Ca ne vous a pas échappé, comme on dirait au pays de Donald, rap is the new pop. C'est entre autres grâce à l'autotune, qu'on a vu émerger un nouveau genre de hip-hop qui n'a plus grand chose à voir avec le rap des débuts (un peu comme si on comparait Elvis et les Pixies en rock, ou Louis Armstrong et Pharoah Sanders en jazz), qui s’accommode d'électronique et de pop sans problème. Qui est musicalement plus proche de la pop synthétique des années 80 que des samples soul, jazz et funk classiquement associés au genre (merci Kanye et 808s & Heartbreaks). Et qui porte les stigmates de genres éphémères mais marquants (cloud rap, trap). Ce rap ultramoderne, dont le nom ne fait pas consensus (je propose pop rap, post-trap, autotune rap, post-cloud rap...), a complètement retourné le mainstream et apporté un vent de fraîcheur et de créativité inespéré à l'époque où des horreurs insipides comme les Chainsmokers pullulent. Petit tour d'horizon de quelques réussites du genre.
Jusqu'à présent, je ne comprenais pas le buzz autour de ce type. Le gars arrive quand même à placer un mauvais couplet sur la chanson rap de l'année, "Bad & Boujee" de Migos. Mais je l'ai pardonné, et compris, en entendant celle-là. Un petit bijou de mélancolie nocturne, bien illustrée par son clip minimaliste.
Ne vous attardez pas sur "Black Beatles", ce morceau qui tourne en rond et lasse vite. Le vrai tube du disque c'est ce "Swang", aux cuivres synthétiques et à l'inspiration eighties, propulsé au sommet par le chant impossiblement aigu du refrain. Une merveille de pop song presque autant qu'un morceau rap, bref un crossover parfait.
Post Malone est un artiste assez mineur, mais outre son feat réussi sur le dernier Kanye West, il a un talent certain pour pondre des singles imparables comme ce "Congratulations" avec Quavo des omnipotents Migos. On parle quand même du type qui a écrit "White Iverson", le type a quand même un instinct mélodique certain.
Sur un clavier rappelant les orgues 60s, propulsé par le bounce irrésistible de la rythmique, le jeune KYLE signe un tube ensoleillé absolument irrésistible, dynamisé par le flegme adolescent et le sens de la mélodie du frais Lil Yachty.
Dans un genre encore plus pop, mais plus éthéré et mélancolique (plus cloud rap), le spleen de Joji émeut.
Le rappeur belge signe un album très pop, à l'image de ce single très frais aussi addictif qu'un Drake, hyper mélodieux et à la production immaculée.
Calvin Harris poursuit sa chevauchée fantastique avec un sans fautes (3 morceaux parfaits gavés de guests géniaux /3) pour le moment, et mêle électro-pop, soul/funk et hip-hop/rnb à merveille sur ce single mélancolique et entraînant à la fois (le genre de mélanges par lequel je me fais avoir à chaque fois). Excellent, je croise les doigts pour l'album.
La ballade mélancolique de Young Thug explose les codes comme Lil Wayne à l'époque de "Lollipop" et "How To Love" avec une musique ni rap, ni pop, très libre dans sa forme, et délivre avec sa virtuosité habituelle des flows variés et chargés en émotion. Cette forme musicale non identifiée, fluide et amorphe, semble sans filtre sortir directement du coeur de son auteur. C'est très puissant. Je suis hype pour l'album.
Alex
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire