Dans le cadre de notre série de playlists, nous vous proposons une 9ème édition consacrée à la house music. Trente ans d'histoire y est retracé en quelques titres emblématiques, s'étalant du chicago des années 80 aux dernières productions venant du monde entier.
La house music prend ses sources au début des années 80, période marquée musicalement par la fin de la vague disco ayant permi l'essort fulgurant d'une culture des nightclub, mais aussi techniquement par la révolution électronique permettant une explosion des outils de productions qui se démocratisent. La house s'inscrit alors dans cette mouvance de la musique électronique, utilisant ces nouveaux outils que sont les séquenceurs, les loopers et les mythiques boîtes à rythmes, dont les légendaires Roland TR-808, 909 puis 707.
C'est ainsi que le mouvement nait à Chicago au mileu des années 80 par des producteurs samplant des hits de soul music et s'inspirant de la recette disco en accélérant ses rythmes pour en faire de véritables titres taillées pour la dance, répétant à l'infini la musique qui se rallonge en des titres de 7 à 10 minutes.
Sort alors en 1985 le premier titre house de l'histoire, Love Can't Turn Around de Farley Jackmaster Funk, qui par un son totalement révolutionnaire ouvre la voie à de nombreux producteurs de Chicago, au premier rang desquels Marshall Jefferson et son frénétique Move Your Body sorti en 1986. C'est l'homme clef du le développement de cette nouvelle musique, notammant grâce à sa rencontre avec Larry Sherman, propriétaire de TRAX Records qui deviendra le mythique label précurseur du genre. Le style se fait alors connaître dans les clubs de Chicago dont la célèbre Warehouse et est intrinsèquement associé aux nom des DJs qui y résident et diffusent le genre.
Très vite le style évolue, se simplifiant mélodiquement en racourcissant la durée des extraits samplés, laissant toujours plus d'importance au rythme et évincant le chant de la production. C'est la naissance de la deep house, avec notamment le fabuleux Can You Fell It de Mr. Fingers lui aussi sorti en 1986, toujours chez TRAX Records.
La house music se diffuse ensuite dans les grandes villes américaines comme New-York, mais surtout Détroit où Derrick May fonde en 1986 le label Transmat, sur lequel il sortira le légendaire Strings of life sous le pseudonyme de Rhythim Is Rhythim. Ce titre marquant le standard d'un nouveau sous-genre de la house music, la techno. Le rythme y est alors omniprésent et la mélodie réduite à son strict minimum, pour un rendu beaucoup plus froid, voire aggressif. A partir de maintenant on ne parlera plus de musique, mais de son !
Alors qu'aux USA le mouvement peine à se diffuser au delà d'une niche de clubbers, c'est au Royaume-Unis qu'il perçera, permi par presque 10 ans de post-punk et de tatchérisme. Le cultisime club de Manchester, l'Haçienda, dirigé par la Factory records de New Order, s'illustrera dès 1986 comme précurseur du genre dans le pays et en Europe. Dans la morosité du Royaume-Unis des 80's la acide house eu l'effet d'un second summer of love et donna une nouvelle envergure au genre via les rave party, emblématique forme de la house music des 90's. Le style y est alors plus édoniste, à l'instar du célèbre Pacific state de 808 State.
A la fin des années 80, la house fait ainsi son entrée dans les charts UK, à l'instar du Voodoo Ray de A Guy Called Gerald, emblématique de cette house anglaise piochant autant dans les sons de Chicago que dans la new-wave de New Order. Des labels indépendants permettent l'essort du genre, c'est le cas du légendaire WARP records.
Le mouvement peut enfin se propager à l'ensemble du globe. Tout d'abord aux USA du milieu des 90's le nombre de DJ explose, voyant la techno vivre son âge d'or, particulièrement à Detroit où des artistes tels Carl Craig ou encore Jeff Mills percent à ce moment.
Dans l'Allemagne du milieu des 90's, vivant la reconstruction d'un pays, la techno prend un écho particulier, notamment à Berlin, où des grands clubs comme le UFO ou le Tresor popularisent la techno et permettent la création d'un nouveau genre faisant le pont entre Detroit et l'Europe : la techno berlinoise. Le sample n'a ici plus lieu d'être, laissant toute sa place à la rythmique brutale d'une composition froide se rapprochant de l'ambiante music.
En France aussi la house fait mouche, portée par Laurent Garnier, acteur du mouvement house de Manchester, où il officia à l'Haçienda en tant que DJ avant de revenir sur Paris et d'exporter son expérience. Des grands clubs parisiens comme le Palace, le Queen (soirées Respect) ou le Rex (soirées Wake-up) ont alors ouvert leurs portes à des soirées house, permettant ainsi à une scène parisienne de voire le jour.
De cette scène de DJ naît dans la deuxième partie des 90's une vague de producteurs français, créant un son nouveau là où la scène internationnale peine à se renouveller. Ce sera la French Touch, dont on connait le succès mondial, notamment par des artistes comme Daft Punk et leur Da Funk ou bien encore Stardust avec Music sounds better with you. Dénomination fourre tout, la french touch englobe aussi bien la pop de Air que la house de Pepe Bradock.
Parallèlement et de façon concomitante à la house, le hip-hop a lui aussi usé de ces nouveaux outils techniques que sont les samplers et autres boîtes, avec en première ligne Afrika Bambaataa. Les conivences furent nombreuses et méritent d'être sitées tant elles ont pu apporter à chaque genre. On pense notamment Romanthony et son Wanderer.
Communément accepté et reconnu comme genre à part entier depuis la fin des 90's, la house a depuis donné de nombreux hits et s'est enrichie de nombreuses influences de jazz, de rock, de hip-hop, etc. De nombreux sous-genres en sont nés et les sorties ne manquent pas. Néanmoins, la scène anglaise semble à l'heure actuelle être sortir du lot et offrir à écouter des aristes passionnant dont on citera :
- Ross From Friends et leur style très rétro 90's.
- Erol Alkan dans un style plus electronica, avec ce son de house anglaise si caractéristique.
- Leon Vynehall ayant fait énormément de bruit en 2014 et toujours en provenance du Royaume-Unis.
- Et enfin le fabuleux Daniel Avery, peut être l'artiste techno le plus intéressant de ces dernières années à mon sens.
Alors que je publie très peu depuis quelques temps, j'espère que ce post vous aura plu et qu'il aura su transmettre ma passion pour la house music.
Merci pour votre lecture !
ETIENNE
Très bon article ! Concis et complet :)
RépondreSupprimerJ'adore le Marshall Jefferson, c'est vraiment l'étape d'après les versions "extended" des titres disco, du coup y'a ce truc très organique, chaud et artisanal qui s'entend encore. Tant dans les samples que les voix.
Mr Fingers, Rythim Is Rythim, 808 State, Stardust, c'est du solide et du classique, que je connaissais d'avance, mais toujours aussi bon.
Soul Capsule, AME,Ross From Friends, Leon Vynehall c'est parfait pour le soir, au casque. Merci pour les découvertes de A Guy Called Gerald,Pepe Bradock, et des titres de Romanthony, Garnier, Mills, Avery et Alkan que je connaissais pas ou que j'ai redécouverts.
Bravo ! :)
Merci beaucoup ! Je me suis attaché à ce qu'il soit conis en effet, même si ce n'est pas forcement plus simple. J'aurais aimé parler de mal d'autres choses, notamment du lien et de l'impact de la house sur les communauté gay, avec l'ouverture des clubs permettant un grand mélange etc.
SupprimerOui tous ces petits défauts sur le Marshall Jefferson permettent maintenant d'apprécier un son "rétro" qui n'est plus faisable aujourd'hui.
Heureux d'avoir pu tefaire redécouvrir ou découvrir quelques pépites ;p
Merci pour ton passage et ton message !! C'est vrai que l'Electronica utilise la même richesse technologique que la house, mais est plus en continuité avec la pop, notamment sur la richesse mélodique et des arrangements. Et pour revenir aux précurseurs, New Order des débuts est peut être le noeud "phylogénétique" de cette différencation entre l'electronica et la house, notamment sur Blue Monday.
RépondreSupprimerJ'ai mis du temps pour commenter, car je souhaitais écouter sérieusement tous ces extraits au préalable. La house, je connais très mal, mais ce compte-rendu est très instructif (il l'est d'autant plus, justement).
RépondreSupprimerUn style qui parvient à faire le trait d'union entre ce que j'aime le moins (le disco) et ce qui n'est pas loin d'être ce que je préfère (l'électro à tendance acid des années 90 façon Warp), c'est intriguant.
J'ai bien aimé le titre de 808 State, notamment.
Daniel Avery, je connais mal, mais il convient peut-être que j'explore davantage son univers.
Merci pour ton message ! Je suis heureux si tu as pu apprendre des choses. J'ai essayé d'être concis pour comprendre la dynamique globale de l'hitoire de la house, tant géographique que musicale.
SupprimerYep, j'ai toujours considéré la house comme de la disco minimaliste ( permis par les outils de l'électro ).
Pacific State c'est une vraiment grosse référence pour Alexandre et moi. Pour 808 State je peux aussi te conseiller la version audio que je préfère peut être à la vesrion originale. https://www.youtube.com/watch?v=QkOAiyLHXM8
Daniel Avery a sorti un album en 2013, dont est tiré ce morceaux. Il renferme d'autres perles comme Knowing We'll Be Here https://www.youtube.com/watch?v=ApeeVFWNNTw