Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes
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mercredi 5 décembre 2018

Projet Marina - Echos (2018)


  Projet Marina a tout pour plaire. D'abord ils sont Nantais, et c'est cool parce que finalement je ne connais pas tant que ça de groupes nantais qui me passionnent, et que j'aurais peut-être l'occasion de les voir en live. Mais surtout parce qu'ils ont tout pour eux : une musique puissante et radicale, dans un genre post punk / indus / gothique froid et menaçant, mais avec un côté vicieusement accrocheur dans les mélodies, les rythmiques et les sons, comme les meilleurs Suicide, Cure, Nine Inch Nails, Depeche Mode, et bénéficient d'une production relativement clean moins facile à gérer dans le genre qu'un brouillard lo-fi, mais qui est totalement à leur avantage ici.

Projet Marina - Rage (2018)

  Le premier morceau, "Rage", est mon préféré du projet : beat implacable passant par milles variations, tension qui monte sans se résoudre, prod lancinante et hypnotisante, texte intense et ambigu délivré avec une rage qu'on sent poindre derrière une diction contrôlée, aussi sexuel qu'inquiétant, délivré par un , aussi mal, et une conclusion virtuose. Un peu comme si Paradis s'était mis à faire de l'indus après un bad trip, mais en mieux. L'alliance de chanté-parlé en français et de rock n'a rien à envier à des chouchous de la critique comme les Limiñanas, Etienne DahoBertrand Belin ou La Femme, et arrive tellement bien à égaler (au moins) leur niveau qu'on a l'impression d'entendre un album financé par une grosse maison de disque plutôt qu'une sortie indé (c'est dit ici dans un sens positif). 

  Malgré ce coup d'éclat inaugural, le disque est loin d'être l'oeuvre d'une seule chanson. "Nu Disco" à elle seule ferait d'ailleurs mentir cette phrase, tant elle arrive dans un genre plus synthpop à atteindre à nouveau des sommets Pop sans la moindre concession (on est plus proche des hymnes déviants de Grauzone, Odonis Odonis en plus récent ou des débuts de New Order que d'une new wave tubesque). Et là encore, la construction méticuleuse du morceau (presque kraut) est parfaite. Finalement, je l'aime sans doute autant que "Rage", ça m'apprendra à écrire trop vite. 

Projet Marina - Nu-Disco (2018)

  Qu'on soit dans un drone anxiogène prenant ("Lou Andreas", toxique comme un Bashung sous coke ou un Daniel Darc période Seppuku, période Play Blessures, accompagné par un Velvet Undergound qui se serait mis aux synthés) une coldwave upbeat implacable ("La Louve", ayant le bonheur de me rappeller le premier EP de La Femme, le meilleur de mes chouchous Sealings et le plus sombre de The Drums et de son leader Jonny Pierce en solo), ou dans une divagation psychédélique synthétique belle comme du MGMT (3e album), du Suicide (2e album) ou du Flavien Berger en plus costaud, sur "La Brûlure", on atteint à chaque fois la perfection. 

  Le morceau de bravoure "Comme si", entre indus à la construction patiente (Odonis Odonis là encore, un soupçon de LCD Soundsystem, un peu d'Arnaud Rebotini), acid house dantesque, échos dub bienvenus, et prog synthétique et planant, est une pièce épique et introspective à la fois, comme on n'en rencontre plus tellement depuis la fin des années 70-80 (et c'est bien dommage quand on entend des merveilles comme cette track). On pense qu'"Echo" va suivre le même chemin, mais le groupe a le bon goût de surprendre en accompagnant son électronique contemplative et cinématographique aux basses lourdes par un rock psychotique, avant de finir en apothéose par une origie sonore au rythme qui tabasse sur "Guider ses Pas", à l'esprit presque aussi garage (et psyché) que Thee Oh Sees (on n'est pas si loin du génial projet parallèle Damaged Bug de John Dwyer).

Projet Marina - Guider Ses Pas (Clip, 2018)

  Cet album est un chef-d'oeuvre, il n'existe pas d'autres mots, et ce groupe est une découverte totale (merci à la radio Prun' pour ça, comme quoi il existe encore des radios passionnantes, n'en déplaise aux passéistes), qui s'avère être essentielle. J'ai beaucoup apprécié leurs précédents projets, à côté desquels j'étais évidemment passé, et ils sont également très bons, si vous avez aimé celui-ci je vous encourage à aller sur leur Bandcamp les écouter (lien ci-dessous). Mais ce LP est une véritable consécration artistique sur lequel les Projet Marina se sont dépassés, et qui mérite largement sa place parmi les meilleurs albums de l'année.

Mes morceaux préférés : Rage, Nu-Disco, Comme Si


Alex




samedi 14 avril 2018

Live Report : Rejjie Snow (+ Lewis Ofman, Wiki) - Stereolux Nantes 09/04/18


  C'est un gros concert auquel nous avons assisté avec Etienne. Déjà, parce que c'était notre premier concert hip-hop, ensuite parce que ce n'était pas n'importe qui : le génial Rejjie Snow, auteur d'un des albums les plus intéressants de cette années 2018, Dear Annie. Et puis parce que les deux premières parties étaient énormes, on attendait en effet presque autant Lewis Ofman, producteur français ayant bossé sur une grosse partie de Dear Annie, et auteur d'un de nos EPs préférés de la décennie, et avec lequel nous avons pu avoir un long, riche et très fun entretien, que le rappeur. Et le New-Yorkais Patrick Morales, alias Wiki, très intéressant sur disque, s'est révélé être un showman extraordinaire. Deux grosses premières parties, un rappeur au top de son art, dans notre salle nantaise préférée, que demander de plus ?

Lewis Ofman - Live à Stéréolux, Nantes, 9/4/18

  Le concert a donc démarré par le set de Lewis Ofman, entre French Touch et musique de films italiens des années 70 comme à son habitude. Entre soli de claviers époustouflants par leur sens du groove (il arrive à faire sonner un clavier comme une guitare funk, c'est assez bluffant), chant fragile et beats bien construits, c'était un coup de maître. Même si on a entendu un bon petit paquet de chanson, dont "Le Métro & Le Bus", "Plein De Bisous", "Kythira", et "Flash" pour un final grandiose, on se dit qu'un concert entier de sa part serait vraiment énorme. 

Lewis Ofman (& Milena Leblanc) - Live à Stéréolux, Nantes, 9/4/18

  D'autant plus qu'on a l'impression d'assister à l'éclosion d'un véritable auteur pop. En chantant ou sur un mode instrumental, en solo ou avec sa copine, l'artiste Milena Leblanc au chant, tout transpire une vraie personnalité, dans les suites d'accords comme dans les sons de synthés soigneusement designés. Autant à l'aise en studio que sur scène et bon instrumentiste, on parle de quelqu'un qui pourrait avoir une oeuvre à la Sébastien Tellier dans quelques années. On attend de voir ça avec joie, et en attendant on a vraiment plus que kiffé sa première partie.    

Wiki - Live à Stéréolux, Nantes, 9/4/18

  Le show du rappeur new-yorkais Wiki était également à la hauteur. Très théâtral, se donnant à fond, il a mis le feu à un public réceptif, alternant entre gros bangers bien efficace et finesse avec maestria. 

Wiki - Live à Stéréolux, Nantes, 9/4/18

  Grâce aussi à son DJ aussi looké que compétent, il nous a fait danser, sauter et crier partout tout au long de son set varié, riche en morceaux et débordant d'énergie. Une excellente surprise. 

Rejjie Snow - Live à Stéréolux, Nantes, 9/4/18

  La grosse partie du concert, c'était bien évidemment Rejjie Snow, pour un show dantesque au cours duquel il a balayé quasiment toute sa carrière, avec au premier plan Dear Annie, devant un public jeune, conquis d'avance, connaissant la plupart des lyrics et prompt à sauter partout. 

Rejjie Snow - Live à Stéréolux, Nantes, 9/4/18

    Seul sur scène avec son DJ la plupart du temps, parfois accompagné par un collègue rappeur ou par Milena Leblanc au chant, il a assuré un show dense et impeccable. Bon le DJ était pas exceptionnel, la reverb et le crossfade systématique à chaque fin de morceau ainsi que les "hand up!!!" toutes les 30 secondes c'est un peu répétitif, mais la qualité initiale des morceaux et le talent de Rejjie compensaient largement. 

Rejjie Snow & Milena Leblanc - Live à Stéréolux, Nantes, 9/4/18

  Bien placés, on a vraiment pu apprécier un artiste qui lui aussi s'impose comme un auteur intéressant, et qui sait faire siens des styles très éloignés et les fusionner en quelque chose de neuf et d'intéressant, un peu à la manière de Tyler, The Creator ou de Damon Albarn, entre gros bangers rap, hip-hop old school ou à la pointe des prods les plus modernes, électronique, pop, soul, gospel, rnb, disco, funk... On est ressortis de là lessivés par un concert d'anthologie, d'une énergie folle (big up aux bons danseurs qui ont mis le feu au public et ont fini par monter sur scène), fatigués mais heureux. C'était bien putain.


Alex




lundi 19 mars 2018

Live Report ! Juliette Armanet à Stéréolux (Nantes, 13/03/2018)

Juliette Armanet - Stéréolux, Nantes, 13/03/2017

  Après un très bon album qui tourne beaucoup à la maison (et qui fait partie des belles réussites récentes en pop francophone), on avait hâte d'aller voir Juliette Armanet en vrai, en amoureux, dans notre salle préférée. Mais d'abord, on a vu son batteur en première partie, j'ai nommé le déglingué et attachant Ricky Hollywood.

Ricky Hollywood - Stéréolux, Nantes, 13/03/2017

  Quelque part entre la poésie tendre et absurde de Philippe Katerine, l'électro autotunée de Chaton, le rock indé de Petit Fantôme et l'intensité de Christophe, Ricky a eu les couilles de se présenter seul sur scène. Accompagné d'un ordi portable, il déclenchait des boucles et jouait des percus tout en chantant. Si au début c'est assez perturbant, son show se révèle vite être très prenant, lui-même étant très marrant, très à l'aise avec le public, communiquant bien malgré son côté timide apparent et surjouant avec humour son rôle de musicien et de pitre décalé, que ce soit dans le look ou les attitudes. Et puis surtout il a de bonnes chansons qui s'incrustent vite en tête et qu'on a envie de chanter avec lui, même lorsqu'on ne les connaissait pas d'avance, comme "L'amour peut-être", "tu adores cette chanson", ou "salut je ne te reconnais pas". Mais ces chansons prennent réellement une autre dimension en live, avec le jeu de scène et surtout l'utilisation expressive, abusive et originale de l'autotune. Je vous recommande d'écouter ça ci-dessous. En tous cas on a adoré, on a réécouté Ricky depuis (j'en connaissais certaines découvertes sur Spotify que j'avais un peu oublié depuis). C'était très personnel, très bien exécuté, marrant, très bon musicalement, le haut du panier des premières parties réussies. 


Ricky Hollywood - L'amour peut-être (Live 2013)

  Et à l'image de cette première partie réussie, c'est un superbe concert que nous a offert Juliette Armanet. D'une élégance et d'une classe intimidantes, elle a ce côté show-woman vraiment impressionnant de maîtrise. Dans un décor kitsch et classe, comme sa musique, avec un groupe de musiciens eux aussi vraiment excellentissimes, elle a fait preuve d'un talent incroyable au piano et vocalement. Étirant les morceaux, y plaçant des soli de synthé et de guitare impeccables, le groupe avait une envergure internationale, le ton d'un professionnalisme total étant donné par le choix des musiques passées avant le concert, ces influences formant presque une profession de foi de la perfection: Stevie Wonder, Prince, Michael Jackson, Etienne Daho.

Juliette Armanet - Stéréolux, Nantes, 13/03/2017

  Armanet en live est très drôle, pleine de répartie, cherche à faire participer le public et donne d'elle-même à 100% à chaque morceau, en dansant, en chantant, en jouant des clavier ou en jouant avec le public, alternant les ambiances et les émotions. D'ailleurs, ces excellents morceaux sont magnifiés par le traitement du live, et ça me permet de dire que je n'ai jamais entendu un aussi bon son dans un concert. On entendait tous les instruments avec une précision digne d'un enregistrement studio 70's, la puissance du live en plus. Ça collait très bien avec sa musique elle-même très référencée mais ayant une distance intéressante avec ses influences, une forte personnalité, et jouant avec le kitsch et les décalages pour faire passer des émotions variées d'une manière assez post-moderne et très intéressante.

Juliette Armanet - Stéréolux, Nantes, 13/03/2017

  Si vous avez l'occasion de la voir en vrai, n'hésitez pas trop, son live est vraiment prenant, impérial, sensible, sensuel, subtil. Alors foncez !

Alex


samedi 17 mars 2018

Live Report ! Baxter Dury à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

Baxter Dury à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

  On a de la chance dans notre petite salle préférée, on arrive toujours à avoir une place à 2m de la scène, et la première partie est souvent excellente. Pour Baxter Dury, c'était Halo Maud, alias de Maud Nadal, clavier pour Melody's Echo Chamber ou Moodoïd, désormais en solo. Enfin, ici en groupe, avec un bassiste à fond dans son rôle, un clavier facétieux habile en bidouillages géniaux et un batteur tout simplement impressionnant de talent pur et de sensibilité. Elle joue une pop psychédélique façon Tame Impala ou Melody's Echo Chamber justement, souvent chantée en français, parfois en anglais, avec des rythmes agiles et une affinité pour l'électronique la rapprochant de François & The Atlas Mountains ou Petit Fantôme. C'était vraiment très bien, je vous recommande de découvrir sa musique, en commençant par exemple par "A La Fin", "Dans la Nuit", "Des Bras" ou "Du Pouvoir".

Halo Maud à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

  Quand à Baxter Dury, il était impérial. Facétieux, showman absurde à l'anglaise mais avec un vrai respect du public, se donnant à fond à chaque chanson. Il a joué quasiment tout Happy Soup (2011) ainsi que son dernier album The Prince Of Tears (2017) ainsi que des morceaux choisis de It's A Pleasure (2014) et Floor Show (2005), notamment "Cocaine Man" (mais pas "Francesca's Party", sniff). Accompagné d'un groupe de musiciens hyper doués, de choeurs féminins divins, il a fait ressortir le groove funky et l'énergie pub rock quasi punk de ses morceaux, servant souvent d’exutoire à un artiste qui semble vivre ses chansons par ailleurs très personnelles. 

Baxter Dury à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

  Il finira une chanson très émouvante de son dernier album, portant sur son récent divorce, par un trait d'humour british, désamorçant la gravité du morceau en balançant un "I'm looking for a wife" au public. Au rappel, c'est en peignoir de boxeur rouge, avec "The Prince Of Tears" brodé au dos, qu'il se présentera à nous.

Baxter Dury à Stéréolux (Nantes, 05/03/2018)

  Un concert énergique, émouvant, vécu à 100% et mené à toute allure (aidé en cela par la concision des morceaux), avec un côté authentiquement british très agréable, autant dans la musique que l'attitude (le côté pub-rock et punk, les accents ska, l'accent prononcé, le flegme). En un mot : génial !

Alex


dimanche 26 novembre 2017

Setlist - Soirée W2G + Friends (L'embuscade, Nantes, 24/11/2017)

  A l'occasion du grand retour sur scène du groupe W2G le 24 novembre au bar l'Embuscade à Nantes et dans le cadre du festival Culture Bar-bars, La pop d'Alexandre & Etienne a eu le plaisir de chauffer l'ambiance de la première partie de soirée. Nous avons exploré dans une première partie de set les liens entre bossa nova et french funk 70's, avant d'ouvrir complètement l'horizon musical vers la soul, la pop, le ska, le RnB et le hip-hop, pour ainsi monter progressivement l'ambiance jusqu'au très généreux live de W2G qui a su mettre le feu au bar ! Pour les curieux, voici notre setlist :



1) Arawak - Accadde A Bali (Italie - 1970) 
2) Jean Schwarz - Prologue Maison Rouge (France - 1980)
3) Cortex - Troupeau bleu (France - 1975) 
4) Jean Pierre Mirouze - Sexopolis (France - 1968) 
5) Edu Lobo - Zum-zum (Brésil - 1970)
6) Cortex - L'enfant samba (France - 1975) 
7)  Osmar Milito e Quarteto Forma - America Latina (Brésil -1972) 
8) Antonio Carlos & Jocafi - Kabaluerê (Brésil - 1971)
9) Rita Lee & Tutti Frutti - Agora e Moda (Brésil - 1978) 
10) Maya - Lait de Coco (Dub) (France - 1987) 
11) Can - I'm so green (Allemagne - 1971) 
12) The Blue Velvets - Summertime (USA - 1979) 
13) Laurie Destal - Frivole de nuit (France - 1982) 
14) パイパ - Hot Sand (Japon - 1983 ) 
15) Lee Oskar - Haunted House (USA - 1978) 
16) Duñe - Smile Together (France - 2016) 
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17) Iggy Pop - Chocolate Drops (USA - 2016) 97 bpm 
18) Stevie Wonder - Sir Duke (USA - 1976) 
19) Neon Indian - Annie (USA - 2016) 
20) LA Priest - Oino (RU - 2015) 
21) Letta Mbulu - Normalizo (1983 - Afrique du Sud/Soweto) 
22) Delegation - What Took You So Long (USA - 1982) 
23) Oby Onyioha - Enjoy your Life (Nigeria - 1981)
24) Talking Heads - The Book I Read (USA - 1977) 
25) Madness - Baggy Trousers (RU - 1980) 
26) Orkestra Mendoza - Redoble (USA - 2016) 
27) Orkestra Mendoza - Mapache (USA - 2016)
28) Run The Jewels - Legend Has It (USA - 2016) 
29) MIA - Bad Girls (RU/Sri Lanka - 2012) 
30) Timbaland & Nelly Furtado - Promiscuous (USA - 2006) 
31) Kendrick Lamar - HUMBLE (USA - 2017)
32) Blondie - One Way Or Another (USA - 1978)

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33) Devo - Whip It (USA - 1980)
34) Sylvester - You Make Me Feel (Mighty Real) (USA - 1978)
35) Michael Jackson - Rock With You (USA - 1979)
36) The Supermen Lovers - Starlight (France - 2001)
37) Stardust - Music Sounds Better With You (France - 1998)
38) Calvin Harris - Acceptable In The Eighties (Royaume-Uni - 2007)




  Merci à tous pour cette superbe soirée, en particulier au groupe W2G pour nous avoir invités, au bar L'Embuscade pour son accueil enthousiaste et au festival Culture Bar-Bars  !



Alexandre & Etienne

samedi 28 octobre 2017

Setlist - DJ Set GMT #3 : Italo-Disco (Le Mojo, Nantes, 27/10/17)


  Comme vous le savez, nous faisons partie de l'équipe GMT pour GRAND MUSIC TOUR (à suivre ici) menée par Lucas de Méga-Parade, et dont le seul but est de faire déhancher tout Nantes à la crème de la crème des sons de contrées lointaines et d'époques révolues. Après une première édition comportant un set City Pop d'Etienne mettant en valeur le meilleur du funk nippon, nous avons fait découvrir à Nantes la synthpop d'Europe de l'Est lors de la deuxième (setlist ici). Et pour cette troisième édition, le programme était riche.
  On a démarré très fort avec un panorama instrumental du hip-hop aux USA. Sans MC par dessus, les plus incroyables tracks des producteurs de génie prennent une autre dimension, mettant en valeur breakbeats, boîtes à rythme et science du sampling. Un hommage mérité à des innovateurs de génie, pionniers du hip-hop souvent restés dans l'ombre, qu'on doit à Thomas et Etienne aka Goodil & DJ Monsieur de W2G.
  On a poursuivi avec ce que les ladies ont fait de mieux en matière de post-punk aux USA et en Europe grâce au set de Lucas de Méga-Parade. Une énergie revendicatrice qui puise ses origines dans le punk de la fin des 70's, tout en étant plus recherchée et expérimentale et qui a mis le feu à la piste.

  Pour terminer en paillettes, c'était à notre tour de passer une heure trente d'Italo-Disco séduisante. Parallèlement aux hits américains de l'époque, l'Italie, mais aussi l'Allemagne, la France l'Espagne ou la Belgique ont fait émerger un son irrésistiblement kitsch et intrinsèquement 80's. Je dois vous l'avouer, on flippait un peu avant, le dernier créneau de la soirée étant le plus exigeant. Mais la magie a opéré, et le public a dansé (même sur un slow !) : bien joué les filles et les gars, vous étiez vraiment au top ! On était très contents de vous faire découvrir ces sons et de vous faire dépenser des calories sur le dancefloor du Mojo jusqu'à 1h30. En tous cas nous avons surkiffé cette soirée.

  Merci aux potos de GMT, à commencer par le grand manitou Lucas et son organisation au millimètre, au plus que sympathique personnel du Mojo, et à tous ceux qui sont venus hier soir nous écouter, remplir le bar de l'odeur de leur sueur et de leurs bières renversées, et surtout mettre le feu à la piste !



La Setlist :

1) Charlie - Spacer Woman (1983 - Italie)
2) Giorgio Moroder - Chase (1978 - Allemagne/Italie)
3) (transition) Daft Punk & Giorgio Moroder - Giorgio By Moroder (2013 - France/USA - Allemagne/Italie)
4) Casco - Cybernetic Love (1983 - Italie)
5) Telex - Moskow Diskow (1979 - Belgique)
6) Kasso - I Love The Piano (1984 - Italie)
7) Transvolta - Disco Computer (1978 - Belgique)
8) Plustwo - New Sensation (1984 - Italie)
9) Fun Fun - Color My Love (1984 - Italie)
10) Pineapples - Come On Closer (1983 - Italie)
11) Clio - Faces (1985 - Italie)
12) Ryan Paris - La Dolce Vita (1983 - Italie)
14) BWH - Stop (1983 - Italie)
15) Alexandra - Riviera (1984 - Argentine/France)
16) Clio - Eyes (1984 - Italie)
17) New Order - Bizarre Love Triangle (1986 - Angleterre)
20) Ris - Love N Music (1988 - USA)
21) Mr Oizo & Phra - No Tony (2016 - France/Italie)
22) Lipps, Inc - Funkytown (1979 - Allemagne)
23) The Swiss - Kiss To Kiss (Breakbot Remix) (2013 - Australie/France)
Rappel : 24) P Lion - Dream (1984 - Italie)



Introduction à l'Italo-Disco :

  À la suite de l'italo-allemand Giorgio Moroder du producteur américain Patrick Cowley, ou d'artistes français comme Space ou Cerrone, toute une vague de groupes italiens vont s'emparer des sons électroniques de la scène teutonne pour les incorporer dans la chaleur de la disco locale, aboutissant à un style nouveau : l'Italo-Disco. 

  Traitant de sexe, d'espace, de robots, et souvent les trois en même temps, sur une musique riche en vocoder, rythmée et truffée de gimmicks irrésistibles, des groupes comme N.O.I.A., La Bionda, Klein + MBO ou Gazebo vont paver la voie de ce nouveau style dès 1978. Il atteindra son apogée en 82 et 83 avec des groupes comme Clio, Gary Low, Fancy ou Pineapples, avant de se laisser petit à petit dépasser par son côté sucré, nous laissant tout de même quelques morceaux de bravoure jusqu'au début des années 90 durant lesquels le genre se fait dépasser par l'Eurodance. 

  L'italo-disco est une affaire européenne, on retrouvera des musiciens français, espagnols, belges, ou même allemands composant cette musique, le plus souvent chantée dans la langue de Shakespeare. Même si paradoxalement le genre ne percera jamais réellement dans le monde anglo-saxon, les anglais préférant leur scène dance naissante et les américains la cousine de l'italo disco : la house hi-NRG. 

  Cette musique enfiévrée, au spectre large (du plus dark au plus commercial), fera des émules bien après son âge d'or, depuis les premiers Madonna jusqu'au débuts des Daft Punk. On ressent de nos jours jusque chez Justice, Breakbot, Kavinsky, Phoenix, Milk & Bones, Desire, Chromatics, Sébastien Tellier ou Lewis Ofman cette influence décisive.



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Contacts :
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Encore merci à tous !

Alexandre & Etienne 

vendredi 21 avril 2017

Méga-Parade - Angela (Single, 2016)



  Ca démarre, comme un avertissement, par un bouillonnement de synthés quelque part entre Soft Hair et Metronomy, avant de virer comptine pop inclassable, ni-sixties, ni-new wave, ni-synth-pop française eighties, ni-twee pop 2000's, mais un peu de tout ça à la fois, avec la patte du groupe : ces synthés-jouets qui donnent une vraie profondeur à ce titre acidulé, à la narration et aux changements d'accords entre ambiance Gainsbourg, parfum de La Femme (auquel le chant de Lucas fait penser), flegme et classe pop à la Daho, cool à la Sébastien Tellier, yacht-rock façon Metronomy, et second degré à la Housse de Racket.

  Avec une vraie science des synthés, de la construction, des arrangements (prêtez une oreille attentive aux chœurs  à tous les détails de synthés, à la guitare, aux variations rythmiques.... C'est d'une richesse inouïe). Et puis la production est impeccable. 

  Et puis le plus important est là : la mélodie est inoubliable. Non, franchement, rien à redire, c'est un petit chef-d'oeuvre de pop francophone, et on a hâte d'entendre l'EP du duo, qui va bientôt arriver.
Et on est particulièrement fiers que Méga-Parade fasse ses armes sur la scène nantaise. Bravo les gars, vous êtes géniaux.

PS : la pochette est magnifique.


Alex

jeudi 6 avril 2017

Live Report : Concert des Lemon Twigs à Nantes (Stereolux, 01/04/17)

Brian D'Addario à la guitare et au chant

  On adore les Lemon Twigs tous les deux. Sur disque déjà (un de nos albums favoris de l'années dernière). Et puis on avait vérifié sur youtube que les gars avaient le même talent en live, ce qui est le cas, on était donc rassurés en prenant les billets. Et putain, ça valait le coup. Ils sont encore meilleurs que ce que je m'imaginais. 

  Mais commençons par le commencement. La première partie, Lo Moon, était sympa. Sans plus, mais c'est déjà pas mal. Quelque part entre post rock et pop-rock d'arène (Coldplay, mais aussi Arcade Fire / Springsteen pour les montées épiques), et teintées d'une touche électro pour faire moderne (à la Alt-J, Isaac Delusion ou Radiohead). C'était sympa, écoutez leur seul morceau sorti officiellement pour le moment : "Loveless", si la description vous branche. Je suis pas persuadé que j'y reviendrai pour ma part, mais c'était plutôt agréable comme première partie.

  Les choses sérieuses ont commencé quand les Lemon Twigs ont déboulé sur scène, pour nous jouer la totalité de Do Hollywood, leur superbe premier album. Le concert fut divisé en deux parties : d'abord Brian D'Addario, le plus jeune, à la guitare et au chant et son frère Michael à la batterie. Le plus pop sixties des deux, le plus constant dans la qualité et où l'on sent derrière l'aisance sur scène une vraie volonté de perfection pop. 

  Et la deuxième partie, où Michael a pris le lead. Lui qui faisait déjà bien le show façon Keith Moon derrière les fûts, cheveux longs, torse nu hormis un corset pailleté, visage maquillé, pattes d'éph et ongles vernis en noir. Un foulard rose et une veste grise un chouia pelle à tarte plus tard, le voilà sur le devant de la scène, un peu maquereau façon Lee Brilleaux de Dr Feelgood et surtout très glam-punk, entre Bowie et Beef de Phantom Of The Paradise. Pour une partie de scène plus seventies, plus punk, où planent les ombres d'Alex Chilton ("All Of The Time" sera reprise avec fougue et brio pour une interprétation assez déchirante et aussi destroy que belle et cool) et des gloires glam, punk et power pop. 

  Au rayon reprises, on a pu aussi entendre aussi la brillante "Love Stepped Out" de leur père Ronnie D'Addario, dans une veine Beach Boys / Zombies / The Move / garage rock). Et puis le concert s'est achevé sur un de leurs vieux morceaux, "Queen Of My School".

  On a aussi pu avoir un aperçu de leur EP à venir avec trois excellentes chansons, un poil plus power pop et seventies que le précédent LP, voire même pour une d'entre elles un parfum plus pop eighties (The Smiths, Real Estate...). 

  N'oublions pas de signaler le cool et le talent de Danny Ayala aux claviers et aux choeurs (et un peu à la guitare) et le flegme rock'n'roll de Megan Zeankowski à la basse (avec un petit côté fille de Hank Moody dans Californication). D'ailleurs, c'est assez incroyable qu'à 4 ils arrivent à produire un tel boucan aussi mélodique et à reproduire sans effort les architectures complexes des arrangements et les changements de rythmes sinueux d'un album sur lequel on entend quand même souvent tout un orchestre. 
  
  Bref, ces jeunes gens sont des génies et d'authentiques rock star qui savent écrire des putain de chansons sonnant déjà comme des classiques, et tant pis pour ceux qui ne savent pas passer outre le vernis vintage, ils ratent un des groupes les plus talentueux de l'époque. 


Brian D'Addario (à gauche, claviers) et son frère Michael (à droite)

Alex