Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

vendredi 16 juin 2017

Kodak Black - Tunnel Vision (Chanson & Clip, 2017)



  Après le "XO Tour Lif3" de Lil Uzi Vert, c'est ce "Tunnel Love" de Kodak Black qui me permet de mieux comprendre la hype entourant un jeune rappeur n'ayant généré que de l'indifférence chez moi et dont je n'avais jusqu'à présent pas vraiment décelé le potentiel jusque là. En effet, la chanson comme le clip sont excellents. 

  Le clip déjà, avec ce retournement de situation. Un afro-américain étrangle un blanc tendance redneck avec une casquette pro-Trump. On peut penser à une dénonciation violente du rappeur vis-à-vis de Trump (comme Snoop Dogg ou Roger Waters l'ont fait récemment), et rien que ça ça fait du bien même si la violence est toujours condamnable. Mais le plot du clip est bien plus intéressant que ça, puisque cette image est en fait celle de la fin du clip, et on comprend en revoyant tout le déroulé des événements que la réalité n'est pas celle qu'on croit, et on a au final une belle allégorie d'un phénomène trop répandu : la stigmatisation d'une certaine forme de résistance à l'oppression, en la taxant d'ultra-violence alors même que cette violence est inéluctablement forcée pour des raisons de survie, par les structures et institutions qui la dénoncent et qui sont elles-même mille fois plus violentes. Le clip en lui-même est beau, bien tourné, bien joué par les acteurs assez charismatiques. Les images roots et un peu glauques du sud des US, entre serpents crevés, travail de la terre, pick-ups, hangars en tôle et croix qui brûlent façon KKK devant laquelle Kodak et ses potes dansent dans les séquences de clip plus classiques qui entrecoupent le récit.

  Quant à la musique, génialement produite par le surdoué Metro Boomin, dont on reparlera, il s'agit d'un beat trap bondissant habillé d'arpèges de guitare roots et lancinants, ponctué d'interventions courtes de vents, pour un résultat poignant, souligné par le rap désabusé de Kodak sur les couplets et un chanté-rappé hypnotique sur le refrain aussi désespéré qu'accrocheur. 

  Bref, le clip vaut le détour autant pour l'image que pour la bande son, alors écoutez et regardez moi ça !

Alex



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