Damaged Bug est le side project électro/psyché du leader de Thee Oh Sees, John Dwyer, déjà responsable d'un premier album (Hubba Bubba, 2014) absolument éblouissant, mêlant les influences de Syd Barrett, Eno et des Silver Apples au génie de son auteur le long de morceaux électro-pop déviants et inspirés, et d'un second, Cold Hot Plumbs (2015), très solide et également marquant (les deux ont figuré en bonne place dans mes tops de fin d'année). J'en attendais donc beaucoup de ce Bunker Funk, d'autant plus que Hubba Bubba est probablement mon album préféré de Dwyer tous groupes confondus et qu'avec les Oh Sees il est régulièrement excellent ces dernières années.
Difficile de ne pas succomber au début de l'album : "Bog Dash" et "The Cryptologist" sont d'excellentes comptines psyché au groove entêtant, au chant malicieux et aux sonorités originales.
Dans chaque album de Damaged Bug, la part belle est donnée aux jams électro-rock, et "Slay The Priest" démarre donc comme un rock mécanique avant de virer à la sucreries glam/pop davantage écrite, entre le premier Roxy Music et T.Rex. Encore une fois, sacré réussite. Le glam proto punk inquiétant de "Rick's Jummy" fait monter la tension d'un cran, et se révèle d'une totale perfection dans son genre.
"Ugly Gamma" embrasse quand à elle totalement son statut de jam psychédélique à l'électronique aquatique, quelque part entre The Terror et Oczy Mlody des Flaming Lips. De même que "Gimme Tamanthum" et "Liquid Desert" aux atours prog-pop.
D'un autre côté, le jerk dansant de "No One Notices The Fly" donne autant envie de danser que d'écouter Pierre Henry, et ça c'est un exploit remarquable. Ce côté groovy, déjà pas mal présent le long de l'album, est également mis en avant sur "Bunker Funk", le morceau-titre dont le groove disco-glam contraste avec la sobriété de l'instrumentation. Excellent.
La fin de l'album vaut également le détour, avec la ballade mélancolique "Mood Slime", la féérique et onirique "Heavy Cathedral" qui ferait presque penser à ce qu'Aphex Twin a fait de plus mélodique, le rock psychotique de "Unmanned Scanner", ou la conclusion "The Night Shopper", toute en douceur.
Tous les morceaux sont bons voire excellents, il n'y a pas une seule baisse de qualité ou d'inspiration, et le disque, très solide, creuse le sillon du groupe tout en multipliant les types d'écriture de morceau, et les sonorités des arrangements électroniques, acoustiques et électriques, et en étendant la palette d'expression du chant.
Bref, un grand cru de plus pour Damaged Bug, et un vrai régal pour les amateurs de pop oblique.
Alex
Carrément, un bien bel ouvrage.
RépondreSupprimerJ'avais fait l'impasse sur son deuxième disque en tant que Damaged Bug mais j'avais aussi apprécié le premier.
Le 2e était moins immédiat mais vraiment très bon, il se laisse vraiment découvrir au fil des réécoutes, on découvre toujours un petit truc en plus. Celui là est entre les deux, plus immédiat mais assez long en bouche aussi ;)
Supprimer(Le 1er restant mon favori)