Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

dimanche 10 mai 2015

Le Top 2014 d'Etienne

Après de longs mois, alors qu'il était déjà écrit en grande partie, le voici enfin, mon top 2014 !


     Mettons d'abord en perspective cette année 2014 où la Lettonie rentrait dans la zone euro, la Crimé devenait russe et l'Ukraine se déchirait dans une guerre civile, Interstellar sortait au cinéma, les jeux olympiques se déroulaient à Sotchi, Contchita Wurst gagnait l'Eurovision, Jean Paul II devenait saint, le Front National remportait les élections européennes en France, l'on commémorait le 70ème anniversaire du débarquement, Juan Carlos 1er abdiquait en Espagne, Israel lançait ses assauts contre la bande Gaza, un avion de la maintenant célèbre Malaysia Airline s'écrasait en Ukraine, l'Allemagne gagnait la coupe du monde de football au Brésil, la guerre était lancée contre l'Etat Islamique, les émeutes débutaient à Ferguson, la gauche perdait le pouvoir au sénat, les anglais accueillaient la naissance d'un nouvel hériter de la couronne royale, le One World Trade Center ouvrait ses portes à NY, Ebola faisait de nombreuses victimes en Afrique de l'ouest, des centaines d'étudiantes chrétiennes étaient enlevées par Boko Haram au Nigeria, Micheal Jackson sortait un album postum et ou Malala devenait prix Nobel de la paix. 


     L'actualité musicale de 2014 parait ainsi bien relative ! Mais il faut tout de même souligner que cette année 2014 fut très bonne musicalement parlant, avec un printemps et une fin d'année très riches, où la pop et le hip hop se sont démarqués par leur productivité et leur qualité. Et si une chose m'a marqué cette année, c'est bien le mouvement hip hop qui et ce depuis quelques années, est le fer de lance de l'innovation musicale avec, pour la plus part, de jeunes états-uniens à la créativité sans normes ni bornes. Cette dynamique passionnante à suivre, nous permet de prendre conscience de la chance que nous avons de vivre cette période où le hip hop connaît un renouveau après les déboires commerciaux des 00's, quoi que disent les vieux ( et jeunes ! ) grincheux du "c'était mieux avant" . 



     Après l'acclamation unanime, tant des critiques, que du public, au sujet de leur très réussi The English Riviera de 2011, le groupe se chargeait d'une pression colossale pour ce nouvel album. Ils décident alors de prendre tout le monde à contre pied, ne choisissant pas la voie des grosses productions, mais celle d'une pop anglaise à la construction 60's et à la production 70's simple et mélancolique qui, tel un grand millésime, s'emplie de qualité au cours des dégustations. Cet album qui m'avais déçu à la première écoute m'a finalement bercé durant toute cette année, créant ce fidèle lien de familiarité que nous nouons avec ces grands albums. Le groupe originaire de Brighton rentre ainsi dans le cercle des plus grands artistes de cette période grâce à une discographie passionnante et variée.
  
     Album d'une simplicité et d'une humilité inégalable, émanant de joie et de bonne humeur, comme hymne au printemps où il est sorti. Un album que ni le temps, ni la situation n'altèrent et que je ne peux m’empêcher d'écouter avec un sourire bête. La poésie des instruments et des chants, qui pourraient pourtant agacer, sont ici d'une douceur inlassable tout au long des 10 titres. Vous aurez compris, je suis sous le charme !

     Le retour de l'année, aux allures messianiques et miraculeuses, tant par les épreuves par lesquels D'Angelo est passé depuis 2005, année où il débute son travail sur cet album ( oui oui vous avez bien vu, 9 ans de boulot ! ), que par la perfection de cet album. Ce temps, bonifiant le sonorités et la production, donne à l'album ce naturel, chassant toutes ambiance d'immédiateté hâtive. On y ressent ainsi une recherche musicale mature, donnant une saveur expérimentale à la soul de D'Angelo qui pioche dans le jazz, le hip hop et le funk pour l’enrichir.  Voilà un disque qui risque de beaucoup tourner et pour lequel je souhaite le même sort chez vous.

       Le deuxième retour de l'année, celui de l'éclectique et unique Aphex Twin, nous composant un album fait des productions s’étalant sur les 13 ans qui nous séparent de son dernier album. Et il n'a pas chaumé durant cette décennie, comme il le prouve sur un soundcloud dédié user18081971 ( les plus perspicaces y verront sa date de naissance ) où il publie régulièrement des dizaines de travaux, expérimentations et autres chutes de studio. Toujours est-t-il que ce nous retrouvons dans ce dernier la forme bientôt classique de l'artiste, où les rythmes se font mélodies et vis versa. La musique parait alors sans limite, de la "free électro" pourrait-on dire. J'ai récemment appris que le britannique était synesthésique ( trouble neurologique où des sens sont associés ), en l’occurrence il visualise les tonalités. Un détail percutant pour comprendre la musique de l'artiste.
Il ne serait pas le seul, on peut notamment citer Frank Liszt, Duke Ellington, Thom York, Pharrell Wiliams ou encore Lady Gaga.

     La révélation de l'année avec ce groupe formé en 2011 à Montréal sous le label Constellation Records par un folkeux ( ou folkman que sais-je ), Tim Beeler ( vocal et guitare ), un claviériste new jersien Matt Mey, un batteur et violoniste d'origine australienne et un bassiste "portlandien" Tim Keen. Jouant dans un créneau sensible à mes oreilles, qu'est la post punk 80's et ce avec une énergie propre à leur jeunesse, le quatuor à été mon coup de foudre de 2014. Tout ce petit monde a ainsi sorti un EP, Once More With Feelng, et un album en cette même année, alors  relayés par pitchfork et autres sites musicaux, les propulsant dans une tournée mondiale amplement méritée. Un départ  de rêve pour ce groupe à fort potentiel, que l'on va suivre avec attention ces prochaines années.

6 - RunThe Jewels - Run The Jewels 2
     Le hip hop au sommet avec ce deuxième album du duo formé par le producteur new-yorkais EI-P et le rappeur d'Atlanta Killer Mike. Onze titres irréprochables et variés, où la production innovante n'en oublie pas d'être inspirée, laissant la place à un rap provocateur et percutant où les thèmes de la violence, du sexe, de la corruption et l'argent ne sont toujours pas épargnés. 


7 - Ariel Pink - Pom Pom
     La pop psychiatrique du phénomène Ariel Pink arrive enfin à maturité avec cet album d'une grande qualité mélangeant avec talent et sans aucune retenue les styles et décennies musicales. En résulte un album d'une intégrité étonnante, au sein de cette diversité de sonorités où l'états-unien arrive enfin à rendre accessible à tous son univers. Voici donc un disque qui m'a fait plonger en enfance par son caractère désinhibé et fantasmatique. 

     Le Baron de la brit'pop 90's nous ouvre son intimité pour un album sobre et sensible. Un travail de maturité pour ce premier album solo au rendu très personnel, sur lequel a participé à la production Richard Russell, patron de XL Recordings ou Brian Eno pour Heavy Seas Of Loves. L'album de mes jours de pluie 2014.

     La claque du début d'année ! Ambiances chaudes et orchestrations moriconniennes mettent en perspective un paysage sonore pittoresque et voyageur. 

     Un peu oublié, sorti au début de l'année 2014, mais non moins majeur, tant par sa filiation avec Neon Golden, dernier et magistral album en date, que par sa qualité. Ainsi l'on attendait avec impatiente le retour de ces héritiers du Krautrock. La production y est impeccable, millimétrée, utilisant les codes répétitifs du Krautrock, avec les outils de la musique électronique et les instruments du rocks. Le mélange est alors savamment distillé dans une ambiance de flottement, comme arrêtés dans le temps, en contemplation. Les sonorités froides sont rendues vivante par des mélodie et un chant mélancolique, rendant les titres irrésistiblement addictifs, dont il faut souligner l'homogénéité de la qualité. 

11 - Temples - Sun Structures
     Difficile de passer cet année à côté de ce son tout droit venu du Royaume Uni. Avec leur single Shelter Song, sortit en 2012 et présent en introduction de cet album, le groupe avait nourrit de forts espoirs, qui sont ici confirmés par un sublime 12 titres de rock psychédélique aux origines 60's pleinement assumées. Envolées mélodiques, ballades instrumentales, rythmes envoûtants et guitares à gogo se déclinent en autant de petits singles, donnent à leur musique ce côté mystique et sacré, que suggère leur nom. Un groupe qui pourrait bien compter, ces prochaines années, dans la scène indé' anglaise.

     Il en faut bien un et c'est sans hésiter celui-ci, je vous présente l'album house de l'année ! Ces deux néerlandais de chez Dirt Crew Recordings ont pendu cette année un chef d'oeuvre, tout simplement. Sur une exigence de production irréprochable, se décline un ensemble d'ambiances et d’inspirations riches et variées, créant un album aussi bien taillé pour le dance floor que le canapé de cuir suédé, faisant honneur aux pères fondateurs d'outre Atlantique. A découvrir de tout urgence.


Liste non figée, purement subjective et surtout non exhaustive tellement le monde musical est riche et productif. Je cite tout de même quelques autres noms qui m'ont marqué :  Brian Eno & Karl Hyde, The Black Keys - Turn Blue, Ty Segal - Manipulators, Traams - Cissa, The Drums-Encyclopedia, Tony Allen - Film of Life, Sébastien Tellier - L'Aventura et tant d'autres !


Etienne 



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