Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

jeudi 14 novembre 2013

Midnight Juggernauts - Dystopia (2007)


     Voici le premier album, sorti en 2007, d'un trio Australien d'électro-pop/synthpop venant de Melbourne ( enfin un moyen de me rappeler que c'est la capitale de ce pays et non Sydney ) signé chez le label Siberia Records pour ses deux premiers albums.


     Il est intéressant de constater que leur dernier album est sorti sur le label français Records Makers, label du groupe Air comptant parmi ses rangs Sébastien Tellier, Kavinsky, Hypnolove, etc. Et ceci n'est pas un hasard, puisque ce groupe fan de French Touch ( Daft Punk, Cassius, Air et autres fleurons de ce mouvements) s'est fait "pistonner" par le groupe Justice. Ils ont alors pu les introduire dans le paysage musical français grâce à des premières parties de leurs lives.
     Pour la petite histoire : le groupe australien à rencontré Justice de passage en Australie pour leur tournée mondiale, et les ont invité pour la nuit. Chez eux ils montrent au duo français leur travail qui va alors tomber sous le charme de leur musique.



     Ce 13 titres y mélange allègrement de nombreux genres en naviguant entre des rythmes électros, des synthés new-wave , des guitares rocks et des vocales pop. Le tout pour former un son en hyperespace, très homogène, sans froufrous, allant droit au but, avec en fil d'Ariane une tension frénétique qui nous tient en allène pendant 50 minutes.

     Le "juggernauts", comme ils s'appellent, nous font pénétrer dans leur univers grâce à une intro très picturale ( je ne peux m'empêcher d'y voir Louis De Funès découvrant la soucoupe volante dans les gendarmes et les extra-terrestres ) nous mettant directement dans le bain cosmique de leur univers. Mais dés le nom de l'album, faisant référence à "un récit de fiction peignant une société imaginaire organisée de telle façon qu'elle empêche ses membres d'atteindre le bonheur", le groupe montre son intention de nous plonger dans une ambiance imaginaire, teintée de nostalgie .

Vient ensuite Ending Of An Era qui dans un rythme métronomique et un chants froid nous embarque progressivement dans cette balade en soucoupe volante. Il reste cependant trop plat, voir insipide, comme une prolongation de l'introduction. Les vaisseaux voleraient-ils au diesel ?

Le titre suivant, Into The Galaxie, est le tube de cet album. Le ton est donné, nous voilà propulsé en vitesse supra sonique, comme si le David Bowie de la "Trilogie Berlinoise" refaisait surface sur du Gorgio Moroder. Le son mono-tonique prend alors tout son sens lorsqu'il est amené avec le punch de la batterie et du chant.

Into The Galaxie 

La 3ème chanson, Shadows, est imprégné de la même énergie grâce à une basse à la sauce « Cross », le premier album de Justice.

Shadows 

Le 4ème titre, Worlds Converged, plus grave, nous rappelle lui Audio, Video, Disco, le deuxième album de Justice, avec ses chœurs, sur une rythmique faisant pensé à du Kavinsky. Le morceau demeure cependant assez transparent.

S'en suit Dystopia, une douce balade presque folk permettant de rééquilibrer l'agressivité de l'album.

Mais ce n'est que de courte durée, puisque vient Road To Recovery, titre abrasif et psychotique par son rythme brutal slalomé de guitares funks et d'un synthé en reptation, donnant un groove certain au morceau qui est peut être le meilleur de l'album.

Road To Recovery

Scorpius nous rappel le groupe Air et s'aventure du côté kitsch des rythmes cardiaques, des chœurs, et se pose comme un entracte n'ayant pas d'intérêt individuel.

Twenty Thousand Leagues continue dans cette vague de pop kitsch, faisant pensée à du Housse de Racket en moins réussi.
Scorpius 

S'en suit Tombstone qui s'aventure sur les terres de Daft Punk avec son vocoder, mais qui peine à se détacher de l'album, du faite de ses rythmes commençant à être répétitifs. Mais c'est peut être cette répétition tout au long des morceaux qui nous plonge dans une autre dimension, donnant toute la cohérence à l'album, quitte à être monotone.
Tombstone 

Mais Nine Lives arrive pour nous replonger dans un bain d'énergie et pour nous faire comprendre que ce groupe à quelque chose en plus, de différent, un son qui vient de l'espace ? En tous cas notre hochement frénétiquement de la tête semble dire « oui ».

So Many Frequencies nous ramène lui dans le passé avec ses teintes new-wave du futur. Ce morceau garde la même densité, à corde tendu, comme si le temps nous était compté.

 Et nous finissons dans la douceur de Aurora, qui revient sur l'ambiance d'introduction, comme si nous nous réveillions d'un doux rêve, avec ce bruit de vaisseau qui nous reste dans les oreilles et qui vient en écho à celui d'introduction, pour en faire une boucle, à la manière d'une soucoupe. Nous n'avons alors qu'une envie, malgré un milieu d'album plus pauvre et le caractère trop dense des morceaux, celle de relancer ce rythme compulsif qui nous a bercé durant tout l'album, comme si cette monotonie psychotique nous manquait.



                          Album Complet


     On peut donc voir de nombreuses influences dans cet album : Justice, Air, MGMT, Depeche mode, Gorgio Moroder, David Bowie, Electric Light Orchestra. Ces deux époques s'entrechoquant au sein de cet univers pour lui donner un rendu rétro-futuriste unique qui mérite le coup d'oreille.

Etienne




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