Cette semaine, la pop française est à l'honneur avec un classique du genre par jour jusqu'à dimanche. Des disques qui nous tiennent particulièrement à cœur et que nous considérons comme des classiques indépassables dans leurs genres respectifs.
Bon, là on attaque du sérieux : le premier LP de Laurent Voulzy, sorti en 1979. Et si ce disque est assez peu cité, c'est une honte, car c'est à mon humble avis rien de moins qu'un des meilleurs disques de pop francophone (et j'irais même plus loin en disant de pop tout court) de tous les temps. Rien que ça, ouais.
Comment ne pas succomber à la mélancolie délicate du single "Le coeur grenadine", sa rythmique riche augmentée par une basse impeccable, sa guitare tire-larmes, ses cordes subtiles et ses synthés discrets. Et puis ce chant aussi naïf que touchant, à l'image du texte. De l'intro à la conclusion, Voulzy prend le temps de déployer ce titre, lui laisse l'espace nécessaire pour le faire s'épanouir, avec une musicalité inattaquable. Et le résultat, c'est que des premières secondes aux dernières, cette chanson a un souffle, un petit truc en plus, la marque des classiques instantanés.
La suite est aussi riche et variée qu'excellente. On a la pop-rock de "Hé! P'tite Blonde" compense son texte daté par un travail d'équilibre assez rare entre pop synthétique colorée et guitare nerveuse à ranger du côté du psychobilly plutôt que de la guimauve. Oh, et la romance aux choeurs sublimes et au cool jazzy de "Karin Redinger", avec pour le coup un texte très sympa et un chant merveilleux. Encore un classique. Comme "Grimaud", funky et émouvante à la fois, et dotée d'un rythme chaloupé d'une classe jamais égalée en métropole, et "Lucienne est américaine", pop-rock au son unique et au riff d'une violence inédite (mais relative) chez Voulzy.
Comme aussi "En tini", où les origines guadeloupéennes de Voulzy et les musiques qu'écoutait sa mère ressortent de façon plus voyante (salsa, calypso, merengue, conga, reggae), pour un résultat absolument mémorable. On a une rythmique disco-pop là aussi complexifiée par des percussions antillaises sur la reprise du "Qui Est In Qui est Out" de Gainsbourg, habilement habillée de guitares et de synthés assez Blondie. On ne le dira jamais assez : le talent de mélodiste hors norme de Voulzy n'a d'égale que sa science des arrangements divins. Ça accouche d'un son très personnel, et vous n'entendrez jamais rien qui sonne comme ce Coeur Grenadine.
La classe inégalable du "Coeur Grenadine" est finalement égalée sur "Cocktail Chez Mademoiselle", où Voulzy se fait séducteur et joue sur l'interprétation dans le chant de façon assez incroyable, sur une musique aussi sexy que délicate et avec un texte mémorable. Un exemple de perfection pop assez indiscutable.
Bref, on a sans aucun doute (en tous cas pour moi) un des meilleurs albums francophones (et tout court) de tous les temps, probablement le meilleur de Voulzy (ce qui est un sacré compliment), et donc un indispensable inégalé dans son genre, que vous vous devez, sinon de le posséder, au moins de l'avoir écouté dans de bonnes conditions (par exemple par ici). Dites m'en des nouvelles !
Alex
Merci à tous d'avoir suivi cette semaine ! J'espère que ça vous a plu et n'hésitez pas à proposer un prochain thème pour mars ;)
RépondreSupprimerÀ bientôt !
Merci à tous pour votre passage et vos retours qui étaient très encourageant !
SupprimerPasser du tortueux Cortex à la friandise pop Voulzy, fallait le faire !!!!!
RépondreSupprimerIl faudra bien un jour qu'on reconnaisse le talent colossal de l'autre frisé à lunettes. Toute sa discographie est hautement recommandable et sa collaboration avec Souchon est marquée de titres inoubliables.
Artiste atypique, sympathique… simplement POPulaire !!!
Ah merci ! Tout est dit !
SupprimerMerci ! Content que ça te parle ;)
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