Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

mardi 24 avril 2018

Egyptology - Sur les autres mondes (2018)

  Le duo français Egyptology avait marqué nos jeunes cervelles en 2012 avec un premier album impeccable, The Skies, impeccable fresque d'une pop électronique de science-fiction, nourrie de claviers 70's et 80's, avec un son froid et mystérieux évoquant les grands espaces d'un monde dystopique rétro-futuriste à la Stargate. Autant dire qu'Etienne et moi attendions sa suite depuis un moment, et voilà que 6 ans plus tard débarque le cosmique Sur les autres mondes dont on va parler aujourd'hui.

 Le son qui ouvre "Wunder der Schöpfung" ("merveille du monde" ou "merveille de la création"), et donc l'album est un bruit aquatique régulier, comme une goutte qui tombe, bientôt rejoint par un son de sonar façon "Echoes", d'ailleurs ce début de morceau sonne comme du Pink Floyd produit par Kratwerk. Puis les nappes de claviers arrivent, ainsi que le beat germanique, avec de bonnes idées qui éloignent le morceau d'un simple revival de kösmische musik façon Tangerine Dream comme ces claviers rythmiques joués comme des cordes pincées et ces idées piochées dans tous les sens (new wave, Vangelis, techno, acid house, vieille électronique française, BO de jeux vidéos en 8-bit...). Le morceau est une douce épopée électro-prog de presque 12 minutes d'un anachronisme charmant. 


  Sur "Passage d'eau (Sinfonia)", le groupe utilise de façon acide des sonorités antiques de synthé rappelant Wendy Carlos, pour un rendu technoïde inquiétant, quelque part entre la BO d'un film d'horreur électronique (pensez Alien) façon musique contemporaine (pensez Get Out) et "Stress" de Justice, niveau ambiance. Là encore, le morceau s'étire sur une durée remarquable (plus de 9 minutes), et se poursuit par le court morceau "A Remarkable Dream", qui excelle dans un style néo-80's nostalgique et glorieux à la fois. 

  L'album se finit par un morceau de bravoure de quasi 20 minutes "Fussadbrücke auf dem Mond" ("empreinte de la lune"), qui résume bien le propos spatial, dystopique de cet album de science fiction. On ressent l'étrangeté fascinante et malsaine de la découverte spatiale de films comme Alien : Covenant, dans lesquels l'espace et les nouveaux mondes passent du rêve au cauchemar, du paradis terrestre à l'enfer voire au tombeau à cause du mal total qui y réside (souvent biologique) et de celui que les humains ont apporté avec eux (ignorance, arrogance, cupidité, désirs de toute-puissance...). En tous cas le morceau est fascinant, tout comme le reste de l'album.



  Ça n'est pas tous les jours en ce moments qu'un gros album de pop électronique progressive de cette ampleur sort, et encore mois qu'un album de ce style soit aussi réussi, avec une intention radicale puisque très personnelle et pourtant un rendu assez accessible. Une très belle oeuvre.

Ecouter sur Deezer ou Spotify


Alex


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire