Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes
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mercredi 19 juin 2019

100 gecs - 1000 gecs (2019)


  100 gecs est un mystérieux duo américain composé de Laura Les et Dylan Bradi. Et leur musique est un mélange assez difficile à décrire d'électronique ultra-expérimentale, de trap accrocheuse et de pop-rock, ils sont quelque part dans la lignée de Charli XCX lorsqu'elle bossait avec PC Music ou Sophie, mais en beaucoup, beaucoup, beaucoup plus extrême. Voix ultra-autotunées et modifiées, pitchées à l'outrance, beats trap ou gabber sans cesse changeants, riffs de guitare, ska, drops EDM, rock emo ou dubstep, flows venus du rap, synthpop, métal... On croise tous ces éléments au long de ce disque, souvent tous dans la même chanson, comme sur "745 sticky" qui fait une bonne intro au concept. Sur le drop dubstep de ce morceau comme sur l'électro-pop putassière de "xXXi_wud_nvrstop_ÜXXx" les parties emo et metal de "800db cloud", on ne sait pas jusqu'où vont la blague, l'ironie, l'art, la sincérité, le bon ou le mauvais goût, et on remet joyeusement tout ça en question en le balançant. 

100 gecs  money machine (clip, 2019)

  Même les morceaux les plus focus, comme le tubesque "money machine" sont pas si évidents que ça, et fascinent par leur côté répulsif-attractif et leur jeu de ping-pong entre mainstream et underground, entre premier et millième degré. "Stupid horse" mêle ska, autotune, Weezer, trap, gabber et twee pop, et c'est aussi jouissif qu'improbable. Les deux seules façons d'apprécier le disque sont soit de poser son cerveau et de l'apprécier tel quel pour ce qu'il est : une décharge ininterrompue de plaisirs musicaux immédiats plus ou moins coupables, ou alors au contraire en l'écoutant attentivement pour déceler la façon avec laquelle le duo a su entremêler des styles musicaux aussi variés et les faire rentrer dans leur esthétique unique. J'aurais tendance à croire que c'est quand même de la musique pour nerds obsessionnels ayant comme moi bouffé des heures de musique de toutes les époques, du plus confidentiel au plus mainstream, dans tous les styles... Pas sûr que ça plaise à tout le monde à la première écoute. Même si des morceaux comme "Ringtone" pourraient être de petits tubes indés, et montrent à quel point le sens mélodique de 100 gecs va de pair avec leur gourmandise sonore (cf également "hand crushed by a mallet" et "gec 2 Ü").

100 gecs - stupid horse (2019)

  Le concept est poussé à l'extrême sur "I Need Help Immediately", collage de bouts de musique de quelques secondes à peine, passant de la BO de jeux vidéos rétro à un bout de clavecin à du funk synthétique à de l'EDM cassée à un drôle de truc ressemblant à un beat hardcore mêlé à de la trap. Le truc est à la limite du foutage de gueule, mais y'a quand même un fil rouge musical et une esthétique qui lie le tout (la musique de jeux vidéos), et le morceau s'apprécie mieux à la réécoute, preuve qu'il a son intérêt dans le disque. Dans le genre, "gecgecgec" est un joyeux bordel, qui a également sa place dans ce disque fou. 

  Le concept sans limites du "toujours plus" qui guide ce disque est un coup de pied bienvenue dans la fourmilière pop, et sa réception plutôt positive et plutôt large pour un disque aussi expérimental et tranché est un bon indicateur de la curiosité et de la culture d'un nombre pas si faible que ça de gens, et ça fait plutôt plaisir. Personnellement, lorsque je me pose la question du "génie ou escroc", ça finit souvent dans la première catégorie, et c'est le cas avec 1000 gecs.

Mes morceaux préférés : money machine, stupid horse, ringtone, 745 sticky

A écouter sur Deezer ou Spotify

Alex


samedi 17 mars 2018

Live Report ! Baxter Dury à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

Baxter Dury à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

  On a de la chance dans notre petite salle préférée, on arrive toujours à avoir une place à 2m de la scène, et la première partie est souvent excellente. Pour Baxter Dury, c'était Halo Maud, alias de Maud Nadal, clavier pour Melody's Echo Chamber ou Moodoïd, désormais en solo. Enfin, ici en groupe, avec un bassiste à fond dans son rôle, un clavier facétieux habile en bidouillages géniaux et un batteur tout simplement impressionnant de talent pur et de sensibilité. Elle joue une pop psychédélique façon Tame Impala ou Melody's Echo Chamber justement, souvent chantée en français, parfois en anglais, avec des rythmes agiles et une affinité pour l'électronique la rapprochant de François & The Atlas Mountains ou Petit Fantôme. C'était vraiment très bien, je vous recommande de découvrir sa musique, en commençant par exemple par "A La Fin", "Dans la Nuit", "Des Bras" ou "Du Pouvoir".

Halo Maud à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

  Quand à Baxter Dury, il était impérial. Facétieux, showman absurde à l'anglaise mais avec un vrai respect du public, se donnant à fond à chaque chanson. Il a joué quasiment tout Happy Soup (2011) ainsi que son dernier album The Prince Of Tears (2017) ainsi que des morceaux choisis de It's A Pleasure (2014) et Floor Show (2005), notamment "Cocaine Man" (mais pas "Francesca's Party", sniff). Accompagné d'un groupe de musiciens hyper doués, de choeurs féminins divins, il a fait ressortir le groove funky et l'énergie pub rock quasi punk de ses morceaux, servant souvent d’exutoire à un artiste qui semble vivre ses chansons par ailleurs très personnelles. 

Baxter Dury à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

  Il finira une chanson très émouvante de son dernier album, portant sur son récent divorce, par un trait d'humour british, désamorçant la gravité du morceau en balançant un "I'm looking for a wife" au public. Au rappel, c'est en peignoir de boxeur rouge, avec "The Prince Of Tears" brodé au dos, qu'il se présentera à nous.

Baxter Dury à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

  Un concert énergique, émouvant, vécu à 100% et mené à toute allure (aidé en cela par la concision des morceaux), avec un côté authentiquement british très agréable, autant dans la musique que l'attitude (le côté pub-rock et punk, les accents ska, l'accent prononcé, le flegme). En un mot : génial !

Alex


mercredi 30 décembre 2015

The Specials - Ghost Town (1980)

Parce qu'une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, et pour que des hommages mérités n'en occultent pas d'autres tout aussi mérités.



John Bradbury (1953-2015), batteur

Alexandre