Les aventures musicales de deux potes

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samedi 17 mars 2018

Live Report ! Baxter Dury à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

Baxter Dury à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

  On a de la chance dans notre petite salle préférée, on arrive toujours à avoir une place à 2m de la scène, et la première partie est souvent excellente. Pour Baxter Dury, c'était Halo Maud, alias de Maud Nadal, clavier pour Melody's Echo Chamber ou Moodoïd, désormais en solo. Enfin, ici en groupe, avec un bassiste à fond dans son rôle, un clavier facétieux habile en bidouillages géniaux et un batteur tout simplement impressionnant de talent pur et de sensibilité. Elle joue une pop psychédélique façon Tame Impala ou Melody's Echo Chamber justement, souvent chantée en français, parfois en anglais, avec des rythmes agiles et une affinité pour l'électronique la rapprochant de François & The Atlas Mountains ou Petit Fantôme. C'était vraiment très bien, je vous recommande de découvrir sa musique, en commençant par exemple par "A La Fin", "Dans la Nuit", "Des Bras" ou "Du Pouvoir".

Halo Maud à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

  Quand à Baxter Dury, il était impérial. Facétieux, showman absurde à l'anglaise mais avec un vrai respect du public, se donnant à fond à chaque chanson. Il a joué quasiment tout Happy Soup (2011) ainsi que son dernier album The Prince Of Tears (2017) ainsi que des morceaux choisis de It's A Pleasure (2014) et Floor Show (2005), notamment "Cocaine Man" (mais pas "Francesca's Party", sniff). Accompagné d'un groupe de musiciens hyper doués, de choeurs féminins divins, il a fait ressortir le groove funky et l'énergie pub rock quasi punk de ses morceaux, servant souvent d’exutoire à un artiste qui semble vivre ses chansons par ailleurs très personnelles. 

Baxter Dury à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

  Il finira une chanson très émouvante de son dernier album, portant sur son récent divorce, par un trait d'humour british, désamorçant la gravité du morceau en balançant un "I'm looking for a wife" au public. Au rappel, c'est en peignoir de boxeur rouge, avec "The Prince Of Tears" brodé au dos, qu'il se présentera à nous.

Baxter Dury à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

  Un concert énergique, émouvant, vécu à 100% et mené à toute allure (aidé en cela par la concision des morceaux), avec un côté authentiquement british très agréable, autant dans la musique que l'attitude (le côté pub-rock et punk, les accents ska, l'accent prononcé, le flegme). En un mot : génial !

Alex


mardi 7 février 2017

The Richmonds Sluts - 60 Cycles Of Love (2016, Mauvaise Foi Records)


  J'en parlais avec le dernier disque des Proper Ornaments (et le Ty Segall), c'est une tache quasi insurmontable pour un jeune groupe de réussir à faire bander des amateurs de rock qui ont déjà tout entendu avec un nouveau disque. Pourtant ce groupe y arrive haut la main.

  Ce qui fait que les Richmond Sluts remportent ce pari, c'est peut être leur maturité : leur précédent album est sorti en 2001. La maîtrise se sent dès l'ouverture, ce "I Wanna Know" jouissif : un riff simple mais diablement efficace, un jeu resséré quasi pub rock qui transpire le live de partout, des saillies nerveuses de guitare et surtout cet orgue qui soutient le morceau et participe à mettre en place cette ambiance d'urgence communicative. On a l'impression de se prendre le son du groupe dans la tronche, au fond d'un bar, une pinte à la main. C'est vivant, c'est ce qui manque à beaucoup de groupes de rocks récents, et c'est ce que le groupe a à revendre à la pelle ici.

  Le riff inaugural (qui est celui du refrain également) de la suite, "Don't Need You", se fait plus joueur, plus pop, un peu comme si Frank Black voulait se lancer dans du classic rock, mais la suite se révèle tout à fait glam-punk, avec un côté sexuel qui évoque un cousinage avec les excellents Crocodiles (effet accentué par le côté glam eighties, presque Smiths/La's de la compo qui s'avère ultra mélodique). Assaisonnez ça avec un chant très Iggy et un final jouissif aux petites touches de claviers rafraîchissantes et vous obtenez un putain de grand morceau rock. D'ailleurs, on pourrait dire quasiment la même chose de "To Hell And Back", une tuerie aux relents glam et psychobilly.

  Après un début d'album de folie, "Different Tune", (relativement) plus calme nous permet de reprendre notre souffle, et intrigue avec son côté psyché et son mixage assez inédit (j'ai jamais entendu une prod comme ça, un peu étouffée mais assez claire en même temps, c'est très intriguant et ça donne une vraie personnalité au morceau). On la retrouve sur le marécageux blues-rock de "She's No Good". Que les fans du dernier Stones devraient écouter d'urgence, parce qu'elle est aussi authentique que pleine de vie. Le pub-rock est toujours là sur "Motel Boogie" au nom bien porté et à l'énergie très Sonics appréciable, avec un côté rockab' voire sudiste en plus (dont l'écho se retrouve sur l'excellente "Only God Knows Why").  Et le garage-punk de "Livin To Crash" emporte  totalement mon adhésion avec un chant qui puise toujours aux sources du rock'n'roll, et me rappelle inlassablement Lee Brilleaux par sa prestance. 

  La suite est assez originale, sur des bases rockabilly on des arrangements généreux, avec de la wah wah presque funky, un beat Motown, un chant encore décidément très Iggy, des claviers chauds et même des cuivres sur "Into These Eyes". C'est très réussi, et tout à fait brillant (et plus subtil que beaucoup de mariages funk-rock). "Gonna Find It" a un côté hymne, ce qui est à double tranchant : certes on peut headbanger pendant 3'15 (et elle doit être terrible en live), cependant cette chanson un peu plus uni-dimensionnelle supportera sans doute moins la réécoute. Mais rien de grave, elle reste très bonne dans son genre. 

  Bref, un putain de grand album de rock qui secoue bien. Qui me rappelle l'impact de groupes comme les Lords Of Altamont ou les Eighties Matchbox B-Line Disaster
  A écouter (et/ou acheter) d'urgence en cliquant ici sur le bandcamp de Mauvaise Foi Records.

Plus d'infos sur le groupe et leur (très bon) label : mauvaisefoirecords.com


Alex