Sorti cet automne sur le label parisien Pain Surprise, qui rassemble Jacques, Jabberwocky ou encore Futuro Pelo, le premier EP du duo UTO est une vraie réussite qu'on se devait de vous partager sans modération.
Vous aviez peut être déjà entendu la voix de Neysa et les beats de Emile sur leur reprise de Dans la Radio de Jacques, voici donc le leur premier EP, Shelter of the Broken. Imbibé d'influences 90's entre les productions trip-hop de Massive Attack dont ils se revendiquent et la profondeur émotionnelle de Portishead, avec la mélancolique Beth Gibbons, le rendu n'en est pas moins très moderne. Il évoque notamment toute cette vague de chanteuses Nu-Soul/Alternative RnB. Tout comme des Anna Wise avec son The Feminine: Act II ou Nao avec February 15 ou For All We Know, leur musique procède de cette même mise en valeur d'une voix lancinante et détachée, tirant toute sa force dans une habillage électronique où le rythme prépondère à la manière des productions hip-hop. On pense notamment au travail d'A.K. Paul mais surtout à celui de Blood Orange qui lui aussi s'est approprié avec génie l'esthétique late 80's, early 90's dans un utilisation immodérée d'echo, alliant là encore la froideur des boîtes à rythme à la chaleur d'un chant R&B/Soul.
L'EP commence par le hurlement sauvage de The Beat, un magnifique appel onirique aux 90's, n'étant pas sans rappeler le sublime You're Not Good Enough de Blood Orange avec la somptueuse participation de Debbie Harry. Le travail vocal de Neysa y évoque celui de la chanteuse de Blondie. Une touche onirique qui évoque clairement la pop de Grimes dont les convergences abondent. Un univers qui est aussi mis en valeur par l'illustration ésotérique de l'album inspirée du tarot de Marseille.
S'en suit le voluptueux That Itch laissant se dessiner les références Nu-Soul précédemment citées.
(The) No Song, beaucoup plus rythmique par son utilisation du parlé plutôt que du chant, vient illustrer une certaine influence hip-hop à la manière d'Anna Wise.
Play House, vient alors poser le tout dans une douce ambiance pop évoquant la pop-folk de Cocorosie, avec son album Noah's Ark et tout particulièrement l'inoubliable K-Hole qui l'introduit, tout en y ajoutant le peps joyeux d'une production électro-pop catchy à la manière de groupes tel Passion Pit.
The Hideaways vient clôturer les 5 titres dans un rythme beaucoup plus décousu et une production éparse à la manière d'un Aphex Twin.
Pour savoir plus ce groupe, je vous recommande deux interviews publiées sur L'influenceuse et Le Blog de Son-Vidéo.
Bonne écoute et merci pour votre passage,
Etienne
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