissif. « Submarine » ensuite permet sur la même base que les deux premières d’agrandir la palette émotionnelle du groupe en y ajoutant quelques nuances, avec une teinte un peu plus spectrale. Encore une superbe chanson.


 


  Changement de ton très perceptible pour « Down By The Water ». Le rythme ralentit, la musique s’alourdit (grâce au synthé basse très présent dans le mixage) on est tout en émotion ici. Mais c’est encore une fois fait avec tellement de justesse, que c’est un vrai bonheur à écouter. L’interprétation du chanteur ici est tuante. Jonathan « Jonny » Pierce a une voix à se damner, de base, mais en plus il sait l’utiliser, et divinement bien. 

  Nouveau virage à 180° avec « Saddest Summer », la plus ouvertement enjouée de l’EP. On a envie de taper dans les mains, de sautiller. Elle permet de se remettre immédiatement de l’écoute de la chanson précédente. Mais encore une fois, malgré l’évidente coupure par rapport à « Down by The Water », si le groupe nous balade d’une émotion à l’autre, ça n’est absolument pas sur un mode binaire, c’est beaucoup plus fin que ça. Tout est dans les nuances : rien que le titre de la chanson indique que tout n’est pas noir ou blanc, et on avance encore une fois dans les nuances de gris que peignent avec brio les Drums depuis le début de l’EP.

  Enfin, la dernière chanson, « I Felt Stupid », est complètement synthpop. On se rapproche du côté cheesy de la Force. Et de fait, c’est la chanson la moins réussie, à mon sens, sur tout cet EP. Mais attention, cela ne veut pas dire qu’elle soit mauvaise. Elle reste diablement addictive et mélodique, sauf pour ceux qui feront un blocage sur ses quelques atours un peu kitchs, notamment sur le refrain.

 


  Je voudrais souligner le fait que toutes les chansons s’enchainent parfaitement. Les transitions entre les morceaux sont naturelles, on a l’impression d’une vraie continuité. Un EP bien construit donc, et ce malgré les changements de rythme, et l’ascenseur émotionnel par lequel le groupe nous fait passer. Notamment grâce à l’ambiance générale plutôt mélancolique qui se dégage de cet EP et est préservée tout du long. La courte durée des chansons, d’un peu moins de 3 minutes à 4 minutes, et la sobriété de l’instrumentation contribuent beaucoup à cette cohérence parfaitement maintenue tout au long du disque. Le groupe y est parfait tout du long, l’interprétation est au top. Tout en restant très pop, très accessible, le groupe arrive à nous faire passer par des ambiances plutôt sombres, avec une musicalité exigeante, des arrangements inventifs, et ce sans oublier d’écrire de bons morceaux.

  C’est donc un excellent premier EP pour le groupe. On sent encore quelques imperfections, le groupe se cherche un peu parfois, mais le ton du groupe et son identité sont déjà là. C’est en tous cas très prometteur pour la suite, qui ne sera pas décevante, loin de là ! Je vous raconterai tout ça un peu plus tard. Je recommande très chaudement son écoute, en attendant. Si vous ne connaissez pas encore the Drums, jetez-vous dessus, ils sont  un groupe majeur de la pop indie de ces dernières années.
 
 

 

Meilleures chansons :
“ Let’s Go Surfing”, “Don’t Be A Jerk Johnny”, “Down By The Water”, mais honnêtement, elles sont toutes bonnes.



 
Tracklist :
 


1.


2:56

2.

"Make You Mine"  

3:22

3.

"Don't Be a Jerk, Johnny"  

4:06

4.

"Submarine"  

3:55

5.

"Down By the Water"  

3:27

6.

"Saddest Summer"  

3:26

7.

"I Felt Stupid"  

3:53
(Toutes les chansons ont été écrites par Jonathan Pierce)

 

Line-up:
Jonathan “Jonny” Pierce, voix
Jacob Graham, guitare
Adam Kessler, guitare
Connor Hanwick, batterie
 

Musiciens Additionnels :
Julia Burkhart (voix additionnelles sur “Don’t Be A Jerk Johnny”)
Christopher Pease (saxophone sur “Saddest Summer”)
 
 

Alexandre