Accompagné du groupe lyonnais Mazalda, le chanteur de raï franco-algérien propulse sa musique dans un univers rétro-futuriste spatial entre électronique, synthétique et acoustique sur ce magnifique El Ndjoum.
Entre percussions traditionnelles, guitares enchanteresses, basses synthétiques rondes façon Sébastien Tellier, nappes de synthé et chant charismatique, on sent dès l'introduction "Wahdi Ana W Galbi" qu'on n'a pas affaire à n'importe quel album, mais qu'on s'apprête à entendre une oeuvre singulière. Le morceau-titre, "El Ndjoum", poursuit l'ambiance en durcissant le ton à coup d'électronique rythmée faisant entrer l'auditeur dans une transe immédiate, tel un Omar Souleyman psychédélique. Et puis les merveilles se poursuivent : d'abord "Yadra?", qui est carrément un dédale psychédélique d'une complexité inouïe, entre rock, jazz, musiques arabes, nous faisant perdre la tête et danser sur un rythme impossible.
Sofiane Saidi & Mazalda - El Ndjoum (Clip, 2018)
Puis "Bourkan", électro-funk tubesque, suivi de "La Classe Fi Las Vegas" qui poursuit dans la fusion eighties avec toujours ces basses synthétiques très rondes faisant penser à la production de Quincy Jones pour Michael Jackson et un côté décalé un peu Falco. On continue la lancée funky avec "Yamma" et ses touches de jazz légères, avant que "Gasbah Trinsiti" ne vienne calmer le jeu pour une transe tout aussi addictive mais moins exubérante, un poil plus dure et sombre.
La très belle complainte jazz "Bab El Saida", suivi de l'émouvant maximalisme de l'insistante "Saida" clôturent avec beauté et élégance cet album absolument impeccable. Fusion de mille styles musicaux, le raï moderne de Sofiane Saidi et des talentueux Mazalda s'agglomère en un album étonnant et jouissif, richement composé et interprété avec un talent infini par des musiciens au sommet. Un très, très bon disque.
Alex
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