Voici le premier album, sorti en 2007, d'un trio Australien d'électro-pop/synthpop venant de Melbourne ( enfin un moyen de me rappeler que c'est la capitale de ce pays et non Sydney ) signé chez le label Siberia Records pour ses deux premiers albums.
Il est intéressant de constater que leur dernier
album est sorti sur le label français Records Makers, label du
groupe Air comptant parmi ses rangs Sébastien Tellier, Kavinsky,
Hypnolove, etc. Et ceci n'est pas un hasard, puisque ce groupe fan de
French Touch ( Daft Punk, Cassius, Air et autres fleurons de ce
mouvements) s'est fait "pistonner" par le groupe
Justice. Ils ont alors pu les introduire dans le paysage musical
français grâce à des premières parties de leurs lives.
Pour la petite histoire : le groupe
australien à rencontré Justice de passage en Australie pour leur
tournée mondiale, et les ont invité pour la nuit. Chez eux ils
montrent au duo français leur travail qui va alors tomber sous le
charme de leur musique.
Ce 13 titres y mélange allègrement de
nombreux genres en naviguant entre des rythmes électros, des synthés
new-wave , des guitares rocks et des vocales pop. Le tout pour former
un son en hyperespace, très homogène, sans froufrous, allant droit
au but, avec en fil d'Ariane une tension frénétique qui nous tient
en allène pendant 50 minutes.
Le "juggernauts", comme ils s'appellent, nous font pénétrer dans leur univers grâce à une intro très
picturale ( je ne peux m'empêcher d'y voir Louis De Funès
découvrant la soucoupe volante dans les gendarmes et les
extra-terrestres ) nous mettant directement dans le bain cosmique de
leur univers. Mais dés le nom de l'album, faisant référence à "un récit de fiction peignant une société imaginaire organisée de telle façon qu'elle empêche ses membres d'atteindre le bonheur", le groupe montre son intention de nous plonger dans une ambiance imaginaire, teintée de nostalgie .
Vient ensuite Ending Of An Era qui
dans un rythme métronomique et un chants froid nous embarque
progressivement dans cette balade en soucoupe volante. Il reste
cependant trop plat, voir insipide, comme une prolongation de
l'introduction. Les vaisseaux voleraient-ils au diesel ?
Le titre suivant, Into The Galaxie, est
le tube de cet album. Le ton est donné, nous voilà propulsé en
vitesse supra sonique, comme si le David Bowie de la "Trilogie Berlinoise" refaisait surface sur du Gorgio Moroder. Le son mono-tonique prend
alors tout son sens lorsqu'il est amené avec le punch de la batterie
et du chant.
Into The Galaxie
La 3ème chanson, Shadows, est imprégné
de la même énergie grâce à une basse à la sauce « Cross »,
le premier album de Justice.
Shadows
Le 4ème titre, Worlds Converged, plus
grave, nous rappelle lui Audio, Video, Disco, le deuxième album de
Justice, avec ses chœurs, sur une rythmique faisant pensé à du
Kavinsky. Le morceau demeure cependant assez transparent.
S'en suit Dystopia, une douce balade
presque folk permettant de rééquilibrer l'agressivité de l'album.
Mais ce n'est que de courte durée,
puisque vient Road To Recovery, titre abrasif et psychotique par son rythme brutal slalomé de guitares funks et d'un synthé en
reptation, donnant un groove certain au morceau qui est peut être le
meilleur de l'album.
Road To Recovery
Scorpius nous rappel le groupe Air et
s'aventure du côté kitsch des rythmes cardiaques, des chœurs, et se pose comme
un entracte n'ayant pas d'intérêt individuel.
Twenty Thousand Leagues continue dans
cette vague de pop kitsch, faisant pensée à du Housse de Racket en
moins réussi.
Scorpius
S'en suit Tombstone qui s'aventure sur
les terres de Daft Punk avec son vocoder, mais qui peine à se
détacher de l'album, du faite de ses rythmes commençant à être
répétitifs. Mais c'est peut être cette répétition tout au long des morceaux qui nous
plonge dans une autre dimension, donnant toute la cohérence à
l'album, quitte à être monotone.
Tombstone
Mais Nine Lives arrive pour nous
replonger dans un bain d'énergie et pour nous faire comprendre que
ce groupe à quelque chose en plus, de différent, un son qui vient
de l'espace ? En tous cas notre hochement frénétiquement de la tête semble dire « oui ».
So Many Frequencies nous ramène lui
dans le passé avec ses teintes new-wave du futur. Ce morceau garde
la même densité, à corde tendu, comme si le temps nous était
compté.
Et nous finissons dans la douceur de
Aurora, qui revient sur l'ambiance d'introduction, comme si nous nous
réveillions d'un doux rêve, avec ce bruit de vaisseau
qui nous reste dans les oreilles et qui vient en écho à celui
d'introduction, pour en faire une boucle, à la manière d'une
soucoupe. Nous n'avons alors qu'une envie, malgré un milieu d'album
plus pauvre et le caractère trop dense des morceaux, celle de relancer ce rythme compulsif qui nous a bercé durant tout l'album, comme si cette monotonie psychotique nous
manquait.
On peut donc voir de nombreuses
influences dans cet album : Justice, Air, MGMT, Depeche mode, Gorgio
Moroder, David Bowie, Electric Light Orchestra. Ces deux époques
s'entrechoquant au sein de cet univers pour lui donner un rendu
rétro-futuriste unique qui mérite le coup d'oreille.
Etienne
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