Recondite est un producteur techno allemand. Et comme on est sur un blog avec un lectorat plutôt pop-rock (désolé pour les chroniques rap, vous n'avez qu'à aimer aussi c'est votre faute), je tiens à insister pour que vous tentiez l'écoute quand même. Parce que ce qui vous passe sous les oreilles tout au long de ce Dwell est finalement assez proche des ambiances cold de Kraftwerk ou de la fin de Joy Division, du kraut planant d'Ashra ou Neu!, du Bowie ambient de Low voire des expérimentations cosmiques de Pink Floyd. C'est une musique très accessible, à la construction en couches successives assez évidente à l'oreille, pas si loin de votre BO préférée, aux sons intrigants et pas repoussoirs, et finalement assez évocatrice et visuelle. Voilà, ça c'était pour vous donner envie, passons maintenant aux choses sérieuses.
Recondite - Dwell (2020)
C'est du très, très haut niveau. Dès "Dwell", on est happés dans le disque. Le beat simple et efficace, le sonar insistant en arrière plan, les nappes, les notes type xylophone/glockenspiel, la basse acide, tout donne un côté maison hantée qui capte tout de suite l'attention. La suite est tout aussi impressionnante, de "Nobilia" à "Moon Pearl" en passant par "Black Letter" et "Cure" sont de vraies leçon de subtilité dans les arrangements, d'efficacité dans la construction, de narration musicale, et de sound design.
Recondite - Cure (2020)
Les autres titres, atmosphériques et noirs ("Interlude 1" & "2", "Wire Threat", "Mirror Games", "Surface"), évoquent le meilleur de ce qu'on a pu entendre dans le genre, et sont là encore extrêmement cinématographiques. Et puis à la fin "Equal", plus lumineuse, apaisée quelque part entre Four Tet et Jamie xx, donne à ce grand album un épilogue ensoleillé.
Mes morceaux préférés : Dwell, Nobilia, Moon Pearl, Black Letter, Cure
Alex
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire