Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

vendredi 8 décembre 2017

TOPS - Sugar At the Gate (2017)

  Parmi les groupes ayant vraiment décollé cette année, je suis content que les très bons canadiens de Tops se soient démarqués. J'avais beaucoup aimé Picture You Staring (2014), puis j'avais découvert le tout aussi superbe Tender Opposites (2012), et j'ai donc été agréablement surpris de voir Spotify me proposer d'écouter leur single "Petals" en ce début d'année 2017. D'autant qu'il est absolument génial ce single. Comme une version plus pop-rock de Niki & The Dove, comme une relecture enlevée du "Dreams" de Fleetwood Mac, dans la lignée d'artistes comme Prince, Joni Mitchell, Kate Bush (cf "Cutlass Cruiser"), notamment sur un titre épuré, intense et bien écrit comme "Marigold & Gray". Pas passéiste pour un sou, leur musique s'inscrit pourtant par sa qualité et sa pureté dans un lignage artistique de haute volée ("Hours Between" est belle comme du Cure, immaculée comme du Coldplay période Parachutes, fine comme du jazz, mystérieuse comme du Cocteau Twins, et charmante et charismatique en plus de cela).

  Mais on peut aussi observer un certain cousinage avec la scène indé des années 2000 et 2010 (Family Of The Year, Girls, Cellars, OMNI, Interpol voire The xx...) comme on peut l'entendre sur la rock "Dayglow Bimbo" aux guitares déchirantes. 

TOPS - Petals (Clip, 2017)

  Et tout l'album est à l'avenant. Une pop aérée, presque californienne, un poil synthétique mais encore très organique, très "vieux studios", fin 70's, début des 80's. Comme sur "Cloudy Skies", portée par une voix de velours, une instrumentation qui prend son temps, une rythmique hachée et des nappes de synthé rétro. "Further" verse presque dans la synthpop avec là encore un chant hyper mélodieux et une instrumentation sobre mais catchy (claviers, guitare et batterie inclus). Tout comme "Second Erase", quasiment aussi bonne. Cette démarche est poussée à son paroxysme sur le moins sage, disons plus débridé "Topless" clôturant à merveill l'album

  La diversité des genres abordés sur l'album et l'implantation du groupe dans la Great American Music sont apparents dans "I Just Wanna Make You Feel" évoquant autant la pop-folk indé post-Belle & Sebastian, que la soul sixties et que les artistes pop les plus doués de ces dernières années (Daniel Caesar, Moses Sumney, Blood Orange...). 

  Bref, qu'on ait de la pop épurée, des ambiances virant sur le country folk, une synthpop clinique déchirante, du rock indé ou des syncopes funk, le groupe est toujours au sommet, porté par le charisme incroyable de la chanteuse et claviériste Jane Penny et par leur précieux sens de la retenue.
A écouter d'urgence par exemple par ici.

PS : Je ne sais en revanche pas quoi penser de la pochette

Alex

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