Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

jeudi 26 mai 2016

Junior Boys - Big Black Coat (2016)



  La meilleure fusion house-pop que j'aie entendue depuis un bail. C'est comme ça que j'ai décrit cet album à Etienne, et je maintiens. Je ne connaissais pas les Junior Boys, groupe d'électro-pop canadien, avant de tomber sur cet album, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils m'ont complètement acquis à leur musique en un peu moins de 50 minutes.

  Ca commence fort, avec synthés rêveurs, entre French Touch romantique et Deep House, et cette boîte à rythme simple et entêtante qui claque, et ce chant pop ultra mélodique (et mélancolique). Ainsi l'introductif "You Say That" pose les bases. On n'a pas le temps de s'émerveiller d'un son, d'un break, s'un couplet magnifique, que moment d'émerveillement suivant déboule. Que de bon goût dans la retenue et la façon d'aller droit au but de chaque détail, que de subtilité, que de dosages réussis. La chanson se développe, prend son temps, nous enveloppe, et on en ressort ravis. 

  Dans un genre plus new wave, "Over It" est un autre tube synthétique et nocturne d'une évidence magnifique. "Come On Baby", entre un songwriting pop de haute volée, Cassius et le Daft Punk de Discovery, enfonce le clou. "Baby Give Up On It" et ses synthés tubesques, se pose de façon écrasante en modèle et exemple à suivre de la fusion deep house / rnb (rappellez vous du groove mécanique taillé par Timbaland sur mesure pour Timberlake notamment), avec des années d'avance sur la concurrence. Ce groupe, avec un peu plus de communication, pourrait être énorme. Dans un monde idéal, ces chansons passeraient partout.




  Les synthés Deep House de "M&P" confirment ça. Bon sang, cet album c'est ce que Caribou a essayé de faire sans succès l'an dernier, en mille fois plus réussi. Le mariage de la mélancolie et de l'hédonisme, de la pop subtile, de l'électro qui claque et de celle qui fait travailler les neurones. Comme si les gars de Jesus & Mary Chain avaient écrit des chansons pour Kraftwerk

  "No One's Business", plus pop, évoque elle Electric Light Orchestra et Breakbot, et touche par sa mélodie déchirante, son chant affecté et sa production immaculée. Mais le moral remonte avec les bpm et la synth-pop de "What You Don't Do For Love" presque New-Orderesque, mais là encore, comme pour les autres chansons, on pense à toutes ses références comme de mêmes chemins mais empruntés de façon parallèle par les deux groupes, et non des influences directes, tant la personnalité de ce groupe se détache sur chaque son. Ce groupe, pour ce qui concerne la house et la pop, marche sur l'eau, réellement, tout est tout le temps parfaitement en place de façon hallucinante. 

  "And It's Forever" est un autre très bon morceau d'électro sombre et oppressante, et "Baby Don't Hurt Me" une ballade pop solaire et mélancolique à tomber par terre. "Love Is A Fire" fait monter la tension d'une bien belle manière, ça sent la sueur et le stupre, et "Big Black Coat" reprend tout simplement les choses là où Kraftwerk s'était arrêté en repartant des bases fixées par Computer World, Electric Café et Tour de France, pour proposer la suite de l'aventure électronique, rien que ça.

  Bref, vous l'aurez compris, c'est sûrement l'album électronique de l'année (au moins), alors foncez donc vérifier ça en cliquant ici pour l'écouter

Merci pour votre lecture et vos commentaires


Alexandre

3 commentaires:

  1. Album passionnant ! Personnellement je me suis posé dans mon transat avec mon casque et j'ai dévoré les 11 titres ! Ils ont réussi le mélange parfait entre le son sucré et entraînant de l'italian disco et la mécanique ténebreuse de la house anglaise. Le travail de production est remarquable. Seule nuance dans mon jugement : le chant quelque peu répétitif sur l'ensemble de l'album. Quelques feats bien placés auraient pu y remédier.

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    1. Pour illustrer mon propos :
      House englaise : Love is a Fire / M & P
      Italian disco : What You Don't Do For Love

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    2. Je trouve que le chant lie le tout au contraire, je préfère que ce soit la même voix tout du long. Ou alors un chant féminin en plus (mais dans le même genre que le chant actuel et toujours la même chanteuse sur tout l'album). Je trouve personnellement que sa façon très humble de chanter sans s'imposer par rapport à l'instrumental et d'apporter un équilibre détachement - fragilité & émotion fait que l'ensemble est si bon.
      Sinon je suis d'accord pour ton analyse ! J'entends aussi des claviers "à la Tellier", chauds et souvent avec un portamento, que j'associe à la French Touch version romantisme vintage (Crydamoure & Co). Mais ça rejoint l'Italian Disco, ce sont les mêmes sons.

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