Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes
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dimanche 10 février 2019

Gifted Gab & Blimes Brixton - Come Correct (chanson, 2017)




     Aujourd'hui, focus sur le duo West Coast Gifted Gab & Blimes Brixon qui a sorti un unique et dantesque single 'Come Correct' fin 2017. Au delà d'une fine production racée 90's avec ses samples jazzy et sa basse entrainante, non sans rappeller les prods de MF Doom, le morceau tranche par la qualité de son flow aux accents de fine fleur du West Coast. Entre A Tribe Called Quest et Shadez Of Brooklyn, le duo féminin fait sa force de sa singularité, dans un style largement masculin. Voilà 2'23" qui paraissent bien courtes et qui laissent à désirer une suite.

Bonne écoute.







Etienne



samedi 13 octobre 2018

Rosalía - Malamente & Pienso En Tu Mirá (chanson, 2018)


Je vous parlais récemment du flamenco revisité et épuré de Rosalía Vila Tobella, avec son premier album Los Ángeles, dont vous pouvez retrouver la chronique ici même. Cette année la jeune chanteuse catalane est entrain de tuer le game en s'associant avec le producteur El Guincho pour un album sortant prochainement et dont 2 morceaux suffisent déjà à prédir un incontournable de 2018.


Sur ces 2 singles, exit le minimalisme chant/guitare, place à une production très actuelle, aux influences hip-hop et trap dans un style beaucoup plus urbain et volontairement pop. Le cocktail est une petite bombe, qui exploite pleinement l'esprit flamenco et le vitamine avec une production beaucoup plus accrocheuse et assurément moins austère. La personnalité de la chanteuse catalane n'en est en rien altérée par cette cure de juvence. Au contraire, elle garde cette force et cette prestence quasi hypnotique, bien mis en valeur par l'illustration accompagnant Malamente.



Le premier single Malamente, sorti fin mai, est un petit chef d'oeuvre qui allie avec dextérité une production trap obscure avec des rythmes et mélodies lumineusement flamenco. Le résultat en est obsédant. Cette association hip-hop/mélodies hispanique rappelle le travail de la rapeuse Mala Rodríguez. On pense aussi à M.I.A, qui elle aussi boost avec génie ses influences indo-srilankaise, avec de la trap.



Pienso En Tu Mirá est lui sorti en juillet dernier et reprend les mêmes codes, dans un style plus pop et brillant toujours de sa trap bien sentie signée El Guincho. Il vous sera difficile d'aligner des pas de flamenco, mais le titre n'en donne pas moins furieusement envie de déhancher. On soulignera le travail impécable du célèbrissime collectif  barcelonais CANADA que vous avez déjà vu à l'oeuvre sur les meilleur de Tame Impala, Metronomy, Battles, M.I.A, Jackson and His Computer Band, Drake, Pharrell Williams et bien d'autres.

L'album est prévu pour le 2 novembre et vous risquez d'en entendre parler !

Bonne écoute,


Etienne




mercredi 30 mai 2018

Cuco - Chiquito EP (2018)


  Le jeune californien Cuco est à deux doigts de casser la pop, avec son mélange ravageur entre Beach Boys, trap, cosmic funk et électronique, illustré sur des titres comme le single "CR-V" dont on a déjà parlé en bien, et "Lucy", où le rappeur J-Kwe$t vient lui prêter main forte entre deux nappes de synthé irréelles. Ce dernier revient sur la très Brian Wilson voire Animal Collective "Summer Time High Time"

Cuco - CR-V (2018)

  On sent également un gros côté rock indé, entre Weezer, Homeshake et Mac Demarco, avec de petites touches un peu space disco, un peu chillwave, et un peu French Touch dans les claviers ("Dontmakemefallinlove"). D'ailleurs ces claviers sont au centre de l'hispanophone "Mi Infinita", rappelant avec douceur les origines latino de Cuco

  La sunshine pop un peu psyché de "Sunnyside" est une merveille intemporelle, aussi bien écrite qu'un classique 60's et aussi bien mise en son que ce qui se fait de mieux dans le genre pop-rock synthétique (Tame Impala, Still Parade). 

Cuco - Sunnyside (Clip, 2018)

  Cet EP est l'un des trucs les plus frais et les plus excitants que vous trouverez au rayon pop cette année. Cuco écrit des chansons comme les plus grands et les produit avec un son d'une modernité totale, piochant partout des idées et les combinant naturellement en un style fluide et immédiat. Une merveille !

A écouter sur Spotify ou Deezer ou Youtube

Alex


dimanche 19 novembre 2017

Madvillain - Madvillainy (2004)

Aujourd'hui nous abordons un monument du hip-hop américain avec Madvillainy, le premier album de Madvillain, fameux projet du duo MF Doom / Madlib.





     Madvillain, c'est avant tout l'histoire deux producteurs ayant fait leur armes durant le golden age du hip hop durant la fin des années 80 et durant les 90's. Ces enfants d'une nouvelle génération black ayant vécu le déclin de la ségrégation raciale, ne souffre pourtant pas moins de ce pays inégalitaire. Ces gars élevés à l'école old-school du sample et des MC ont enfilé les projets et les collaborations, dans un milieu hip-hop underground, loin des Afrika Bambaataa et Public Enemy. Ils se construisent ainsi une solide expérience, MF Doom en tant que producteur, mais aussi de parolier, de songwriter et de chanteur avec son projet KMD et son maintenant célèbre Peach Fuzz. Il s'inspira plus tard du personnage de Marvel Doctor Doom, dont il reprendra le masque, pour se créer sa propre identité visuel, le rendant ainsi reconnaissable parmi tous. Là où l'ancienne génération de musiciens black se rêvait Count (Basie), Duke (Ellington), (BB) King ou Prince, celle-ci se voit en héros, à la manière de Captain Sky, mais bravant l'injustice de cette société et venant à l'aide de cette communauté black. Ce n'est qu'au début des années 2000 et la sortie du film Gladiator, qu'il troquera le masque de Doctor Doom, pour celui de Maximus avec lequel on le connaît maintenant. D'un point de vu du son, il se distingue par une esthétique old-school et son utilisation de samples de vieux films ou émissions TV.




     Madlib, beaucoup plus spécialisé sur la production, évoluait lui aussi dans ce milieu hip-hop underground et collabora notamment avec Tha Alkaholiks dont il fut producteur sur leur premier album. Il se plaçait cependant dans une mouvance plus jazz avec son groupe Loot Pack et son très bon Soundpieces: Da Antidote.

     Il n'est donc pas étonnant que ces deux producteurs évoluant dans le même milieu musical finirent par se rencontrer et commencèrent ainsi à travailler ensemble dès 2002. Probablement un pic dans leur carrière respective, alors qu'ils avaient acquis assez de maturité musicale, sans avoir encore perdu en fraîcheur et en ambition. Ils sortirent ainsi le premier album de leur collaboration, Madvillainy, en 2004. Le succès est grand et immédiat, les propulsant sur les devants de la scène hip-hop avec leur musique indé et old-school. Pour le resituer dans le style de production très lissée et RnB alors en vogue, sortait la même année R&G (Rhythm & Gangsta): The Masterpiece de Snoop Dogg, avec le légendaire Drop It Like It's Hot en collaboration avec un Pharell Williams qui inondait déjà les charts avec ses productions. On peut aussi citer The College Dropout de Kanye West et son single Through the wire.

Madlib & MF DOOM

     Dès le début de l'album, cette production singulière saute aux oreilles, avec l'introductif The Illest Villains, qui utilise l'esthétique de vieux samples tirés du cinéma, propre à MF Doom, pour mettre en scène l'ambiance sombre et violente, tournant à la folie, qui va animer l'album. On notera la discrète contrebasse qui contribue à l'ambiance jazzy, probablement inspirée par Madlib, et donne corps à cette succession de samples. 

     Autre élément singulier, c'est la durée extrêmement courte des morceaux, entre 1 et 3 minutes maximum. Tel un ensemble d'échantillons, les producteurs nous proposent un assortiment de morceaux tournées autour d'un ou deux samples et d'idées simples, développées de façon très minimaliste et concentrée. Ce n'est pas sans rappeller cette manière intense de composer qu'utilisait le punk pour revenir à l'essence du rock et s'opposer au rock progressif en raccourcissant les chansons, tel un bon vieille album des Ramones guitare / basse / batterie / chant. Par analogie, Madvillain arrive ainsi à revenir à l'essence d'un hip-hop rough grâce à cette production qui se contente d'un beat, de samples mélodiques et du flow du rap alors mis en valeur, sans les fioritures d'une production trop riche. La simplicité n'est d'ailleurs pas que l'oeuvre de la production, elle est aussi dans les textes, indemnes de toute marque de voiture ou de "bitch". Elle est même revendiquée, comme sur Accordion "Keep your glory, gold and glitter. For half, half of his niggas'll take him out the picture. The other half is rich and it don't mean shit-ta". 

     Ces titres sont alors entre coupé de nombreuses transitions instrumentales ou de samples, un peu à la manière du récent l'album Orange de Frank Ocean et ses interludes radiophoniques. En ressort une ambiance cartoon, avec des histoires de méchants. MF Doom se pose même en braqueur sur le très bon Curls, contrastant avec le sample très chill de vibraphone. 



     Les paroles restent cependant sombres, comme sur Shadows of Tomorrow "Yesterday belongs to the dead Because the dead belongs to the past". Musicalement c'est un florilège de références à la soul, au jazz et au hip-hop, sur le flow entrainant et inimitable de MF DoomChaque titre y possède une âme propre, comme Accordion et son très éclectique sample de Experience de Daedelus. On remarquera qu'il est assez rare de sampler en morceau sorti si récemment, en 2002 en l'occcurence. 

     Meat Gringer montre lui une facette très jazzy grace à un sample de Sleeping in a jar de Frank Zappa. Raid, autre titre génial de l'album, mélange avec virtuose un sample de Bilan Evans, pour enchainer avec le génial sample du jazz tropical d'Osmar Milito et de son quartet. Je vous parlais aussi du très jazzy 60's Carls et de sa sublime réutilisation de Airport Love Them de Waldir Calmon, qui participe encore à élargir les frontières de cette album. Il faut se rendre compte à quel point ces sons au grain roots et de toutes origines, notamment jazz, sont novateurs et expérimentaux pour l'époque. Des sons que l'ont entendra 10 ans plus tard chez Kendrick Lamar, Flying Lotus ou Thundercat en plus rock. On touche même à des influences plus orientales sur l'inquiétant Shadows of Tomorrow et son sample de Hindu Hoon Main Na Musalman Hoon de Rahul Dev Burman ou sur la transition Do Not Fire! utilisant un thème de Street Fighter.

     Figaro est autre exemple de la sombre construction des morceaux, grâce à son sample de In the Begining de Dr Lonnie Smith, en faisant un des meilleurs single de l'album grâce à des paroles saisissantes et un flow extraterrestre, n'étant pas sans rappeller celui du regretté Notorious B.I.G.. Ne passez pas non plus à côté de Supervillain Them, digne des meilleurs génériques de Marvels et probablement le morceau de transition le plus réussi de toute l'histoire du rap. Il résulte pourtant de la simple accélaration en tempo de l'intro d'Adormeceu du groupe brésilien O Terço, mais transcende totalement l'original (allez à 0:15 vous comprendrez). Celui-ci introduisant à merveille le monument All Caps, chef d'oeuvre en ce temple, animé de ce merveilleux sample tirée d'une série TV américaine, Ironside. Sample très coriace à l'oreille de ces génies identificateurs de samples, puisqu'il n'a enfin été identifié que 10 ans après avoir été mis au monde par Madlib. Imaginez un peu la culture du mec! Il illustre à lui seul l'ambiance de l'album et le talent de ce duo hors-norme. 

On pourrait ainsi parler en détail de chacun des 22 titres, mais je préfère vous laisser (re)découvrir cette oeuvre d'anthologie.


A écouter sur Deezer ou Spotify. les galettes c'est par ici et les CD ici.


Merci pour votre lecture et à bientôt !



Etienne









mardi 18 juillet 2017

Tyler, The Creator - Boredom (2017)

Breaking news pour le deuxième single annonçant le cinquième opus de Tyler Okonma. C'est bien une petite météorite inter-galactique qui nous parvient de la planète Tyler, The Creator, roi du hip-hop californien et leader du collectif Odd Future





     On y retrouve la face la plus chill de son précédent Cherry Bomb, étonnamment épuré de sa production déstructurée et expérimentale qui faisait sa marque. Comme à son habitude, il nous gratifie d'une ribambelle de guest vocaux avec Rex Orange County, Anna Of The North et Corinne Bailey Rae et de la participation de Austin Feinstein du très L.A. Slow Hollow à la guitare. 




     Après une petite introduction RnB posée et discrète, vient subtilement s'infiltrer un arpeggiator annonçant l'arrivée jouissive du beat qui déroule lui même le tapis rouge au flow toujours aussi grave de Tyler. Un moment de pur de plaisir! 
Ce hip-hop chill avec guitares funky et chant RnB n'est pas sans rappeler les productions du grand marabout Pharrell Williams. Un style très en vogue en ce moment, notamment après le très remarqué Funk Wav Bounces Vol.1 de Calvin Harris, mais qui est exécuté avec talent et personnalité. Il se paye même le luxe d'une fin beaucoup plus orchestrale, mais de bon goût!


     On avait déjà pu entrevoir ce son très californien 80's sur le délicieux 911 / Mr. Lonely diffusé fin juin, titre sonnant étonnamment Connan Mockasin et son It's Choad My Dear. L'album Scum Fuck Flower Boy est annoncé pour le 21 juillet. En toute confidence, l'album ayant fuité la semaine dernière, il semblerait qu'on ai à faire à du très haut niveau. Rien à voir avec la pochette qui ne vend pas du rêve, il faut l'avouer.  

A suivre !


Etienne

lundi 10 avril 2017

Alfa Mist- Antiphon (2017)





     Voici une magnifique pépite, toute fraîche du mois de mars et en provenance de Londres. A mi chemin entre le jazz, le hip-hop et la soul, elle est un témoin actuel de ce jazz urbain tirant ses prodiges d'une scène hip-hop, redécouvrant sa généalogie, aux origines de la black music. A l'instar de l'artiste Amp Live dont je vous parlais il y a de ça quelques mois.


     Le génial beat-maker et pianiste de l'est londonien n'en est pas à son coup d'essai, puisque cet album fait suite à un EP, Nocturne, sorti en 2015, lui plus orienté électronique. Sur ce premier LP, la démarche y est beaucoup plus instrumental et proche du format jazz. Très claires sur 7th October, seul morceau rappé, les influences hip-hop d'Alfa Mist ressurgissent alors dans la rythmicité de son jeu, donnant tout son cachet à ses morceaux. Mais contrairement à des albums comme Low End Theory de A Tribal Called Quest, samplant du jazz pour en faire du hip hop, la substance fondamentale de cet album est bien le jazz. Préférant alors inverser la logique, Alfa Mist joue ainsi du jazz pour évoquer du hip-hop. Il s'est donc largement entouré, laissant s'exprimer saxophone alto, trompette et guitare électrique, remplaçant les boîtes à rythmes pour une batterie et donnant toute sa place au piano. La soul y est aussi une grande inspiration dans ses compositions, comme sur les titres PotentialErrors, ou Breath dont la mélodicité y est plus marquée. C'est d'ailleurs cette alternance d'harmonieuses mélodies soul, tranchant avec des mélodies jazz beaucoup plus destructurées, qui donne tout son rythme à l'ensemble du 8 titres qui fonctionnent à merveille, nous captivant de bout en bout.


     
     C'est donc un magnifique album dont je vous conseils chaudement l'écoute, nous permettant de découvrir un jazz moderne et urbain, toujours prêt à nous surprendre et susciter notre excitation.

A écouter sur Deezer, Spotify, Soundcloud ou son Bandcamp.


Merci pour votre passage et votre lecture !


ETIENNE



samedi 10 décembre 2016

Amp Live - Kaleidoscope Theory EP ( 2013 )

Comme vous avez pu le constater, je n'ai malheureusement plus le temps de publier régulièrement sur le blog. Mais je ne peux m'empécher de vous faire découvrir une petite pépite découverte tout récemment via l'émission radiophonique de Laurent Garnier, It Is What It Is, dont je vous recommande d'ailleurs chaudement l'écoute.



     Cette pépéite, c'est l'oeuvre d'AmpLive, aussi connu comme membre du duo Zion-I avec MC Zumbi producteur de San Francisco adepte d'un hip-hop expérimental et hybride.      
     C'est dans ce style multi-composite que se place cet EP sorti en février 2013, utilisant une production ultra riche, tintée de jazz, de soul, de pop, de rnb, voire de drum & bass, formant une véritable mozaïque hip-hop. Les morceaux y sont tortueux, changeant de rythme, de mélodie et de style à tout va, tel un kaléïdoscope. En émane un furieux psychédélisme moderne, où le sitar indien de Mister Sarode cotoîe le rythme quasi calypso de Purple et où le jazz-rock de Fast Break se métamoprphose en tube électro.




     L'album culmine sur le fabuleux The Rightous, qui est très probablement le meilleur hybride hip-hop/jazz que j'ai pu entendre. Un titre hors du commun qui inverse les habitudes en samplant du hip-hop pour le mixer sur une instrumentation jazz en y associant une production électronique, avec ces trompettes tout droit sorties du bon vieux clavier CASIO de notre noël 95.



     Pour en découvrir un peu plus sur ce producteur, je vous conseils son album remix de In Rimbows de Radiohead.

Pour écouter, c'est par ici sur Deezer et Spotify
Pour en apprendre un peu plus son site.

Merci pour votre lecture et bonne écoute à tous !


ETIENNE





mercredi 23 novembre 2016

A Tribe Called Quest - We Got It From Here... Thank You 4 Your Service (2016)



  AAAAaaaah qu'il est bon ce disque. Dès "The Space Program", les flows s'entrechoquent, se répondent et s'interpellent comme les samples sur une musique qui sonne à la fois old school et moderne. "We The People" éblouit avec son feeling rock, de l'écho rockabilly sur la voix de Q-Tip aux sonorités. La production de Q-Tip sur l'album est absolument brillante, les flows sont étincelants, les parties chantées accrocheuses, l'ensemble est bien composé et brillamment exécuté (merci au mélange samples - instruments live, notamment visible sur "Solid Wall Of Sound" avec Elton John). Les feat sont hyper bien gérés (les interventions de Busta sont plus classes que jamais, le jeu de Jack White apporte un vrai plus...). Et puis ces textes, qu'ils sont bons !

  Le passage de flambeau de "Dis Generation" sonne plus comme une victoire  qu'un aurevoir, et l'ensemble de l'album est un bel hommage à Phife Dawg, décédé avant la fin des enregistrements (et honoré sur "The Donald"). On espère que Q-Tip et Ali Shaheed Muhammad continueront à faire cette musique, ensemble sous un autre nom (ce disque est le dernier de Tribe) ou séparément. Quand on entend des bombes comme la très Mobb Deep "Kids..." avec André 3000, la funky "Melatonin", les choeurs angéliques de "Enough!!" ou le beat millésimé de "Mobius", on ne peut qu'espérer que ces putain de morceaux aient des petits frères bientôt. 

  RIP Phife, et longue vie à Q-Tip et Ali, qu'ils continuent de nous fournir en hip-hop de qualité, sans renoncements artistiques, modernes et accessibles. Foncez l'écouter ici.


RIP Phife 
Alex


jeudi 3 novembre 2016

YG - Still Brazy (2016)



  On replace le contexte. Le hip-hop de la côté ouest va bien, très bien. On n'a probablement pas connu vague plus fertile de rappeurs californiens depuis la grande époque de Dre, Cube, Snoop, Pac et les autres. Et YG est un des artistes les plus intéressants de ce retour de flamme gangsta. Voilà pour la géographie. Pour le côté plus personnel, YG s'est fait tirer dessus récemment, et aurait pu y passer, mais heureusement pour nous (et bien évidemment pour lui), ce n'est pas le cas, et on a droit à un superbe album de hip-hop de haute volée, teinté d'une certaine paranoïa bien compréhensible.

  Vous allez donc comprendre le début de l'album, sachant ça. L'atmosphère inquiétante et cinématographique de "Dont' Come To LA", presque murmurée, et l'anxiété de "Who Shot Me?", et puis ces titres, ces paroles, tout ça est très évocateur. La musique est excellente. On a des morceaux très typiques du G-Funk, mais revu et corrigé dans un monde qui a connu les tubes minimalistes de DJ Mustard, les rythmiques folles de la trap et les synthés basse monstrueux du rap sudiste, comme "Word Is Bond", "Gimmie Got Shot", "I Got A Question",  et surtout le tube absolu "Twist My Fingaz". Ses synthés élastiques et son rythme électrofunk rappellent les grandioses réussites récentes de Dâm-Funk en solo ou avec Snoop Dogg sur 7 Days Of Funk. Un morceau impeccable, un classique instantané. L'inspiration électrofunk réussit à de nombreux autres superbes morceaux comme "Bool, Balm & Bollective", "She Wish She Was", et "Blacks & Browns", tous de potentiels singles. 

  Parfois, l'électro se fait plus minimaliste et sombre, comme sur "Why You Always Hatin'", autre tube ultra-efficace et au clip fendart feat Drake & Kamaiyah, et surtout "FDT" (Fuck Donald Trump), le puissant "Police Get Away With Murder" au son métallique rappelant presque la radicalité de groupes reggae-punk des années 80 comme les Basement 5, le lancinant "Still Brazy" où la voix de YG, profonde et grave mais aux médiums clairs, se fait presque soul dans les implorations ("Oh God!"). D'ailleurs, son flow est d'une constante perfection, le mec est doué.

  Bref, un superbe album, ultra cohérent, très très solide, gavé de tubes et sans temps morts, aussi authentique qu'accessible. Un des grands disques rap de l'année, à écouter ici.

Alex

mardi 1 novembre 2016

Travis Scott - Birds In The Trap Sing McKnight (2016)


  J'avais beaucoup aimé son Rodeo de l'an dernier, entre digne successeur des ténèbres du Yeezus de Kanye West et intuition mélodique folle ("Antidote"!). Et ce nouveau projet ne me déçoit pas du tout. Scott est à l'aise en tant que producteur et ça se sent, ses beats sont subtils, mélodiques, bruts et sophistiqués, sombres et obsédants. Il se balade dans un océan d'autotune bien gérée, délivre motif catchy sur motif catchy, et gère ses invités aussi bien qu'un Kanye West. André 3000 fait des merveilles sur le magnifique "The Ends", Kid Cudi sur "Through The Late Night", Young Thug sur "Pick Up The Phone",etc... et même (miracle!) l'irritant Bieber se change en rappeur trap convaincant sur la très bonne "Beibs In The Trap". Un miracle qui vaut bien celui de West, qui a réussi cette année à me faire aimer un chant de Chris Brown sur "Waves".

  Absolument tous les titres sont de très bonne facture. Et le côté rock et saturé de la production très soignée, toujours originale et ultra bien bossée, ajoute à la profondeur de l'ensemble et place Scott bien au dessus de la mêlée, que ce soit pour ses tubes qui donnent envie de sauter partout ou pour ses bangers sombres. Et marque une étape de plus dans le parcours sans faute du rappeur/producteur. Et en plus il a été numéro 1 des ventes, il a donc contribué à l'amélioration de la qualité de ce qu'écoute l'auditeur moyen (ce qui est un exploit!). Bref, une réussite ! A écouter ici.

Alex

jeudi 20 octobre 2016

Danny Brown - Atrocity Exhibition (2016)


  Cet album m'a pris par surprise. Un mélange de hip-hop criard et de rock  bien sale, c'est plutôt rare. Et ça commence dès "Downward Spiral" et son titre emprunté à Nine Inch Nails, avec un Danny Brown qui couine plus qu'il ne rappe, mais avec un flow ultra intéressant qui rappelle André 3000 dans ses jours les plus énervés. Musicalement, c'est riche, entre post-punk aux guitares anguleuses et aux synthés basse inquiétants, basse et rythme free jazz en roue libre. La même recette est utilisée sur "Tell Me What I Don't Know", avec un flow rappelant davantage Notorious BIG et un refrain psyché classe que n'auraient pas renié les Black Angels ou les Doors.


  "Rolling Stone" rappelle carrément l'ambiance d'un LP de Joy Division (l'album est quand même nommé d'après une chanson du groupe, ça paraît logique), avec un superbe refrain là encore. "Really Doe" et sa dream team incroyable (Kendrick Lamar, Ab-Soul, et Earl Sweatshirt le compagnon de misanthropie et d'agoraphobie) chasse sur des terres plus hiphop avec ce beat lo-fi sorti du new-york du Wu-Tang, mais revisité façon trap avec des sons de film d'horreur et du glockenspiel flippant. Dans le même genre old school perverti, "Pneumonia" est une grande réussite.

  La suite, "Lost", est assez minimaliste, reposant sur des bases de jazz variété années 30-40, pour un résultat bon mais moins marquant, la faute à des répétitions à outrance. De même, le bon psyché "White Lines", et le plus rythmé "Dance In The Water" sont un peu courts en variations pour tenir l'auditeur tout du long. C'est d'ailleurs le seul point négatif de l'album, la voix de Brown est très nasillarde, les instrumentations ne lésinent pas sur la cacophonie et les arythmies, les sons peuvent être criards, et ça peut lasser les moins endurcis aux musiques plus exigeantes et moins immédiatement accessibles. Et ce n'est pas l'intervention très décalée avec le ton de l'album (trop doucereusement rnb ?) de Kelela sur le plus mou "From The Ground" ou la soul plate de "Get Hi" qui suffira à les faire raccrocher.


 Mais c'est dommage car "Ain't It Funny" qui combine l'approche jazz, les pouet pouet et le côté punk et coldwave est quand à elle ultra réussie, un vrai tube déviant. De même que "Golddust", ses ambiances western et son riff démentiel, et le génialissime "When It Rain". D'autres morceaux sont juste bons, comme le très André 3000 "Today", ou le final "Hell For It" et son superbe piano.

  Bref, l'album est un très solide disque, inclassable, quelque part entre rock intransigeant et hip-hop radicalement expérimental, c'est un vrai effort d'innovation réussie d'une main de maître, et à saluer. Du hip-hop East Coast, du funk-rap psychédélique façon Californie, du rock psyché voire stoner, de la coldwave bien brutale... Et tout ça maîtrisé et mélangé subtilement. Dommage, en coupant 4 ou 5 titres sur les quinze et en les groupant dans un EP accompagnant le disque, on avait un album court, cohérent et parfait, et plus facilement écoutable d'une traite sans les migraines occasionnées par le côté trop incisif du son. Mais cela n'enlève rien à la qualité visionnaire de cette oeuvre, dont je vous recommande vivement l'écoute ici.

Alors bonne écoute, et revenez nous donner vos avis !

Alex


lundi 5 septembre 2016

Future - EVOL (2016)


  Le problème avec les artistes du genre de Future, c'est le revers de la médaille d'une de leurs qualité : la productivité. Les mixtapes et albums sortant au rythme effréné de 3 ou 4 par an, la créativité s'émousse, les automatismes s'installent, et on fait vite un peu toujours la même chose. D'autant plus que les producteurs sont toujours les mêmes, et eux aussi, ultra sollicités, proposent souvent une formule davantage qu'une musique originale.

  Pourtant, à force de creuser le même sillon, on acquière une certaine maturité, on explore à fond son art jusqu'à en maîtriser les moindres aspects techniques. Et quand on a une vision cohérente, et une certaine volonté d'aller droit au but, des pépites de talent raffiné peuvent en jaillir. Et c'est le cas ici. Je suis toujours en décalage avec Future. Par exemple, l'an dernier, quand la critique a encensé son DS2 (que j'ai adoré mais trouvé un poil long et manquant de structure... Vendu comme un album mais plus proche de la mixtape), je lui ai préféré le snobé (mais un peu réhabilité depuis) What A Time To Be Alive, avec Drake. Plus concis, plus long en bouche, avec des sommets moins hauts mais une certaine constance appréciable. Et puis surtout, des instrumentaux qui se détachent, qui ont une vraie personnalité propre, ce qui permet à Future d'envoyer un flow unique pour chaque morceau. Et qui marquent l'oreille. Et bien, c'est tout pareil ici... Et l'album a été plutôt mal reçu.

  Pourtant, "Ain't No Time" et "In Her Mouth" (amis de la poésie bonsoir) accrochent tout de suite. L'ambiance droguée, dépressive, brute et sombre est toujours là, les gimmicks sont entêtants, les rythmes martèlent, et Future déploie des motifs vocaux enivrants et des refrains mémorables. Les morceaux sont concis, structurés, straight to the point. Même "Maybach", à l'instru très convenue, s'en sort grâce à son talent. Et il transcende le beat très sobre de "Xanny Family" avec cette mélopée autotunée ultra addictive, et surtout installe une ambiance incroyable grâce à la respiration du morceau, bien aéré. L'enchaînement des morceaux, ses patterns vocaux réguliers et les rythmes implacables, tout est fait pour ne laisser aucun répit et installer une ambiance dingue de transe dark.

  Le rythme change avec les pouet pouet de "Lil Haiti Baby", un peu en-dessous mais de qualité très correcte. Les synthés aigus uniques de "Photo Copied" apportent une diversité bienvenue dans la palette de sonorités, de même que le synthé basse baveux de "Seven Rings". Cependant ces trois morceaux sont un peu le ventre mou de l'album, malgré de bonnes idées dans chacun.



  Heureusement l'album est redynamisé par "Lie To Me" et son synthé cheesy tout droit sorti d'années 80 revues et perverties. Faut remonter à Honest voire Pluto pour entendre un truc aussi joyeux, pop et entraînant chez Future. Le refrain est irrésistible, le morceau est top. "Program", un peu répétitive mais correcte, réinjecte un peu de noirceur avant un autre sommet, "Low Life", qui est une réécriture d'"Often" de The Weeknd, en présence de l'intéressé. Le côté fusion entre hiphop dark et rnb/pop est génial, on croirait que le morceau a été écrit par les deux tant la synergie est palpable. La diversité de l'album est là encore réhaussée par ce titre. Ainsi que par le suivant, le presque rock psychédélique et planant "Fly Shit Only" au flow véloce hypnotisant qui rappelle (pour la prouesse vocale et la dextérité du phrasé) le "Just Might Be" du concurrent Young Thug, sur le merveilleux Barter 6 sorti l'an dernier. Avant de conclure par un "Wicked" plus classique mais qui claque.

  Bref, l'album n'est pas exempts de défauts ni de répétition. Mais avec un peu plus de concision et de diversité dans les morceaux, Future nous offre un album très solide, et une vraie réussite (que vous pouvez écouter en suivant ce Lien Spotify).

Bonne écoute, merci pour votre lecture et vos commentaires, et à bientôt !

Alex


mardi 7 juin 2016

Frank Ocean - Channel Orange (2012)



  Vous voulez du classique moderne ? Vous croyez que des Thriller, des Songs In The Key Of Life ou des Sign "O" The Times ne pourraient plus sortir de nos jours et qu'aucun disque de ce calibre ne sortira plus jamais ? Ce disque est fait pour vous. Connaissez-vous Frank Ocean ? C'est celui qui dans le collectif de hip-hop hardcore Odd Future composait des ballades à la Stevie Wonder plutôt que des bangers rap. C'est celui qui pour beaucoup a déringardisé le terme rnb (au sens moderne), et pris la relève de D'Angelo et sortant le Voodoo des années 10, ce Channel Orange donc.

  Le disque commence par un bruit, puis un sifflement très aigu que peu d'entre vous pourront entendre (passé un certain âge... désolé !), comme celui émis par les télés en fonctionnement, puis justement un jingle TV, qui conclut ce "Start" introductif et nous plonge dans le premier classique de l'album : "Thinking Bout You". Cette ballade est une héritière de Wonder via D'Angelo justement, le falsetto de Ocean dans les refrains contrebalance son chant plus grave dans les couplets, et le tout (instrumentation et chant) évolue entre hip-hop (boîte à rythme), (nu)soul (cordes), et pop (synthés, guitares). Dans une modernité absolue et en même temps en s'inscrivant dans une immense tradition. Et ce chant si subtil, si touchant.... Un classique vous disais-je ! Tout est merveilleux de simplicité, d'évidence et d'émotion dans ce morceau, la moindre mesure est à sa place.




  "Fertilizer", qui sonne comme un jingle publicitaire composé par Stevie Wonder, est une courte introduction menant vers un autre sommet : "Sierra Leone", qui dédouble le chant de Frank Ocean un peu comme le faisait Marvin Gaye en gérant les questions-réponses et les choeurs en plusieurs prises. Je ne vais pas le répéter tout l'album mais l'instrumentation là encore est impeccable, mélodique, touchante, sobre et riche, tout comme le chant. On a le vertige en entendant Curtis Mayfield, Prince, Janelle Monaé, Michael Jackson, Sly Stone et autres... évoqués par la voix d'Ocean et/ou la musique. Sans que cela n'enlève quoi que ce soit à la personnalité hyper forte du tout. 

  Même chose pour le suivant, "Sweet Life", merveille soul/rnb/pop. Oh et le plus beau c'est que les paroles sont bonnes, et il y a des liens entre les morceaux, c'est un peu un album-concept sans le côté chiant du truc, ce qui justifie les intermèdes et leurs bruitages de télé branchés sur cette fameuse "channel orange" (il y a dans ces paroles l'histoire d'un bar à strip-tease, le Paradise, et d'une des "danseuses" etc... je vous laisse découvrir ça tous seuls !).




  "Super Rich Kids", le titre suivant, introduit par un court skit ("Not Just Money") rappelle la blue-eyed soul au piano martelé comme une percussion du "Bennie & The Jets" d'Elton John, et le flow misanthrope d'Earl Sweatshirt complète parfaitement le chant rnb sensible d'Ocean. Parfait.

  Plus psychédélique et flirtant avec une électronique plus expérimentale ainsi qu'avec la pop, "Pilot Jones" est un autre classique instantané, qui évoque du coup un peu l'esprit des Temptations avec une rythmique proche du genre de rnb blanc post-dubstep de James Blake. "Crack Rock", entre beat hiphop old school et claviers soul, émeut et est encore un sommet. Tout comme l'enchaînement avec le carrément électronique (et funky aussi, ainsi que hip-hop / rnb à la The Weeknd sur la fin). 




  "Pyramids", morceau fleuve de presque 10 minutes, absolument incroyable, un vrai moment de bravoure bluffant. Je vous laisse vous faire souffler par le morceau. Le pire c'est qu'on penserait qu'il est impossible de suivre cela, mais il y arrive le bougre, et avec un des meilleurs morceaux de l'album, et peut-être le plus accessible : "Lost", et sa rythmique funky. Le très délicat intermède "White", avec John Mayer, termine cet enchaînement de morceau absolument délirants, un des meilleurs que j'aie jamais entendus. 



  "Monks" poursuit à merveille l'enchantement, avec un rythme plus soutenu qui apporte une dynamique bienvenue. Là encore rien à redire c'est parfait, absolument parfait. Bon, il fallait bien un petit hic, "Bad Religion" est une ballade voix-orgue-piano plutôt jolie mais un peu convenue, pas à la hauteur du reste même si elle reste bonne et très écoutable, avec de bons moments. "Pink Matter", avec André 3000, est meilleure, c'est-à-dire au niveau stratosphérique et intouchable du reste du disque. De même que la très pop "Forrest Gump", qui apporte une touche plus enjouée à cet album autrement très sombre et dépressif, avant une "End" en field (urban?) recording




  Bref, un classique. Pour ceux qui pensent que Back To Black de Winehouse est le dernier du genre, foncez sur Channel Orange. J'ai rien à ajouter, la musique parle d'elle-même, si vous voulez entendre comment sonne un génie capable de synthétiser et de moderniser la soul, le funk, la pop, l'électronique, le hiphop et le rnb dans les années 2010 tout est là. 

Pour écouter sur Spotify c'est ici


Merci pour votre lecture et vos commentaires !


Alexandre

 
     Un album hors-norme, un artiste hors-pair, une production exemplaire, une sensibilité glaçante, une poésie touchante. Les superlatifs manquent pour décrire cet album qui déchaîna les passions à sa sortie en 2012 et se posa dès lors comme un standard de l'histoire du R'n'B.

     Utilisant son background hip-hop comme support de production et y appliquant des compositions dignes des plus grands noms de la soul et du R'n'B tels Marvin Gaye ou bien Stevie Wonder ( oui rien que ça ! ), il casse littéralement les cloisons du genre, à l'image de D'Angelo. S'y exprime alors pleinement la sensibilité de Frank Ocean dans des textes narratifs et introspectifs que le genre hip-hop beaucoup plus démonstratif et extraverti ne permettrait pas. On est ainsi embarqués dans cette histoire sur fond de bandes FM que les très nombreuses et intelligentes transitions mettent parfaitement en vie, sans être nullement pompeux. Laissant respirer un album qui s'apprécie à la fois dans l'unicité de 17 titres homogènes en qualité et cohérents dans leur recherche artistique, tout aussi bien que dans la diversité des titres ayant leur personnalité propre comme autant de stations FM et autant de petits tubes à découvrir, à l'instar de ces Thinkin About YouSweet LifeSuper Rich Kids, Lost ou encore Pink Matter.

Bonne écoute !

ETIENNE