Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

jeudi 17 novembre 2016

Folk 2016 : Kevin Morby - Singing Saw & Adam Green - Aladdin

  Aujourd'hui, ce sont deux excellents disques de Folk sortis cette année qui sont à l'honneur, avec chacun à leur façon une approche entre modernité et tradition de ce riche héritage musical.



Kevin Morby - Singing Saw (2016)


  Ce disque est merveilleux. Dans les lentes ballades acoustiques à la guitare telles que "Cut Me Down", "Drunk And On A Star", "Black Flowers" et "Water", qui rappellent Dylan et Cohen pour les anciens, et Tobias Jesso Jr pour les jeunots. Ou dans les morceaux plus rock, comme "Singing Saw" qui s'accompagne d'une guitare électrique tranchante blues-rock, d'une boîte à rythme crépusculaire et de claviers psyché qui évoquent le dernier album de Woods, son ancien groupe. De rock, il en est aussi question sur "Dorothy", au riff massif et à la rythmique entêtante.

  Des influences jazz viennent se glisser dans la magnifique "Destroyer", et on entend toute la fragilité d'un Harry Nillsson sur une magnifique chanson piano-voix comme "Ferris Wheel". Et puis il y a ce tube absolu, "I Have Been To The Mountain", sommet indépassable aux influences multiples (guitares folk-rock, basse soul/funk, choeurs gospel, rythmique pop, bruitages psyché et cuivres mariachi). Et puis cette voix, quelque part entre le conteur folk et le chanteur de rockabilly hanté... Bref, vous l'aurez compris, ce disque est un indispensable. Ecoutable par là.



Adam Green - Aladdin (2016)

  Ce disque est la BO d'un film apparemment assez barré et DIY, mais rassurez-vous, aucune nécessité de le voir pour apprécier ce disque. A part de courts dialogues du film bien dada, qui ne dérangent pas l'écoute, on peut apprécier ces chansons seules. Comme les très Hazlewood "Fix My Blues", "Nature Of The Clown", et "Phoning In The Blues", petites merveilles de pop folk un peu funky et un peu baroques, aussi bien arrangées que composées. Des petits classiques instantanés qui imposent d'emblée leur cool, et savent mélanger les époques avec habiletés grâce à de discrets synthés et effets sonore et même un peu de scratch.

  La pop lo-fi électronique et ludique de "Someone Else's Plan" et "Life In A Videogame", la funky "Time Chair", "Do Some Blow (With Me)" (entre baroque et Johnny Cash), et la berceuse "Never Lift A Finger", sont tout aussi recommandables. 

  Tout n'est pas parfait, certains morceaux sont moins marquants, comme "Me From Far Away" et "Trading Our Graves", mais ils ne déçoivent pas non plus, la qualité reste au rendez-vous. De même, quelques courts morceaux plus foufous et volontairement marrants, comme "Birthday Mambo", l'électro rock "Chinese Dance Theme" et la chorale pop funky de "Interested In Music" divertissent et amusent mais ne sont clairement pas des chef-d'oeuvre (ce n'est pas leur but).

  L'album de façon globale est tout de même excellent, Adam Green est un songwriter et un chanteur de haute volée, et ce disque qui ne se prend pas au sérieux mais qui compile un sacré paquet de classiques ne démérite pas dans sa très bonne discographie. A écouter ici.

Alex

8 commentaires:

  1. Hey Alex.
    Je ne peux qu'adhérer à ton commentaire sur l'album de Kevin Morby. Aussi bon que les deux premiers. Il avait montré avec The Babies qu'il maitrisait le petit manuel du rock à la perfection, en solo il maitrise le folk-rock comme peu y arrivent.

    Ton article tombe bien, j'étais hier soir au concert de KM à l'Epicerie Moderne de Feyzin (69). Et c'était encore très bien, peut-être même mieux que celui du Marché Gare l'an dernier. Il a enrichi son groupe de scène d'un bassiste, du coup il y a maintenant deux guitares, celle de Meg Duffy et la sienne, plus la basse de Cyrus Gengras. Le son y gagne en puissance et le concert était plus rock que celui de 2015.

    Actualité oblige, on a eu droit à Passing Through de Leonard Cohen, en plus de la reprise traditionnelle de Townes Van Zandt A place to fall. Et puis comme d'hab le final sur "The ballad of Arlo Jones", et tout le monde part en chantant Hou hou hou houhououhou

    Pas eu l'occasion d'écouter Adam Green mais on dirait qu'on tient de la graine de champion.

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    1. Ah super, tu as une chance folle ! Il est passé pas loin de chez moi mais j'ai pas pu aller le voir malheureusement.
      Pour Adam Green, si tu connais pas écoute son album avec Binki Shapiro, c'est un grand disque de duo masculin / féminin. Lui a de grosses influences Lee Hazlewood alors évidemment on pense à Nancy & Lee, mais dans l'album on peut aussi penser à Johnny Cash & June Carter, Gainsbourg et Bardo, le Velvet & Nico... C'est un superbe disque (j'en avais parlé dans mes disques favoris de 2013), par lequel je suis venu à sa musique à lui.

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    2. Ok j'irai voir ça avec les oreilles.

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  2. Ouf.. même pas eu le temps de réagir sur La femme que je fuis et viens te soutenir sur Morby.. et Green. Kevin n'arrête pas ce disque est superbe.. et je suis à la bourre pour Green. Adam pour moi c'est le disque jaune.. le crooner pop "Friends of mine" 2003...une révélation. Puis son duo avec Shapiro, tel un Sinatra/Hazlewood magnifique.

    Pour La Femme.... euhhhh, nan vaut mieux pas :D ;D

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    1. Peut pas tout aimer, personnellement j'irai pas commenter sur du Van Halen, chacun ses repoussoirs 😉
      C'est curieux qu'Adam Green soit un peu passé au travers des mailles du succès plus grand public. Il a moins de presse qu'un Devendra Banhart avec une musique autrement plus consistante...
      Je suppose que c'est un peu notre rôle aussi, un billet par ci un billet par la, on le fait découvrir à pas mal de gens, l'artiste est davantage cité et il est plus tard considéré comme un indispensable ou un artiste "culte". Dans le meilleur des mondes bien entendu !

      Le folk US qui n'a peur ni du grand public ni d'autres genres musicaux et qui fait de la qualité est en grande forme, si on ajoute Bon Iver Woods et des groupes plus pop comme Lionlimb, Whitney.... On a un sacré paquet de très très très bons disques rien que cette année

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    2. En 2003, quand Adam a pris la tangente du Moldy Peaches, il a eut son petit succès médiatique, un peu comme Bon Iver aujourd'hui par exemple.. puis ça s'est tassé doucement, même si ses albums gardent un peu d'attention mais pas comme il faudrait.
      J'ai vraiment adoré LionLimb et Woods. Devendra, je l'ai découvert avec le label Young God..lancé par Michael Gira ( Oh me Oh my..2002), on parlait de lui d'un freak folk, l'étiquette qu'il ne supporte plus.. qu'est ce qui fait que Devendra soit plus dans les pages qu'Adam aujourd'hui ??
      Bon, pour La Femme et Aline entre autre, je crois que c'est moi le problème.. je suis en blocage dès le début ;D..c'est pas tant La Femme, c'est ce qu'on en fait, ce qu'on en dit, c'est le devant qui ne mérite pas le devant plus que ça.. si on en parlait pas partout ça serait pas devenu un soucis.. mais bon c'est plus le rapport objet/pub avant même que ça sorte.. une énorme plaisanterie...mais ça m'engage que moi ;D

      Quant aux petits billets je suis entièrement d'accord, donner envie de prendre et d'écouter, d'aller voir..

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    3. Pour Aline c'est pas toi le problème, j'ai du mal aussi, je préfère réécouter les Smiths, les Cure, Daho et Les Avions, plutôt qu'eux. Je ne leur trouve pas de personnalité propre. Autant La Femme, on en pense ce qu'on veut mais c'est incontestable qu'ils ont leur truc à eux.

      Pour La Femme, je trouve ça assez justifié, ça reste une "grosse" sortie même si l'album est un peu en-deça du premier, mais je comprends que ça puisse lasser quand on n'aime pas. Pour les avoir vus deux fois en live, je peux te dire que c'est de la folie furieuse, et que ça vaut le détour (dans une petite salle c'est parfait, en festival sur des vidéos youtube ils sont pas dedans c'est pas terrible).

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