Pour ce qui a été annoncé comme le dernier album (à prendre avec des pincettes) d'un des groupes chouchous de ce blog, les Foxygen (Sam France au chant, Jonathan Rado à la prod) se sont inspirés de la période 80's, adulte et un peu paumée de leurs héros 60's (Stones, Dylan, Iggy Pop, Neil Young, etc...).
Dès "Work", il est question de se repoudrer le nez sur une musique proche du glam discoïde d'un des meilleurs Stones, Some Girls, avec moults interventions musicales inattendues (du scratch, une cloche façon "Psyché Rock"...) mais avec une mélodie et un groove immédiatement accrocheurs et une construction plus linéaire que nombre de morceaux du groupe. Le côté "rock stars décadentes qui font du disco" s'intensifie sur l'excellente "Mona", qui a un côté très moderne puisque pas mal de groupes plus récents (Strokes, Phoenix, Sports, Virgins, MGMT...) ont déjà balisé ce terrain, mais le résultat est bluffant, vocalement comme musicalement, là encore c'est d'une évidence jouissive et intemporelle. Le côté smooth, très structuré, très pop, avait été annoncé par le premier (et excellent) single, "Livin' A Lie", au texte malin décortiquant la dissonance entre l'image que renvoient les groupes de rock et leur "vraie" vie, sur une musique belle et richement arrangée.
Foxygen - Livin' A Lie (Clip, 2019)
Un peu plus glam, avec des entournures prog-pop façon Supertramp, Genesis ou Electric Light Orchestra, "Seeing Other People" excelle également dans un genre pas mal décrié par la critique rock, cette pop de la fin des 70's et du début des 80's, sortie du prog, ayant joué des trucs pas loin du jazz mais fascinée par les grosses mélodies, la réverb de 15km sur la batterie et les synthés qui font pouet pouet. Alors qu'objectivement, c'est génial. "News" prolonge ce côté synthpop aux détours alternativement prog et funky, et c'est encore une grande chanson.
Encore plus glam (niveau exubérance, on se rapproche de Queen et Elton John), "The Thing Is" enthousiasme immédiatement. Un morceau comme "Flag at Half-Mast" est un joli cadeau pour les fans, reliant tous les albums de Foxygen tant dans son style musical que dans son discours assez méta, et fait écho à ce que le groupe a déjà dit en interview : "Foxygen est davantage une performance artistique élaborée qu'un groupe de rock".
Le clou de ce disque, c'est l'autre single, "Face The Facts", encore un disco-rock décadent, mais avec des idées pour remplir 5 autres chansons, entre un break de guitare saturée déglingué, une mélodie façon Rick Astley, un refrain ultra-chelou aux voix trafiquées et aux synthés dissonants comme chez PC Music. C'est du génie pur, à la limite de l'escroquerie, ce qui n'en rend le casse que plus beau.
C'est néanmoins à la bien-nommée "The Conclusion", qui doit pas mal au P-Funk, que revient l'honneur de clôturer ce magnifique album sur une touche assez émouvante, sorte d'orgie art-pop que seuls la fin des 60's et le début des 70's nous ont offert, et parfait épilogue (potentiel) à la discographie d'un groupe unique. J'avais adoré chacun de leurs albums, et je pense que celui-ci a le potentiel de devenir mon préféré, c'est dire s'il est bon.
Mes morceaux favoris : Work, Mona, Face The Facts, News, Livin' A Lie
Alex
Tu l'emportes, car les avis étaient au mieux plutôt mitigés et en général à faire avec des déçus. FOXYGEN j'avais un peu oublié, donc il bénéficie d'une fausse première rencontre. Peut-être sont ce de bons faiseurs. Je te rejoins très peu sur les Dylan, Neil Young... Et même davantage Mick Jagger que Rolling STones, mais c'est juste pour te chercher des cheveux à couper en quatre. Allez pour ma compil "Face The fact" & "Livin' A Lie" adopté!!
RépondreSupprimerJe comprends pas les critiques type pitchfork sur ce disque je le trouve génial
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