Adepte de la prise aléatoire de disques dans "ma" médiathèque, ce disque du rayon "rock" m'a attiré par sa pochette à l'esthétique d'une froideur inhabituelle pour le genre. Il m'a suffi de retourner la pochette et de voir qu'il était signé chez WARP Records pour finir de me convaincre. Il sera mien pour un mois.
...Avec une première écoute assez indigeste, de par la complexité et la densité de cet album. J'allais à reculons, sans grande excitation sur les écoutes suivantes. Il faut dire que l'album, expérimental, est loin d'être abordable. Mais la persévérance paye, et l'achimie opère au fur et à mesure des écoutes, pour laisser la richesse du quatuor ( aujourd'hui trio ) se démêler et s'épanouir dans une richesse de styles unique. Explorant le futur du rock, tout en s'appuyant sur des références solides.
Ces références ce sont d'abords le post-rock, favorisant la mélodicité de la guitare au chant. Préférant faire chanter leurs guitares à la précision des "middle", plutôt qu'à l'agressivité des "bass". Un son très états-unien en soit. C'est aussi le mitoyen math-rock, dont les membres de ce groupe furent des acteurs influants de par leurs précédents groupes respectifs.
Mais ils ne s'arrêtent pas là. Piochant dans le rock progressif et son psychédélisme, en témoigne les voix customisées à l'hélium sur le très bon Atlas, se rapprochant alors du krautrock. Les influances sont aussi au jazz-fusion dans la recherche artistique, la construction des morceaux et le jeu de batterie notamment. On y trouve aussi de la musique africaine, de l'afro-beat ou encore le blues touareg de Tinariwen dans les rythmes et les sonorités.
Le tout est hybridé à la sauce IDM propre à WARP Records et son fer de lance Aphex Twin, à qui leurs sons saccadés, distendus, triturés comme des boucles électroniques et distendues doit beaucoup.
Un groupe qui s'intègre complètement dans la ligne artistique du célèbre label anglais, qui dans les 00's élargit son catalogue dans des styles non-électroniques, tout en gardant l'identité forte des pères. Faisant ricochet avec des projets comme Jackson & his computer band ou plus récemment le Eno&Hyde qui lui aussi mèlent à leur façon électronique rock et pop.
Un album que j'ai donc beaucoup aimé et qui malgrès une approche froide, ne demande qu'à être exploré. Disque qui a d'ailleurs eu un succès assez important dans la presse musicale, en témoigne sa septième place dans le top 2007 de Pitchfork. Belle performance pour un premier album.
Pour finir de vous convaincre de découvrir ces 11 titres si, tout comme moi, vous ne conaissiez pas encore ce groupe je dirai que Battles est au rock ce qu'Animal Collective est à la pop. Dont il partage d'ailleurs l'appétence pour les pochettes alimentaires !
Précédé de 2 EP et suivi de Gloss Drop ( 2011 ) et plus récemment La Di Da Di ( 2015 ), que vous pouvez retrouver en 29ème position du top annuel d'Alexandre, il ma tarde donc de découvrir toute cette discographie !
Pour écouter sur Deezer c'est ICI et pour Spotify ICI. Bonne écoute !
Etienne
Tiens, l'extrait me plaît bien, il faudra peut-être que je m'attarde sur cet album. Je crois ne jamais l'avoir écouté, celui-ci.
RépondreSupprimerAlors du coup mon avis, en comparant par rapport au dernier "La Di Da Di" : moins électronique niveau des sons, l'approche c'est plutôt de sampler du rock et de jouer (du rock) par dessus. C'est moins contrôlé, à la fois dans le sens ouù musique est plus "free", moins balisée, moins carrée, et dans le sens moins maitrisée et partant plus dans tous les sens, moins frontale (mais ce n'est pas une critique hein les deux approches ont leur intérêt)
RépondreSupprimerLe chant un peu dingue et le côté "joué samplé" rendent le tout proche d'un animal collective dans le début de l'album, particulièrement sur Atlas, Ddiamonds comme tu l'as dit, et sur ces chœurs de Beach Boys sous acide de Bad Trails.
Le milieu d'album m'a moins plu. Le début commence hyper bien, tout en énergie. Après ça retombe je trouve ça moins inspiré, et ça remonte sur le fin mais d'une façon différente, plus sereine. J'aime bien la construction globale, c'est juste l'histoire de 2 - 3 morceaux moins enthousiasmants au milieu.
Mais sinon excellent album qui ouvre pas mal de pistes, faut que je tente les autres Battles, j'ai découvert avec celui de 2015.
La Di Da Di est plus carré, plus maitrisé, il devrait davantage te plaire et moins te lasser, tente le coup :)
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