La Dizaine Des Blogueurs est un jeu co-organisée par Last Stop? This Blog et La Pop D'Alexandre Et Etienne. Le principe est simple : il s'agit de nommer une chanson/track sur six thématiques différentes, chaque mercredi, vendredi et dimanche du 27 Février au 10 Mars.
LE CHOIX D'ALEX
Pour ce thème pas évident, j'ai failli vous parler de Pierre et le Loup de Sergeï Prokoviev, qui a tourné en boucle sur mon lecteur cassette quand j'étais gosse, dans une version racontée par dessus la musique évidemment. En effet, c'est une pièce qui a débloqué pas mal de choses chez moi, tout émerveillé par la magie de la musique, qui arrivait à provoquer un impact narratif presque visuel à travers des thèmes ultra identifiables et bien pensés pour chaque personnage. Mais au final c'est sur une bande originale marquante d'un dessin animé tout aussi marquant que j'ai trouvé "ma" chanson.
On a chacun ses dessins animés, et en particulier ses Disney, fétiches, et ça dépend souvent plutôt de quelles VHS étaient disponibles chez nos parents/familles/amis à l'époque. Et Blanche Neige a beaucoup tourné car on avait la cassette chez notre grand-mère et que c'était quasiment la seule cassette qui nous intéressait, et c'était donc le choix par défaut quand on allait là-bas et que le dimanche pluvieux s'éternisait.
Le film a donc pas mal tourné, et j'ai toujours été fasciné par le dessin animé qui a de nombreux atouts, et en particulier par sa bande originale, et plus précisément dans les moments de tension et de drame (plutôt que par les chansons plus joyeuses des nains par exemple). En effet, la BO, enregistrée en 1937, a un grain très particulier, très vieilli, qui donne un côté surréaliste et effrayant au son, amplifiant l'impact dramatique de quelques morceaux déjà composés avec la peur en tête.
Mais au-delà de ce son tremblotant et intriguant (qui sonne d'ailleurs comme un sample et qui serait super à échantillonner sur des prods comme celles de RZA), ce sont tous les petits éclats d'inventivité présents sur ce morceau qui en font la grandeur et lui donnent un côté unique : l'insistance des cordes frottées, son alternance entre moments de tensions minimalistes et explosions dramatiques instaurant une tension croissante. Et surtout, un jeu sur la dissonance presque psychédélique : écoutez à partir de 2'35" et dites moi si ces cordes en boucle, assorties d'un son de chaudron bouillant, ne vous font pas penser aux recherches du psyché 60's (Fifty Foot Hose, Silver Apples...) ou à un sample électronique ou hip-hop (on pourrait tout autant entendre ce type de sons sur un Justice que chez un rappeur). Un amateur éclairé lisant ce texte pourrait sûrement me diriger vers une influence commune, j'aurais bien parlé de Stravinsky mais je connais trop mal le contexte de la musique "classique" contemporaine de l'époque pour pouvoir affirmer son influence ou non sur cette BO.
Toujours est-il que si vous voulez un petit shot de terreur enfantine, cliquez sur play et laissez vous emporter par le tourbillon d'"Ive Been Tricked".
Si vous en voulez plus : "Love's First Kiss (Finale)" sur cette même BO, Sergeï Prokoviev - "Thème du Loup" (Pierre Et Le Loup)
LE CHOIX D'ETIENNE
Effectivement, le choix est cornelien. Nombreuses sont les madelaines de Proust qui réveillent notre enfance. C'est peut être la musique accoustique qui me reviens en premier, celle qui vibre et fait vibrer, celle dont on admire une maitrise qui enfant nous parrait inaccessible. Je me revois écouter ma mère jouer la Lettre à Elise de Beethoven sur le piano droit qui trône dans le salon et qui me touchait par sa mélancolie. C'est ensuite la musique des dessins animés, porteuses de nos naïves émotions d'enfant. Celle qui m'a le plus marqué reste la scène finale du Tombeau des Lucioles m'évoquant une tristesse et une dureté qui m'ont profondément marqué. Mais mon enfance, je l'ai avant tout vécu dans le cocon de ma famille. Mes parents, passionnés de chant choral, nous avaient appri à mes trois frères et moi, un chant à quatre voix que nous entonnions fierment à chaque occasion. Il s'agit d'un air polyphonique du XVI siècle écrit par Johann Steuerlein avec une adaptation française de Nicole Clément.
THEME DU JOUR :
La chanson de l'enfance
LE CHOIX D'ALEX
"I've Been Tricked "
Leigh Harline & Paul J. Smith
Walt Disney's Snow White Soundrack (1938)
On a chacun ses dessins animés, et en particulier ses Disney, fétiches, et ça dépend souvent plutôt de quelles VHS étaient disponibles chez nos parents/familles/amis à l'époque. Et Blanche Neige a beaucoup tourné car on avait la cassette chez notre grand-mère et que c'était quasiment la seule cassette qui nous intéressait, et c'était donc le choix par défaut quand on allait là-bas et que le dimanche pluvieux s'éternisait.
Le film a donc pas mal tourné, et j'ai toujours été fasciné par le dessin animé qui a de nombreux atouts, et en particulier par sa bande originale, et plus précisément dans les moments de tension et de drame (plutôt que par les chansons plus joyeuses des nains par exemple). En effet, la BO, enregistrée en 1937, a un grain très particulier, très vieilli, qui donne un côté surréaliste et effrayant au son, amplifiant l'impact dramatique de quelques morceaux déjà composés avec la peur en tête.
Mais au-delà de ce son tremblotant et intriguant (qui sonne d'ailleurs comme un sample et qui serait super à échantillonner sur des prods comme celles de RZA), ce sont tous les petits éclats d'inventivité présents sur ce morceau qui en font la grandeur et lui donnent un côté unique : l'insistance des cordes frottées, son alternance entre moments de tensions minimalistes et explosions dramatiques instaurant une tension croissante. Et surtout, un jeu sur la dissonance presque psychédélique : écoutez à partir de 2'35" et dites moi si ces cordes en boucle, assorties d'un son de chaudron bouillant, ne vous font pas penser aux recherches du psyché 60's (Fifty Foot Hose, Silver Apples...) ou à un sample électronique ou hip-hop (on pourrait tout autant entendre ce type de sons sur un Justice que chez un rappeur). Un amateur éclairé lisant ce texte pourrait sûrement me diriger vers une influence commune, j'aurais bien parlé de Stravinsky mais je connais trop mal le contexte de la musique "classique" contemporaine de l'époque pour pouvoir affirmer son influence ou non sur cette BO.
Toujours est-il que si vous voulez un petit shot de terreur enfantine, cliquez sur play et laissez vous emporter par le tourbillon d'"Ive Been Tricked".
Si vous en voulez plus : "Love's First Kiss (Finale)" sur cette même BO, Sergeï Prokoviev - "Thème du Loup" (Pierre Et Le Loup)
LE CHOIX D'ETIENNE
"J'entends une chanson"
Johann Steurlein adaptation française de Nicole Clément
Effectivement, le choix est cornelien. Nombreuses sont les madelaines de Proust qui réveillent notre enfance. C'est peut être la musique accoustique qui me reviens en premier, celle qui vibre et fait vibrer, celle dont on admire une maitrise qui enfant nous parrait inaccessible. Je me revois écouter ma mère jouer la Lettre à Elise de Beethoven sur le piano droit qui trône dans le salon et qui me touchait par sa mélancolie. C'est ensuite la musique des dessins animés, porteuses de nos naïves émotions d'enfant. Celle qui m'a le plus marqué reste la scène finale du Tombeau des Lucioles m'évoquant une tristesse et une dureté qui m'ont profondément marqué. Mais mon enfance, je l'ai avant tout vécu dans le cocon de ma famille. Mes parents, passionnés de chant choral, nous avaient appri à mes trois frères et moi, un chant à quatre voix que nous entonnions fierment à chaque occasion. Il s'agit d'un air polyphonique du XVI siècle écrit par Johann Steuerlein avec une adaptation française de Nicole Clément.
Alexandre & Etienne
Etienne, t'es où dans le groupe, j'arrive pas à te repérer :))) les chaussettes énorme ;D
RépondreSupprimerAlex, le seul Disney que j'avais minot, c'est le vinyle de Robin des Bois.. la bande son était superbe, je siffle encore l'air sifflé qqfois.
Haha moi aussi ce truc te colle au fond du crâne ;) Je suis d'accord sur la qualité de la BO de Robin
SupprimerAlex, tu me fais découvrir un sacré grand morceau. Superbe. Hop dans mes recherches, pas question de louper ça. Pour revenir à ta chronique, tu parles de PIERRE ET LE LOUP ce qui m'a fait penser que j'avais en tête pour cette première journée PICOLO & SAXO l'autre disque pour apprendre les instruments. Ha au fait, puisqu'on parle de PIERRE .. il y a cette version KLEZMER plutôt jouissive: https://www.pointculture.be/magazine/articles/critique/shirim-klezmer-orchestra-pincus-and-the-pig-a-klezmer-tale/
RépondreSupprimerVoyons côté Etienne (ça va que je suis en congé, mais pour les autres jours ça va être coton ;-) )
Content que tu aies accroché, j'ai un peu pensé à toi (et à Pascal) en le postant celui-là
SupprimerEtienne: Cette Chorale, c'est aussi une petite part de mon enfance, je n'arrivais pas à entrer dans ce costume pour enfant taillé par des adultes. "Le Tombeau Des Lucioles" encore une BO que je découvre, superbe.
RépondreSupprimerMerci à vous deux
Et l'animé est majestueux si tu as un autre congé prochainement ;p
SupprimerSalut les amis, vous étiez vraiment des momes bien élevés… c'est après que ça s'est gâté !!!
RépondreSupprimer:-D
Haha tu crois pas si bien dire, attends le prochain tu verras bien ;p
Supprimerla chorale... irrémédiablement liée à mon enfance donc adhésion immédiate, c'est par là que j'ai compris que je serais musicien.
RépondreSupprimerDisney, fallait l'envoyer mais totale adhésion, quel enfant n'a pas un Disney dans sa BO mentale....
extra
Et ce morceau en particulier est superbe !
SupprimerMerci pour ton passage, et ce que je dis dans le texte tient toujours je suis preneur de références en rapport avec cette commpo ;)
A bientôt
La féerie Disney marche toujours. A l'époque j'avais un vidéo club et j'ai évidement gardé toutes les VHS Disney. Mes enfants en ont profité et bientôt je l'espère pour mes petits enfants.
RépondreSupprimerIl y a une belle poésie dans beaucoup de leurs films :)
SupprimerEtienne : joli choix car j'ai souvent horreur des chorales, mais là ça passe plutôt bien.
RépondreSupprimerAlex : j'ai les Disney en horreur. Absolument. Fondamentalement. C'est basique, et probablement signe d'un manque d'ouverture d'esprit (c'est souvent lié aux morales simplistes et surtout aux chants trop optimistes qui émaillent les contes. Mais ce titre est hyper ambitieux et sombre. Comme tu dis, y a un côté presque crade qui pourrait être samplé avec bonheur. Une idée ?
Dommage y'a du bon dans les films et leurs musiques ;)
SupprimerContent que celui-là t'ait plu, enfant il était terrifiant ! :D
J'ai été super fan de Capitaine Flam aussi !!! Ulysse 31 aussi... Les cités d'or... Pas mal de génériques !
RépondreSupprimerMais j'ai ressorti celui là car très impressionnant et donc marquant pour mes oreilles d'enfant
Tout d'abord, merci à vous deux et à El Norton d'avoir relancé un jeu inter-blog. C'est une initiative bienvenue et très pertinente.
RépondreSupprimerAlex : tu as raison, c'est carrément psyché ces cordes, ces sons, cette atmosphère...presque un coté lysergique, comme tout "Alice au pays des merveilles". Un petit coté transgressif et subversif de ces créateurs.
Etienne : En voyant tous les différents choix des participants, et le tiens, on se rend compte du coté puissamment évocateur et créateur et nostalgique de la musique. Une formidable machine à voyager au cœur de ses souvenirs, de sa psyché...C'est carrément fascinant.
A +
Merci !!! :)
SupprimerC'est très joliment dit ! Un catalysuer de sensibilité et mnésique !
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