Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

mardi 24 mars 2020

Mode & Musique




     David Bowie est indissociable de ses nombreux personnages, marquant chacune de ses périodes artistiques. Mettant en valeur de façon constante ses traits androgynes, ses yeux vairons et sa chevelure rousse, ils ont contribué à la célébrité du chanteur. Comment, ne pas se rappeler de son costume Union Jack, conçu par Alexander McQueen ou plus emblématique encore son personnage de Ziggy Stardust, avec son costume futuriste matelassé d'arlequin et ses chaussures plateforme orange créées par le couturier japonnais Kansai Yamamoto au début des années soixante dix. Un autre costume emblématique de cette période mérite de s'attarder.


Il s'agit de cette célèbre combinaison rayée conçue pour la tournée de l'album Aladdin Sane (février 1972 à juillet 1973). Elle s'inspire d'une combinaison de la collection 1971 Kansai Yamamoto.





     La combinaison est de PVC noir et étonne, même aujourd'hui, par sa coupe futuriste avec ses hanches extra larges. Un effet de distorsion est créé par un ensemble de tuyaux structurant la silhouette horizontalement et de façon parfaitement symétrique. Ces tuyaux créent par ailleurs un effet matelassé au PVC tout en lui donnant son volume. Partant du sternum et des genoux, ces lignes géométriques et paraboliques évoquent autant des ondes sonores que les rainures d'un disque vinyle. Elles donnent une sensation de puissance et de solidité à la fine carrure de David Bowie, tout en affirmant son caractère asexué. La couleur flamboyante de sa chevelure rousse en mulet est rappelée par ces emblématiques bottes rouge-orange sur plateforme. Bottes que l'on retrouve portées par Kate Moss comme clin d'oeil dans le British Vogue en 2003.




     C'est en 1971, lors de la présentation de sa première collection à Londres, que David Bowie découvre le travail de Kansai Yamamoto. Ce dernier s'inspire des costumes du Kabuki (歌舞伎 : /ka  chant, /bu danse, /ki habileté technique), une forme épique et dramatique de théâtre traditionnel japonais, en les revisitant de manière totalement futuriste. Le premier costume qu'il lui acheta fut le "Woodlands Animal", pour son personnage Ziggy Stardust en 1972 et s'en suivi 9 autres costumes de scène. La combinaison en PVC de Bowie s'inspire probablement d'une autre combinaison de la première collection 1971 de Kansai Yamamoto

      Avec ses costumes et maquillages, David Bowie n'a cessé de remettre en cause la notion de genre. Même si le concept est ancien, il fait figure de précurseur dans la mode. Aujourd'hui des créateurs comme Vivienne Westwood présentent des défilés mixtes.

Etienne



8 commentaires:

  1. Excellent. Très bonne idée de parler de la mode, elle qui fut indissociable des grandes heures de la culture rock, lorsque c'était bien plus que de la musique. Si tu n'as pas vu l'émission de Patrick Cohen Rembob'ina qui passe sur La Chaine Parlementaire, je te la conseille. Elle utilise les archives de l'ina pour faire un focus sur une émission significative de l'histoire de la télé en France. La plus récente est consacrée à Dim Dam Dom, magazine mode des années 60 dans lequel apparait Jimi Hendrix tout autant que Yves St Laurent ou Nicole De Lamargé.

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    1. Merci pour ton retour, Les références sont impressionnantes, je vais regarder ça attentivement !
      Il y a de ces pépites sur LCP :)

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  2. Le grand David avait aussi ce génie de la mise en valeur de l'image de l'artiste. On pourrait appeler ça du packaging. En ce sens, il a aussi révolutionné son art. Madonna a suivi, comme Michael Jackson Björk ou Mylène Farmer. On pourrait également citer KISS et Lemmy Kilmister. Mais Bowie reste le maestro

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    1. Oui il a clairement été pionnier en la matière, mais aussi très doué !

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  3. Très intéressant merci pour le papier Étienne ;)

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  4. Génial .. le Glam Rock.. les Roxy. Coïncidence, j'ai lu cet aprem un vieux papier sur PRINCE.. ces débuts c'est aussi cette façon de se saper.. résilles, string, maquillages, non pas pour détourner la musique, mais pour l'emballer..un débit d'alors, une vague .. rien ne sera plus pareil après ces mecs là.

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    1. C'était une manière de créer la légende ! Il faut dire que c’était aussi une époque moins formatée qu'actuellement.

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