Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes
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jeudi 26 avril 2018

Bohemian Supermarket - Greatest Hits EP (2018)


  Les Bohemian Supermarket sont un groupe de rock français (auvergnat pour être plus précis, et vichyssois pour faire du zèle), à tendances stoner et hard-blues. Actif depuis un peu moins d'une décennie, ils viennent de sortir cet EP, intitulé avec malice Greatest Hits. Le groupe est composé de Jessy Chancerel au chant, à la guitare et derrière les manettes (enregistrement, mixage), d'Alain Chamorro à la basse et aux choeurs et de Frédéric Garcia à la batterie et aux choeurs. 

  La force de ce groupe, ce sont ses riffs et ses refrains mémorables, que l'on retient vite et que l'on s'imagine très bien pouvoir beugler dans un pub, où leur son rock très chaud sans tomber dans le vintage d'épanouirait à merveille, dans une ambiance entre pub-rock, Motörhead et AC/DC. Par exemple, "More Than Beer" oscille agréablement entre le stoner (on pense presque à Black Sabbath dans l'ambiance plombée), le hard-blues et le hard rock tout court avec un superbe solo. Et ce qui donne tout son relief au morceau, c'est ce côté rock du désert, avec un son de guitare incroyable, intensifié par un clavier bien senti en fin de morceau. Cette syncope blues est présente également dans le plus 90's "Blind Twisted Man", entre Canned Heat grunge, et Rage Against The Machine, ainsi que la très Queens Of The Stone Age "My Girlfriend", agréablement plombée et propice aux headbangs. 

Bohemian Supermarket - More Than Beer (Clip, 2018)

  On pense également au groupe de Josh Homme sur l'impeccable "Too Short Too Late", avec ce côté classic rock brutal jouissif, façon The Lords Of Altamont, rendant un hommage indirect à des groupes comme Deep Purple, Steppenwolf, Iggy Pop ou les MC5. Sur "Baby", on a presque un rythme funky derrière l'épaisseur d'un riff mordant et d'une batterie surpuissante. Et encore une fois, un court mais mémorable solo de guitare. Deux excellents morceaux.

  Bref, un court mais intense EP, radicalement rock, et très personnel. C'est un peu le meilleur des deux mondes, le groupe étant en indé, ils sont authentiques, ont une identité assez forte et ne se compromettent pas, mais en même temps le projet est très bien joué et produit. A écouter d'urgence !


Alex


lundi 20 février 2017

The Lords Of Altamont - Midnight To 666 (2011)



  L'écoute récente de l'excellent dernier Richmond Sluts (chroniqué ici), m'a donné envie de réécouter deux disques de rock bien sauvages ayant marqué mon adolescence. Je vous ai parlé récemment (il y a quelques jours, juste ici) de The Eighties Matchbox B-Line Disaster, groupe précieux qui arrive à me faire apprécier sans réserve une musique parfois proche du punk hardcore. Et bien, le combo garage/punk Lords Of Altamont (déjà évoqué ici) au nom évidemment inspiré par les Stones, est quasiment aussi essentiel qu'eux dans un genre tout aussi sauvage davantage marqué par le triptyque classic rock / garage-punk / psyché. 

  Et ici, on ne rigole pas, et on le sent dès le (très lourd) riff inaugural un chouia psychédélique et carrément punk (tout comme le chant entre Ramones et cris hardcore) de "F.F.T.S". Ce morceau, inutile de le dire, est une sacrée claque et un classique instantané. "Get In The Car" enfonce le clou avec un riff garage rock boosté aux anabolisants et un chant punk/pop rassembleur (ces "hé!" un peu Hives, on pourrait presque entendre tout un pub les reprendre en choeur, chope à la main). C'est une musique faite pour être subie à grand volume, et les grands espaces psychédéliques tressés par la guitare de "Gettin High - On My Mystery Plane" invitent à faire péter les potards de l'autoradio façon Steppenwolf. De même pour "You're Gonna Get There" et son rock pour motards durs à cuire tout de cuir clouté vêtus. Le paroxysme de ce hard-blues psychédélique étant atteint sur "I'm Alive", climax énorme, comme si AC/DC jammait avec les MC5 et les Black Angels.

  Mais, après "F.F.TS", l'autre grand moment du disque c'est ce "Save Me - From Myself" qui commence bien psyché avant de partir en riff bien dark post-Sabbath et hurlements de psychopathe, mais tout ça avec une assise implacable qui fait passer le tout à merveille, notamment cette basse diabolique et cet orgue puissant. Les satanisteries se poursuivent sur le plus accessible (oserais-je dire pop?) "Soul For Sale", encore très bon. Le punk de "Turn Me Down" a également une énergie rassembleuse, et "Bury Me Alive" un côté tubesque avec ces choeurs pop/punk.

  La fin de l'album vaut également le détour avec quelques uns des morceaux les plus forts de l'album : "Ain't It Fun" à la construction et aux arrangements plus ambitieux fait mouche, c'est vraiment un grand morceau d'un groupe au sommet de son art. Et "Synanon Kids", en plus psyché, voire un peu hard façon Deep Purple de In Rock (cette construction alambiquée, ces claviers....), est une de mes préférées du LP. Enfin, "Action Woman" prouve que même sans les potards à fond, le trip du groupe est toujours aussi prenant. 

  En résumé, c'est un très bon album de hard-rock psychédélique à tendance punk, un de mes classiques modernes du genre à découvrir au plus vite. 
  

mardi 5 juillet 2016

X - Los Angeles (1980)




  Et bim ! C'est comme un uppercut que le groupe commence cet album et confirme d'entrée de jeu la place cruciale de la Californie sur la carte du monde du punk. Le riff de "Your Phone's Off The Hook (But You're Not)" est d'obédiance rock fifties, mais version punk (à la Johnny Thunders). Et le chant masculin/féminin fait la différence : ce groupe a un truc, un vrai. Ces petites intonations psyché qu'on retrouve dans les voix et venant directement des voisins (et ancêtres) de Jefferson Airplane et Doors (mais ne le dites pas trop fort, les hippies sont pas très bien vus chez les punks). C'est confirmé sur "Johnny Hit & Run Paulene", où on croirait entendre un duo entre Jim Morrison (ou Jeffrey Lee Pierce selon les moments) et Grace Slick. Et puis cette basse caverneuse, ce solo rockabilly... Magnifique. Ah oui et la production est vraiment bonne, sale comme il faut, mais écoutable (à noter pour du punk, surtout du punk eighties).




  Ils tentent ensuite le mur du son et le chant déglingué à la Sex Pistols (plus un refrain assez pop) sur "Soul Kitchen", avec réussite, et font presque du post-punk avec le riff nihiliste et irrésistible de "Nausea", son orgue doorsien, son beat pied sur la grosse caisse et son refrain accrocheur. Ou comment être intègre, sans concessions et accessible en une leçon. Oh et la chanteuse est (comme sur tout le disque) une merveille de talent à l'état brut.

  Retour du rockabilly caverneux sur "Sugarlight", mais revu et corrigé par le punk, et toujours cette voix masculine légèrement éraillée (par la nicotine ?) qui va bien. Le morceau titre, "Los Angeles", tout en breaks et presque hard-blues repose encore sur des questions-réponses masculin-féminin du plus bel effet.




  "Sex And Dying In High Society" fonce à toute vitesse et défonce tout sur son passage en suivant la même formule, agrémentée de nappes de synthé étonnantes. "The Unheard" est plus haché, plus bluesy à nouveau, la batterie martèle sans répit et les chanteurs chantent en choeur des trucs à propos de "milliers d'enfants qui enterrent leurs parents". Encore un grand moment. Et cet album aussi excellentissime que concis se termine en beauté par "The World's A Mess; It's In My Kiss", superbe là encore, avec orgue, chant quasi pop, rythme effréné et guitares tranchantes.




  Une leçon de punk, et un classique indispensable à connaître absolument. Pour le (ré)écouter c'est par là. N'hésitez pas à donner votre avis sur ce classique du punk qui dépasse les limites souvent trop réductrices qu'on accole au genre tout en respectant l'esprit de cette musique par leur passion, leur talent et leur intégrité sans limites. 

Bonne écoute, et merci pour votre lecture et vos commentaires ! 




Alex

mardi 29 décembre 2015

Lemmy Kilmister (1945-2015)

 
 
  Triste jour pour le rock qui dépote. Lemmy l'immortel, l'indestructible n'est plus. Celui qui a poussé la transe psyché dans ses retranchements avec Hawkwind et conceptualisé le rock "toujours plus vite toujours plus fort" avec Motörhead, aura vécu jusqu'à la fin, malgré des soucis de santé, entre concerts et albums (dont Bad Magic sorti cette année). En hommage à ce personnage hors du commun, déjà iconisé de son vivant, je vous propose de réécouter quelques chansons qui m'ont marquées.
 
RIP Lemmy.
 
 
 
 
Classique du psyché à la fois space (les claviers) et très terrien (les très lourdes guitares, la basse monolithique).
Il existe un hommage possible  à cette chanson sur l'album Trans-Love Energies de Death In Vegas, avec l'enchaînement Silver Time Machine - Black Hole qui sonne comme un croisement de Hawkwind, Iggy Pop période The Idiot, The Jesus & Mary Chain, My Bloody Valentine et The Horrors.
 
Lemmy savait chanter avec conviction et mettre en musique (à plein pot, il va sans dire) ces hymnes pour losers qui sont l'essence même du rock'n'roll. Cette chanson est la seule qui arrive à me faire apprécier les roulements de grosse caisse, et un son de batterie aussi gras que j'apparente plus au métal et que je déteste vraiment, et ça n'est pas rien.
 
 
 
 
Classique parmi les classiques, tout est à tomber dans cette chanson, un vrai bulldozer prêt à détruire tout sur son passage, et mettre à genoux tous les rock kids l'écoutant pour la première fois. Le pinacle de cette idée du rock poussé à l'extrême que défendait Lemmy avec acharnement. Et une chanson vraiment à part qui ne connait pas d'équivalent. Et tout l'album est rempli de brûlots aux riffs démentiels, un must-have.
 
Lemmy était profondément inspiré par les pionniers, et ça se sent dans ce rockabilly motörheadisé issu de l'album 1916. Je vous renvoie aussi vers la discographie d'un side project de Lemmy avec un membre des Stray Cats nommé Head Cat, projet consistant à reprendre des classiques du rock : playlist The HeadCat.
 
 
 
 
 
Mais Motörhead c'est aussi des tempos plus lents, des morceaux plus atmosphériques et lourds à la fois, un peu dans l'esprit psyché noir et marécageux du 1er Stooges, comme le prouve cette chanson.
 
Et puis il y a ce classique dont j'ai parlé récemment ici, cette ballade antimilitariste basée sur un récit de la guerre de 1914-18, racontée comme si elle était vécue de l'intérieur par un Lemmy solennel et émouvant. Et qui prouve que tout au long il aura eu les couilles de creuser son sillon sans quitter son éthique rock, mais qu'il aura su quand même se perfectionner, innover et surprendre son public.

Un grand nous quitte.
Bye Lemmy ! J'espère qu'ils ont de bonnes basses là où tu es.
 
 
 
 
Alex