Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes
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samedi 9 mai 2020

Florian Schneider... & Kraftwerk pour moi

Kraftwerk - Das Model (1982)

  Ça commence à devenir un peu trop fréquent à mon goût... Encore une de nos références absolues qui s'en va... Florian Schneider, c'était Kraftwerk, et Kraftwerk, c'est TOUT. Presque tout ce qu'on aime dans la musique actuelle, de la pop à l'électro en passant par le funk, le hip-hop, le jazz, tout a été influencé par Kraftwerk. Et j'exagère à peine. Bien sûr, ils n'étaient pas les seuls, et bien sûr il y en a eu d'autres à expérimenter avec l'électricité, l'électronique et le son avant, mais ils ont su fondre cela dans un moule pop mieux que personne, et fait gagner des décennies à la musique populaire par une suite de coups de génies foudroyants. 

  On pourrait disserter des heures sur les allers-retours passionnants entre la musique de cet allemand fasciné par les Beach Boys qui voulait inventer une nouvelle pop pour son pays, et la réception de sa musique aux USA, de George Clinton à Afrika Bambaata en passant par Prince, Jeff Mills, Juan Atkins et Herbie Hancock. Sans parler de l'impact du groupe sur les arts visuels et notre imaginaire collectif, des Daft Punk à l'imagerie froide d'androïde pop de l'Europe d'alors et d'aujourd'hui, du Bowie berlinois et de Gary Numan jusqu'à Jacno et Mathématiques Modernes.

  Un très, très très grand nous a quittés, et même si ce blog n'a pas pour but de devenir une rubrique nécro, je pense que c'est une bonne chose en cette occasion de partager nos souvenirs liés à cette musique, avec pour but de la réécouter, de la transmettre aussi à ceux qui n'ont pas encore eu la chance de tomber dessus. Je vous propose donc quelques extraits qui m'ont touché à différents moments de ma vie :

Kraftwerk - Tour de France 2003 (Etape 2)

Kraftwerk - Aéro Dynamik

Kraftwerk - The Telephone Call

  Contexte : j'ai environ 14 ans, j'écoute du rock de vieux, et je découvre des disques merveilleux chaque semaine en fouillant dans les bacs de la médiathèque et sur Deezer. Je m'intéresse à l'électronique. Le truc de ma génération, c'est Daft Punk. Les copains, les magazines de musique : tout le monde en parle. Je m'y mets, je mets un peu de temps à comprendre mais je saisis le truc : l'électronique, c'est cool... En creusant un peu sur la page Wikipédia dédiée aux Daft, je découvre le nom Kraftwerk, apparemment leur influence principale et papas de l'électronique mondiale. En plus j'ai fait anglais/allemand LV1, et je trouve ça plutôt cool qu'ils soient européens (continentaux, j'entends), ça change des anglais et des américains pour une fois. Je commence par les deux disques alors disponibles dans les bacs de la médiathèque, plutôt tardifs : Tour De France Soundtracks (2003) construite autour d'une nouvelle version de leur single de 1983, et Electric Café (1986) aussi connu sous le nom Techno Pop.

  Je suis happé par les nappes planantes (cf l'"Etape 2" ci-dessus) et les boucles techno obsédantes ("Aéro Dynamik") du premier, et par le mariage entre électro et pop du second, qui enchaîne les tubes pop ("The Telephone Call", "Sex Object") et les moments de bravoure digitaux, avec une audace formelle aussi impressionnante que déconcertante, un sens de la formule qui percute et une concision aussi évidente et pop que radicalement minimaliste. C'est une vraie musique populaire d'avant-garde, avec en plus un parfum électrofunk/hip-hop qui me parle ("Boing Boom Tschak"), et même si les premières écoutes sont un peu rudes, car je suis en terrain inconnu, petit à petit ces filtres et ces boucles s'infiltrent dans mon cerveau et le formatent à comprendre ce nouveau paradigme musical même si je ne sais pas immédiatement saisir toutes leurs subtilités.


Kraftwerk - Autobahn

Kraftwerk - Abzug

Kraftwerk - Antenna

Kraftwerk - The Man Machine

Kraftwerk - The Robots

Kraftwerk - Computer World 2

Kraftwerk - It's More Fun To Compute

  La suite du voyage est évidente, c'est l'histoire classique de la découverte de leurs classiques, d'abord Autobahn, Trans Europe Express et Radioactivity, puis The Man Machine et Computer World, qui vont chacun bouleverser ma vision de la musique à leur façon, puis l'approfondissement (leurs premiers albums, la suite avec The Mix etc...). Je vous propose quelques-uns de mes morceaux préférés de ces sorties ci-dessus, en essayant de mettre en avant quelques morceaux moins connus si possible histoire de vous les faire (re)découvrir.

  En écrivant cette liste impressionnante de classiques, on se rend compte de la richesse inouïe de la discographie de Schneider et du groupe, et en les réécoutant on se rend compte comme, de Moroder à Air en passant par Mr OizoAphex Twin et la new wave (et on en oublie la majorité), ils ont façonné la pop music, méthodiquement, de ses formats les plus accessibles et commerciaux aux coins les plus retranchés des undergrounds aventureux. 

Pour tout ça, merci à Florian Schneider et Kraftwerk, éternellement.







alex.