Les aventures musicales de deux potes

Les aventures musicales de deux potes

mardi 26 mai 2020

Moon Martin - Bad News (1980)


  Parmi les nombreuses disparitions ayant touché le monde de la musique ces derniers temps -en grande partie dues au Covid, mais pas que- celle de Moon Martin est un peu passée inaperçue pour beaucoup. C'est vrai que l'énigmatique rockeur, champion de la power pop 80's, n'est pas le plus connu des musiciens non plus même s'il a quelques succès populaires à son actif, et qu'il flotte autour de lui une atmosphère de mystère rock'n'roll. 

  Sans avoir l'aura d'un Roy Orbison par exemple, et sans non plus avoir uneedémarche totale à la Kraftwerk (gesamtkunstwerk diraient certains), l'association entre un look bien identifiable et un style musical marqué, sans tomber dans le gimmick a participé à une certaine mystique autour de lui 

(NB : je tiens à préciser que c'est rigolo parfois le gimmick et que je n'ai rien contre tant que ça ne nuit pas au contenu s'il y en a)

  Bref, tout ça pour introduire ce morceau, et pour lier le personnage à l'aura de mystère, la fascination que "Bad News" engendre immédiatement, son ambiance brumeuse, marécageuse, qui m'a toujours évoqué un bayou de nuit, impénétrable, où la vision se perd dans le brouillard épais et les marais insondables. Mais le morceau pourrait tout aussi bien évoquer une ruelle glauque éclairée par des néons, une boîte de nuit, ou tant d'autres choses. Elle a en tous cas un côté visuel, presque cinématographique dans son ambiance, elle est en tous cas terriblement évocatrice. C'est ce qui participe à son charme unique et en fait, dès la première écoute, un classique assez incontestable. 

  Tout ça est rendu possible par une maîtrise totale de son art : savoir faire monter la sauce, installer une ambiance d'abord avec le minimum : tout est métronomique, de la ligne de basse au beat en passant par le riff de boogie étouffé. Quelques éclaboussures de synthé de bar à cocktail pour habiller le tout, une voix claire, parfois rauque, mais très propre dans le falsetto. Sans âge, presque bluesy. Et puis ce riff qui s'intensifie sur le refrain avec cette guitare qui s'excite, cette batterie qui s'autorise quelques roulements... C'est toute la science de l'efficacité power pop qu'on a là, synthétisée en un titre, mais sans le côté glam, exubérant du genre, troqué ici pour l’intrigante ambiance de nuit sans lune qui en fait tout le sel.

  Ce morceau, que j'ai en 45tours depuis un moment, est probablement un des premiers morceaux qui m'a marqué enfant, en tous cas un de mes plus vieux souvenirs musicaux de radio. Un exemple parfait de l'existence de ce "petit truc en plus" qui faire d'une bête chanson un truc immortel, une preuve que la musique peut avoir une résonance inouïe en chacun de nous. Elle m'a probablement ouvert quelques portes en m'exposant à quelques références musicales bien senties (power pop, new wave côté rock voire glam rock, "Riders On The Storm" des Doors, boogie, que sais-je...), et elle a en tous cas participé à éveillé mon intérêt pour la Pop, le Rock, la musique de manière générale. Et pour ça, je voudrais rendre hommage à Moon Martin, non pas de façon très originale avec une chanson que personne ne connaît, mais de façon très personnelle tout de même en réécoutant ce "Bad News" qui m'a touché, et accompagné de plus ou moins loin depuis des années.


Alex


4 commentaires:

  1. Les écarts de génération sont toujours intéressant à échanger. Moon Martin je le dois à un article de Rock & Folk, période "Escape For Domination", c'est fou de se souvenir de ça, des articles j'en ai retenu très peu comparé à tout ce qui est passé sous mes yeux. L'article faisait le rapprochement avec les auteurs revenant à la chanson pop rock au format 45t justement. Il évoque Costello, mais aussi Graham Parker, Nick Lowe, Dave Edmunds. Le truc qui tiltait de suite chez moi. Et je n'ai pas été déçu."Bad News" c'était chouette car je commençais à travailler et à fréquenter le midi des collègues au déjeuner (après le monde étudiant, c'était nouveau) et dans le café il y avait un Juke Box et donc "Bad News" souvent choisi et ainsi je commençais à bassiner: écoutez, je connais d'avant. Encore l'époque où j'étais fier de claironner que je connaissais l'artiste bien avant "tout le monde". J'ai appris aussi à comprendre que "tout le monde " s'en foutait. Surtout que "bad news" cachait une promesse non tenue. Reste un live très sympa, davantage qu'un best of. Voilà pour l'échange de souvenirs

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    1. Sympa d'avoir connu ça en direct ! Moi c'était déjà un truc sans âge, paumé sur RTL2 entre un Sting et un Phil Collins quand j'étais gamin (chuis de 94)

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  2. J'avais raté l'info, très discrète en effet. Sans avoir été fan de Moon Martin j'aimais bien, il avait un talent certain pour composer des titres accrocheurs. Moi aussi je l'ai connu "en direct" si on peut dire, il sortait du sillon de l'époque.

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    1. Du coup c'est une bonne accroche pour pas mal de choses cool qui se passaient a l'époque ce morceau je trouve, en tous cas ça l'a été pour moi avec une vingtaine d'années de décalage

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