On va parler de deux excellents disques électro-pop avec pas mal de points communs : de la qualité, des synthés qui claquent et des boîtes à rythme néo 80's portés par deux femmes très talentueuses, Allene Norton de Cellars (USA) et Jessy Lanza (Canada), et produits par des icônes de la pop indé (qui sont un peu nos chouchous ici à La Pop), les Junior Boys et Ariel Pink.
Jessy Lanza - Oh No (2016)
Produit par la moitié des Junior Boys, avec qui elle partage la même origine canadienne en plus d'affinités musicales évidentes, ce disque est proche de leur dernier chef-d'oeuvre Big Black Coat (déjà chroniqué chez nous ici) de cette année, tout en développant une personnalité propre. Grimes est aussi évoquée comme influence pour le chant sur "New Ogi", une introduction aussi sobre que classe. La sobriété est d'ailleurs ce qui fait l'efficacité et le charme de ces chansons, comme sur l'inoubliable techno-pop de "VV Violence" ou le tube entre house et synthpop "Never Enough". Mais elle est capable aussi d'un slow princier émouvant ("I Talk BB"), d'une électro moins évidente ("Going Somewhere", "Oh No"), de rnb indé avec un angle d'attaque glacial à la FKA Twigs ("Vivica", "Begins", "Could Be You", peut-être les moins bonnes, disons un peu en dessous) et d'expériences entre rythmes africains, techno et rnb ultra convaincaintes ("It Means I Love You").
Bref, un superbe disque de pop électronique dont l'aspect concis et minimaliste met à merveille en valeur à la fois la production et la vois de Lanza. A écouter d'urgence ici.
Cellars - Phases (2016)
Produit par Ariel Pink, cet album est une petite bombe. Ca commence par la new wave funky de "Stircrazy" et la synthpop de "Do You Miss Me", dont la présence sur les ondes devrait être obligatoire (par décret ou 49.3 s'il le faut). Le slow "Real Good Day", entre Prince et piste de patins (à roulettes) 80s (façon Bangalter & DJ Falcon), et le tout aussi Prince "Still In Love" sont des merveilles. L'électro-pop oblique de "Curse Your Love" et l'électrofunk tubesque de "I'm Feeling", "Tropikool" et "Nervous" font davantage penser à du Ariel Pink en plus accessible et moins foutraque, tandis que "Toys" évoque un improbable mix entre ce dernier et Madonna. La synthpop vaguement asiatique et rock de "Nighttime Girl" est tellement énorme qu'elle évoque un Yellow Magic Orchestra qui aurait été épaulé par Elton John, les Cars, Queen et The Revolution en même temps.
Là encore, l'album est impeccable, encore plus homogène en termes de qualités que le Jessy Lanza, et hautement recommandable ! Norton a un talent énorme, et le disque (en écoute là) est dans le genre une réussite à classer avec le dernier Niki & The Dove (chroniqué ici).
En espérant vous avoir convaincu de tenter votre chance avec ces deux sucreries électro-pop qui sont bien plus profondes et réussies que l'expression ne le laisse entendre ; on a bien là deux des meilleurs albums pop de cette année.
Alex
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