St Vincent - Masseduction (2017)
Ne jamais se fier aux singles sortis de leur contexte. J'étais circonspect lorsque j'ai entendu ceux de St Vincent avant la sortie de ce LP. J'avais tort. Dans le contexte de cet album, tout fonctionne à merveille. "Hang On Me" fait parfaitement l'introduction, avec ce beat martial, simple, et cette basse insistante permettant la mise en place du chant théâtral d'Annie Clark et de guitares tressant d’intrigants motifs dans une ambiance très Arcade Fire. "Pills" est une magnifique pop-song funky post-Talking Heads et un tube immédiat qui alterne le rugueux et l'accessible avec merveille et se termine en apothéose avec une coda glam imparable (et solo de saxo !). "Savior" possède le même style de petite mélodie inoubliable façon jingle de pub que "Pills", ainsi que de superbes guitares glam-rock, le tout produit avec du goût et un vrai sens de l'espace.
St Vincent - Pills (2017)
La direction électro-pop que je craignais un peu est finalement une très bonne idée, comme sur "Masseduction", où le côté électro-rock rappelle davantage les réussites de Queen que les tartes à la crème des derniers Muse, grâce à des effets vocaux plus Laurie Anderson que Skrillex et à un pont hyper bien écrit également. Et même sur les morceaux les plus industriels comme "Sugarboy", on ne tombe pas dans ce qui peut faire de Peaches une artiste parfois difficile à écouter, puisque tout est hyper bien écrit, on est avant tout devant de la pop plus que de l'électro-clash. Et puis le petit break façon funk spatial post-Prince et post-Dre est génial.
St Vincent - Los Ageless (2017)
Et donc, comme je le disais, les singles à l'électro tapageuse et aux refrains hyper catchy comme "Los Ageless" ou le plus calme "New York", un poil Lorde, font tout à fait sens dans le cadre de l'album. Entre un "Happy Birthday, Johnny" instantanément classique et beau comme du Big Star ou tout ce qui se fait de mieux en pop indé (Tobias Jesso Jr, Andy Shauf, Christopher Owens...), avec un petit côté country fragile (Hank Williams, Johnny Cash, Dolly Parton, Whitney) admirable.
St Vincent - New York (2017)
"Smoking Section" enfonce le clou dans la beauté pop dépouillée, avec de multiples variations toutes plus impressionnantes que les autres, telle une symphonie pop. "Slow Disco", dans un genre proche avec un aspect orchestral en plus, est très sympathique. A la limite, l'indus de "Fear The Future" et le rock de "Young Lover" sont un peu too much pour moi quand même, et surchargent et rallongent un peu inutilement le disque.
Sinon, c'est vraiment du tout bon. Une très agréable surprise donc !
A écouter par là par exemple.
A écouter par là par exemple.
Alexandre
Moi c'est Pills qui m'a convaincue en 1er ;)
RépondreSupprimerPour moi c'est passé comme si j'avais le cerveau en téfal. Pourtant j'aime beaucoup ce qu'elle fait. C'est une grande artiste, j'attends le prochain ;D
RépondreSupprimerC'était pareil pour moi avant d'entendre Pills, puis ça s'est débloqué sur quasiment tout. Même si je reconnais que c'est souvent too much
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