Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

mercredi 24 juillet 2019

Cate Le Bon - Reward (2019)


  Le disque commence merveilleusement, avec un riff de synthé immédiatement mémorable, du saxo, un beat discret et un sample électronique obsédant comme un mantra, sur la géniale "Miami". D'entrée de jeu, on sent qu'on s'est un peu écartés de l'art-rock génialement déviant, inspiré par Eno, qu'on connait de Cate Le Bon. Pas tant que ça dans la qualité et l'originalité de son art, qui restent au sommet, mais dans la forme, plus accessible au plus grand nombre, plus assurée aussi. Avec davantage d'évidence, et tout autant de beauté bizarre. Comme finalement assez peu de gens savent le faire à ce niveau (on pense à Connan Mockasin, LA Priest, Steve Lacy...).

Cate Le Bon - Miami (2019)

  Un petit côté californien, songwriter, s'empare alors de ce disque ("Daylight Matters", "Home to You", "The Light"), entre Neil Young, NicoEleanor Friedberger, Girls, Joni Mitchell, Whitney, Radiation City... Une certaine gravité, une maturité désabusée, teintent alors la musique de Le Bon ("Here It Comes Again").

  On retrouve quelques titres plus underground dans leur approche, comme le glam psyché, funky et déviant de "Mother's Mother's Magazine", pas si loin d'Eno, de Devo, des Sparks et Roxy Music, de Kate Bush, de Lou Reed, Iggy Pop et Bowie. Dans le même genre, "Sad News" est une franche réussite, assez théâtrale, comme un morceau des Brazilian Girls en moins synthético-électronique, et "Magnificent Gestures" est délicieusement perchée.

Cate Le Bon - Daylight Matters (Clip, 2019)

  L'album finit sur une note quasiment discoïde (la géniale "You Don't Love Me", sorte d'ABBA sous influence Syd Barrett) puis carrément expérimentale, évoquant et déconstruisant l'intro du disque ("Meet The Man"), pour construire une structure circulaire assez fascinante. 
  Un très bon album que je recommande donc chaudement vous l'aurez compris.

Mes morceaux préférés : Miami, Daylight Matters, Mother's Mother's Magazine, You Don't Love Me, Meet The Man

Ecouter sur Deezer et Spotify

Alex


2 commentaires:

  1. En repassant, ma première impression négative s'atténue même si elle persiste: sa musique est cérébrale, à croire qu'elle a travaillé le gommage de toute émotion. Dans un autre commentaire tu parlais de "ma came ;-).
    Par exemple dans SAD NUDES (j'aime bien ton lapsus) le(s) cuivre(s) apporte(nt) un peu de cette chaleur auquel j'aspire, et du coup même son chant s'adoucit.
    Donc trois écoutes auront été nécessaires pour rejoindre les louanges de MAGIC (qui la suit) et UNCUT (9/10, rare, cela m'avait mis la puce à l'oreille) sans t'oublier car sinon je pense que j'aurai laissé tombé because l'ennui de la première écoute.
    "ABBA sous influence Syd Barrett" Il n'y a que toi pour te lancer dans ses références. Ha ha ha...
    Conclusion: pour ceux qui se souviennent comment s'écoutait un artiste connu pour son exigence (Peter Hammill) cet album demande la même patience... récompensée

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    1. Ah oui lapsus en effet bien vu !
      Bon ben tu peux passer écouter Lee Fields pour le côté émotion, et les faces B de Blood Orange pour l'héritage de Prince et tu auras presque fait le tour du mois haha ;)
      Content de t'avoir fait réécouter ! Je serais pas aussi élogieux que les oublis dont tu parles mais je le trouve très réussi ce disque, j'y entends de l'émotion moi ;p

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