Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

vendredi 28 février 2020

Steve Spacek - Houses (2020)


  Le producteur australien Steve Spacek s'est lancé un genre de défi artistique sur cet album : composer sa soul cosmique avec des applis pour tablettes et smartphone. Ça a l'air con dit comme ça, mais parfois une limitation technique pousse un artiste à se dépasser pour faire du nouveau, du frais, du bon, dans un cadre inhabituel, et c'est clairement le cas ici. 

Steve Spacek - Rawl Aredo (2020)

  Entre nu-soul chaude, jazz malicieux, P-Funk psychédélique, rnb, musique de jeux vidéos, house, techno... les influences se mêlent, dans un jeu avec les sonorités qui font cohabiter la froideur de l'électronique et l'âme de ces musiques, mettant à profit la rythmique mécanique de la machine pour mieux mettre en valeur le groove naturel de l'humain ("Rawl Aredo"). La voix apporte pas mal à l'ensemble, contribuant à la forte personnalité du disque, et le rapprochant de créatifs à cheval entre pop, soul/funk et hip-hop comme Steve LacyMatt Martians ou Thundercat ("Waiting 4 You").

Steve Spacek - Waiting 4 You (2020)

  Les détours psychédéliques, aussi fun que du George Clinton et explorateurs comme chez Flying Lotus ou le regretté Ras G (la bouillonnante "Where We Go", la déconstruite "Higher Place"), inscrivent le disque dans une certaine filiation, et les influences house et techno 80's raccrochent les wagons avec les précurseurs de Chicago et Detroit ("Tell Me"), voire même avec les expérimentations groovy de l'électrofunk post-disco ("Songlife"), tandis que "African Dream" va chercher dans les avant-gardes actuelles de l'électronique des Caraïbes, d'Afrique et d'Amérique du Nord (il y a un peu de footwork là dedans). On a même droit à un petit détour entre post-dubstep et futurefunk/nu-disco sur "Love 4 Nano". C'est souvent tellement riche de sons, d'influences et de rythme qu'on a bien de la peine à décrire le morceau, comme "Single Stream" entre calypso, Marvin Gaye, Timmy Thomas, Gonjasufi et dub.

Steve Spacek - African Dream (2020)

  L'album est très concis (9 titres, même si certains passent les 7 minutes) et il est agrémenté de 4 morceaux bonus également très bons, ("Bright Eyes Rev", "Child Insperation", "Who Cares", "Yu Used to Love Me"). C'est pour ma part une découverte totale et une sacrée claque. Au-delà de la performance technique, c'est un inspirant exemple de créativité et de maîtrise de ses influences musicales tout en exprimant une personnalité forte. Ce disque, qui ne ressemble à aucun autre, dégage une aura unique, et réinvente à son échelle l'électronique à sa sauce, et c'est un sacré exploit.

Mes morceaux préférés : Waiting 4 You, Rawl Aredo, Tell Me, Single Stream, African Dream


Alex


mercredi 26 février 2020

Kirby - Sis. (2020)


  Entre nu-soul ensoleillée, phrasé rnb et accroche pop, ce disque de Kirby fait mouche. "Leon", avec sa douce guitare acoustique, ses quelques notes de clavier jazzy parsemées, et son chant susurré et démultiplié, évoque le meilleur (D'Angelo, Frank Ocean, Erykah Badu, Nao...).

KIRBY - We Don't Funk (Clip, 2020)

  Plus franchement pop/rnb, "Kool Aid" est un single imparable, à la Izzy Bizu / Lianne La Havas / Ravyn Lenae. Son orgue délicat, son chant qui joue au chat et à la souris avec l'auditeur, son beat qui groove sec, ses petites guitares... Tout est merveilleux, et délicieusement capté par une production au poil. Des petits détails, comme les échos et le synthé ondulant de "Velvet", ajoutent à la beauté de la chanson, elle même pcaptivante comme du Amy Winehouse. De même, les petits accents dub et funk de "Penny" rendent le titre irrésistible. Presque P-Funk, "We Don't Funk" a un petit côté Bootsy Collins chez Kali Uchis, c'est un coup de maître.

KIRBY - Don't Leave Your Girl (Clip, 2020)

  Dans le genre single, "Apple" est encore plus évident, dans un style plus Alicia Keys / John Legend qui me parle un peu moins mais est plus qu maîtrisé ici et transcendé par un refrain bigger than life. Dans le même genre, "Don't Leave Your Girl" sonne comme un crossover entre Lauryn Hill (on entend pas mal de "Doo Wop (That Thing)"), Solange, le rnb à l'ancienne et la pop des années 2000.

  Bref, que ce soit dans des ballades soul plus rêveuses, presque psychédéliques, des morceaux pop accrocheurs, du funk musclé, elle brille en toutes circonstances. Un très bon album.

Mes morceaux préférés : Leon, Kool Aid, Velvet, Penny, We Don't Funk, Don't Leave Your Girl

A écouter sur Spotify ou Deezer

Alex

lundi 24 février 2020

Raveena - Moonstone EP (2020)


  Entre nu-soul rêveuse, funk doux, rnb lascif et pop contemplative, l'album Lucid de Raveena nous avait séduit par ses ambiances cotonneuses et ses ballades printanières l'an dernier. Cet EP, nommé Moonstone, est encore meilleur, car un peu plus percutant. Tout en gardant la délicatesse de son prédécesseur, il marque davantage les esprits par son sens mélodique, et les morceaux accrochent bien ("Headaches") et ce, même avec un tempo plus lent ("Close 2 U", "Heartbeat") voire carrément au long d'une ballade sans beat ("Starflower"). Un très bel EP, que je vous recommande chaudement.


Raveena - Headaches (Clip, 2020)


Alex

samedi 22 février 2020

Tame Impala - The Slow Rush (2020)


  Tame Impala, c'est sans doute le plus gros groupe pop-rock de la décennie qui vient de s'écouler. Repéré avec le cotonneux psychédélisme d'Innerspeaker (2010), le vraix/faux groupe de Kevin Parker explose avec le mix John Lennon/ Todd Rundgren / Dungen / Air de Lonerism (2012), véritable néo-classique rock qui traite son matériel de base avec une vision post-moderne, post-sample et post-revival. Il réussit ensuite un tour de force en enchaînant un autre chef-d'oeuvre avec Currents (2015), qui pioche dans la pop synthétique, l'électronique et le rnb des idées pour régénérer le son du groupe et injecte ces nouvelles influences dans des chansons mémorables. A ce stade, il est une superstar, qui passe à la télé, remplit les salles, figure en haut des affiches des festivals, influence des centaines de groupes, et peut collaborer avec pas mal d'artistes venus d'horizon divers, de la pop (Mark Ronson, Lady Gaga) et surtout du hip-hop (Kanye West, Theophilus London, Travis Scott). Ce qui a à la fois participé à sa renommée (il a été repris par Rihanna), et à sans doute ouvert Parker à d'autres manières de concevoir sa musique.

  Finalement, après tant d'albums réussis tout au long d'une décennie de succès publics et critiques, ce quatrième LP commençait à ressembler à un sacré défi. Comment se renouveler ? Que faire ? C'est sans doute le lot de tous les musiciens qui atteignent un succès qui les dépasse, et peut polluer leur appréciation de leur propre musique, en y calquant ce qu'ils pensent qu'on attend d'eux. Ça s'est senti dans la conception de The Slow Rush, dont la sortie a été repoussée d'un an, et dont quelques extraits partagés sur les réseaux et un single, l'excellent et bien nommé "Patience" ont été écartés.

Tame Impala - Patience (2019)

  Ce single, bien que finalement rejeté de la tracklist finale, laissait deviner une esthétique entre soft rock classieux, disco richement produite à la Studio 54, et accents prog-rock synthétiques, le tout passés à la moulinette psyché pop du groupe. Malheureusement, il a été reçu assez froidement sur le coup par internet, globalement, alors que c'est le genre de morceaux qui se révèle au fur et à mesure des écoutes. C'est quelque chose d'assez caractéristique de cet album sur tous les plans. 

  D'abord sur la direction artistique, on est clairement sur cette voix, entre pop psychédélique, prog-rock plus ou moins électronique, disco-funk, et yacht rock. Entre Hall & Oates, Genesis, Ashra, Daft Punk, Supertramp, 10cc, Steely Dan, Pink Floyd, Michael McDonald, Fleetwood Mac, Bee Gees, Earth Wind & Fire, Air et d'autres... Finalement, des influences assez rock FM 70-80 qui ont toujours traversé la musique de Parker, surtout depuis Currents, mais qui sont mises davantage en avant ici. Pas de grande réinvention stylistique, mais une direction artistique assez nette, mise en valeur par des artworks sublimes que n'auraient pas reniés nombre de groupes de l'époque.

  Ensuite, sur la réception et la qualité de cet album : presque tous les singles ont été reçus mollement, et finalement, à la sortie du disque, beaucoup sont cités comme les morceaux préférés de pas mal de gens. Cela démontre bien que, comme "Patience", The Slow Rush est un album qui s'apprécie sur la durée, à la réécoute, en laissant ces morceaux faire leur chemin dans votre cerveau. Et finalement, entre la continuité stylistique légèrement déviée vers des influences pas si vendeuses que ça (trop vieilles pour les jeunes, trop pop pour les puristes...), et ces morceaux pas forcément percutants à la première écoute mais qui prennent leur envol au fil du temps, Parker n'a pas choisi la facilité pour cet album, tant on sent qu'un album plus frontalement contemporain, tubesque et tourné vers la pop, l'électronique ou le hip-hop aurait été attendu par pas mal de gens.

Tame Impala - One More Year (2020)

  Pour parler plus en détail du contenu du disque, je vais commencer par dire que Tame Impala sait soigner ses intros, et ce sur chacune de ses sorties. Ici, "One More Year" pose d'emblée une ambiance unique, avec son vocodeur trafiqué dans tous les sens et sa prod qui sonne comme un remix par Jamie xx d'un vieux Hall & Oates. Cette dernière caractéristique est d'ailleurs une constante du groupe, amplifiée par ses collaborations électro et rap : Kevin Parker est un producteur qui sait composer un morceau à l'ancienne, dans n'importe quel style musical du passé, et qui ensuite va le sampler, le remixer à sa sauce, rajouter des lignes instrumentales jouées par dessus etc... jusqu'à brouiller les pistes entre sampling, programmation, et jeu. 

  Ce qui fait de ce groupe bien plus qu'un énième groupe de revival. Aucun des morceaux ici n'est un pastiche, parce que ce clavier qui vous apparaît prog peut virer à l'eurodance en un instant, ce beat qui vous paraît funk part sur de la house en deux secondes, etc. Tous ces éléments sont vraiment utilisés comme des briques, avec lesquelles on peut jouer dans tous les sens, et sont toujours détournées de façon créative, nouvelle, belle et fun, contribuant à brouiller vos repères stylistiques et à vous laisser dans un flou musical assez jouissif.

Tame Impala - Borderline (2020)

  Le morceau le plus proche de "Patience" est sûrement "Borderline", sorti juste après et remixé un peu depuis pour lui donner une tonalité plus électrofunk, et un impact finalement assez proche des tubes de Currents. Quelques morceaux disco-pop euphorisants comme "Instant Destiny", "Is It True" et "Breathe Deeper" poursuivent dans cette lignée. Et puis le très pop "Lost In Yesterday" qui part vers des horizons nu-disco avec sa ligne de basse massive et son instrumental funky. Plus frontalement house, "Glimmer" étonne presque et réussit le pari de recontextualiser une électro "à l'ancienne" dans un contexte pop-rock.

Tame Impala - Posthumous Forgiveness (2020)

  Dans un style plus rock, "Posthumous Forgiveness" est un morceau de bravoure, une longue épopée électro/prog-rock, passée à la moulinette du sampler pour lui donner des proportions épiques comme l'excellente "Let It Happen" dans l'album précédent. Il y a aussi "Tomorrow's Dust", entre Air et pop post-trip-hop des années 90-2000, portée par une délicate petite guitare, et "On Track", qui sonne autant Lennon que Lonerism, mais là encore avec une électronique davantage mise en avant.

Tame Impala - It Might Be Time (2020)

  Mais mon morceau préféré ici, c'est sans doute "It Might Be Time", sorte d'équilibre parfait entre tous les styles de Tame Impala au cours de leur discographie, avec un peu de Supertramp dedans. Un vrai bijou, un classique instantané. Dans la même lignée, la longue et épique "One More Hour" est assez terrassante, avec ses grosses guitares, ses multiples parties qui s'emboîtent, on se croirait chez Pond dans la première partie du morceau, avant une deuxième partie pop angélique devant laquelle on reste béat, cloués par ce bon vieil artifice de coller une guitare saturée en fin de morceau.

  The Slow Rush n'est probablement pas le plus percutant des albums de Tame Impala, probablement pas leur meilleur d'ailleurs. Mais c'est tout de même un album plus que solide, fourmillant de détails dans lesquels se perdre lors des réécoutes. C'est une intéressante suite directe à Currents, réussie sur une ligne légèrement différente, et c'est déjà beaucoup.


Mes morceaux préférés : One More Year, Borderline, Posthumous Forgiveness, It Might Be Time, One More Hour

Ecouter sur Spotify ou Deezer

Alex





jeudi 20 février 2020

Ashra - Blackouts (1978)


  Manuel Göttsching était guitariste, chanteur et jouait du synthé pour le groupe de krautrock expérimental et électronique Ash Ra Tempel, dans l'Allemagne des 70's. A la fin du groupe, en 1973, il se retrouve seul et entame une carrière solo avec un premier album sous son nom, Inventions For Electric Guitar, en 1975. Puis il fonda le groupe Ashra, centré autour de lui, dans lequel il sera épaulé par quelques anciens de son précédent groupe au fur et à mesure des années. Pourtant, Blackouts, comme son prédécesseur New Age Of Earth sont encore l'oeuvre d"un Göttsching seul aux commande, puisque tout est joué ou géré par lui ici : guitares, synthés, et programmations. Vous l'aurez compris, c'est donc à un album de prog électro-rock que nous avons affaire ici. 

  En effet, dès le monstrueux titre introductif, "77 Slightly Delayed" (jeu de mots entre l'effet de delay et sur une date de sortie repoussée ?) une guitare délicate, parfois bluesy (un chouia Mark Knofler) parfois quasi classique dans son jeu, toujours mélodique, tresse de délicats motifs autour d'une séquence rythmique répétitive très kraut et de nappes de synthé grésillants. C'est un morceau foncièrement pop en surface, tout y est très accessible au niveau son et mélodie, mais la construction est très électronique, très répétitive et proche de la transe. Un monument.

  Le titre suivant, "Midnight On Mars", démarre doucement, comme pour permettre à l'auditeur de se remettre du choc. Un synthé basse caressant et une programmation rythmique délicate assoient des nappes rêveuses et de merveilleuses parties de guitare qui portent le morceau comme une voix ou un saxo le feraient ailleurs. Le son est énorme, presque kitsch mais avec un tranchant et une subtilité mélodique plus proche de Fripp période Eno et Bowie que des horribles soli hard FM à venir.

  "Don't Trust The Kids", qui se poursuit dans "Blackouts", quand à elle, est plus ouvertement électro-pop, portée par un synthé lead très prog plutôt que par les guitares qui sont là pour apporter une chaloupe quelque part entre funk et reggae, et apporter ce funk blanc et froid tant apprécié par les proggeux (cf Pink Floyd ou Manset), puis prendre le lead à leur tour. Les synthés sont encore une fois divins, que ce soit la basse rebondissante ou les leads tranchants et déchirants, et la guitare est encore une fois indispensable à ce monde qui se déploie sous nos oreilles. Bon sang, que ça fait du bien pour changer un album de prog avec une telle place pour les synthés, et pas de bassiste ni de batteur virtuose pour ce projet très personnel, même si ils sont appréciables dans d'autres groupes. Disons que ça laisse plus de place à Göttsching pour véritablement s'exprimer à travers ses deux instruments de prédilection, qui remplacent et sont véritablement sa "voix" ici. C'est criant dans le long crescendo final dont la tension est incroyable. Et dans lequel on peut apprécier le travail apporté aux effets électroniques et la maîtrise de ceux-ci, qui ne sont jamais dans l'excès, servent les morceaux et ont hyper bien vieilli.

  La guitare revient en force sur le très floydien "Shuttle Cock", très syncopé lui aussi, très blues en filigrane également, et tout aussi mélodiquement et harmoniquement impeccable. Avant un "Lotus" final plus prog et théâtral que le reste du disque, qui a moins bien vieilli que le reste et est contrairement au reste du disque teinté de quelques excès sonores, mais c'est vraiment pinailler, le morceau restant très bon (notamment toute une partie quasi celtique) et l'album dans son ensemble étant monumental.

  Bref, c'est un disque de prog original, qui change vraiment, très personnel et très subtil, et je ne sais pas trop ce qu'il vous faut de plus pour foncer l'écouter ! Et peut-être aurez vous envie d'aller creuser un peu plus dans la discographie de ce génie de Göttsching. 

Alex



mardi 18 février 2020

Shopping - All Or Nothing (2020)


  Les britanniques Shopping avaient sortis avec leur précédent long format un de nos albums préférés de l'année 2018, autant dire qu'on attendait celui-là de pied ferme.

  Et il n'y a pas de quoi être déçu. D'entrée de jeu aussi accrocheur (les mémorables "All Or Nothing", "Trust In Us"), avec une orientation plus pop et synthétique ("For Your Pleasure", "Lies"), tout en gardant le tranchant post-punk qui les caractérise ("No Apologies") et leur sens du groove déviant ("Follow Me", "Body Clock") faisant penser aux géniaux Gang Of Four dont on a reparlé récemment ("Initiative", "About You"), ou aux B-52s dans le jeu de questions-réponses du chant ("Expert Advice") cet album convainc dès la première écoute et séduit aux suivantes.

Shopping - Initiative (Clip, 2020)

  C'est un album assez parfait dans son genre, immédiatement accrocheur tout en restant incisif, élargissant la palette du groupe tout en restant fidèle à son identité sonore... Un superbe disque.

Mes morceaux préférés : All Or Nothing, Initiative, For Your Pleasure, About You

Ecouter sur Spotify, Deezer ou Bandcamp 

Alex


dimanche 16 février 2020

Gang Of Four - Entertainment! (1979)


  Malheureusement, les morts de grands artistes sont trop fréquentes pour qu'on arrive à rendre hommage à tous les musiciens qui nous ont marqués. Cependant, le malheureux décès d'Andy Gill, membre fondateur des Gang Of Four, m'a poussé à accélérer un peu l'écriture de cette chronique qui était en suspens depuis quelques temps. Parce qu'étant amateur de punk, et plus encore de ce qui en a découlé dans la musique populaire, j'ai forcément été happé par ce groupe inclassable, riche de milles influences, tranchant et dansant, radical dans son discours (de gauche, évidemment, vous avez vu la pochette ?), et en particulier par ce disque, qui est probablement un des albums qui revient le plus sur ma platine et dans mon casque ces dernières années.

Gang Of Four - Ether (1979)

  Si ce long format en particulier est celui qui marque, c'est d'abord parce qu'il a la force de frappe musicale des premiers jets. Premier album, plein de rage, d'énergie, d'envie, c'est une suite d'uppercuts rock, de rythmes et de riffs qui claquent, avec presque rien autour, si ce n'est le chant, souvent scandé, régulièrement en question-réponse, et la basse, primordiale, monumentale. Et c'est ensuite, parce que beaucoup était déjà là. Vous n'avez qu'à écouter quelques secondes du premier morceau, le classique incendiaire "Ether", et tout est là. Du rock des années 2000 du Sunshine Underground, Interpol, Strokes, Franz Ferdinand, Arctic Monkeys, The Rapture et cie, en passant par le post-punk des 2010s (Shopping, OMNI, Ought...), les néo-punks minimalistes anglais de Sleaford Mods (voire Baxter Dury), et par des trucs qu'on aime un peu moins par ici mais qui ont à leur tour été très influents (Red Hot Chili Peppers), tout le monde doit un peu à cette formule gagnante riff/basse/beat/chant version Gang Of Four, et tout le monde leur a piqué une idée. Cette manière que la basse a de partir vers des détours jazz ne vous rappelle pas les très actuels Guerilla Toss ? Ce mélange des genres ne vous fait pas penser à Gorillaz lorsqu'il se rapproche du reggae/dub ou LCD Soundsystem lorsqu'il fait danser le punk ? On pourrait continuer longtemps comme ça.

Gang Of Four - Not Great Men (1979)

  Parce que comme le disait le NME, le groupe "semblait avoir compris que le disco s'était produit", et qu'il apportait de la vie dans son punk en y embarquant du funk, des éléments reggae, dub, noise, disco donc, mais aussi presque jazz, il était déjà post-punk dans l'esprit, et ne se contentant pas de détruire l'ordre établi, il tentait de reconstruire derrière. Faire danser sur du punk, sur un texte clairement à gauche, et rendre ça fun, c'est un exploit mais c'est possible ("Natural's Not In It"). Cet esprit punk, presque insurrectionnel ("Guns Before Butter") associé à l'irrésistible attrait de la syncope funk fait des étincelles à chaque morceau, et les classiques s’amoncellent, tous meilleurs que le précédent ("Not Great Men", pas si loin de Devo ou Talking Heads, en plus tranchant). Sur ce dernier comme sur "Damaged Goods", il y a dans la musique un vice, un truc naturellement sexuel, qui vient du fond des âges, du début du rock'n'roll, et d'encore avant, un truc décadent, éternellement jeune, rebelle, transpirant, physique, irrésistible. 

  D'ailleurs, on sent les racines pub-rock du punk sur "I Found That Essence Rare", comme une relecture énergique du rockabilly 50's dans sa composition, ce qui rapproche les GoF d'un autre grand groupe qui a su faire danser et pogoter sur une musique punkoïde à la fois groovy et acérée, les immenses Dr Feelgood. Il y a également un côté très anglais dans "5.45", qu'on peut raccrocher à la glorieuse épopée du rock anglais. 

Gang Of Four - Damaged Goods (1979)

  Le groupe s'aventure lors de courtes incursions (permettant de garder l'accessibilité pop-rock de leur musique tout en en élargissant le champ) sur des terrains limite noisy, atonaux et polyrythmiques ("Glass", "Contract", "Love Like Anthrax"...) et lorgnent parfois vers le dub lors de choix de production bien sentis, par petites touches salutaires (la géniale "At Home He's A Tourist", qui y ajoute une basse et un pied discoïdes pas si loin de Blondie). D'ailleurs, la production, minimaliste comme je l'évoquais, laisse bien la place à chaque instrument, qui se distingue nettement, et est d'ailleurs très claire et propre, ce qui est un choix relativement osé pour du punk, et qui contribue à la fois à l'impact de ces morceaux et leur donne un côté intemporel ("Return the Gift" aurait pu figurer sur les premiers Rapture sans problème). 

  Ce disque est un grand classique, un joyau, un album assez parfait dans son genre, unique, créatif, fondateur. Un chef-d'oeuvre.


Alex


mercredi 12 février 2020

Le Bilan du Mois : Janvier 2020


  Le premier mois de l'année s'est déjà écoulé, et ce serait un euphémisme de dire qu'il a été plus que dense en sorties musicales de qualité. Puisqu'on aime bien démarrer l'année sur de bonnes bases, voici un petit récapitulatif des albums et EPs qui ont fait la joie de nos oreilles ce mois-ci.

L'ALBUM DU MOIS
Mac Miller - Circles
USA
Pop, Folk, Nu-Soul, Rnb, Electro-Pop, Hip-Hop, Rock, Jazz, Electrofunk
  Circles était déjà quasi fini avant le décès de Mac Miller, et l'excellent Jon Brion, collaborateur principal de l'album, l'a fignolé pendant quelques mois. Et ça s'entend : ce disque est le digne successeur de Swimming, et donc un très grand disque. Ce qui étonne d'abord, c'est la direction. Entre pop, folk, nu-soul, rnb, hip-hop, jazz lounge, electro-pop, entre autres, ce disque s'éloigne du rap pour aller vers un côté plus chanté, plus intimiste, dépouillé dans les arrangements. J'ai peu de réserves sur cet album, à la direction dépouillée assez inattendue et désarmante, et aux chansons magiques, aussi tristes que belles. Ces quelques morceaux sont immaculés, cohérents entre eux et forment un tout plus grand que la somme de ses parties. Jon Brion était le collaborateur parfait pour un projet de ce type, et il s'est surpassé ici, sublimant la vision de Miller. Pas de doute, le premier grand disque de la décennie est là.
Mes morceaux préférés : Blue World, Complicated, Everybody, Good News, I Can See...
Ecouter sur Spotify ou Deezer




L'EP DU MOIS

Turnstile & Mall Grab - Share A View EP
Electronique, House, Electro-Pop, Hardcore, Post-Punk
  Qu'est-ce que ça donne lorsqu'un groupe de hardcore se laisse remixer pour passer sur une piste de danse ? Un disque de house mélancolique mais dansante, pensive mais acérée et volontiers agressive, pas si loin des Horrors, de Juan MacLean ou des Rapture... et un EP prenant.
A écouter sur Spotify et Deezer




BILAN ALBUMS

*** On a adoré


Field Music - Making A New World
ROYAUME-UNI
Pop, Post-Punk/Coldwave, Rock, Funk, Glam, Jazz, Prog, Kraut, Folk
Lien vers la chronique
  Vous vous souvenez peut-être que j'avais parlé de Field Music il y a deux ans, en effet, leur album de 2018 avait fini dans mon top de l'année, et il était en assez génial dans son genre. Du coup, j'attendais pas mal ce nouvel album, et je n'ai pas été déçu par ce Making a New World, album concept sur les conséquences de Première Guerre Mondiale, rien que ça, faisant de ce disque un Au-Revoir Là-Haut musical.
  Entre post-punk/coldwave, jazz, kraut planat, pop indé 80's, funk, voire glam ou prog, le disque est extrêmement bien pensé et construit, installant une ambiance avant de la transcender le temps d'un morceau épique, alternant les moments les plus introspectifs et déchirants et les grandes chansons universelles, le tout avec un texte intéressant qui ne déborde pas pour autant sur la musique.
  C'est donc un album brillant, touchant, varié et dense mais accrocheur, je vous en recommande donc fortement l'écoute !
Mes morceaux préférés : Only In a Man's World, Money Is A Memory, Coffee Or Wine, Between Nations
A écouter sur Deezer ou Spotify ou Bandcamp



070 Shake - Modus Vivendi
USA
Pop, Trap, Hip-Hop, Electro-Pop, Rnb, Synthwave/Rétrowave
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  Déjà pas mal suivie et respectée avant, 070 Shake a gagné une certaine hype suite à ses collaborations avec Kanye West en 2018. Cette notoriété nouvelle lui a sans doute permis d'avoir les moyens de réaliser un premier album, en tous cas d'avoir la confiance de G.O.O.D Music, label de Kanye dirigé par Pusha-T, ce qui a amené la jeune artiste à collaborer avec le producteur star du cru, le génial Mike Dean. De fait, on sent une vraie filiation entre Modus Vivendi et les travaux précédents de ce dernier avec West ou Travis Scott, et c'est un énorme compliment venant de moi.
  Entre pop maximaliste, trap, rétrowave néo-80's, influences rock et électroniques, le disque explore beaucoup de pistes avec talent, lié par un esprit défricheur, une approche curieuse et assez punk à la fois, brute dans les émotions, et surtout par le grain éraillé de la voix de Shake. Ce premier album est donc un coup de maître, une oeuvre impressionnante, dense, mature, originale d'une artiste écorchée, avec une vision claire de ce qu'elle veut faire. 
Mes morceaux préférés : Come Around, Morrow, Microdosing, Divorce, Rocketship
A écouter sur Deezer ou Spotify


Of Montreal - "UR FUN"
USA
Pop, Glam Rock, Electro-Pop/Synthpop, Psychédélisme
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  Of Montreal, c'est un de mes groupes préférés de tous les temps, et même si leur âge d'or se situe probablement entre 2006 et 2012, ils n'ont jamais sorti un disque mauvais ou chiant, et j'ai particulièrement aimé leurs sorties depuis 2016, avec une direction plus synthétique et électronique et des influences plus 80's, tranchant avec le tournant glam-rock / folk qui m'avait moins convaincu même si responsable de quelques grands morceaux. Ce disque continue là-dedans, puisqu'il est directement influence par les tubes synthpop et power pop des années 80. On retrouve tout au long de "UR FUN" la folie des arrangements et le génie mélodique de Kevin Barnes, au travers de morceaux touchants, fun, beaux, épiques, grandiloquents et absurdes, souvent tout ça en même temps. Sorte d'aboutissement de la période électro-pop récente et de synthèse avec le glam-rock du milieu de la décennie précédente, ce disque renoue par moments avec le tourbillon de créativité de Skeletal Lamping, et c'est assez miraculeux et jouissif.
Mes morceaux préférés : Peace To All Freaks, Polyaneurism, Gypsy That Remains, You've Had Me Everywhere
Ecouter sur Spotify ou Deezer ou Youtube



Cardo - Game Related
USA
Rap, Hip-Hop, Rnb, G-Funk, Electrofunk
Lien vers la chronique
  Cardo est un producteur texan, capable de créer des tubes pour Drake ou Travis Scott comme de sortir des projets underground passionnés. Cet album en fait clairement partie. Accompagné MC talentueux, qui sont aussi en majorité des collaborateurs habituels (Payroll Giovanni, Kid HBK, Larry June), il a concocté un album fumeux, funky et laid-back avec ce Game RelatedSorte de G-Funk modernisé par le rap actuel, avec un esprit underground et vaporeux, voire lo-fi, ce disque détourne le rap West Coast comme la vaporwave a pu déconstruire la pop mainstream 80's pour en faire un truc nouveau, planant, un peu cassé, et frais.
Mes morceaux préférés : Intro, Stats, Stacks On Deck, Foreign Today
Lien Spotify



Recondite - Dwell
Allemagne
Electronique, Techno
Lien vers la chronique
  La techno de l'allemand Recondite est très accessible, de par sa construction en couches successives assez évidente à l'oreille et efficace,  aux sons intrigants et pas repoussoirs, et finalement assez évocatrice et visuelle, pas si loin de votre BO préférée. Et si vous aimez l'ambient, le krautrock, la coldwave, le post-punk, le dub, les musiques de film ou le psychédélisme, il y aura forcément quelque chose pour vous ici. C'est un grand album, et je vous encourage vivement à foncer l'écouter.
Mes morceaux préférés : Dwell, Nobilia, Moon Pearl, Black Letter, Cure
Ecouter sur Spotify ou Deezer


Pet Shop Boys - Hotspot
Royaume-Uni
Electro-pop, Synthpop, Electronique, House, Disco
Lien vers la chronique
  Toujours se méfier des avis un peu hâtifs en pop. J'ai failli ranger un peu vite ce Pet Shop Boys avec leurs sorties précédentes, c'est à dire une série d'albums éminemment sympathiques mais assez inhomogènes, avec quelques tubes géniaux et un peu de remplissage, moins accrocheur ou plus daté niveau son. Mais celui-ci, même s'il n'est pas parfait, me semble plus complet, concis et réussi de bout en bout. Hotspot est finalement un bon petit album du duo. Pas son meilleur, pas un indispensable, mais un petit exploit quand même après autant d'années et de morceaux ensemble, surtout dans un champ d'expression aussi compétitif et en évolution que la pop électronique. Globalement réussi, malgré quelques morceaux en dessous, le disque, concis, a quand même un sacré bon ratio et une belle poignée de pop songs irrésistibles. Une belle surprise.
Mes morceaux préférés : Happy People, You Are The One, Only The Dark, Burning the heather, Monkey Business
A écouter sur Spotify ou Deezer




**On a beaucoup aimé 


Jeff Parker - Suite For Max Brown
Jazz, Hip-Hop, Electronique, Soul/Funk, Psychédélisme
  Un disque étonnant du guitariste jazz Jeff Parker, qui a été soufflé par J Dilla et s'est mis à expérimenter avec des machines et des claviers, enrichissant au passage sa musique de sonorités et de techniques de composition nouvelles, lui apportant une fraîcheur et une liberté nouvelles.
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The Innocence Mission - See You Tomorrow 
Pop, Rock Indé

  Un disque absolument déchirant, porté par un chant assez inoubliable tant il est juste sur les émotions. Si vous aimez la pop ou le rock indé de ces 30 dernières années, vous avez un concentré de ce qui en a été le plus désarmant ici.
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The Sorcerers - In Search Of The Lost City of the Monkey God
Jazz, Funk, Soul, Psyché, Rock
  Le combo jazz a concocté un album façon BO de film, et c'est assez addictif dans son genre. Des basses bien rondes et des percus exotiques viennent pimenter des morceaux au parfum vintage, agrémentés de cuivres, de flûtes traversières, de pédales wah-wah donnant une chaleur funk à l'ensemble. On s'imagine explorer des temples perdus dans la jungle ou infiltrer la base d'un méchant de James Bond, tant les thèmes collent à ces univers visuels riches en aventure.
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Andy Shauf - The Neon Skyline
Pop, Folk, Country, Rock Indé
  Davantage porté sur la narration (par ailleurs prenante et extrêmement bien écrite) que sur la musique, cet album possède un ton plus conversationnel, moins chanté, et une musique plus fonctionnelle que ses prédécesseurs, ce qui m'accroche un peu moins malgré toute l'admiration que j'ai pour Andy Shauf. Restent donc cette écriture fine, un album globalement très appréciable tout de même, et surtout quelques beaux morceaux qui surnagent dans sa 2e moitié.
Mes morceaux préférés : Thirteen Hours, Things I Do, Living Room, Changer
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Marc Almond - Chaos & a Dancing Star
Royaume-Uni
Pop, Electro-Pop, Glam, Cabaret
  C'est toujours émouvant une chanson de Marc Almond, aussi flamboyant et glam que profond, drôle, tendre et triste à la fois. Il fait partie de ces artistes qui, dans leur style, sont constants dans la qualité. Avec une production sobre (qui se permet quelques coups d'éclat tout de même), sa musique prend ici une dimension intemporelle et universelle. 
Mes morceaux préférés : Black Sunrise, Slow Burn Love, Fighting A War, Chaos, Lord Of Misrule, Hollywood Forever, Chevrolet Corvette Stingray

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Holy Fuck - Deleter
Electronique, Indus, Dance-Punk, Nu-Rave, New Wave / Post-Punk
  Entre dance-punk, indus, new wave, kraut, ce disque est une tuerie. C'est dit. Dès le premier titre, "Luxe", quelque part entre Moroder, Soulwax, Odonis Odonis et DFA, le tout chanté par l voix saturée d'Alexis Taylor de Hot Chip, on sait qu'on a affaire à du lourd. On enchaîne alors sur l'obsédant "Deleters", au gimmick de synthé infectieux. Plus loin, on est soufflé par la nu-rave de "No Error", qui ne fait pas de quartier. Même si tous les autres morceaux ne font pas la même impression, c'est un disque qui dans son ensemble se tient, et vaut le détour pour ces quelques coups de génie.
Mes morceaux préférés : Luxe, Deleters, No Error
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Aiming For Enrike - Music For Working Out
Electro-Rock
  Entre hommage aux BO des films d'action 80's, déconstruction pop à la Ariel Pink et électro-rock survitaminé entre Justice, SebastiAn et Late Of The Pier, ce disque donne envie de danser, pogoter, et casser des trucs. Une vraie grosse réussite.
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Phase Fatale - Scanning Backwards
Indus, Electronique
  Un très bon album d'électro industrielle qui tabasse bien comme il faut et sait cultiver des ambiances sombres et prenantes.
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Alexandra Savior - The Archer
Pop, Soul, Psychédélisme
  Un joli disque pop, qui doit pas mal à Lana del Rey, qui sait se faire mystérieux/psychédélique, et joue avec le son rond et chaud de la soul façon Motown, et traversé par quelques fulgurances ("Howl", "Send Her Back", "Can't Help Myself").
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Desire Marea - Desire
Electronique, Classique Contemporain, Opéra, Electro-Pop, Gqom, Pop, Rnb, Funk, Jazz, Pop indé

  Ce disque est un voyage, une découverte totale, une claque stylistique. Entre électronique cérébrale, classique contemporain, c'est un mélange que vous n'avez jamais entendu. Qui donne quelques morceaux vraiment prenants, et un album impressionnant.
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Sada Baby - Brolik
USA
Hip-Hop, Rap, Trap
  Une très grosse mixtape, ici c'est banger sur banger, aucun répit, tout au charisme. Et ça passe, plus que bien. Le plus incroyable c'est que cette tape qui avait tout du long format qui aurait pu le faire percer n'est dispo que sur DatPiff et Youtube. En tous cas, il y a ici assez de talent et d'énergie pour propulser Sada Baby au sommet de la chaîne alimentaire rap.
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J Cole & Dreamville - Revenge of the Dreamer's III : Director's Cut
Hip-Hop
  Ok je suis pas un grand fan de J Cole mais il faut reconnaître que la maxi compile de son label Dreamville est impressionnante. Je n'ai pas encore eu le temps d'en faire tout le tour, mais c'est à la fois technique comme à l'ancienne, fun et moderne, cette suite ininterrompue de posse cuts est époustouflante tant à chaque réécoute on découvre une nouvelle perle noyée quelque part dans ces 30 titres qui finalement ne contiennent pas de déchet. Assez bluffant.
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*Autres sorties :

Kiwi Jr - Football Money (Rock Indé - Spotify)
Marcus King - El Dorado (Americana, Soul, Pop-Rock - Spotify)
J Hus - Big Conspiracy (Rap, Grime, Pop - Spotify)
Big Baby Scumbag - Big Baby Earnhardt (Rap - Spotify)
Pink Siifu & YUNGMORPHEUS - Bag Talk (Hip-Hop - Spotify)
Nicolas Godin - Concrete & Glass (Electro-Pop - Spotify)
Okay Kaya - Watch This Liquid Pour Itself (Electro-Pop - Spotify)
Double Date With Death - L'Au-Delà (Garage Rock - Spotify)
Bonny Light Horseman - Bonny Light Horseman (Folk, Rock indé - Spotify)
Yung Pinch - Back 2 The Beach (Rnb, Hip-Hop, Pop - Spotify)
Lil Wayne - Funeral (Hip-Hop - Spotify)
Dan Deacon - Mystic Familiar (Pop, Electro-Pop, Psychédélisme - Spotify)




BILAN EP

*** On a adoré


Jean Tonique - scrambled eggs
France - French Touch, nu-disco, Electro-Pop
  On aime beaucoup ce petit EP trois titres nu-disco, taillé pour la danse, quelque part dans la lignée de Chic et de la French Touch. On se sent vieillir de 20 ans à l'écoute de ces boucles de funk filtrées comme à l'époque où quelques DJ français faisaient danser la planète.
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**On a beaucoup aimé 


McBaise - Raviolo
Electro-Pop, Electro-Funk
  Cet EP, comme sa pochette l'indique, est orienté vers un électro-funk volontiers sexuel, fun et coloré, et ses trois titres déclinent cette ambiance avec brio.
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Calvin Harris & Love Regenerator - Love Regenerator 1
Royaume-Uni/USA
Acid House, Jungle, Electronique, Deep House, Techno
  Un surprenant EP 2 titres, acide, à l'ancienne, énergique et fun, très rafraîchissant et intrigant. Si seulement Harris, qui a de l'or entre les doigts pouvait se concentrer sur ses projets qui sortent des sentiers battus de l'EDM ou de la pop mainstream (cf son premier album, ses titres acid comme ceux là, son projet Funk Wav Bounces...). J'attends le volume 2 avec impatience.
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*On a apprécié

Channo - Underwater Heart (Electro-Pop, Spotify)
Mons Vi - Want You Here (Pop - Spotify)
yungatita - Over You (Pop - Spotify)
Kevin Krauter - Green Eyes (Pop, Rock Indé - Spotify)
Shitkid - Duo Limbo / 'Mellan himmel a helvete' (Rock - Spotify)




Alex