A chaque fois que mon compositeur pop français favori sort un nouveau projet, il arrive à m'étonner. Même lorsqu'il lâche ses albums solo pour faire dans la BO de films (la très réussie BO de Saint Amour), de séries (cf la merveilleuse BO d'A Girl Is A Gun, sortie l'an dernier) ou dans l'album collaboratif comme ici, je ne peux pas lui en vouloir. Retravaillant des morceaux inachevés avec un petit je ne sais quoi féminin les reliant, Sébastien Tellier a eu l'envie d'un album avec une chanteuse. La rencontre avec la danseuse burlesque Dita Von Teese, fan du musicien ayant forcé le destin en l'invitant à son spectacle, a donc donné naissance à une collaboration, d'abord une bonne reprise de "Do You Really Want To Hurt Me" de Culture Club pour un album de reprises 80's, puis à cet album.
Musicalement, c'est une électro-pop cheesy, volontiers kitsch, que Tellier convoque, et c'est assez tubesque sur un tube au parfum Pet Shop Boys (ces "hits" de synthé-orchestre, ces nappes, cette rythmique...) comme "Sparkling Rain" avec un refrain italo absolument inoubliable. D'ailleurs, ce refrain est une bonne occasion pour dire du bien de Dita Von Teese, elle est tout à fait compétente en chant, et son chanté-parlé lors des refrains a également son charme, et pourtant on sait que l'exercice, pouvant vite lasser si trop répétitif, est délicat.
Au rayon chansons impeccables, il y a aussi la tropicale "Rendez-Vous", encore meilleure si c'est possible, et que je soupçonne de provenir des mêmes inspirations que l'album brésilien de Tellier, L'Aventura (2014).
Le côté frenchie ressort bien sur des morceaux comme "La Vie est Un Jeu", où les synthés façon François de Roubaix et une orchestration classe à la Air croisent la voix de Dita qui chante de façon fragile avec un accent anglo-saxon prononcé, ce qui ne peut qu'évoquer Jane Birkin. Une vraie merveille, là aussi faut pas avoir peur du kitsch, on a des glissades de piano proches d'une musique de Zelda, et même des sifflements de Tellier comme à l'époque de ses débuts "folk cosmique" inspirés par Robert Wyatt.
Puisqu'on est sur la lancée des chansons impeccables et tubesques, on va ajouter que "Bird Of Prey" est superbe, et sonne un peu comme une version à la cool du dernier Charlotte Gainsbourg.
Parfois le côté easy listening culcul est un poil plus audible, surtout quand la chanson est un peu moins forte comme sur "My Lips On Your Lips", qui est cependant largement rattrapée par un refrain solide. Le chanté-parlé de Dita sur "Parfum" est très sympa, le morceau également, et on n'est pas très loin d'égaler les morceaux les plus réussis de l'album même si le morceau est un peu moins profond musicalement. "Fevers And Candies" et "Saticula" tournent également un peu en rond, tandis que "Dangerous Guy" va presque un peu trop loin et casse le côté 80's chic façon Bryan Ferry en nous faisant quasiment du Madonna du début des années 2000 avec vocaux trafiqués un chouia anachroniques. Heureusement, "Porcelaine" clôt l'album avec une certaine classe, grâce au chant de Tellier et une mélodie immédiatement identifiable.
C'est donc un album frais, fun et sans prise de tête, pas un indispensable de la carrière de Tellier, mais qui a néanmoins quelques sacrément bonnes chansons sous le coude, et qui est quasi parfait même si le dernier tiers du LP est un peu plus faible. Ils ne se prennent pas au sérieux, il n'y a qu'à regarder la pochette et l'artwork pour s'en convaincre, et le mélange entre ce faux-kitsch prétendument classe mais un peu ridicule dans laquelle ils plongent, et la distance ironique qu'ils ont par rapport à cette esthétique fait tout le sel de ce LP finalement très réussi, dépassant en tous cas toutes les attentes qu'on peut avoir pour une récréation de ce type.
Ecouter sur Spotify ou sur Deezer
Dita Von Teese & Sébastien Tellier - Do You Really Want To Hurt Me
(Culture Club Cover, 2017)
Musicalement, c'est une électro-pop cheesy, volontiers kitsch, que Tellier convoque, et c'est assez tubesque sur un tube au parfum Pet Shop Boys (ces "hits" de synthé-orchestre, ces nappes, cette rythmique...) comme "Sparkling Rain" avec un refrain italo absolument inoubliable. D'ailleurs, ce refrain est une bonne occasion pour dire du bien de Dita Von Teese, elle est tout à fait compétente en chant, et son chanté-parlé lors des refrains a également son charme, et pourtant on sait que l'exercice, pouvant vite lasser si trop répétitif, est délicat.
Dita Von Teese & Sébastien Tellier - Sparkling Rain (2018)
Au rayon chansons impeccables, il y a aussi la tropicale "Rendez-Vous", encore meilleure si c'est possible, et que je soupçonne de provenir des mêmes inspirations que l'album brésilien de Tellier, L'Aventura (2014).
Dita Von Teese & Sébastien Tellier - Rendez-Vous (2018)
Le côté frenchie ressort bien sur des morceaux comme "La Vie est Un Jeu", où les synthés façon François de Roubaix et une orchestration classe à la Air croisent la voix de Dita qui chante de façon fragile avec un accent anglo-saxon prononcé, ce qui ne peut qu'évoquer Jane Birkin. Une vraie merveille, là aussi faut pas avoir peur du kitsch, on a des glissades de piano proches d'une musique de Zelda, et même des sifflements de Tellier comme à l'époque de ses débuts "folk cosmique" inspirés par Robert Wyatt.
Puisqu'on est sur la lancée des chansons impeccables et tubesques, on va ajouter que "Bird Of Prey" est superbe, et sonne un peu comme une version à la cool du dernier Charlotte Gainsbourg.
Dita Von Teese & Sébastien Tellier - Bird Of Prey (2018)
Parfois le côté easy listening culcul est un poil plus audible, surtout quand la chanson est un peu moins forte comme sur "My Lips On Your Lips", qui est cependant largement rattrapée par un refrain solide. Le chanté-parlé de Dita sur "Parfum" est très sympa, le morceau également, et on n'est pas très loin d'égaler les morceaux les plus réussis de l'album même si le morceau est un peu moins profond musicalement. "Fevers And Candies" et "Saticula" tournent également un peu en rond, tandis que "Dangerous Guy" va presque un peu trop loin et casse le côté 80's chic façon Bryan Ferry en nous faisant quasiment du Madonna du début des années 2000 avec vocaux trafiqués un chouia anachroniques. Heureusement, "Porcelaine" clôt l'album avec une certaine classe, grâce au chant de Tellier et une mélodie immédiatement identifiable.
Dita Von Teese & Sébastien Tellier - Porcelaine (2018)
C'est donc un album frais, fun et sans prise de tête, pas un indispensable de la carrière de Tellier, mais qui a néanmoins quelques sacrément bonnes chansons sous le coude, et qui est quasi parfait même si le dernier tiers du LP est un peu plus faible. Ils ne se prennent pas au sérieux, il n'y a qu'à regarder la pochette et l'artwork pour s'en convaincre, et le mélange entre ce faux-kitsch prétendument classe mais un peu ridicule dans laquelle ils plongent, et la distance ironique qu'ils ont par rapport à cette esthétique fait tout le sel de ce LP finalement très réussi, dépassant en tous cas toutes les attentes qu'on peut avoir pour une récréation de ce type.
Ecouter sur Spotify ou sur Deezer
Alex
Quand même, une petite lassitude pour une nonchalance (assumée?) un ou deux morceaux plus nerveux n'auraient pas été de refus, Jacno, de la haut si tu pouvais pousser Sébastien a quitter son hamac.
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec toi, ça lasse surtout en fin de disque lorsque les morceaux sont en plus un peu plus faibles
SupprimerQuand j'ai vu la pochette sans rien de plus dans mon cerveau, je me suis dit, ouarrff le mec, y s'la joue Tellier avec son look etc etc.. eh bin voilà, c'est lui :D
RépondreSupprimerJe suis un peu à la ramasse des news et je viens faire mes emplettes ici. Je prends des notes et je te dirai si ça sonne Tellier ce disque ;D
Merci
Ça sonne Tellier ! Pas son meilleur mais très agréable si on apprécie le bonhomme.
SupprimerLa pochette au 1000e degré flagrant est à souligner en effet, c'est un bon indicateur du côté "pas sérieux" et fun de ce projet