Cela faisait de longs mois que je n'avais pas partagé de house music en ces lignes et je dois bien avouer que cela m'a cruellement manqué. J'y remédie de la plus violente des manières avec ce titre très énervé en provenance d'Amsterdam. L'occasion de faire un petit crochet dans le monde de la techno en 2017.
Gert Van Veen est initialement un journaliste musicale, avant de devenir en parallèle producteur, Dj, encore organisateur de soirées techno/house et enfin directeur d'un nightclub, le Studio 80 à Amsterdam. Le néerlandais est véritablement un pionnier du genre dans son pays, grâce à sa résidence au RoXY club à Amsterdam et ses productions, tel que le précurseur Pay the Piper qu'il sort avec deux autres artistes en 1989 sous le nom A Men. Il participe alors pleinement à l'explosion de la techno Berlinoise en Allemagne et entre dans la légende avec son duo Quazar, qu'il formera avec Erik Van Putten, avant de continuer en solo, au gré de la disponibilité que lui donne ses différentes activités. Ce néerlandais est à l'image de cette scène techno et de ses activistes multi-fonction, ayant créé et faisant vivre indépendamment des circuits habituels des majors, un style musical et une plus encore, une culture alternative.
Le RoXY club en 1988, un an après son ouverture, alors que la vague house s'apprête à déferler sur l'Allemagne et les Pays- Bas. |
Le DJ Joost Van Bellen au Roxy Club. |
Après de nombreuses parutions dans le courant des années 90 et une grosse pause durant les années 2000, le projet Quazar renaît en 2010 avec le bien nommé Number One EP, sorti chez Bla Bla records et appelant ainsi à un deuxième EP qui sortira deux ans plus tard sur le label We Dig Music sous le nom de Surkus Jam EP. Ceux-ci proposant une house beaucoup plus moderne que la techno berlinoise pour laquelle il oeuvrait durant les années 90.
C'est au mois de mars 2017 que Gert Van Veen a sorti The Nighshift EP, son troisième EP, sur le très bon et tout récent label Néerlandais, MARY GO WILD. Autant vous dire que c'est de loin la meilleur de ses galettes depuis les 90's. Il y revient à ses origines musicales, la house berlinoise et nous fait exploser aux oreilles une véritable bombe techno 90's, violente et énervée. A l'apogé dès le premier des trois titres éponyme de l'EP, le rythme y est mécanique et infernal, industriel et froid, se confondant en de multiples couches de snares et kick aux timbres rappelant fortement la TR 707. On pense alors à des productions comme Act's Of Sensation d'Intact sorti outre Rhin en 1990. Arrive soudainement ce sonar acide house semblant nous appeler vers les profondeurs, tel une sirène hypnotisante, cruelle et séduisante. Cette sirène, c'est peut être la voix du Dj de Détroit Anonym sortant d'une radio d'un autre âge. Atteignant son zénith, le titre se finit alors dans la paix d'une mélodie idyllique, rompant avec la brutalité des 7 minutes précédentes.
Gert Van Veen |
Sur le morceau suivant, sobrement nommé Fuck That Shit, c'est là encore la voix d'Anonym qui fait le lien avec cette techno froide et répétitive, aux rythmes ultra cadencés, plus classiques dans leur forme et dans les sonorités.
L'EP se termine alors par Truce qui, comme son nom l'inique, pose le rythme effréné pour un production beaucoup plus ambient et organique, tranchant avec les 15 minutes qui ont précédé, nuançant alors l'ensemble des 3 titres. Un repos bien mérité !
A découvrir sur Soundcloud ou Spotify.
Bonne écoute à tous !
ETIENNE
Pour en savoir plus :
- La discographie complète de Quazar et de Gert Van Veen sur Discogs.
- Gert Van Veen parle du RoXY club pour Resident Advisor.
- Le livre Awakenings : 20 years of techno de MARY GO WILD retracant 25 ans de techno à Amsterdam.
- Le site internet du label néerlendais MARY GO WILD.
- Notre Playlist #9.2, parue en septembre 2016 sur ce blog et racontant en musique la fabuleuse histoire de la house.
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