Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes
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samedi 14 avril 2018

Live Report : Rejjie Snow (+ Lewis Ofman, Wiki) - Stereolux Nantes 09/04/18


  C'est un gros concert auquel nous avons assisté avec Etienne. Déjà, parce que c'était notre premier concert hip-hop, ensuite parce que ce n'était pas n'importe qui : le génial Rejjie Snow, auteur d'un des albums les plus intéressants de cette années 2018, Dear Annie. Et puis parce que les deux premières parties étaient énormes, on attendait en effet presque autant Lewis Ofman, producteur français ayant bossé sur une grosse partie de Dear Annie, et auteur d'un de nos EPs préférés de la décennie, et avec lequel nous avons pu avoir un long, riche et très fun entretien, que le rappeur. Et le New-Yorkais Patrick Morales, alias Wiki, très intéressant sur disque, s'est révélé être un showman extraordinaire. Deux grosses premières parties, un rappeur au top de son art, dans notre salle nantaise préférée, que demander de plus ?

Lewis Ofman - Live à Stéréolux, Nantes, 9/4/18

  Le concert a donc démarré par le set de Lewis Ofman, entre French Touch et musique de films italiens des années 70 comme à son habitude. Entre soli de claviers époustouflants par leur sens du groove (il arrive à faire sonner un clavier comme une guitare funk, c'est assez bluffant), chant fragile et beats bien construits, c'était un coup de maître. Même si on a entendu un bon petit paquet de chanson, dont "Le Métro & Le Bus", "Plein De Bisous", "Kythira", et "Flash" pour un final grandiose, on se dit qu'un concert entier de sa part serait vraiment énorme. 

Lewis Ofman (& Milena Leblanc) - Live à Stéréolux, Nantes, 9/4/18

  D'autant plus qu'on a l'impression d'assister à l'éclosion d'un véritable auteur pop. En chantant ou sur un mode instrumental, en solo ou avec sa copine, l'artiste Milena Leblanc au chant, tout transpire une vraie personnalité, dans les suites d'accords comme dans les sons de synthés soigneusement designés. Autant à l'aise en studio que sur scène et bon instrumentiste, on parle de quelqu'un qui pourrait avoir une oeuvre à la Sébastien Tellier dans quelques années. On attend de voir ça avec joie, et en attendant on a vraiment plus que kiffé sa première partie.    

Wiki - Live à Stéréolux, Nantes, 9/4/18

  Le show du rappeur new-yorkais Wiki était également à la hauteur. Très théâtral, se donnant à fond, il a mis le feu à un public réceptif, alternant entre gros bangers bien efficace et finesse avec maestria. 

Wiki - Live à Stéréolux, Nantes, 9/4/18

  Grâce aussi à son DJ aussi looké que compétent, il nous a fait danser, sauter et crier partout tout au long de son set varié, riche en morceaux et débordant d'énergie. Une excellente surprise. 

Rejjie Snow - Live à Stéréolux, Nantes, 9/4/18

  La grosse partie du concert, c'était bien évidemment Rejjie Snow, pour un show dantesque au cours duquel il a balayé quasiment toute sa carrière, avec au premier plan Dear Annie, devant un public jeune, conquis d'avance, connaissant la plupart des lyrics et prompt à sauter partout. 

Rejjie Snow - Live à Stéréolux, Nantes, 9/4/18

    Seul sur scène avec son DJ la plupart du temps, parfois accompagné par un collègue rappeur ou par Milena Leblanc au chant, il a assuré un show dense et impeccable. Bon le DJ était pas exceptionnel, la reverb et le crossfade systématique à chaque fin de morceau ainsi que les "hand up!!!" toutes les 30 secondes c'est un peu répétitif, mais la qualité initiale des morceaux et le talent de Rejjie compensaient largement. 

Rejjie Snow & Milena Leblanc - Live à Stéréolux, Nantes, 9/4/18

  Bien placés, on a vraiment pu apprécier un artiste qui lui aussi s'impose comme un auteur intéressant, et qui sait faire siens des styles très éloignés et les fusionner en quelque chose de neuf et d'intéressant, un peu à la manière de Tyler, The Creator ou de Damon Albarn, entre gros bangers rap, hip-hop old school ou à la pointe des prods les plus modernes, électronique, pop, soul, gospel, rnb, disco, funk... On est ressortis de là lessivés par un concert d'anthologie, d'une énergie folle (big up aux bons danseurs qui ont mis le feu au public et ont fini par monter sur scène), fatigués mais heureux. C'était bien putain.


Alex




lundi 19 mars 2018

Live Report ! Juliette Armanet à Stéréolux (Nantes, 13/03/2018)

Juliette Armanet - Stéréolux, Nantes, 13/03/2017

  Après un très bon album qui tourne beaucoup à la maison (et qui fait partie des belles réussites récentes en pop francophone), on avait hâte d'aller voir Juliette Armanet en vrai, en amoureux, dans notre salle préférée. Mais d'abord, on a vu son batteur en première partie, j'ai nommé le déglingué et attachant Ricky Hollywood.

Ricky Hollywood - Stéréolux, Nantes, 13/03/2017

  Quelque part entre la poésie tendre et absurde de Philippe Katerine, l'électro autotunée de Chaton, le rock indé de Petit Fantôme et l'intensité de Christophe, Ricky a eu les couilles de se présenter seul sur scène. Accompagné d'un ordi portable, il déclenchait des boucles et jouait des percus tout en chantant. Si au début c'est assez perturbant, son show se révèle vite être très prenant, lui-même étant très marrant, très à l'aise avec le public, communiquant bien malgré son côté timide apparent et surjouant avec humour son rôle de musicien et de pitre décalé, que ce soit dans le look ou les attitudes. Et puis surtout il a de bonnes chansons qui s'incrustent vite en tête et qu'on a envie de chanter avec lui, même lorsqu'on ne les connaissait pas d'avance, comme "L'amour peut-être", "tu adores cette chanson", ou "salut je ne te reconnais pas". Mais ces chansons prennent réellement une autre dimension en live, avec le jeu de scène et surtout l'utilisation expressive, abusive et originale de l'autotune. Je vous recommande d'écouter ça ci-dessous. En tous cas on a adoré, on a réécouté Ricky depuis (j'en connaissais certaines découvertes sur Spotify que j'avais un peu oublié depuis). C'était très personnel, très bien exécuté, marrant, très bon musicalement, le haut du panier des premières parties réussies. 


Ricky Hollywood - L'amour peut-être (Live 2013)

  Et à l'image de cette première partie réussie, c'est un superbe concert que nous a offert Juliette Armanet. D'une élégance et d'une classe intimidantes, elle a ce côté show-woman vraiment impressionnant de maîtrise. Dans un décor kitsch et classe, comme sa musique, avec un groupe de musiciens eux aussi vraiment excellentissimes, elle a fait preuve d'un talent incroyable au piano et vocalement. Étirant les morceaux, y plaçant des soli de synthé et de guitare impeccables, le groupe avait une envergure internationale, le ton d'un professionnalisme total étant donné par le choix des musiques passées avant le concert, ces influences formant presque une profession de foi de la perfection: Stevie Wonder, Prince, Michael Jackson, Etienne Daho.

Juliette Armanet - Stéréolux, Nantes, 13/03/2017

  Armanet en live est très drôle, pleine de répartie, cherche à faire participer le public et donne d'elle-même à 100% à chaque morceau, en dansant, en chantant, en jouant des clavier ou en jouant avec le public, alternant les ambiances et les émotions. D'ailleurs, ces excellents morceaux sont magnifiés par le traitement du live, et ça me permet de dire que je n'ai jamais entendu un aussi bon son dans un concert. On entendait tous les instruments avec une précision digne d'un enregistrement studio 70's, la puissance du live en plus. Ça collait très bien avec sa musique elle-même très référencée mais ayant une distance intéressante avec ses influences, une forte personnalité, et jouant avec le kitsch et les décalages pour faire passer des émotions variées d'une manière assez post-moderne et très intéressante.

Juliette Armanet - Stéréolux, Nantes, 13/03/2017

  Si vous avez l'occasion de la voir en vrai, n'hésitez pas trop, son live est vraiment prenant, impérial, sensible, sensuel, subtil. Alors foncez !

Alex


samedi 17 mars 2018

Live Report ! Baxter Dury à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

Baxter Dury à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

  On a de la chance dans notre petite salle préférée, on arrive toujours à avoir une place à 2m de la scène, et la première partie est souvent excellente. Pour Baxter Dury, c'était Halo Maud, alias de Maud Nadal, clavier pour Melody's Echo Chamber ou Moodoïd, désormais en solo. Enfin, ici en groupe, avec un bassiste à fond dans son rôle, un clavier facétieux habile en bidouillages géniaux et un batteur tout simplement impressionnant de talent pur et de sensibilité. Elle joue une pop psychédélique façon Tame Impala ou Melody's Echo Chamber justement, souvent chantée en français, parfois en anglais, avec des rythmes agiles et une affinité pour l'électronique la rapprochant de François & The Atlas Mountains ou Petit Fantôme. C'était vraiment très bien, je vous recommande de découvrir sa musique, en commençant par exemple par "A La Fin", "Dans la Nuit", "Des Bras" ou "Du Pouvoir".

Halo Maud à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

  Quand à Baxter Dury, il était impérial. Facétieux, showman absurde à l'anglaise mais avec un vrai respect du public, se donnant à fond à chaque chanson. Il a joué quasiment tout Happy Soup (2011) ainsi que son dernier album The Prince Of Tears (2017) ainsi que des morceaux choisis de It's A Pleasure (2014) et Floor Show (2005), notamment "Cocaine Man" (mais pas "Francesca's Party", sniff). Accompagné d'un groupe de musiciens hyper doués, de choeurs féminins divins, il a fait ressortir le groove funky et l'énergie pub rock quasi punk de ses morceaux, servant souvent d’exutoire à un artiste qui semble vivre ses chansons par ailleurs très personnelles. 

Baxter Dury à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

  Il finira une chanson très émouvante de son dernier album, portant sur son récent divorce, par un trait d'humour british, désamorçant la gravité du morceau en balançant un "I'm looking for a wife" au public. Au rappel, c'est en peignoir de boxeur rouge, avec "The Prince Of Tears" brodé au dos, qu'il se présentera à nous.

Baxter Dury à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

  Un concert énergique, émouvant, vécu à 100% et mené à toute allure (aidé en cela par la concision des morceaux), avec un côté authentiquement british très agréable, autant dans la musique que l'attitude (le côté pub-rock et punk, les accents ska, l'accent prononcé, le flegme). En un mot : génial !

Alex


jeudi 6 avril 2017

Live Report : Concert des Lemon Twigs à Nantes (Stereolux, 01/04/17)

Brian D'Addario à la guitare et au chant

  On adore les Lemon Twigs tous les deux. Sur disque déjà (un de nos albums favoris de l'années dernière). Et puis on avait vérifié sur youtube que les gars avaient le même talent en live, ce qui est le cas, on était donc rassurés en prenant les billets. Et putain, ça valait le coup. Ils sont encore meilleurs que ce que je m'imaginais. 

  Mais commençons par le commencement. La première partie, Lo Moon, était sympa. Sans plus, mais c'est déjà pas mal. Quelque part entre post rock et pop-rock d'arène (Coldplay, mais aussi Arcade Fire / Springsteen pour les montées épiques), et teintées d'une touche électro pour faire moderne (à la Alt-J, Isaac Delusion ou Radiohead). C'était sympa, écoutez leur seul morceau sorti officiellement pour le moment : "Loveless", si la description vous branche. Je suis pas persuadé que j'y reviendrai pour ma part, mais c'était plutôt agréable comme première partie.

  Les choses sérieuses ont commencé quand les Lemon Twigs ont déboulé sur scène, pour nous jouer la totalité de Do Hollywood, leur superbe premier album. Le concert fut divisé en deux parties : d'abord Brian D'Addario, le plus jeune, à la guitare et au chant et son frère Michael à la batterie. Le plus pop sixties des deux, le plus constant dans la qualité et où l'on sent derrière l'aisance sur scène une vraie volonté de perfection pop. 

  Et la deuxième partie, où Michael a pris le lead. Lui qui faisait déjà bien le show façon Keith Moon derrière les fûts, cheveux longs, torse nu hormis un corset pailleté, visage maquillé, pattes d'éph et ongles vernis en noir. Un foulard rose et une veste grise un chouia pelle à tarte plus tard, le voilà sur le devant de la scène, un peu maquereau façon Lee Brilleaux de Dr Feelgood et surtout très glam-punk, entre Bowie et Beef de Phantom Of The Paradise. Pour une partie de scène plus seventies, plus punk, où planent les ombres d'Alex Chilton ("All Of The Time" sera reprise avec fougue et brio pour une interprétation assez déchirante et aussi destroy que belle et cool) et des gloires glam, punk et power pop. 

  Au rayon reprises, on a pu aussi entendre aussi la brillante "Love Stepped Out" de leur père Ronnie D'Addario, dans une veine Beach Boys / Zombies / The Move / garage rock). Et puis le concert s'est achevé sur un de leurs vieux morceaux, "Queen Of My School".

  On a aussi pu avoir un aperçu de leur EP à venir avec trois excellentes chansons, un poil plus power pop et seventies que le précédent LP, voire même pour une d'entre elles un parfum plus pop eighties (The Smiths, Real Estate...). 

  N'oublions pas de signaler le cool et le talent de Danny Ayala aux claviers et aux choeurs (et un peu à la guitare) et le flegme rock'n'roll de Megan Zeankowski à la basse (avec un petit côté fille de Hank Moody dans Californication). D'ailleurs, c'est assez incroyable qu'à 4 ils arrivent à produire un tel boucan aussi mélodique et à reproduire sans effort les architectures complexes des arrangements et les changements de rythmes sinueux d'un album sur lequel on entend quand même souvent tout un orchestre. 
  
  Bref, ces jeunes gens sont des génies et d'authentiques rock star qui savent écrire des putain de chansons sonnant déjà comme des classiques, et tant pis pour ceux qui ne savent pas passer outre le vernis vintage, ils ratent un des groupes les plus talentueux de l'époque. 


Brian D'Addario (à gauche, claviers) et son frère Michael (à droite)

Alex


mardi 4 avril 2017

Live Report : Concert de Julien Doré, 8 Mars 2017, Zénith de Nantes


  A l'origine, ce concert était plutôt un cadeau pour ma chérie, même si j'apprécie le personnage et sa musique. Mais son album "&" me touchant de plus en plus au fur et à mesure des réécoutes, j'avais hâte de voir enfin Julien Doré en concert (en ayant entendu en plus pas mal de louanges sur ses qualités de showman). Et je ne fus pas déçu. Alternant entre passages plus électriques ou électro et ambiances intimistes et acoustiques, le concert était très musical, dense (2 guitaristes, 1 bassiste, 2 claviers et un batteur, plus lui qui jouait régulièrement d'un instrument en plus).

  Oh j'allais oublier, juste un mot sur la première partie Omoh : c'était pas terrible. Les chansons sont peu inspirées, et le chanteur et leader est peu charismatique (son guitariste qui a repris le flambeau du chant pendant un morceau a réussi l'exploit d'être calamiteux), et la seule fille du était aussi la seule à pouvoir le sauver sur le seul bon morceau de leur set : "Day One", qui doit beaucoup aux albums de 2011 (un peu de retard les gars ?) de Baxter Dury & Metronomy. Mais revenons à Julien Doré.


  La scénographie était belle et bien vue : depuis les mouvements des cylindres qui portaient les deux claviers jusqu'au "&" se révélant être, outre une porte pour entrée façon superstar avec de la fumée partout, un écran permettant de diffuser de nombreuses (et jolies) vidéos tournées sur le même thème que ses clips et son visuel d'album (et donnant par là une cohérence visuelle bienvenue à l'ensemble). Ecran qui a permis aussi quelques facéties, comme un Julien dansant avec lui même.


  Et autant les moments intenses étaient réellement intenses (la majorité de "&" a été jouée, plus pas mal d'extraits des albums précédents), autant le bonhomme ne se prend pas au sérieux, alternant vannes, déclarations d'amour, auto-dérision et partage avec le public. Qu'il invite fréquemment à chanter ou danser avec lui entre deux bains de foule, ce qui passe un peu pour une animation karaoké / club de vacances pour l'esprit cynique de votre serviteur mais qui au fur et à mesure du concert vous fait vraiment entrer dans l'ambiance pop que Doré a voulu insuffler. D'ailleurs, lui-même ne s'économisait pas, et débordait d'une énergie communicative, et d'une vraie complicité avec ses musiciens (au passage, y'avait quand même Arman Méliès à la guitare).


  Le clou de l'autodérision (et de la mégalomanie aussi) était l'entrée en fin de concert sur scène de Doré, monté sur une mini-moto, coiffé de son célèbre casque à lunettes.


  Au final, le concert était généreux, le nombre de morceaux abordés important, et on sentait que chaque chanson avait été travaillée et mise en valeur avec beaucoup de soin et d'amour pour ce live, et j'ai redécouvert sous un nouveau jour des chansons qui m'avaient moins touché sur disque comme "Mes Sombres Archives", "Le Lac", "Beyrouth Plage" ou même d'autres auxquelles j'avais déja bien accroché comme "Sublime et Silence" ou "Porto-Vecchio". Et sur les 6 personnes (dont moi) que je connais et qui ont assisté au concert, on a 6 convaincus alors qu'aucun n'est un fan absolu du gars, preuve de la qualité du set.

  Bref, sur disque comme sur scène, Julien Doré reste pour moi un artiste assez incontournable de la scène française, à la position assez incongrue : c'est probablement le seul à avoir autant de succès avec une musique certes accessible mais d'une aussi bonne qualité, et cette rareté le rend précieux. 



Alex