The Official Body est le 3e album du groupe anglo-écossais Shopping, sorti en janvier 2018 sur le label Fat Cat Records. Et c'est vraiment un putain de bon album. Il faut aimer le post-punk par contre. Les grooves discoïdes à la Talking Heads, la folie des voix des B-52's, la grosse basse de Gang Of Four et les guitares tranchantes de Television. Car vous avez tout ça rien que sur "The Hype". Du punk qui groove et qui bondit, accompagné de quelques synthés et de lignes vocales accrocheuses, c'est également ce qui vous attend sur "Wild Child".
Shopping - Wild Child (2018)
Chaque son, chaque note, chaque mot est pile là où il faut, rien ne dépasse, on attend des sommets de concision qui m'évoquent la géniale Sneaks. Tout ici est placé pour être efficace, rien ne dépasse, et pourtant c'est bien une énergie folle qui dirige des titres comme "Asking For A Friend", avec ce mélange de sérieux nihiliste et de second degré fun quasiment hédoniste caractéristique du post-punk. Comme une dernière fête débridée avant la fin du monde. Sur cette dernière chanson, tout comme sur "Suddenly Gone", ce sont les guitares qui portent le morceau. Véloces, acérées, à la fois virtuoses et acides, elles ont ce son mi-obsessionnel mi-débile, allégorie de l'aliénation par excellence, elles rappelleraient presque en ce sens l'utilisation des guitares pour le même effet dans le générique de South Park. Et c'est encore plus vrai sur l'encore plus maniaque "Control Yourself". C'est pareil pour "Shave Your Head", avec un petit côté décadent, californien, en plus, rappelant côté séries l'ambiance de Californication, et côté musique le punk mixte génial des X.
Shopping - The Hype (2018)
Pour illustrer ce côté décadent, ainsi que l'aspect "hédonisme nihiliste", "Discover" est l'exemple qu'il vous faut : un synthé basse baveux et saturé, des guitares punk-funk tranchantes, un beat imposant et des chants de weirdos magnifiques. Un peu Brazilian Girls (groupe bien trop sous-estimé) dans l'esprit. Vous prenez tout ça, vous l'exagérez avec des échos dub et un synthé acid house, et vous avez "New Values", autre géniale pop song.
Le ton s'allège, se retrouve plus proche du punk sur "My Dads A Cancer", avec là encore une guitare rapide, mais plus douce qu'à l'habitude, avec ce côté punk des années 80, un peu Stray Cats, un peu Cure des débuts, un peu B-52's. De même, la conclusion, "Overtime", est un poil plus légère même si toujours aussi délicieusement moqueuse, et joue avec les influences afropop de William Onyeabor venant des Talking Heads, avec un synthé malicieux et une basse groovy.
En bref, c'est vraiment un superbe album, celui qui de loin m'aura le plus marqué en janvier avec le Profligate, et que je réécoute frénétiquement avec un plaisir renouvelé. Je vous en recommande donc plus que chaudement l'écoute !
Alex
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