Aujourd'hui je vais vous parler de deux projets solos des membres des excellents The Internet (et ex de Odd Future), Matt Martians le claviériste et beatmaker de génie et Syd la chanteuse stellaire.
Matt Martians - The Drum Chord Theory (2017)
Ca commence de façon absolument géniale sur "Spend The Night" avec un son hip-hop ultra bien produit, qui mêle habilement la tradition lo-fi de la côte Est et sa rythmique old school avec le côté funky de la côte Ouest, tout ça avec des claviers quasi jazz et un chant cosmique. Et sur la deuxième partie de morceau ("If You Were My GF") on part dans un trip toujours un peu psyché et carrément Prince et complètement génial. Un excellent départ, d'un niveau hors normes, comme si Prince avait eu le temps de faire un album avec Dâm-Funk. C'est un énorme compliment de ma part.
Et c'est pas fini, "What Love Is" et "Where Are Yo Friends" continuent en mode cosmic funk opiacé, avec une science de la mise en son et un côté second degré halluciné faussement branleur contrastant avec le fond d'une qualité époustouflante. Un peu comme si Damaged Bug, le projet psyché lo-fi et électronique de John Dwyer, s'acoquinait avec Flying Lotus, Madlib, George Clinton et Sly Stone. Vous entendrez ça sur les claviers de "Baby Girl", autre excellentissime morceau.
Et c'est pas fini, "What Love Is" et "Where Are Yo Friends" continuent en mode cosmic funk opiacé, avec une science de la mise en son et un côté second degré halluciné faussement branleur contrastant avec le fond d'une qualité époustouflante. Un peu comme si Damaged Bug, le projet psyché lo-fi et électronique de John Dwyer, s'acoquinait avec Flying Lotus, Madlib, George Clinton et Sly Stone. Vous entendrez ça sur les claviers de "Baby Girl", autre excellentissime morceau.
Les vapeurs opiacées se dissipent sur l'ensoleillé "Southern Isolation", bon comme du Isley Brothers de l'an 3000. Cette même science de la mélodie et cette prédisposition harmonique s'entend sur "Alotta Woman / Useless", malgré les dissonances et les claviers bourdonnants. Il en est de même sur le plus ouvertement électrofunk 80s sur "Dent Jusay" avec la collègue Syd de The Internet dont nous allons reparler dans un instant. Et sur tous les autres morceaux en fait, ce rnb intelligent et sensuel, ouvert à toutes les musiques et érudit rappelle d'ailleurs presque les travaux nu-soul déterminants de D'Angelo tellement c'est bon.
Bref, un album parfait dans son genre derrière la couche "branleur cramé geek". A découvrir d'urgence ici.
Syd - Fin (2017)
Dans le même genre, en plus rnb et plus accessible, je vous présente l'album de Syd, Fin. Les prod se font proches de celles de Matt Martians, mais en plus concises, moins fouillies et expérimentales, plus orientées vers le format pop (cf l'électrofunk de "Shake Em Off"). Mais l'excellence est toujours là, et ce qui fait tout le charme de cette musique ce n'est pas tant l'adoucissement de la prod que le magnétisme du chant précis et émouvant de Syd elle-même. Elle l'a avoué elle-même, elle ne sait pas trop quoi penser de cet album très pop, elle espère juste toucher beaucoup de monde et gagner sa vie. On ne peut pas lui en vouloir pour ça, c'est tellement bien fait que c'est tout le mal qu'on lui souhaite !
Et en effet, elle s'attaque à de la pop électronique mainstream façon Beyoncé sur "Know" ou à un registre plus hip-hop et rentre dedans à la manière de The Weeknd sur "No Complaints" et "All About Me" où sa voix se fait râpeuse. Mais le truc, c'est qu'elle atteint avec une facilité déconcertante des sommets dignes des derniers Beyoncé justement, ou même d'Aaliyah, sur "Drown In It" et "Body", dont la qualité et la modernité pourraient (je l'espère) l'amener à ce succès non seulement populaire, mais aussi artistique (sur ce point, on est tranquilles).
Bref, un très bon album de rnb, aussi accessible que profondément personnel et bien foutu. A écouter ici.
Alex
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