Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

mardi 8 novembre 2016

James Blake - The Colour In Anything (2016)


  Une série d'EPs géniaux, un premier album séminal, un second moins enthousiasmant mais très solide, puis ce The Colour In Anything sorti cette année... Dans lequel il reprend le son électronique et gospel minimaliste de James Blake avec l'enrobage pop et les structures plus directes et l'étoffe ambitieuse d'Overgrown. C'est un peu son album bilan si l'on peut dire. Et ça fonctionne à merveille sur les superbes singles "Radio Silence" et "Modern Soul" où pop plaintive et électro sombre se complètent avec merveille par exemple. La même formule est parfois moins maîtrisée et donne des résultats un peu bancaux et amorphes comme sur "Choose Me", "Always", "Two Men Down", ou "I Hope My Life" qui commence pourtant bien avec un gimmick de synthé new wave détourné sympa mais tourne vite en rond.

  Ailleurs, le dosage est plus électronique et c'est tout aussi bon comme sur le single "Timeless" dont on vous avait déjà parlé, ou le bizarre mais réussi "Put That Away And Talk To Me" et le quasi a capella "Meet You In The Maze" (bon au début mais beaucoup trop longuet), tous deux sous grosse influence Bon Iver, avec lequel il collabore d'ailleurs sur un "I Need A Forest Fire" d'anthologie, un morceau absolument éblouissant. Les influences croisées entre Frank Ocean, Bon Iver et James Blake sont très intéressantes à suivre d'ailleurs.  

  Le gospel post-dubstep du 1er album vient hanter "Points" et "Noise Above Our Heads" avec beauté. Et quand les ballades se font quasiment juste au piano-voix, c'est parfois tout aussi bien ("Love Me In Whatever Way"), mais souvent c'est moins marquant ("f.o.r.e.v.e.r.", "Waves Know Shores", "My Willing Heart", "The Colour In Anything").

  Vous l'aurez compris, mon avis est plutôt mitigé. Avec 8 superbes titres (sur 17 quand même !), je suis tiraillé entre mon admiration pour les singles géniaux et la déception d'un ensemble qui s’essouffle vite faute d’élagage suffisant. Je ne peux m'empêcher de penser qu'un petit 8 titres plus concis débarrassé des 9 autres aurait été génial... Pour vous faire votre propre avis sur les titres que j'ai moins aimé et le disque en globalité, et (re)découvrir les excellents morceaux dont j'ai parlé, écoutez l'album en suivant ce lien.

Alex


4 commentaires:

  1. Bravissimo. Que je te raconte. En déplacement et en bossant, après ta lecture, le père Blake en bruit de fond, sans avis, mais la graine se plantait.
    Là, maintenant, en notant les titres comme tu le proposes. Pourquoi pas se laisser influencer. J'ai mis le temps, mais maintenant j'ai le même pincement au coeur (Love Me In Whatever Way) que pour les moments tendre de Antony & the Johnson.
    Surtout pour la première fois je reconnais l'utilisé de modifier sa voix, ici l'effet est quasi miraculeux. Tout ça n'est pas gai... mais tellement beau.
    Du MOBY en largement plus ... hum ... sincère?

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    1. Essaie James Blake de 2011, l'album est truffé de modifications de voix mais miraculeux, comme du Stevie Wonder repris par Kraftwerk et remixé par des Autechre dépressifs. Son 2e album est pas mal aussi, surtout les titres avec Eno et les singles comme Rétrograde. Content d'avoir planté la graine, y'a du génie la dedans même si cet album en particulier m'a un chouia décu

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    2. Le premier je le connais bien, pas oublié que c'était (c'est?) un chouchou de MAGIC (qui nous revient logiquement) Et cet album, j'aurai pu passer à côté, car tu le racontes, il y a des longueurs, du moins il y a comme une ligne sonore et d’arrangement commune qui rend le tout faussement monotone, mais une fois que perce la mélodie derrière ce brouillard. Je me demande çà l'inverse si on fini pas par tout aimé à force?

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    3. C'était l'inverse pour moi, j'aimais bien la globalité aux premières ecoutes, cette homogénéité. Puis au fil des écoutes suivantes j'ai entendu de plus en plus les longueurs, les faiblesses.
      Si Magic redémarre en janvier, je me réabonne direct ! 😉

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