Ne l'ayant suivi que de très loin, c'est avec une certaine surprise que j'ai découvert à quel point cet album de Flavien Berger était bon. Un peu de Daho dans la voix, une musique électronique entre calme presque electronica 90-2000's, mélodies sucrées d'une électro-pop rêveuse au son assez anglais, variété chic (à la Florent Marchet, Juliette Armanet, Pépite...), nappes planantes d'un rock progressif synthétique et digressions house et techno. C'est le cocktail d'un disque étonnant et beau.
Flavien Berger - Brutalisme (Clip, 2018)
L'intro "Rétroglyphes", posée, introduit bien cette atmosphère, poursuivie par une incroyable série de morceaux, presque tous sortis en single : la néo-bossa poétique post-Katerine de "Brutalisme", le génial "Castlemaure" qui évoque aussi bien les Daft Punk que Homeshake (cette suite d'accord est magnifique, et cette petite touche de vocoder/talk box nous fait fondre), la très chouette "Maddy La Nuit", comme un Daho proto-house revisité façon Paradis, et enfin "999999999", épopée synthétique pleine de synthés basse enivrants comme chez Bot'Ox. Cette série de morceaux, tous très différents et complémentaires, est en elle-même une réussite totale : la composition, le sound design, la voix, la poésie, tout y est.
Flavien Berger - Maddy La Nuit (Clip, 2018)
La suite de l'album est un poil moins marquante, mais reste très bonne. On apprécie particulièrement "Intersaison", qui fait (joliment) dans le crossover entre variété française façon François & The Atlas Moutains et ambient music post-Brian Eno, et "A Reculons" est davantage dans une synthpop sombre, mâtinée de post-punk aux lointains échos surf rock façon La Femme.
Flavien Berger - Castlemaure (2018)
Peut-être que l'exercice de style "Medieval Wormhole" n'était pas nécessaire, mais des morceaux comme le très pur "Pamplemousse", le très synthpop "Deadline" le posé "Hyper Horloge" rattrapent le coup sans problèmes. L'accumulation de titres un peu similaire commence néanmoins à lasser en fin de disque, notamment "Contre-Temps" avec Bonnie Banane qui laisse un peu perplexe et "Dyade" qui est jolie mais ne va un peu nulle part malgré quelques bonnes idées et un bon petit solo final à l'ancienne.
Flavien Berger - 999999999 (2018)
En bref, c'est un bon album, qui souffre un peu du décalage de qualité entre son premier tiers et le reste du disque, agréable mais moins marquant. C'est néanmoins une réussite d'électro-pop francophone que je vous recommande chaudement malgré ces quelques réserves mineures, et la confirmation que Flavien Berger a du talent, et qu'il est donc un artiste à suivre, capable du meilleur.
Alex
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