Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

mercredi 25 janvier 2017

Soft Powers - Bad Pop (2014)


  En voilà un disque qui porte mal son nom. Car la pop lo-fi et funky de Soft Powers a un énorme potentiel, elle sonne à la fois personnelle et très fédératrice. Ça s'entend dès le premier morceau "Moon Culture", qui démarre sur un synthé introspectif avant de partir en disco-pop saturée. Avec un fond rock bien présent dans le chant, la raideur du son de la batterie et le tranchant du riff funky. Et puis on enchaîne sur "Strawberry Soup" qui devrait être un tube dans un monde parfait, grâce à son chant sous hélium entre champis et Bee Gees et sa mélodie obsédante appuyé par un beat dansant.  

  Beaucoup de cousinages sonores pourraient être évoqués, mais le projet ne sonne exactement comme personne d'autre, c'est ce délicat équilibre entre production douce et lo-fi saturée qui en fait tout le sel, c'est très audible sur la vintage "Dr. Philip David Collins" et la déchirante "Just Like Tropica-L", un sommet d'émotion aux basses lancinantes appuyant une mélodie à la fragilité palpable.
  Et peut-être que ce fameux mix provient de cette base rock qui colore même les morceaux les plus funky d'une intensité particulière, comme sur le très Off The Wall "Palm Nights" et "Diamond Daggs" très glam comme son titre l'évoque, et aussi sombre que sensuelle.

  Mais comme je l'ai dit, tout n'est pas que tubes pailletés, il y a une bonne dose de mélancolie et d'introspection ici, comme dans la digression électronique et planante de "Who Is Tim Durmah?". Même remarque concernant la conclusion "Mary Never Sings Our Songs", où la musique suit davantage les lignes d'une pop indé mélancolique et planante qui sait laisser respirer la musique en de longs passages expérimentaux, n'a pas peur du bruit, du grain sonore et affiche une certaine ambition dans la construction du morceau. Vraiment, c'est très beau. 

  Et puis autant de beauté en 8 titres et 21 minutes, on ne peut qu'en redemander et appuyer sur replay instantanément. Pas mal de groupes indés récents ont trouvé dans la concision un moyen d'atteindre la perfection, et c'est tout à fait louable et souhaitable (pour ma part). 

  C'est vraiment un superbe album qui me tient à coeur, une référence du genre, et je suis étonné de ne pas en avoir entendu plus parler que ça à sa sortie et depuis. Bref, si vous voulez réparer un peu cette injustice et rendre honneur à cet excellent disque qui le mérite (et qui aurait du être mieux couvert par la presse de l'époque), foncez l'écouter illico !
(A écouter ici)


Alex

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