Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes
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mercredi 15 mai 2019

Vampire Weekend - Father Of The Bride (2019)


  Pas tout à fait conquis par les premiers singles de l'album, je m'attendais à être déçu par ce disque, alors que je considère leur précédent, Modern Vampires of The City (2013) comme un classique, et que leurs deux premiers ne sont pas loin derrière. Et puis, petit à petit, au fil des réécoutes, ces singles ont fini par me convaincre, et j'ai fini par apprécier la direction prog-folk que prenait l'album. Et je ne suis pas déçu. "Harmony Hall" accroche incontestablement l'oreille, entre le Grateful Dead, "Sympathy For The Devil", la soul blanche de George Michael, et le style post-doo-wop déjà présent sur l'album de 2013. Autre gros single, encore plus entraînant, "This Life" remplit bien son rôle, tandis que la très, très belle "Unbearably White" aurait pu figurer sur MVOTC, illustrant finalement assez bien la continuité entre ces deux albums.

Vampire Weekend - Harmony Hall (Clip, 2019)

  Le style pop/folk/rock à l'ancienne, propret, à la papa, mais un peu modernisé, va très bien à Ezra Koenig (qui a écrit "Diane Young" je vous rappelle), et ça rend des morceaux comme "Bambina" immédiatement aimables. De même sur un style plus pop, comme la très doo-wop "How Long" et la touchante "My Mistake". Lorsque les petites touches de modernité (un effet vocal, un peu d'électro, un beat hip-hop...) débarquent, c'est naturel, et lorsqu'elles se font plus audibles, on aboutit à quelques-uns des morceaux les plus aimables du disque : "Big Blue", "2021", "Rich Man", et la géniale "Flower Moon" dont je vais reparler un peu plus loin. 

Vampire Weekend - This Life (Clip, 2019)

  Les métissages entre les genres musicaux font encore une fois le sel de ce disque, comme sur "Stranger", entre jazz venu de Louisiane et musiques latines, l'excellente "Sympathy" qui mêle house, jazz et folk gypsy. Le côté jazz-funk (avec même du scat) de "Sunflower", avec Steve Lacy, s'intègre parfaitement au côté prog du disque, et introduit parfaitement mon morceau préféré : "Flower Moon", qui est un voyage à elle toute seule, entre vocoder, psychédélisme, funk, prog, jazz, folk, fanfare, c'est une explosion musicale absolument divine et miraculeuse. 

Vampire Weekend - Flower Moon (2019)

   Bon, par contre je ne suis pas hyper hyper fan des interventions vocales (fréquentes) de Danielle Haim (du groupe Haim, très présente ici car elle est la femme du producteur Ariel Reichstad, fidèle de Vampire Weekend, qui a coproduit ce disque en entier chez lui dans son studio perso). Sur l'intro, "Hold You Now", qui sample les fameux chants mélanésiens que vous avez sûrement déjà entendus dans un film (ou une pub...), ainsi que sur les nombreux morceaux où elle assure quelques chœurs ou harmonies, ça me va carrément, son apport est intéressant. Mais sur tout un duo, comme "Married in a Gold Rush" et "We Belong Together", ça fait un peu beaucoup, et ces morceaux sonnent un peu culcul à mes oreilles, pourtant j'aime beaucoup les duos country. Mais c'est pas nul non plus hein, juste un peu en dessous je trouve.

Vampire Weekend - Spring Now (2019)

  En revanche, la fin du disque est top, avec un "Spring Now" merveilleux, là encore un genre de doo-wop des années 2010 aussi beau que moderne, puis "Jerusalem, New York, Berlin", qui arrive à m'émouvoir au fur et à mesure de l'écoute, en empilant les bonnes idées (un piano absolument délicieux, une voix douce, un beat électro...).

  Bref, c'est une bonne surprise pour moi, vous l'aurez compris. Je vous encourage à y jeter une oreille et à prendre le temps de vous approprier cet album assez dense, assez expérimental, à la démarche pop très joueuse. Par exemple en y revenant plusieurs fois, par petites doses de 3-4 morceaux (c'est comme ça que j'ai fait personnellement). Alors bonne écoute !

Mes morceaux préférés : Unbearably White, Spring Now, My Mistake, Flower Moon, Sympathy

Ecouter sur Deezer ou Spotify

Alex


  

dimanche 15 juillet 2018

Les Chansons de l'été : Hall & Oates - I Can't Go Fo That (No I Can't) (1981)


  Cet été, on vous fait replonger dans un déluge de chansons estivales sur LPAE. C'est vraiment chouette, c'est une rubrique qu'on fait tous les ans depuis un an, et ça s'appelle tout simplement "Les chansons de l'été", et ça vous permettra de savoir quoi mettre lorsque ce sera à votre tour de lancer un stream pendant le barbecue sur la plage

  Daryl Hall & John Oates c'est le duo magique du soft rock funky américain. Les gars ont une maîtrise technique impeccable et une écriture soignée, à la papa, et savent installer une ambiance sans forcer, comme sur ce "I Can't Go For That (No I Can't)". Ce slow moite suinte l'été à grands coups de synthés, de guitare chaude et de boîte à rythme humide. Et puis il y a ce chant à la Sting en moins irritant, et ce saxo, évidemment. 

  Et puis aujourd'hui on va faire du deux en un, puisqu'une autre chanson de l'été a samplé ces chers Hall & Oates en 2016 : la géniale "On Hold", des xx, avec à la production le magicien Jamie xx. A écouter ci-dessous :

     

Alex


samedi 3 février 2018

Ernesto Symphonic Ensemble - Insieme (2018)


  Le suisse Ernesto, de son vrai nom Ernst David Handgartner Krapf, a été formé à la musique par les chorales des églises dans lesquelles son père pasteur officiait, mais également par les raves. Il a fini par inclure des influences jazz et sud-américaines dans sa musique électronique, et a composé cet album sous l'influence de Ronnie D'Addario, à qui il est dédié. D'Addario est un excellent musicien de pop baroque et power pop officiant depuis 1976, dans la lignée de Brian Wilson et Big Star. Et il est également connu pour être le père des deux Lemon Twigs

Ronnie D'Addario - Love Stepped Out (1976)

  Le résultat est un album de pop baroque absolument génial, aux accents jazz, bossa, psyché, électronique, funk... d'une richesse inouïe et d'une composition impeccable qui n'a rien à envier aux cadors de la pop sixties. On entend parfois un côté franchement italien dans la composition délicate d'"Ermes Effron" par exemple, entre grands du easy listening 70's transalpin et traces d'Ennio Morricone. Et parfois, ce sont de petites touches assez françaises comme sur "Magic" qui rappellent Air (cette symbiose basse - batterie - claviers, ce vocoder, ces accords de piano...) ou "Neptune City Limits" avec un gros côté Gainsbourg et/ou Sébastien Tellier avec ces cordes synthétiques, son synthé complètement fou (devant aussi à De Roubaix et aux italiens), et surtout sa basse incroyable. On a une belle somme de tout ça sur "All The Things You Love", au clavecin délicieusement acide.

  Et puis il y les inclassables, comme le soft rock jazzy boosté à l'électrofunk qui compose "Farewell Street", qui sonne comme du Steely Dan produit par Dâm-Funk. On pense même à la BO d'un Zelda sur la conclusion de l'"Outro". Bref, un album très européen, mais pas que, et surtout une super belle claque musicale. Concis comme un classique sixties, et tout aussi bon, ce disque a tout pour plaire, alors foncez.


Alex