Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

jeudi 4 août 2016

Whitney - Light Upon The Lake (2016)




  On continue avec les jeunes groupes qui sortent des disques d'une qualité inouïe avec Whitney. Issu de la partition des Smith Westerns, et après le départ du chanteur Cullen Omori, le groupe se structure autour du guitariste Max Kakacek et du batteur Julien Ehrlich. Qui ont dans ce schisme qui aurait pu être une fin, vraiment trouvé une voix (celle, magnifique, d'Ehrlich), ainsi qu'une voie vers un second départ peut-être encore meilleur. Parce que le disque solo de Omori a beau avoir beaucoup de qualités, ce disque de Whitney plane des années-lumières au-dessus.



  Le morceau qui introduit l'album a aussi été le premier morceau partagé par le groupe. Ce "No Woman" qui s'ouvre sur un clavier enchanteur et des cuivres soul avant de laisser le duo guitare/voix folk/blues prendre le relai est un magnifique ambassadeur pour l'album et le groupe. On entend toute l'histoire de la musique américaine dans ce morceau, transcendée par la "petite" histoire que racontent la voix du musicien et les instruments. Les influences citées par le groupe, Bon Iver, The Band et Allen Toussaint sont là, auxquels on pourrait rajouter Woods pour le timbre de voix et les arrangements, mais plus comme des figures bienveillantes que des idoles oppressantes. La fraîcheur du groupe, sa modernité et son talent de songwriting l'élèvent bien au-dessus de la masse des groupes étiquetés "americana". Ce morceau est une vraie merveille, allez écouter ça par vous même.



  Et cela continue, du piano bondissant de la pop de "The Falls", à ma favorite, le tubesque "Golden Days" dont j'ai déjà parlé ici, au très folk façon The Band, "Dave's Song", tout cela enchante le mélomane. De même que les arpèges délicats "Light Upon The Lake" que n'auraient pas renié les grands mélodistes nineties tels Elliott Smith ou Jeff Buckley, ou "No Matter Where We Go" plus rock, entre Big Star et Creedence Clearwater Revival. Ces gars piochent partout : soul, pop, country, folk, cajun, blues, mariachi, boogie, ragtime, doowop, blues-rock, jazz, gospel.... Tout est bon à prendre pour le transformer en or pop, s'élever depuis ces glorieuses racines américaines très ancrées dans l'imaginaire collectif, les respecter puis les dépasser et s'élever vers les sommets pop.




  Ainsi "On My Own", l'instrumental jazzy et swinguant "Red Moon", le baroque (et soul) "Polly" et le country-folk nourri à la soul "Follow" ne revisitent pas le grand songbook américain, elles y écrivent de nouvelles pages. Je vous l'assure, ce disque est grand, ce disque est beau, et il vous faut l'écouter, que vous soyez ou pas un grand fana de musiques "traditionnelles" américaines ou pas, vous y trouverez votre compte. Entre ce disque, le Woods et le Kevin Morby, les USA ont cette année une bien belle façon de revisiter leur terroir musical avec une oreille fraîche et de belles ambitions, c'est superbe. 

Pour l'écouter c'est par là.

Merci pour votre lecture et vos commentaires 

Alex

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